Lui..

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Une fois sortie, je regarde l'heure et commence vraiment à m’inquiéter pour ma mère. Je ne devrais pas, elle est très entraînée au combat, mais c'est ma mère et elle ne m'a jamais laissé seule avant aujourd'hui. Toujours inquiète pour ma sécurité, les rôles étaient maintenant inversés. J'enfile donc un débardeur et un short puis enfile un sweat à capuche noire. Ma mère m'a élevé comme un ninja, je possédais de nombreuses armes, mais préféré laisser tomber et sorti sans rien prendre. Après tout, je préférais le combat au corps-à-corps puis, je ne risquais rien. Il fait encore jour étant donné que l'on est seulement à la fin de l'été. C'était la première fois que je sors sans ma mère et je ressens comme un vide, comme si je n'étais pas protégée et seule. Moi qui rêve de liberté depuis des années, je me rends compte qu’avancer seule est bien plus difficile. Ce besoin urgent, de la retrouver enfla en moi.

J'étais réellement inquiète du fait qu'elle n’était pas encore rentrée, puis sa réaction face à cet homme me remplissais de question. Une chose était sûre, quand je la reverrais, j'aurais des questions à lui poser. Trop absorber dans mes pensées, je n'avais pas entendu un groupe de jeune arrivé, mais leur cri me fit sortir de ma transe. Je n'avais jamais été très populaire dans mon ancien lycée. Mais je savais tout de même reconnaître les « spécimens » qui arrivaient face à moi. Je devinais à leurs attitudes que les trois garçons qui venaient droit sur moi en se bousculant pour rien devaient faire partie de l’équipe de football du lycée.

Mon regard s'attarda sur le dernier des trois, il était plus calme, et laissé percevoir comme une aura de mystère. Grand et mince, même si l'on pouvait voir à travers son t-shirt ses muscles bien présents. Ses cheveux étaient d'un blond assez foncé, mais ce qui m'a interpellé, ce sont en réalité ses yeux. Lorsque j'ai relevé la tête, nos regards se sont croisés. J'ai pu voir ses yeux, d'un marron orangé, une couleur que je n'avais jamais vu et qui je savais n'existais pas. Mon visage du paraître choqué ou du moins a du transparaître à travers ma stupeur, car le jeune homme détourna le regard et lorsque je le regardais à nouveau, je ne pouvais voir que des yeux bruns, normaux. Me remarquant, un des garçons me regarda et commença à m'observer puis lança une réplique des plus intelligente :

• Tu n'es pas d'ici je me trompe ? Me demanda-t-il en continuant de me regarder curieusement.

• En effet Sherlock ! (J’esquisse un sourire.) Je ne suis là que depuis un mois.

Il me regarda dans les yeux et je pus voir des yeux verts tout ce qui a de plus normal, je sentis un regret. J'aurais aimé voir une lueur orangée comme dans les yeux de celui de droite qui aurait pu justifier que je n'ai pas rêvé ce que j'ai vu. Je le regarde attentivement pour juger qui j’avais en face de moi. Pas beaucoup plus grand que celui que j'avais vu avant, il me dépassait d'au moins une bonne tête. Brun et bien carré, on devinait facilement son rôle dans l'équipe de foot. Je reporte mon attention sur lui.

• Tu es là depuis un mois, mais on ne t’a jamais vu ? Où pouvais-tu bien te cacher ? Il dit ces mots avec un sourire en coin.

• Je ne sors jamais seule, je suis toujours avec ma mère.

• Alors comme ça, tu t'es enfui de ta tour ? Il dit cela avec un air comique dans la voix, fier de sa blague.

Je le regarde de travers avant de terminer cette discussion. Jetant avant un regard au garçon du fond qui levé les yeux au ciel.

• En effet, mais je suis pressée, on se reverra donc peut-être une prochaine fois, sur ceux, bonne soirée. Je hoche légèrement la tête pour signifier que la discussion est close.

Il me regarde et éclate de rire.

• Je t'aime bien, je pense que l'on se reverra au lycée, je suis Steve (il montra un de ses amis roux.) lui, c'est Hugo. Puis lui, (il indiqua celui en retrait qui avait des yeux orange) c'est Lucas. Et toi ? Comment t’appelles-tu ? Il me fait un sourire amical.

• Je m'appelle Haemelya, bonne soirée.

Je continue mon chemin après avoir esquissé un sourire non sans avoir regardé une dernière fois le fameux Lucas et surtout ses yeux.

Je l'entends me répondre à demain et continue ma route. Je suis fière de moi, quand maman saura que j'ai pu faire abstraction à la première impression que j'ai eue et être assez poli pour avoir une discussion, je pense qu'elle me laissera plus de liberté si j'ai le contrôle de mes émotions.

Je continue ma route puis arrive au café où l'on a acheté des glaces tout à l'heure et ne vois pas ma mère a la terrasse. Je rentre et demande à la serveuse si elle l'a vu partir, j'apprends donc qu'elle est partie il y a une demi-heure, mais pas en direction de la maison. Je décide de l'appeler et tombe directement sur sa messagerie. J'essaye à nouveau trois fois avant de laisser tomber et repars en courant jusque chez moi. J'ouvre la porte et me retrouve comme à chaque fois avec mon chat dans les bras. Il me fait me calmer légèrement et je le caresse derrière les oreilles. Je vais dans la cuisine pour le nourrir en remarquant qu'il est assez tard. Je me prépare vite fait un petit repas puis m'installe dans le salon en attendant que maman rentre. Situation assez comique de la fille qui attend sa mère un dimanche soir.

Le salon est l'opposé de ce que nous avions à New York. En effet, on avait un salon assez moderne et là, on peut plutôt observer un mobilier et une architecture ancienne. Tous en bois qui contraste avec la seule pièce moderne de la maison qui est la cuisine. J'allume la seule touche de modernité de la pièce en allumant la télé tout en caressant Matou et m'endors devant une émission.

Je me réveille brusquement quelques heures après, regardant l'horloge accrochée au mur faiblement éclairé par la télé. Je remarque qu'il me reste encore quelques heures avant de devoir me lever et me demande ce qui a bien pu me réveiller. J’éteins la télé et remarque la veste de ma mère posée dans l'entrée. Je fonce dans sa chambre et la vois en train de se déshabiller pour ce coucher, je la regarde sans trouver de changement jusqu'à ce qu'elle me voie, et je crus remarquer dans ses yeux de la douleur en me voyant.

• Dis donc jeune fille ! S’exclama-t-elle. Vous êtes encore debout à une heure pareille !

Je la regarde choquer de ses paroles étant donné que je l'ai attendu et cherché toute l'après-midi.

• Non, je t'attendais tout simplement et je me suis endormie quand je ne sais quoi m'a réveillé. Je préférais passer sous silence le fait d'être allé seule en ville, je ne voulais pas recevoir des réprimandes a une heure pareille.

• Tu n'aurais pas dû m'attendre, tu dois te lever dans quelques heures pour ton premier jour de cours. Tu ne peux pas le louper ou être en retard, c'est inadmissible donc maintenant au lit. Et quand tu rentreras, on devra parler toute les deux.

Dès qu'elle a fini de dire ces mots, je sens la peine dans son regard et des regrets, mais elle détourne vite les yeux. J'esquisse simplement la tête avant de monter jusque dans ma chambre où je retrouve Matou qui ne m'avaient pas attendu pour aller ce coucher. Je me mets rapidement en pyjama avant de me coucher, juste avant je laisse ma fenêtre ouverte pour avoir une légère brise et ne pas suffoquer avec la chaleur de la pièce. Je me demande ce que ma mère a à m'annoncer et pourquoi j'ai aperçu des regrets et autant de chagrin dans ses yeux. Et surtout, la question qui reste suspendue dans la pièce lorsque je m'endors est : qui est cet homme qui a tant chamboulé ma mère pourtant si calme et protectrice ?

Je suis réveillée quelques heures seulement après avoir posé la tête sur l’oreiller. D'une humeur maussade comme toute personne n'ayant pas beaucoup dormi durant la nuit, je descends les escaliers prendre un rapide déjeuner avant de remonter me préparer. Je descends et trouve la maison complètement fermée, d'habitude toujours lever et de bonne humeur, ma mère cuisine dès le matin un bon petit déjeuner et ouvre la maison. Là, tout est fermé, je prépare donc mon déjeuner et remonte me préparer. Je commence quand même à être stressé au point d'oublier mes interrogations de la veille.

Après tout, ce n'est pas tous les jours que l'on rentre dans un nouveau lycée surtout pour une dernière année. Parce que oui, entrer dans un nouveau lycée est pour moi une habitude, mais ce n'est pas la même chose. C'est ma dernière année. Je m'habille donc de façon à passer inaperçu, un short noir, des baskets grise et un débardeur gris. Je laisse mes cheveux pendre dans mon dos, prends mon sac et descends les escaliers une fois prêts et légèrement maquillés. Je n'ai jamais été du genre à passer des heures dans la salle de bain pour me faire belle. Je n'ai jamais eu de copain qui me donne envie de me faire belle. Je n'ai pas non plus eu de meilleure amie pour me maquiller avec elle. Et ce n'est pas dans cette ville-là et dans cet énième lycée que tout ça va changer. Alors je suis restée simple et un peu garçon manqué par les entraînements de ma mère. On ne peut pas dire que j'ai un physique parfait avec les formes là où il faut. Je ne vais pas me vanter, je me trouve normal. Peut-être une poitrine légèrement plus développée que les autres, mais sinon je suis mince et la peau halée comme la plupart des filles maintenant avec les UV. Et je ne serais pas contre des cheveux roux flamboyants comme ceux de ma mère qui donnerait un peu d'originalité, même si ça serait dur de passer inaperçue.

Au lieu de ça, mes cheveux d’un noir jais profond me permettre de me fondre facilement dans la masse. D'ailleurs, mes camarades de classes ne pensaient jamais que ma mère pouvait être cette Miranda étant donné que nous ne nous ressemblons point. Je jette un coup d’œil dans la chambre de ma mère, car je pensais qu'elle allait m'accompagner comme d’habitude, mais elle n'est pas là. Inquiète, je prends quand même le chemin de la sortie, car je sais qu'elle ne voudrait pas que je loupe mes cours en m’inquiétant pour elle. Je décide de faire un petit détour pour prendre une bouteille d'eau et je remarque un bout de papier et une paire de clefs de voiture dessus que je n'avais pas vu tout à l'heure.

Ma chérie, je suis partie pendant que tu te préparais. J'ai des choses à faire aujourd'hui, fais attention à toi, voilà les clés de ta nouvelle voiture. J'aurais aimé te les données en main propre, mais je ne peux pas. Fais bien attention, je serais là à ton retour et on devra parler. Bonne chance pour ta rentrée ma chérie.

Je grogne intérieurement de ne pas avoir été assez à l'écoute pour remarquer le mouvement qui avait dû être en bas pendant que je me préparais. Je me dis que ma mère est adulte après tout. Je prends les clés de la voiture, mes clés de maison et vais dans le garage. Je l’ouvre et un sourire immense apparaît sur mon visage. Devant la porte du garage, je vois la voiture de mes rêves, une Chevrolet Camaro noire mat. Je monte dans la voiture regardant les moindres détails avant d’allumer le moteur. Son ronronnement me fait sourire et je démarre en direction du lycée, mes doutes et mes questions effacés par la conduite.

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