46. Interrogation orale

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Nous sommes au matin de la troisième représentation. L’œil posé sur une table me transmet mes mouvements. Malgré mes yeux ouverts, mon cerveau ne voit que par lui. Mes postures sont donc travaillées uniquement au ressenti. L’œil fait apparaître les défauts, mais me rassure sur ma grâce. La peau luisante, les muscles tendus, je me maintiens en équilibre sur les mains, tandis que mes jambes s’ouvrent lentement en grand écart. Ma silhouette n’a pas pris un kilo depuis la vidéo envoyée par Sarah. Mes jambes s’enroulent autour de la barre, et la sueur me fait glisser. Jésus n’interrompt pas sa musique.

Pour terminer, j’effectue les derniers gestes du striptease, laissant glisser mon sous-vêtement et chaloupant autour de la barre. L’œil me renvoie l’image d’une fille incroyablement sexy. Depuis les tables, le spectacle n’est pas vulgaire du tout, mais cet avis n’engage que moi.

Soudain on frappe à la vitre. Jésus cesse brutalement de jouer.

— Fuck ! C’est l’inquisiteur !

Je ramasse mes sous-vêtements, puis saute de la table. J’essaie de me diriger tout en ne voyant que mon dos. L’œil me poursuit à toute vitesse et lorsque que je parviens à m’orienter vers le couloir des cuisines, il coupe notre lien invisible.

— C’est fermé ! s’exclame mon pianiste.

— Jésus ? demande une voix féminine.

— Martine ?

— Oui !

Ma propre vision s’éclaircit. J’enfile ma culotte, puis mon soutien-gorge tout en traversant la salle pour aller entrouvrir. Elle sourit, plantée comme une fleur, dans une robe blanche et grise magnifique, les cheveux nattés, coiffés d’un chapeau léger décoré d’une fleur.

— Surprise !

Je la fais entrer avant de lui demander :

— Qu’est-ce que tu fais là ?

— Et bien, quelques heures après votre départ, j’ai senti comme une absence et… et puis… Je crois que j’ai une histoire à vivre par ici. — Ses yeux amoureux se posent sur l’Estropié. — Mais dis-moi, tu brilles !

— Je perds mille litres de flotte à chaque répétition.

Je ferme la porte derrière-elle.

— C’est le fameux repaire de Fanny la danseuse ? Le phasme, c’est ça ?

— La punaise.

En observant l’intérieur de la taverne, elle aperçoit mon parasite planté au milieu du parquet. Je m’accroupis pour lui tendre le bras. Il s’y enroule, puis je l’amène à mon ventre. Martine grimace de dégoût en le voyant écarter mon nombril pour s’y glisser.

— Tu l’as apprivoisé ?

— Nous nous sommes apprivoisés mutuellement.

— C’est… étrange. — Elle s’avance jusqu’à Jésus et pose ses mains sur les siennes. — J’étais curieuse d’entendre ton doigté.

— Approche-toi.

Il lui fait une petite place sur le tabouret, puis il entame une mélodie. Elle lui caresse le crâne pensivement tout en l’écoutant. Puis elle oriente ses yeux dans ma direction :

— L’Église est arrivée hier au vieux village. Ils ont officiellement acheté le terrain à la République et ils y ont installé un campement de travailleurs. Il se dit qu’ils veulent bâtir une église dans le désert pour accueillir les voyageurs.

Les doigts de Jésus s’immobilisent sur le clavier, et il s’étonne :

— Diantre ! Ils sont rapides !

— Un inquisiteur du nom de Prévost est passé à Sainte-Martine-du-Désert, et il a posé des questions sur le passage de son collègue et sur l’éventuelle présence d’étrangers.

— Il est arrivé à Saint-Vaast hier, indiqué-je, avec un évêque.

— De Ribaucourt, indique Jésus.

— Comment peuvent-ils être aussi rapides ? questionné-je. Je veux dire, vous n’avez pas le téléphone.

— C’est plus inquiétant que ça, déclare Jésus en fronçant les sourcils. Quand De Ribaucourt a demandé à Prévost de commencer à enquêter autour du Païen, il a fait genre qu’il avait juste des soupçons. Hors s’ils ont commencé par La Main, ils savent que nous sommes allés au village fantôme.

— Oui, ils le savent, acquiesce Martine.

— Et que savent-ils d’autre ? demandé-je.

— Rien. Ils ne m’ont pas interrogée. Les villageois me cachent systématiquement, car l’Église me considère comme une sorcière.

Jacques et Christophe s’engouffrent avec leurs emplettes. Le père grogne comme à son habitude :

— Il est midi dans moins d’une heure, la Punaise, tu devrais t’habiller.

— J’y vais.

— C’est qui celle-là ?

La quinquagénaire se lève et lui tend la main.

— Excusez-moi. Martine, je suis une amie de Jésus et Fanny.

— Ah !

La porte s’ouvre. De Ribaucourt et ses deux inquisiteurs entrent sans attendre de permission. Jacques proteste :

— Vous êtes gonflé, vous !

— Mille excuse, je vous ai vu rentrer, et je me suis dit que vous étiez ouvert.

— La Punaise est en pleine répétition.

— Je vois, je vois. — Ses yeux m'auscultent et s’arrêtent quelques instants sur mon nombril. — Aviez-vous terminé ?

— Oui, réponds-je.

— Ça tombe bien, je voudrais commencer par vous.

— Je vais enfiler une robe, si vous le permettez.

— Bien entendu, faites.

Gagnant ma chambre à l’étage, mes mains forment une coupe devant mon nombril et je murmure :

— Sors, ça ne sent pas bon pour toi.

L’œil, quoi qu’il soit, n’est pas idiot, car il sort spontanément. Je le dépose sur le parquet, nettoie de filet de sang léger qu’il a laissé, puis rince ma peau avant d’enfiler ma tenue de serveuse. Lorsque je descends, l’évêque est assis au fond de la salle, et l’apprenti aux yeux mi-clos se tient debout. Quant à l’inquisiteur, je l’entends discuter condiments depuis la cuisine avec Jacques. Il ne reste que Jésus, installé à son piano. Mes mains coiffent mon chignon tout en avançant entre les tables Lorsque je m’assois face à lui, De Ribaucourt me dit :

— Pouvez-vous détacher vos cheveux ? — Surprise, sans un mot, je laisse retombe mes cheveux. — Montrez-moi cet accessoire.

Ses doigts tripotent mon élastique et il me dit :

— Très pratique. Vous trouvez ça où ?

— J’ai trouvé ça sur le marché à La Main, mens-je.

Il fait une moue d’approbation.

— Vous pouvez les rattacher.

Je passe l’élastique autour de la main, enroule ma queue de cheval, et la fixe en moins de trois secondes. L’homme me fait remarquer l’habitude qui transparaît dans mes gestes.

— Son utilisation semble intuitive.

— La marchande m’a montré, et au bout de quatre à cinq fois, ça devient naturel.

— Alors comme ça, vous êtes allé à La Main ? Je connais bien La Main. Quels sont les restaurants qui vous ont le plus marquée ?

— Nous n’avons fait que regarder par les vitrines, dis-je. C’était surtout l’intention de trouver des idées de décoration. Mais aucun de ceux que j’ai vu ne m’ont paru transcendants. J’ai plus été marquée d’un point de vue gustatif, je n’avais jamais mangé de cornet de viande surprise.

Il hoche la tête, et je me vilipende intérieurement d’entrer dans son jeu. Dans ce genre de situation, moins on en dit, mieux on se porte. Il ne faut pas parler de Sainte-Martine-du-Désert avant lui. Percevant ma jambe s’agiter, il me dit :

— Je vous sens tendue.

— Je suis nerveuse de nature.

— Bien, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Monseigneur Lallemant, inquisiteur de La Main, a été porté disparu. J’ai diligenté Monseigneur Prévost pour enquêter et en fouillant le coffre de Monseigneur Lallemant, il a trouvé une lettre qui vous mentionne. — Il ouvre le pli. — Elle est signée du Père Ortillon, exorciste itinérant du canton à Monseigneur Michel Lallemant. — Il ajuste la lettre à son regard. — Michel, toutes mes salutations. Je t’écris ces lignes pour t’informer dans la plus haute diligence de la présence d’un démon à Saint-Vaast, plus précisément entre les murs du Païen, une taverne malsaine située près du bureau des Postes. La nuit dernière, Jacques Tardif, propriétaire des lieux m’a appelé car la puterelle qu’il emploie est possédée. J’ai pu constater de mes propres yeux qu’un troisième œil est apparu en lieu et place du nombril. Aucune de mes prières n’a eu d’effet pour déloger le démon. Etant donné que l’esprit malin a pris forme, je pense qu’une séparation à l’aide d’une dague bénite serait la seule issue, ce à quoi Jacques Tardif s’est opposé. Je pense procéder prochainement à la destruction du démon avec des bons êvaniens de confiance. Néanmoins, si au cours de ta longue carrière, tu as pu rencontrer ce type de démon, écris-moi. Que le Seigneur nous aide.

L’évêque pose le courrier sur la table puis joint ses mains. Mes lèvres se pincent, et c’est l’apprenti qui me demande avec une voix nasillarde et monocorde :

— Ce récit vous est familier ?

— Et bien… Il y a bien un fou qui a essayé de me planter une dague dans le nombril. Si c’est lui, il est mort.

— Ça a l’air de vous amuser qu’il soit mort, remarque l’évêque.

— Non, c’est juste cette histoire de démon qui est débile. Ce type était juste fou. Sans vous offenser, il a essayé de me tuer, moi je le préfère mort.

— Pourquoi fou ? Cette histoire vous paraît invraisemblable ?

— Je vous l’ai dit, je ne crois pas en ces choses-là.

— Je vais vous raconter une histoire. Un jour, un jeune homme entre dans une église. Il s’installe dans le parlementaire, confie ses tourments amoureux, tout ce qu’il y a de plus normal. Puis, dans la conversation, il raconte une aventure qu’il a vécu récemment. Il a suivi une jeune femme et son ami aveugle et cul-de-jatte dans l’exploration d’une mine abandonnée. Comme il a peur de l’eau, il ne suit pas ses amis jusqu’au bout. Mais lorsque ces derniers reviennent, ils lui disent avoir atteint un autre monde dans lequel il y avait des yeux qui rampent.

Je lève les sourcils.

— Ça a un rapport avec le fou ? C’est moi la jeune femme ?

— Les aveugles cul-de-jatte, à Saint-Vaast, ils se comptent facilement.

Jésus intervient depuis son piano :

— Moi, je n’en ai jamais vu.

Je souris.

— Vous voulez une autre histoire ?

Je hausse les épaules.

— Si vous en avez des plus marrantes.

— C’est l’histoire du prêtre qui a entendu cette confession inattendue. Trois jours après, la jeune femme en question entre dans le parlementaire, et pose des questions sur l’histoire de la mine. Et, étonnement, lorsqu’il aborde le sujet des yeux-serpents, la femme lui propose de se déshabiller en échange de plus d’information.

La version faussée du prêtre me met en colère.

— Hein ? ! m’exclamé-je. Mais n’importe quoi ! Jamais je ne me déshabille ailleurs que sur scène ! Il prend ses rêves pour la réalité votre curé, là ! Il n’a qu’à venir ici s’il veut me voir à poil.

— Avouez que l’histoire est plutôt crédible, nasille l’apprenti. Il m’a décrit votre tatouage avec précision.

— Tout Saint-Vaast l’a vu ce tatouage. Donc forcément, il sait à quoi il ressemble. Et lui aussi, il voit un œil à la place de mon nombril ?

— Non, reconnaît l’apprenti.

Profitant d’être sur la colère et l’ascendant, je retourne la conversation contre eux :

— Parce que je vous ferai remarquer que vous écoutez ce que disent ou écrivent les deux seuls hommes qui ne m’ont jamais vue. La réalité, c’est que vous voulez fermer le Païen. Vous seriez prêt à inventer n’importe quoi pour ça. Je suis sûre que c’est vous qui avez écrit cette lettre quand vous avez appris qu’un fou a essayé de me découper le ventre. En quoi ça dérange l’Église que je fasse des spectacles de gymnastique érotique ?

— Le trouble que vous provoquez dans l’âme de ces pauvres hommes, répond calmement l’évêque. Mais ce n’est pas pour fermer le Païen que nous sommes ici. C’est pour enquêter sur la disparition d’un homme, et cette lettre, cette histoire d’œil, nous ramène à vous, puisque corroborée par une autre histoire.

Son regard est fixe, inébranlable, silencieux. Préférant conclure la confrontation verbale avant de dire une erreur, je conclus :

— C’est la parole d’un prêtre sénile contre la mienne.

— De deux prêtres.

— Non, mais l’autre, il était fou !

— Il y a un moyen de s’en assurer. Montrez-moi votre nombril.

— Vous l’avez vu en arrivant.

— Je veux le voir de près.

Détendue parce que je sais l’œil dans ma chambre, et apercevant quelques curieux collés à la fenêtre, je me lève et défais mon corset. Il ne voit pas dans son dos les badauds qui s’entassent et qui iront raconter partout que sa seigneurie est venue se rincer l’œil. Je défais ma sous-robe et la déroule jusqu’aux hanches.

— Satisfait ?

— Allongez-vous.

Il tapote la table. Jésus sur son tabouret se raidit. La foule commençant à se faire dense au carreau, je décide d’obéir. L’évêque se lève, puis palpe les alentours du nombril sans y sentir l’excroissance. Il essaie d’enfoncer son doigt, mais je contracte les abdominaux pour l’empêcher d’ouvrir. Soudain, l’apprenti passé derrière moi me bâillonne avec un chiffon enroulé. Il étouffe mon cri alors que ses deux mains se serrent puissamment pour me forcer à rester couchée sur la table. J’enfonce mes ongles dans ses bras, mais il ne bronche pas.

— Fanny ? s’inquiète Jésus.

— Restez où vous êtes, articule l’évêque. Il ne lui sera fait aucun mal.

Il craque une allumette, puis allume une bougie qu’il pose à côté de moi. De sa poche intérieure, il sort un petit étui en cuir, duquel il extrait une aiguille. Personne derrière les carreaux n’entre me secourir. De Ribaucourt passe l’aiguille dans la flamme de la bougie puis poursuit d’une voix doucereuse :

— Voyez ! Ce qui me chagrine dans ces histoires auxquelles vous prétendez ne pas croire. C’est que je les ai déjà vues de mes propres yeux. Une jeune femme aurait ouvert une porte sur l’enfer, et aurait fait entrer un éclaireur du Diable. — Il sort l’aiguille de la flamme. — Nous saurons si c’est une fable ou non lorsque le jus blanc jaillira.

Il enfonce l’aiguille dans mon nombril. Bien qu’aucune sensation de douleur ne naisse, je hurle au picotement. L’évêque ressort l’épine chaude imbibée de sang.

— Il semblerait qu’il n y’ait pas d’œil.

L’apprenti relâche sa prise, je recule vivement sur la table et en descends. Le jeune articule monocorde :

— Il y a une autre femme, ici.

— Ecoutons-la, acquiesce l’évêque en essuyant l’aiguille. À l’évidence, nous nous sommes mépris.

Alors que je remonte ma robe, Jésus proteste :

— Martine ? Elle vient d’arriver de ce matin !

— Va la chercher, réplique l’évêque.

Le jeune traverse la pièce tandis que son patron se rassoit en me faisant signe de partir. Je rejoins également la cuisine et Martine en sort avec l’inquisiteur. Le jeune reste et nasille :

— Allez, on reste tous sagement dans la cuisine.

Jacques pose sur moi un regard inquiet. Je ne comprends pas, lui qui a tiré froidement sur Jeremiah, comment il peut laisser l’Inquisition entrer dans son établissement. Mais une chose est certaine, ils n’ont rien entendu de la conversation, ni du cri étouffé par mon bâillon. En revanche, nous entendons bien Martine dont le caractère est bien plus trempé que le mien :

— Non mais ça ne va pas la tête ? !

Puis, plus un bruit. Nous attendons en silence. Le jeune essaie d’occuper nos esprits :

— Allez, allez, on se détend. Ça sent bon, c’est quoi que vous cuisinez ?

— Restez déjeuner, réplique Jacques. C’est deux cent francs le menu pour les Êvaniens.

La voix de Martine retentit à nouveau :

— Non mais vous êtes complètement givré ! Il faut vous faire soigner !

Le jeune jette un œil dans le couloir puis s’éloigne. Jacques ramasse le couteau du plan de travail, puis s’avance à son tour. Martine apparaît, le bras en travers de sa poitrine nue, une main sur son nombril.

— Fanny, vous n’avez pas un chiffon propre pour faire une compresse ?

Christophe s’empresse d’ouvrir l’armoire à tablier, et en sort un torchon. Martine s’en enveloppe la taille, puis replace sa robe sur ses épaules. Je l’aide à la fermer, et Jacques réapparaît :

— Ils sont partis. Qu’est-ce qu’ils vous ont fait ?

— Percé le nombril pour essayer de tuer l’œil, dis-je. Mais comme ça n’a pas marché sur moi, ils ont pensé que c’est Martine qui l’avait.

— Nous en reparlerons après, il faut commencer le service.

J’opine, puis grimpe les escaliers pour récupérer mon parasite.

— Tu vas pouvoir te mettre au chaud. J’ai eu le nez fin, sur ce coup-là.

Je glisse l’œil par le col de ma sous-robe, frémissant au contact tiède et humide. Il pousse, écarte les bords de mon nombril puis s’y loge. J’ignore si c’est l’œil du Diable, comme semble de prétendre De Ribaucourt. Et aussi répugnant soit-il, il m’inspire plus confiance qu’un évêque doucereux.

Le service commence. Évidemment, tous les clients qui ont assisté à la scène demandent ce que voulait l’ecclésiastique. Parce qu’ils sont ma clientèle, je reste courtoise et leur raconte que De Ribaucourt cherche un œil dans le nombril d’une femme de Saint-Vaast. Cela provoque des éclats de rires qu’il m'est impossible de partager. J’ai la gorge nouée car aucun des admirateurs compatissants ici présent n’a cherché à me secourir lorsque l’apprenti inquisiteur m’a bâillonnée.

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