Chapitre 3 : Aaron.

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Devant une tour qui semblait bien petite par rapport à ce que disait l'office de tourisme du vieux machin, Félicie guettait, observait, attendait. S'infiltrer dans une prison sans magie, sans armes, sans compétence de voleur ou d'espion, c'était pas gagné. Heureusement, elle pouvait compter sur les parchemins de sorts et autres objets embarqués depuis la réserve de l'ancien. C'est ainsi que pour une raison inconnue, la fée s'avança en rampant sur le sol. Toute en noir en pleine journée, c'était pas ça qui la rendrait plus discrète. Au moins on pouvait dire qu'elle essayait de faire bien. Inutile, mais bien.

Comme elle mettait une éternité à se déplacer, allons voir ce qui se passe du côté du pépé, des fois que ça serait plus intéressant. Mais le voilà, son bâton à la main. Ô comme il coure ! Qu'il galope ! Qu'il trébuche... Qu'il se ramasse lamentablement par terre... Qu'il... Casse son bâton ? Qu'il pleure la disparition de ce dernier... Qu'il ne sert à rien le croulant. Les larmes aux yeux, tendant le bras dans un ultime geste de désespoir.

  • J'arrive les jeunes... Tenez bon...

Conclusion, le vieux ne fait rien d'utile ou d'intéressant. Revenons-en à notre belle et courageuse Félicie. La situation s'est-elle débloquée ? Oui !

La fée ayant enfin arrêté ses bêtises et atteint la prison, elle longe désormais le bâtiment. Mais merde que le batîment était aussi moche que mal foutu. Sa belle combinaison moulante déchiré à plusieurs endroit à cause de pique qui dépassait. Bon bah comme il faisait chaud, elle avait arraché les manches, ainsi que le jambes jusqu'au dessus des genoux pour être plus à l'aise. Maintenant on voyait plus aucun trou.

Son calvair n'en fut pas fini pour autant. Après le batîment moche, c'était les insectes qui venaient l'emmerder dans sa quête. D'accord, en tant que fée elle devait être "copine" avec la nature. Mais les insectes qui lui rampe dessus ou tente de passer sous sa combinaison, ça c'était pas dans le contrat. Elle avait pas signé pour ça. C'est en s'écorchant à plusieurs reprises et en se retenant de hurler dès qu'une bestiol lui tombait dessus, qu'elle atteignit enfin les portes...

Les portes ! Bordel ! Roses ! En voyant les têtes de mort partout, la batîment qui respirait autant la joie qu'un cimetière, elle comprenait que c'était une prison. Que ça devait choqué pour dissuadé les crimes, et faire peur pour éviter les intrusions du genre de celle tenté par Félicie. Mais là, des portes roses ! Elle était carrément dans l'antre du mal ! Elle s'attendait presques à voir des orcs ou des démons garder l'entrée. Mais surtout: c'était moche !

Elle hésitait vraiment y mettre les pieds dans cette prison, mais elle avait pas trop le choix. Puis, elle avait peut-être exagéré la fée. C'était juste deux humains s'ennuyant comme des rats morts. Avec grâce, discrétion et élégance, elle se retrouve à proximité des portes. Seulement deux gardes, juste une relève à attendre pour passer, mais elle préfère utiliser un parchemin de sommeil.

Premier niveau, premier objectif : les clés de la cellule et surtout, trouver la cellule d'Aaron ce qui semblait le point essentiel du plan. Simple, basique. Erreur de débutante que de monter les deux étages, surtout quand le bâtiment semble bien trop petit pour une prison de haute sécurité. C'était évident que ça descendait profondément sous terre. Retour à la case départ, observation, et un escalier impossible à rater

Premier sous-sol, une troupe de gardes à passer. Félicie fouilla ses parchemins de magie. Celui-là il va faire mal tout en masquant l'intervention de la fée : un sort « d'embrumscade ». Elle lut la formule écrite sur le papier enchanté :

" Toutencanon "

Aussi tôt, les gardes se jetèrent sur tout ce qui sentait l'alcool de près ou de loin. Tellement focalisé sur leur Graal, aucun ne remarqua la silhouette se faufiler vers le second sous-sol. Celui-ci fut rapidement vidé de toute surveillance, les geôliers se précipitant au niveau supérieur pour tenter d'endiguer la beuverie.

Progressant aisément, même un peu trop facilement, Félicie manqua de vigilance en descendant un troisième escalier, visible par tous avec sa tenue. Bah oui, tout en noir en pleine lumière, impossible de la rater. Elle tenta un coup de bluff qu'elle avait préparé au cas où... Elle tendit un parchemin griffonné et signé de sa main.

  • J'ai des ordres pour voir un certain détenu. Moi, princesse Félicie, exige d'être obéis.

  • Mais vous n'avez aucune autorité ici. Ce n’est pas une prison du royaume des fées, et puis ce n’est pas un papier officiel ça ! C'est juste un torchon avec votre signature !

  • Ha, vous êtes sûr ? Bon, puisque c'est comme ça... Au revoir !

Félicie fonça vers le sous-sol suivant, poursuivi par des gardes qui avaient négligé de savoir comment elle était arrivée jusqu'à eux. Quelques runes de fumigène soporifique bien placé suffirent, puis, la sécurité avant tout, elle devait lire la formule d'activation sur un parchemin à part.

"bonne nuit les couillons."

L'infiltration était mieux réussie que prévu, et la fée avait déjà franchi trois niveaux. Pourtant, si personne de normalement constitué n'aurait parié sur elle, le plus dur restait à faire. Elle devait encore trouver Aaron, le libérer et ressortir. Or, elle n'avait même pas atteint les geôles, mais seulement traversé les zones administratives. Puis, fallait dire qu'elle avait déjà bien dépensé de ses artefacts magiques.

Quatrième sous-sol, premières cellules et donc des détenues qui pouvaient soient griller sa présence, soit se taire. Comment faire pour passer sans épuiser toutes ses ressources ? En gardant en mémoire que Félicie n'était pas qu'une simple fée, mais une très belle fille gâtée par la nature. Et elle en était bien consciente. Dégageant son décolleté, dévoilant ses cuisses, démontrant ses courbes, elle s'avançait devant les gardes et les détenus avec une démarche lascive et provocante, roulant du cul à chacun de ses pas.

Des sifflements salaces fusèrent des cellules, mais la fée ne se fit pas attrappé pour autant, déclancha une émeute parmi les gardes qui voulaient tous lui sauter dessus, mais pas en même temps... Qu'elle fut contente du résultat quand elle passa aisément au cinquième sous-sol, mais aussi très déçue. Chez son peuple, on pouvait se balader presque entièrement nue sans que cela n'engendre la moindre montée d’hormone, alors qu'avec les humains, un bout de peau qui dépasse et c'est la guerre totale. Dire qu'elle allait devoir compter sur l'un d'eux, ce n’était pas vraiment rassurant, surtout s'il ressemblait au vieux maître le disciple. Aller ! Courage Félicie ! Le vioc l'a recommandé donc ça ira. Après tout, il est vieux, mais il est bien, ayant un rôle censé être celui d'un sage millénaire.

Le niveau qu'elle venait d'atteindre la fit frissonner d'angoisse. Elle pouvait y déceler le vice, la cruauté, la folie et une perversité des plus malsaine dans l'atmosphère ambiante. Par chance, ce n'était toujours pas l'étage où elle devait y rencontrer Aaron. Mais ici, pas question de jouer de ses charmes. Même si elle n'y risquait rien, elle préférait s'abstenir. N'importe qui en aurait fait autant à sa place. Elle fouilla sa son sac, et y sortie une fiole de potion d'invisibilité. Sérieusement ? Une potion d'invisibilité ? Mais pourquoi elle a pas fait ça dès le début? Ha mais oui, c'est normal. C'est Félicie après tout.

Elle ingurgita le contenu du flacon, et traversa la salle suivit du regard paniqué de ceux qui... Qui n'auraient pas du la voir. Elle avait oublié de rendre invisible également ce qu'il restait de sa combinaison. Comment une telle débutante avait-elle pu aller aussi loin ? Du coup, tous purent voir la plus belle des tenues moulantes flotter dans les airs. Seulement quelques "heures de pointes" pouvaient faire comprendre la jeune femme invisible en dessous, et pourtant, quelle chance...

  • Un fantôme de tenue de perverse ! Fuyons !

  • Et notre magie ?

  • C'est fait pour combattre les individus, pas les fantômes de mauvais goûts vestimentaires !

Et les gardes s'enfuyèrent à l'étage. Cela devenait si facile de comprendre pourquoi tout réussissait si facilement à la fée... Une fois dans l'escalier, Félicie annula les effets de sa potion avec un antidot vu que ça servait finalement à rien. Puis, fallait quand même qu'elle soit visible pour Aaron.

Enfin, elle y entra : le dernier sous-sol. Et c'était pas trop tôt. Plus petit que les autres, une unique cellule et trois gardes pour un détenu. Félicie n'aurait su dire ce qui était le plus dérangeant. Une zone aussi profonde pour un prisonnier dont le seul crime était d'avoir un potentiel magique si élevé qu'il en faisait peur. Enfin ça c'était la version du vioc, mais quand même. Fallait se mettre d'accord au bout d'un moment, il était dangereux ou pas Aaron ? Difficile à dire, à ce point-là, c'était parole contre parole. Peut-être ferait-elle une connerie, ou pas.

Une bombe somnifère, qui lui rappela étrangement celles possédées par les elfes noirs durant l'enlèvement de sa petite sœur : voilà ce qu'elle utilisa pour neutraliser les surveillants. Non ! T'aurais quand même pas fait ça espièce de vieux machin dégénéré ? T'aurais envoyer les elfes noirs enlevé la Nitescie pour amener Félicie à sauver ton petit Aaron ?

Mais non ! C'est juste le vieux. Il avait sûrement revendu beaucoup de ses artecfacts et potions pour se faire un peu d'argent. même si c'est un vieille ermite sénile, faut bien qu'il vivent, qu'il mange et tout. La fée ne se posait toujours aucune question sur le fait que papy avait ça en stock chez lui ? Même pas un peu ? ha si, elle imaginait le vieux maitre comme un ancien vendeur objets magique ittinérant. Par contre pour la tenue, elle ne chercha pas à savoir. Elle ne tenta même pas d'imaginer que le vieux ai pu la porter pour tenter d'apparter ses clients ou faire fuir ceux qui étaient trop pénible, car Félicie ne se mit pas à vomir de dégoût.

Au moins, Félicie était enfin là où elle devait être. Le fameux disciple du vieux devant les yeux, et surtout... à poil ? Non, mais littéralement, on ne distinguait plus aucune séparation entre cheveux et fourrures humaines. Ni aucune peau dépassant. C'était pas vraiment la nudité qui avait dérangé la fée. C'était les circonstances. Le pauvre type n'avait pas mérité une telle humiliation durant des années d'une peine bien trop exagérée, surtout en le voyant enchaîné, une gamelle crasse devant lui. Finalement, elle ferait deux bonnes actions en le libérant, en plus de sauver sa sœur. Quoique pour Nitescie, encore fallait-il qu'Aaron accepte de lui rendre service.

Quelque runes de sommeil encore en stock, et deux malheureuse potions d'éblouissement. Même pas sûr qu'elle puisse ressortir de la prison avec tant de gaspillage. Elle aurait pu se servir uniquement de sa potion d'invisibilité, mais non, c'était Félicie après tout. Puis, allez libérer seule sa cadette, ça non. Elle ne pouvait pas se permettre d'essuyer un refus. Encore heureux qu'elle allait tout faire pour réussir. On nous a vendu des supers pouvoir magiques et des anneaux dont on ne sait pas encore s'ils sont efficaces et dans quels sens.

Félicie frotta nerveusement l'anneau à son doigt, observant la forme hirsute devant elle. Comment lui adresser la parole ? Par où commencer ? Etait-il conscient de sa présence ? Avec autant de cheveux couvrant ses yeux, c'était pas vraiment possible de voir s'ils étaient ouverts ou fermés. Et si elle devait l'embarquer avec elle, il n’échapperait pas à un bain et surtout à un débroussaillage complet. Oui, la fée allait devoir s'improviser jardinière avec autant de poils.

  • Vous êtes bien Aaron ?

  • Cela ne se voit pas ?

Bon bah il était réveillé. Sa voix plutôt suave malgré le ton de baryton eut le don de surprendre la demoiselle. Par contre, sa façon de répliquer lui rappela le vieux. Tel maître, tel disciple.

  • Disons que je ne vous connais que de nom moi. C'est le vieux maître qui m’envoie.

  • Et vous l'avez écouté ? Vous êtes soit la personne la plus courageuse du monde, soit la plus stupide.

  • Et qu'est-ce qui va décider entre les deux ?

  • Ça dépend si l'ancien était aux fraises ou s'il était dans un de ses moments de lucidité.

Bah merde alors ! Si même le disciple dit du mal du vioc. Barre-toi Félicie ! Tu vois bien qu'il pue du cul le plan du papy ! C'est ce qu'elle aurait sûrement fait, si elle n'avait pas était aussi loin dans sa démarche. Et surtout sans petite sœur à sauver... Si elle y parvenait, la Nitescie avait intérêt à se montrer reconnaissante. Genre, être sa servante pour au moins un siècle sans broncher.

  • J'ai besoin d'aide pour secourir ma jeune soeur, et l'ancien m'a envoyé vers vous.

  • Ha, donc il était bien à la ramasse. Je vois pas comment je pourrais t'aider. Regarde-moi. Je suis enchaîné, sans le moindre pouvoir.

  • Alors, selon lui, je serais en capacité de régler ces deux problèmes. Mais pour ça, je veux que vous m'accompagniez à Keeleran pour sauver ma sœur enlevée et détenue là-bas.

  • T'es qui exactement ?

  • Je m'appelle Félicie, et je suis la fille du roi des fées. La clé du sceau qui retient vos pouvoirs...

  • Et tu crois que je vais aller seul avec toi dans une citadelle remplie de démons, après ce que ta famille m'a fait ? Me libérer serait déjà plus que payer la dette de tes parents ! Pourquoi je te devrais mon aide en retour ?

Bon Aaron était vraiment énervé. Fallait s'y attendre en même temps. Sinon, pourquoi pépé lui aurait refilé des anneaux magiques ? Sauf que là, c'était pas le tout d'avoir cette solution. Encore fallait-il le convaincre.

  • Moi, je ne suis pas responsable des actes des autres. Et je ne te demande pas de faire ceci ou cela pour eux, mais pour moi.

  • Ça change quoi ? Je préfère rester prisonnier ici que d'aller crever dans une citadelle plein de démons pour tes beaux yeux.

  • Oh merci du compliment. Mais je doute qu'il soit sincère de la part d'un homme qui ne peut pas les...

Bah bien sûr qu'il n’y voyait rien le pauvre Aaron. C'était juste une expression que Félicie n'avait pas saisie. Comme la situation qu'elle ne comprenait pas. Son interlocuteur préférait continuer d'être enfermé que de la suivre ? Bah qu'il y reste dans sa cellule. Valait mieux trouver un meilleur plan, non ? Mais la fée n'était pas de cet avis. Sinon, elle ne se serait pas emmerdée à supporter le regard lubrique d'un vieux machin sénile, pour avoir un bout de stratégie qui tienne la route. Allez Félicie ! Un coup de bluff bien placé ! On va voir s'il fait toujours sa grande gueule le Aaron !

  • Puisque c'est ainsi, je vais donc vous laisser moisir ici. C'est dommage, après être arrivé si près de votre libérté et la refuser. Tant pis pour vous.

  • Félicie la fée sans magie. On ne s'est jamais rencontré, pourtant j'ai eu le temps d'écouter et d'entendre parler de toi. Sans moi, tu vas vite crever à Keeleran.

  • Et alors ? Qu'est-ce que ça change ? Vous préférez rester ici plutôt que de m'accompagner. À moins que vous n'ayez... Changé d'avis !

  • Disons que je n'ai pas trop le choix si je veux sortir. Bien que j'enrage de devoir aider la fille de ceux qui m'ont enfermé.

  • Justement, je ne suis pas responsable des décisions de mes parents. J’étais une enfant à cette époque.

  • Mais moi aussi ! J'étais qu'un gosse innocent qui n'avait pas demandé à avoir autant de pouvoir. Un enfant qu'on a pas hésité à emprisonner !

Difficile pour Félicie de rebondir là-dessus. En même temps papy l'avait prévenue que ça serait pas simple de négocier. Qu'Aaron avait subi une injustice des plus sévère. Maintenant que les choses sont dîtes, comment elle va faire pour réussir à obtenir le soutient tant souhaité ? Les faveurs d'Aaron ? Faut quand même rappeler que le pauvre type n'y voit rien avec la crinière crasseuse devant les yeux. Peut-être une arnaque... Heu non, solution à chercher de ce côté-là ?

  • Si jamais je vous aide, pourrais-je vraiment compter sur vous en retour ?

  • Il me semble te l'avoir dit. Ton projet est suicidaire. T'accompagner oui, rentrer dans une forteresse remplit de démon, je ne suis pas vraiment partant pour ça.

  • C'est ça ou rien. C'est ma condition pour vous libérer, sinon j'aurais fait tout ça pour rien. Alors quelle est votre réponse ?

  • Ça va, j'accepte puisque je n’ai pas vraiment le choix...

Félicie ouvrit la cellule et s'approcha d'Aaron. Elle avait bien négligé d'évoquer les anneaux magiques du vioc. Très bon plan, sinon il aurait soit refusé, soit il aurait pu lui mentir sans ces merveilleux objets. Avant de le détacher, elle prit bien soin de lui mettre le second au doigt, avec une telle rapidité qu'il ne put l'éviter ni protester. En un instant, ça pétillait de lumière dans la pièce. Leurs deux cœurs s'illuminèrent ensemble, dans une scène à l'eau de rose, où des cadenas et chaînes scintillèrent avant de se briser et disparaître.

Enfin, ce fut le moment de vérité, prévisible, mais il était quand même temps que ça arrive. Félicie eut la confirmation qu'elle avait bien des pouvoirs. Ses cheveux blonds et ses ailes s'illuminèrent telle une étoile, des petits cœurs roses brillants entourant sa gracieuse silhouette. Franchement, pouvait-on faire plus niais ? Plus princesse de conte de fées ? Plus cliché ? Non. Au moins, l'objectif était accompli. Pourtant, malgré sa liberté et ses pouvoirs retrouvés, il péta les plombs Aaron.

  • Mais qu'est-ce qui t'as prit de faire ça ?

  • J'ai suivi les instructions du vieux maître moi... Il m’a dit qu'il fallait vous faire passer ce contrat magique pour relier nos cœurs et détruire le sceau retenant nos pouvoirs respectifs... Ne vous inquiétez pas... C'est temporaire...

  • Définitif ! C'est définitif ! Le vioc t'a refilé les mauvais anneaux ! Vert c'est temporaire, bleu jusqu'aux cieux ! Tout le monde sait ça, tout comme le fait de ne jamais faire confiance au vieux machin ! Maintenant, c'est malin, on est coincé ensemble sauf si l'un de nous crève !

  • Mais non, le vieux maître m'a bien expliqué le plan, c'était un de ces moments où il semblait lucide. Il m'a bien dit les choses vous concernant.

  • Oh, mais le vous, tu peux l'oublier vu la situation. Et comme je n’ai pas le choix de te suivre dans ton plan suicidaire, prie tous les Dieux possibles pour que j'y reste, sinon tant pis pour toi !

Il y en a qui s'embarque dans des projets d'empires qui durent mille ans. Bah la Félicie, elle a réussi à se faire piéger pour un bon millénaire. Oui, il ne faut jamais faire confiance à un vieux sénile, alors qu’il y avait plein d'indices pour dire que ça puait du cul cette histoire. Finalement, Aaron s'était retrouvé libre seulement quelques secondes puisque le voilà désormais enchaîné à elle. Quand même, ce style d'arnaque ça ne fait pas vraiment fée. Surtout qu'avec la connerie du vieux, ça fait arnaque sur arnaque.

Bilan de cette expédition dans la prison des mages ? Félicie aurait pu faire mieux, mais on va lui donner la moyenne : au moins, l'un comme l'autre a retrouvé ses pouvoirs respectifs. Aaron vola une tenue de garde pour se vêtir, car oui, il n'allait quand même pas rester à poil pour partir à l'aventure. Le chemin vers la sortie fut rapide et efficace : personne n'osa s'interposer devant deux êtres pétés de puissance magique.

Tout deux marchaient côte à côte, tel deux célébrités s'avançant en fanfare sur le tapis rouge, et le tout, au ralenti ! Ils franchissaient chaque niveau sous les yeux des gardes et des prisonniers. Lorsque la sécurité se groupa à la sortie pour leur barrer le chemin, Aaron fit trembler sol et murs d'une simple magie terrestre. Aucun combat, les gardes s'écartèrent pour les laisser passer.

Maintenant, direction Keeleran, mais avant tout, Félicie réclama un bon bain dans une bonne auberge. Et surtout un pour Aaron, qui puait autant que les plans du vieux après toutes ces années de captivités.

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