Chapitre 12

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  — Tu dois plus t'impliquer sur ton travail ! Tu n'es pas assez attentive Camélia. Les papiers sont mélangés n'importe comment et je ne parle pas des saisies que tu as faites.

— Je ne comprends pas, c'est fait exactement comme tu me la montres.

Je tente de me défendre vainement, j'essaie de trouver ce que j'ai fait de mal, mais rien ne me vient.

— Et arrête s'il te plait de me répondre, si tu fais la moindre connerie ça va retomber sur moi et fait confiance pour te le faire regretter ! Il est hors de question qu'une novice entrave mes performances exemplaires, est-ce que je suis assez claire !

— Oui, soufflais-je en refusant de le regarder.

— Je n'ai pas entendu.

— Oui !

Cette fois, je relève les yeux pour lui faire face, l'espace d'un instant un sourire narquois se dessine sur ses lèvres.

— Je t'enlève le dossier Pyrss, j'ai cru bon de te confier une tâche clé pour l'entreprise, mais à ce que je vois tu es loin d'être prête. Tu peux trier mes documents ou cela est au-dessus de tes capacités ?!

Sans attendre ma réponse, il prend le carton rempli de papier pour le laisser tomber sur mon bureau et s'en va en claquant la porte.

À bout de nerfs, je ferme les yeux tentant de faire redescendre mes larmes qui montent. Je ne suis pas du genre fille qui pleure pour un rien et je ne me permets pas de faire ce plaisir à Roger. Cette journée est la pire que j'ai vécu depuis que j'ai emménagé à San Francisco.

Il ne cesse de se plaindre de mon travail à Andréa. Elle m'a convoquée pour me sermonner en disant que je devais me ressaisir et rapidement avant que le cabinet ne décide de mettre un terme à mon contrat. Sans parler du fait qu'il est sur dos, guettant la moindre erreur de ma part pour me le reprocher. J'ai passé la journée à me faire réprimander et je pense que je suis arrivée à bout. Je compte les secondes qu'il me reste pour que je puisse enfin rentrer chez moi.

J'aimerais trouver une excuse valable pour ne pas aller chez Kieran. Je n'ai aucune envie de le voir et encore moins de lui parler. Depuis samedi où il m'a offert le couteau je ne les pas revue. Je ne sais pas comment je vais réagir face à lui. Je suppose que toute sa bande sera là, je sens que je vais passer une soirée extrêmement longue. Heureusement que Faith vient aussi, j'aurai au moins une personne dans mon camp.

J'espère que le cadeau que j'ai acheté a Maisy le lui plaira. J'ai profité de ma pause déjeuner pour aller me promener, moins je vois l'enceinte du cabinet mieux je me porte. Cela m'a permis de prendre l'air. J'ai finalement trouvé le présent idéal dans une vitrine d'une boutique de fleurs. Une rose éternelle rouge avec des pointes d'or, entourer de fines lumières et enfermer dans une cloche en verre. Le résultat est époustouflant, j'espère qu'elle va aimer.

Voyant l'aiguille pointée sur le six je me lève aussitôt, soulagée. J'éteins mon ordinateur et range à la hâte mes affaires. Tandis que je me presse de sortir, je faillis de justesse bousculer Roger qui monte l'escalier.

— Excuse-moi !

— Tu as terminé la tâche que je t'ai confiée.

— Comment l'aurais-je pu ? Tu me m'as donné le carton il y un quart d'heure.

— Et tu pars déjà.

Le même sourire narquois se dessine sur ses lèvres, il me toise comme si j'étais un agneau qu'il était prêt à dévorer.

— Il est dix-huit heures, j'ai terminé ma journée.

Je le regarde droit dans les yeux et commence à vouloir descendre les marches, mais celui-ci me retient en agrippant le bras. Je me dégage aussitôt en le fusillant des yeux. Il se recule et lève les mains innocemment en l'air avant de les rabaisser. D'une voix plus posée et calme, il me dit,

— Vue tes performances déplorables je croyais qu'au moins tu ferais l'effort de t'investir un peu plus dans ton travail ! Si j'étais toi, je ferais des heures supplémentaires au lieu de partir à l'heure.

— Je ne peux pas faire autrement pour aujourd'hui, mais demain...

— Je ne suis pas certaine que tu sois réellement motivé dans ce que tu fais. Peut-être mieux vaut-il que tu penses à changer de profession avant qu'il ne soit trop tard, me coupe-t-il en continuant son chemin me laissant pantoise.

Ses paroles me font l'effet d'une douche glacial. Prise de vertige je descends les marches en me tenant à la rampe. J'ai besoin d'air frais, et surtout de sortir d'ici. J'agrippe fermement la bandoulière de mon sac à main et franchis la porte du hall. Je suis obligée de me maintenir au mur de peur de m'effondrer dans la rue. Je ne peux pas perdre ce travail.

Voyant mon bus se garer à l'arrêt de stationnement, je prends sur moi et m'efforce d'avancer. Je m'installe sur l'un des sièges en espérant que cela passe. Rester assis durant le trajet atténue les vertiges et les bourdonnements dans ma tête. C'est fatigué autant physiquement que moralement que je descends. Je me traine jusqu'à l'immeuble, j'aimerais juste aller dans mon lit et ne plus y bouger de la soirée.

À peine ai-je verrouillé ma porte d'entrée que je laisse tomber mes affaires négligemment sur le sol. J'enlève mes talons, défais l'élastique qui retient mes cheveux ainsi que le reste de mes vêtements et avance dans la salle de bain. Je tourne le robinet du pommeau de douche et viens m'assoir dessous par terre. Je ferme les paupières et apprécie la chaleur qui se déverse sur mon moi. Je tente de tout oublier en vain. Mes pensées se mélangent entre elles, embrouillant mes esprits.

C'est à contrecœur que je me relève pour terminer de me laver rapidement. J'éteins l'eau et enroule une serviette sur mon corps. J'essuie le miroir couvert de brume et me regarde. Mon visage fait peur à voir, et le mascara qui a obscurci mes joues n'arrange en rien la chose. Je me démaquille soigneusement et viens sécher ma chevelure trempée tout en la démêlant avec ma brosse. Je les laisse libres et attache seulement une barrette qui retient quelques mèches.

Je remets mes sous-vêtements qui traînaient sur le sol et enfile un simple jeans basique. Puisque je ne peux rendre le haut que j'ai acheté, je décide de le porter ce soir. Bien que le tissu transparent dévoile mon soutier gorge, cela ne fait pas trop vulgaire, bien au contraire. Le noir de celui-ci avec sa dentelle au-dessous lui donne une impression de corset. Remarquant l'heure tardive je me dépêche de me maquiller avec légèreté et sors mes Lita de leur boite de sous mon lit.

La plateforme de ses chaussures va au moins me permettre d'être moins petite face à Kieran. C'est l'une de mes paires les plus hautes que j'ai. J'adore, mais je ne l'ai porte rarement, je dépasse généralement les garçons que je fréquentais, il se sentaient émasculer. Maintenant, je peux les mettre sans remords.

Quelqu'un frappe à la porte au même moment que je chausse les talons. J'attrape la veste officier dans mon armoire, mon sac par terre, le cadeau pour Maisy et part ouvrir. Je tombe sur Greg qui se décale pour me laisser passer, le sourire aux lèvres. N'étant pas vraiment habituée à ce comportement je ne peux m'empêcher de le dévisager.

— J'ai quelque chose sur le visage ?

— Excuse-moi j'étais ailleurs.

Gênée, je me tourne pour fermer ma porte à double tour. Je suis soulagée de voir Faith sortir de son appartement. Je n'aurais pas su de quoi parler avec son petit fils, surtout qu'il ne se dérange pas pour fixer mon haut transparent. Je vais peut-être finir par regretter mon choix.

— Vous être ravissante Camélia, me compliment Faith.

— Vous aussi.

— On va avoir du retard si l'on ne part tout de suite, s'impatiente Greg en tapant du pied.

— On te suit, prononce Faith en passant son bras autour du sien.

J'avance derrière Greg, au côté de Faith jusqu'à la voiture de celle-ci qui est garée en fasse de l'immeuble. Je monte sur la banquette arrière laissant la place de devant à Faith. À cet instant précis, l'angoisse s'accroit, et au même moment qu'il démarre le moteur je me demande pourquoi j'ai accepté de venir. Je ne sais pas comment je vais faire avec Kieran, surtout qu'on va chez lui je ne vais pas pouvoir l'éviter.

Sur la route je me concentre sur le paysage, plus les kilomètres défilent et plus mon stresse augmente en flèches. Apercevant Greg ralentir en tournant dans une rue à sens uniques, j'ai envie de sauter de la voiture et m'enfuir.

Il se gare devant une petite maison en brique rouge d'un étage sans volets qui ressemblent à toutes les autres. La courette en face est impeccable, pas un seul brin d'herbe ne dépasse de la pelouse. Seule la porte d'entrée avec sa peinture noire égratignée dénote du reste. Honnêtement, je ne pensais pas que Kieran vivait dans un quartier comme ça. Je l'imaginer plus d'un lieu insalubre où tout le junkie squatte.

Je suis Greg et Faith dans l'allée du garage bétonné. En passant le portillon, je suis étonnée de voir la terrasse en bois envahir la moitié du jardin. L'arrière est exactement dans le même style que devant. Admirant la maison ne fais pas tout de suite attention à Kieran qui m'observe de l'autre côté, une bière à la main. Attiré par son regard sombre je ne détourne pas les yeux le fessant sourire.

— Camélia, tu es venu !

Je tourne la tête vers Maisy qui accourt dans ma direction, je m'abaisse à sa hauteur au même qu'elle se précipite dans mes bras.

— Je n'aurai pas raté ton sixième anniversaire petit bouille, lui murmurais-je avant de m'éloigner d'elle, tiens c'est pour toi.

Elle écarquille les yeux à la vue du sac colorer que je lui tends, immédiatement elles l'ouvrent pour en sortir la cloche avec la rose dedans. Maisy crie de joie lorsque j'actionne le bouton, illuminant la fleur.

— Papa c'est trop beau !

Je lève la tête vers Kieran qui s'est approché de nous. Mal à l'aise d'être à genoux devant lui, je me redresse aussitôt. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais être si près de lui me rend anxieuse.

— Tu as été gâtée, lui sourit-il en s'abaissant à son tour pour observer.

— Je vais la montrer à tout le monde, merci Camélia, s'exclame-t-elle en se dirigeant vers Faith.

Je commence à vouloir la suivre, si je peux éviter de parler avec Kieran de la soirée, cela m'arrangerait. Apparemment, il n'est pas du même avis que moi et me lance ;

— Je ne pensais pas que tu viendrais.

— Cela te dérange que je vois où tu habites, pourtant tu ne te déranges pas toi pour t'introduire chez moi, répliqué-je sarcastiquement en me tournant pour lui faire face.

Mes paroles n'ont aucun effet sur lui, son visage reste impassible tandis que ses yeux continuent de me fixer. J'ai l'impression qu'il peut lire en moi comme dans un livre ouvert. Un sourire nait sur ses lèvres alors qu'il s'approche de moi, pratiquement collé contre mon corps il susurre a mon oreille ;

— Fais comme chez toi.

Ma peau frisonne sous ses mots. Comme s'il le savait l'effet qu'il a sur moi, il s'éloigne amuser et retourne discuter avec ses invités. Je reconnais au loin l'homme qui était devant la façade de l'immeuble l'autre soir, il ne me quittait pas des yeux. Il est entrain de rire avec la fille rousse aux cheveux tressés que j'avais déjà vus parler avec Death. D'ailleurs, il n'est nulle part dans le jardin.

Je sens un peu perdus au milieu de tout ces inconnus, surtout que la plupart sont des trafiquants. Je n'aurais jamais dû accepter. Je joue nerveusement avec l'un des boutons de ma veste. Je m'approche vers Faith, mais l'homme élancé vient à rencontre et se met devant moi m'empêchant d'avancer.

Ses cheveux foncés coiffés en bataille lui donnent un style de mauvais garçon, mais ces yeux vert-bleu expriment le contraire. Portant un tee-shirt avec un col en V j'aperçois de l'encre noire sur le haut de son torse. Ses bras jusqu'à ses phalanges y sont également recouverts de symbole et signe.

— Je t'ai vue toute seule, je me suis dit que j'allais te proposer à boire.

Je scrute l'homme au sourire bienveillant qui se trouve en face de moi, ne sachant pas si je devrais boire quelque chose qui vient d'un trafiquant. Je regard autour de moi et termine par accepter me bouteille qu'il me tend. Je ne pense qu'il tente quoi que ce soit avec tout ce monde. En fessant un peu plus intention a sa main, je remarque que des mots incompréhensifs son tatoué sur chacun de ses doigts.

— Je m'appelle Camélia.

— Et moi c'est Lyd.

J'avale deux gorgées du liquide amer, je ne suis pas fan dût de la bière habituellement, mais ce soir je vais faire une exception. Si au moins le peu de degrés d'alcool contenus dans la boisson pouvait m'aider à oublier mes problèmes l'espèce d'un instant.

— Lyd ? C'est assez original.

— Je suis une personne qui n'apprécie pas d'être comme tout le monde.

— Je pense que tu y arrives parfaitement, me moqué-je.

Amusée il regarde ses avant-bras avant de revenir vers moi et de hausser simplement ses épaules.

— Et encore, tu n'as pas tout vu, le dernier que j'ai fait s'éteint de ma clavicule gauche jusqu'à ma hanche.

— Et ça représente quoi ?

— Ça pour le savoir il faut que j'enlève mon tee-shirt et il y en a un qui risque d'être jaloux, raille-t-il en fessant un signe à Greg.

Le principal concernant ne comprennent pas, fronce les sourcils tandis que Lyd se retourne vers moi. Tentant de me retenir de rire je tourne la tête. Étrangement, je le trouve assez sympa, drôle et plutôt beau. Je suis persuadée que Cloé était là, elle fondera sur place devant lui, moi-même je ne suis indifférente à son charme même si ses yeux sont loin d'être aussi envoutant que ceux de Kieran.

— Tu ne vas bientôt plus avoir assez d'espace, lui fit remarquer-je en admirant ses dessins encrés sur sa peau.

— Et c'est mal, pourquoi vouloir à tout prix ressembler à des millions de personnes fades sur terre. Où est l'intérêt d'avoir le même stéréotype de femme et d'homme à chaque coin de rue ?

— Donc tu me considères comme éteint une personne fade et stéréotypée ? le taquiné-je en tentant de ne pas sourire ce qui n'est pas une grande réussite.

— Bien au contraire, rétorque-t-il sérieusement en me fixant droit dans les yeux.

Il apporte le goulot de sa bière à ses lèvres, et sans détacher ses pupilles des miennes. Il avale le reste du liquide qu'elle contenait. C'est agréable de pouvoir parler avec Lydéric néanmoins je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil dans sa direction. Il est en pleine conversation avec un homme pourtant il ne cesse de me lancer des regards au coin. Je peux sentir ses iris parcours mon corps.

— Salut vous deux !

Je tourne de nouveau la tête de vers Lydéric qui est accostée par la rouquine. À côté de lui, elle semble beaucoup plus petite, c'est à peine si elle lui arrive au niveau de ses pectoraux. Portant un short, elle dévoile ses jambes entièrement tatouées. Il ne reste pas grand surface de peau libre.

— Kocksy, je te présente Camélia.

— Enchantée de faire ta connaissance, s'exclame-t-elle en me prenant dans ses bras.

Surpris par son geste je reste immobile jusqu'à qu'elle se recule.

— Excuse-moi je suis quelqu'un de très tactile !

— On si habitue très vite, se moque Lyd lui valant un regard assassin.

— Continue ainsi et je te jure que je révèle tous tes secrets à Camélia.

— Quel secret ?

Aussitôt ai-je posé la question que Lyd semble gène tandis que Kocksy rit. Je suis soudainement très curieuse de savoir de quoi elle parle exactement.

— Non ne l'écoute pas, elle raconte n'importe quoi, s'empresse-t-il de dire.

— Bien sur, je vous laisse et surtout s'il t'ennuie n'hésite pas à me faire signe je viendrais à ta rescousse, me lance-t-elle en me fessant un clin d'œil complice.

— J'y penserai.

— Comme si elle pouvait s'ennuyer avec moi, rétorque-t-il à l'intention de son amie avant de se retourner vers moi, n'est-ce pas ?

— Pour l'instant, ça va, prononcé-je avant de boire le restant de liquide alcoolisé.

— Et qu'est-ce que je peux faire pour que cela s'améliore ?

— En allant me chercher une autre bière par exemple.

— C'est comme si c'était déjà fait.

Il prend ma bouteille amusée et part dans la maison. Mon regard s'attarde sur Kieran qui rit avec Maisy. Je dois avouer que je me suis trompée sur son sujet, c'est un excellent père. Je les trouve adorables tous les deux, leur complicité saute aux yeux. Il est encore plus beau, avec son sourire franc il ne me laisse pas insensible. Je ne peux expliquer l'effet qu'il a sur moi, c'est comme une emprise.

Ma peau frisonne lorsque ses iris sombrent se posent sur moi, pendant un court instant, j'ai l'impression que la terre a cessé de tourner, que le monde nous entourant n'existe plus. Ses yeux sur moi me brûlent. Il me fixe sans gêne avec ce sourire taquin qui le rend davantage craquant, je lui réponds de la même manière. Un jeu de regard s'installe entre nous sans qu'on ait besoin de parler. Je m'amuse à me mordre ma lèvre inférieure attirant aussitôt ses pupilles dessus. Un point pour moi, apparemment il n'est pas si indifférent que cela a mes charmes. Lyd rompt le contact visuel en se plantant devant moi.

— Voilà ta bière comme promise.

Je le remercie et prends la bouteille. Mes ongles viennent jouer avec l'étiquette légèrement décollée. Je jette un regard par-dessus l'épaule de Lyd mais Kieran a disparu.

— Je me demande si cela te disait qu'un soir on aille diner un bout en ville, je connais un petit restaurant italien qui fait les meilleures pizzas que j'ai mangé de toute ma vie.

Dérouter par sa question, je reste devant lui a l'observer, ses seulement lorsqu'il met sa main dans ses cheveux avec ses sourcils froncés que je me reprends.

— Je suis désolée, mais en ce moment je n'ai pas le temps.

Je n'ai pas vraiment un mensonge, j'ai déjà suffisamment de problèmes à gérer, pas besoin de m'en rajoute plus.

— Pas le temps pour manger ou pas le temps pour moi.

— Les deux pour être honnête, je sais ce que tu fais pour gagner ta vie et je ne veux pas être mêlée à votre trafic. Je suis quelqu'un de bien et...

— Et pas moi ?

Devant sa question, je reste muette, que devrais-je répondre à ça.

— Laisse-moi te prouver le contraire.

— Comment comptes-tu faire ça ?

— Tu as un stylo.

Je fronce les sourcils, mais obtempère et fouille dans mon sac, je trouve celui du cabinet avec les initiales. C'est Roger qui me l'avait donné à mon arrivée. Ma bonne humeur disparait immédiatement sachant que demain et les semaines à venir il ne lâchera pas. Je tends tout de même le stylo à Lyd, il attrape avec douceur mon poignet et y inscrit un numéro de téléphone.

— Si un jour tu as envie d'une pizza, appelle-moi,

— Et si ce jour n'arrive jamais ?

— Il arrivera, rétorque-t-il avec confiance.

J'aperçois Kieran perplexe qui fixe les chiffres marqués sur ma peau. Relevant sa tête, il scrute mon visage avant de détourner le regard. 

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