22 - Mia

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Mais qu'est-ce que tu fais, ici en pleine nuit ? Tu aurais pu attendre le levé du jour !

Ma conscience me fait la morale comme à son habitude. Et comme d'habitude je ne l'écoute pas. Je viens de sortir du club, après avoir fait l'amour avec Andrea. Je suis incapable de contenir l'envie de voir Nilson,

Je n'écoute pas l'hôtesse d'accueil mais je la suis dans l'ascenseur. Elle m'accompagne jusqu'à Nilson. Mon cœur bat à tout rompre, j'ai les mains qui tremblent et mes jambes ne demandent qu'à s'enfuir. J'ai peur qu'il me rejette. Il y a maintenant plusieurs jours que je n'ai pas eu de ses nouvelles ; Il a peut-être trouvé une nouvelle soumise ou il s'est lassé de moi. Je l'ai eu au téléphone, il n'a fait aucun commentaire sur le fait que je lui ai manqué. Ça a été bref.

Je regarde ma montre il est minuit vingt. Que fait-il encore au bureau ? J'espère qu'il n'a pas amené une femme à son appartement cette nuit. Une pointe de jalousie apparait.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent et me font sortir de ma rêverie. Nilson est là, debout devant la porte d'entrée. Le visage terne, le dos vouté, il parait très fatigué. Il me sourit. J'hésite entre lui sauter dans les bras ou prendre mes précautions s'il veut cette fois-ci me répudier. J'opte pour le second choix.

Je m'avance vers lui, tandis que l'hôtesse repart. Il me présente sa main. Je veux la prendre. Je veux être avec lui, c'est lui et ça le sera toujours, maintenant je le sais.

- Bonsoir, dit-il d'une voix rauque.

N'arrivant pas à parler, je lui adresse un sourire. Je tends la main pour la nicher dans la sienne il n'est plus qu'à quelques centimètres de moi, je peux sentir son odeur. Il me tire vers lui, je me retrouve dans ses bras. Il niche son visage dans mon cou. Je glisse mes mains dans son dos et me colle à lui. Il enfouit une de ses mains dans mes cheveux et l'autre sur les reins. Je pourrais rester ainsi pendant des heures.

- Tu m'as manqué, je chuchote.

Il ne répond pas ; il embrasse, mord et me lèche la nuque, il fait tout cela en suivant un chemin qui le mène à mes lèvres. Une douce caresse sur mes lèvres, je pleure de soulagement, je suis toujours à lui. Il se décolle de moi, me regarde dans les yeux :

- Toi aussi, tu m'as manquée.

Il dépose un dernier baiser sur ma joue en souriant. Il me prend la main avant d'entrer dans l'appartement. Rien n'a changé, c'est propre, aucune décoration, c'est toujours aussi stérile que la première fois que je suis venue.

Il s'arrête au beau milieu du salon et il commence à déboutonner mon manteau. Ce qu'il découvre petit à petit ne lui plait pas, il fronce les sourcils :

- D'où viens-tu comme ça ?

Sous le manteau je ne suis qu'en sous-vêtements, je suis partie très rapidement du club.

Je n'ai même pas pris la peine de me rhabiller, j'ai traversé la grande salle de réception – qui soit dit en passant s'était bien vidée – ainsi. Et bizarrement lorsque j'ai vu la réaction de Andréa face a mon corps, j'ai pris un peu plus confiance en moi.

- Du club, dis-je craintive.

Il me lâche. Je n'aime pas cette distance entre nous même s'il n'y a que quelques centimètres, j'ai besoin qu'il me touche.

- Qui t'a dominé ? demande-t-il en cachant son énervement.

Je tente de lui prendre la main. Rien n'y fait, il se libère. Je suis blessée. Je suis sincère avec lui, et il me rejette.

- Je... je... c'est Gaël. Il était avec sa soumise... j'y suis allée pour avoir mal... j'en ai besoin... je... je balbutie. Touche-moi, s'il te plait.

- Tu as eu ce que tu voulais ?

Je secoue la tête.

- Mais j'ai eu autre chose dont j'avais aussi besoin.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Savoir que quelqu'un peut m'aimer comme je suis.

A ma réponse, son regard s'attendrit, il me prend dans ses bras :

- Je t'ai toujours aimé, Amelia.

L'entendre employer mon prénom, me fait remonter tout ce que j'ai tant caché. Je pleure à chaudes larmes. Il me serre contre lui. Je ne cesse de pleurer, j'extériorise tout ce que j'ai vécu que ce soit pour tout ce que Enzo m'a fait, pour la mort de ma mère ou pour cet amour que j'ai pour Nilson mais qui n'ira pas plus loin. Je suis consciente que nous ne serons pas ensemble toute notre vie. Sa famille ne m'acceptera pas et pour ma part je n'ai pas envie de la revoir – sa famille. Cependant pour le peu de temps que je peux rester avec lui, je l'utiliserais avec précaution et je me souviendrais de chaque seconde auprès de lui. Je me le promets.



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