Chapitre 3

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CHAPITRE 3

Insouciante, hilare et insolente, l'adolescente courait dans les couloirs de l'orphelinat comme si sa seule occupation était de rendre fou les adultes qui étaient censés surveiller les enfants.Un endroit chaleureux, doux et prospère, qui recueillait les orphelins ou les abandonnés, pour leur garantir une vie future et heureuse dans la vie. Cette phrase, Romy l'avait entendue trente-neuf fois dans six orphelinats différents, en une durée presque de cinq ans. Arrivée dans le premier à l'âge de huit ans après la douloureuse -et inconnue- mort de ses parents, la petite avait rapidement compris le fonctionnement de ces endroits.

Des purs mensonges, que l'on racontait pour soulager l'esprit facile et inquiet des paysans à l'âme douce et compatissante, ou simplement pour faire bonne impression..Malgré son jeune âge, Romy avait détesté ces couloirs et ces chambres dès qu'elle y avait posé les pieds. Elle était assez intelligente pour faire en sorte d'être virée de ces endroits, quitte à être à la rue, mais elle avaitcompris qu'avec ce royaume et ces règles, les adultes ne la lâcheront pas avant ses dix-huit ans. Alors elle abandonna.

Jusqu'à ce que quelqu'un l'adopte.


Elle baissa la tête pour observer ses mains. Tremblantes, ensanglantées, Romy crut tomber dans le vide infini lorsqu'elle réalisa. Georgia, la vieille femme qui l'avait recueillie il y a désormais quatre ans dans ce petit village appelé fleur de sel, gisait sur le sol, inerte et recouverte de sang. Aux côtés du corps, deux autres hommes reposaient à leur tour par terre, eux aussi baignaient dans cette couleur rouge foncé, presque noir.

Pendant un instant, elle perdit la mémoire, avant de comprendre; elle n'avait fait que défendre Georgia de ces voleurs, mais pourquoi était-elle tout aussi morte que les deux autres. Des chuchotements se faisaient de plus en plus perceptible, faisant appréhender Romy. Elle avait rêver de ce foyer, et désormais, encore par sa faute, elle devait le quitter.

En un quart de secondes, elle récupéra le plus d'affaires possibles, pour enfin prendre la fuite par la petite fenêtre arrière de sa chambre. De loin, elle pu voir les villageois -ainsi que ses voisins dont ses amis Arius et Declan- s'affoler à la vue des trois cadavres. Elle ne ressentit rien pour autant, et s'éloigna de plus en plus vites derrière les collines. À cet instant, elle devint aux yeux de fleur de sel une assassin en fuite.Dans sa main, une lettre, renfermant un vieux bout de papier contenant des phrases effacées.


Elle revérifia ses lames aiguisées avant de reporter son attention vers sa mission. Tout en haut d'une petite bute de sable, elle observait avec patience la prochaine cible qu'elle devait rapporter -morte- à son clan. Une pirate, une voleuse reconnue dans quelques îles non principales, mais assez importante pour la nouvelle famille de Romy. La cible approcha d'une jeune fille blonde, qui devait avoir le même âge que l'assassin.

  • Assez bas comme choix de victime. Chuchota Romy pour elle-même, identifiant la blondinette comme la princesse de ce royaume, Atulïnn.

Elle se leva, sans prêter attention à la saleté sur sa tenue de voyageuse complêtement noire, et rabattu sa capuche sur sa longue chevelure blanche comme la neige formée en une grosse tresse. Elle avança avec rapidité vers sa cible, décidant que la petite princesse ferait pourquoi pas partie du lot, ce qui ne fera que réjouir son clan qui gagnera grâce à elle plus d'argent.

La tueuse sortit son couteau favoris de sa poche, un couteau de cuivre et d'argent, orné d'une pierre précieuse rouge. Assez proche de son but, elle prit un élan afin de sauter dans les airs, créant un effet de surprise. Sa lame n'était plus qu'à quelques secondes de côtoyer le dos de cette pirate, mais manqua indirectement sa cible. Par le choc, Romy tomba à terre au lieu de tomber sur la voleuse, comme elle l'avait prévu. Mais cet incident ne lui fit aucun effet de honte ou de rage. Impassible, elle se releva, récupéra son arme et s'apprêta à répéter son attaque, avant de s'arrêter net. Interdite, elle toisa trois hommes dont les tenues étaient tâchées de bière frapper et emmener dans de gros sacs bruns en tissu les deux personnes qu'elle visait, sans penser qu'elle subirait le même sort dans quelques secondes.

Son regard s'assombrit au même moment que la douleur naissante sur le haut de son crâne. Elle se sentit tomber dans le vide, avant d'être rattrapée par la taille. Puis, tout devint noir.

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