Chapitre 4 : Keeleran.

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Une bonne auberge, voilà une semaine qu'ils en cherchaient une. Le duo d'être magique avait peiné, mais en plus, il fallait en trouver une pas chère. Gratuite, ça n'existait pas de toute façon. Puis... Aaron et Félicie ne s'étaient pas gênés pour dépouiller les gardes inconscients sur leur chemin. Et c'est censé être les gentils... Après plusieurs échecs, ils avaient enfin trouvé.

Fatigués, courbaturés, abattus par cette longue randonnée champêtre, les voilà qui se précipitèrent dans la chambre. Aaron eut pour premier réflexe de se laisser tomber d'épuisement sur le lit. Grossière erreur ! Mon grand, vu l'odeur et la crasse, c'était sûr que ça aller gueuler. La gentille et adorable fée... Non, pas sur ce sujet. La tyrannique Félicie l'emmena avec force dans la salle de bain, et se pinça le nez comme une princesse ne supportant pas la crasse pour lui faire comprendre le problème. Puis, elle bloqua l'accès avec un fauteuil.

  • Ouvre cette porte tout de suite !

  • Non ! C'est dans notre intérêt à tous les deux ! Mais surtout le mien !

  • Ton intérêt ? Qui est ?

  • Vous puez, cher ami ! Vous allez me faire le plaisir de vous décrasser, même si ça doit vous prendre des heures, voir des jours.

  • Je t'ai déjà dit d'oublier le "vous" suite à ta connerie d'anneaux ! Et si cette porte reste fermée, je peux toujours la faire voler en éclat !

  • Non, vous ne pouvez pas, car on n’a pas d'argent pour rembourser ! Puis si on est coincé ensemble, raison de plus pour que j'ai mon mot à dire ! Et pour le « vous », je ferais un effort si vous en faîtes un !

Bon à part s'engueuler, il n'y avait rien de passionnant à voir ici. Aaron finit par céder, car sinon, dans deux siècles ils en seraient encore au même point. Ce qui se passa à l'auberge étant très... banal, peu pertinent, voyons voir où en est notre vieux maître.

Usé, miteux, boitant avec son... Bâton ? Bof, c'est sans importance. Ce qui compte, c'est sa destination. Le papy s'approchait de la prison des mages, mais très lentement. Tellement que les gardes à l'entrée eurent le temps de le voir arriver.

  • Hé ! Ça ne serait pas lui ?

  • Le vioc ? Impossible. On a plus entendu parler de lui depuis si longtemps.

  • Pourtant on dirait bien qu'il vient vers nous.

  • Ne lui adresse surtout pas la parole, ne le regarde pas. Faisons comme si ce n’était pas lui, mais en faite c'était lui. On sait tous comment ça finit quand il fait quelque chose.

Comme quoi, le vieux avait le don de mettre le bazar partout où il passait. Les deux gardes, dont la mission était d'assurer la sécurité de la prison, tournèrent donc le dos à un potentiel intrus. Et après, on s'étonne qu'une jeunette sans pouvoir les humilie... Le doyen des mages arriva enfin à leur hauteur après plusieurs heures.

  • Dîtes moi, braves gardes. Auriez-vous aperçu une fée par ici ?

Une fée ? Bien sûr qu'ils l'avaient vu, et pas qu'un peu. Pourtant ils continuaient d'ignorer le croulant, alors que celui-ci semblait bien informé de la situation. Quelqu'un de professionnel aurait fait le rapprochement, questionné le pépé, l'aurait même arrêté pour cette l'incroyable « coincidence ». Mais pas ici.

  • Hé ho, les gardes ! Je suis vieux, mais pas encore mort ! Vous allez me répondre, oui ?

Non, aucun ne voulut. Enfin jusqu'à ce que ça monte au cerveau d'un des deux. Répondre au vioc était pour une fois, juste une, le meilleur moyen de s'en débarrasser. Celui-ci fonça à toute allure. Donc en traînant de la patte avec son bâton, mais hurlant sa détermination.

  • J'arrive les jeunes !

Il aurait été plus humain de dire au papy que ça ne changerait plus à rien de se … « presser ». Mais à quoi bon ? Plus il irait vite, plus les gardes auraient la paix rapidement. Du coup, le vieux ne servant toujours à rien, retournons au bon bain dans la bonne auberge.

Aaron ressorti comme neuf, rasé de prêt, avec sa longue et séduisante cascade de cheveux d'ébène. Félicie n'en revenait pas. D'accord elle été coincé avec lui, mais bordel qu'il était canon, même s'il était facile de voir qu'il fut longtemps sous-alimenté. Là, ce n'était plus avec sa tête qu'elle réfléchissait et analysait la situation, mais avec... On ne le dira pas ici, par soucis du respect. Le temps pressait malheureusement, et bien qu'ils aient payé l'auberge pour la nuit, Félicie souhaitait atteindre Keeleran au plus vite.

Aaron tenta de l'en dissuader, mais elle ne l'écouta pas. Elle quitta la pièce, dévalla un escalier miteux et sortie de l'auberge. Il finit quand même par la rattraper au milieu de la rue. Après tout, il n’avait pas vraiment le choix. Il ne le fit pas pour l'empêcher d'avancer, ça, il comprenait que c'était impossible. Il voulait juste l'informer sur la destination.

  • Tu penses vraiment que c'est une bonne idée de te précipiter ?

  • Mais il faut faire vite ! Ça fait déjà un certain temps qu'ils ont emmené ma petite sœur ! Qui sait ce qu'ils pourraient lui faire si on ne se dépêche pas !

  • À quoi bon ? Tu ne l'aideras pas comme ça. Mieux vaut être bien préparé même si ça demande de la patience.

  • Parce vous... Tu sais quelque chose que j'ignore sur Keeleran ?

  • Le vieux a beau être ce qu'il est, il lui arrive d'avoir des moments de lucidité. Parmi les obstacles pour atteindre ta petite sœur, il va falloir déjouer la garde des ombres. Des elfes noirs d'élite spécialisés dans la surveillance et l’infiltration.

  • Je vois, j'imagine que ça explique comment à seulement deux ils ont réussi à passer celle du palais des fées.

  • Ha non ! Ça, c'est juste vous qui êtes mauvais. Par contre, avec eux, ça ne serait pas facile de leur rendre la pareille. Et même si on y parvient, on n’aura pas fait le plus dur.

  • C'est à dire ?

  • Admettons qu'on s'infiltre. On déjoue la sécurité, on trouve ta petite sœur. Et après ?

  • On la délivre et on s'en va !

Aaron fixa la fée droit dans les yeux avec compassion. Oui, c'était vraiment un plan à la con, plein de faille et irréalisable. Mais elle y croyait dur comme fer. Ou plutôt, elle voulait tant sauver Nitescie qu'elle était prête à prendre tous les risques, même les plus stupides et les plus mortels. Ha! Brave Félicie. Tant de bonté, de générosité, d'amateurisme suicidaire... Car oui ! Appelons un chat un chat : elle était bien partie pour crever. Heureusement, le gentil Aaron était là pour l'empêcher de faire des folies.

  • Écoute, tu m'as demandé mon aide, c'est ce que je fais. Les elfes noirs et les démons, si certains aiment à les mettre ensemble, c'est pas le même camp.

  • Ça, je sais bien ! Vous... Tu n’as pas mieux à me donner comme conseil ?

  • C'est justement ça qui est important. Si la garde des ombres est si forte que ça, t'imagines bien qu'ils auraient pu se rebeller, chasser l'occupant ? Non, on risque d'affronter le grand méchant.

  • Il me reste des runes et des potions, d'abord ! Et puis, t'as tes pouvoirs ? Et j'ai les miens maintenant !

  • Alors les objets du vieux, tu peux déjà les oublier, ça ne servira à rien en comparaison de nos pouvoirs. Et côté magie, on va se dire les choses en toute franchise, j'ai pas pratiqué depuis longtemps et toi aussi, si j'en crois ce que j'ai entendu.

  • Mais j'ai étudié ! Je sais comment les utiliser ! Enfin en théorie...

  • Ça ne remplace pas l'expérience ! Tu ne t'en jamais servit. Non, il va falloir avancer doucement et se remettre à niveau.

  • Pour ça, y'a qu'une méthode qui soit à la fois rapide et efficace chez les fées. Mais tu vas trouver ça... Stupide...

  • Mieux vaut ça que de mourir.

Il disait ça Aaron, mais il n’y connaissait rien aux fées en vérité. S'il savait ce qui l'attendait... Alors qu'ils parcouraient plaine à travers vent et tempêtes, heu non, ça aurait été épique, mais en fait il faisait juste grand soleil et bien chaud. Mais assez pour que la température soit assommante, étouffante, suffisante pour servir de prétexte à l'introduction un élément à fois utile et inutile à cette intrigue.

C'était donc après plusieurs heures de marches qu'un cadre idyllique s'offrit à eux pour une pause. Une forêt pour l'ombre et la rivière pour se rafraîchir, si ça, ce n’était pas un « heureux coup du hasard ». Bref, ils s'y dirigèrent afin de s'y restaurer, avec on ne sait ni quoi ni comment, car ils étaient censés avoir claqué leurs économies. La soi-disant gentille fée, mon cul, oui !C Cette histoire puait la rapine à plein nez.

Soudain, ce fut le drame. Félicie s'approcha de l'eau, laissa tomber sa superbe et douteuse tenue moulante de camouflage pour dévoiler ce qu'elle montrait déjà très bien : charme des courbes généreuses ainsi qu'une peau douce et lisse. Une fée à poil dans la forêt. Aaron se retrouva perdu le pauvre. Il était très gêné, ça, c'était sûr vu comment il rougissait comme une tomate. Il tenta tout de même de prétexter la chaleur, mais même Félicie, à qui il pouvait parfois... souvent manquer une case, ne se laissa pas berner.

Elle afficha un certain amusement devant son comportement, bien qu'au fond elle soit déçue. C'était bien un humain pour être choqué par si peux. Ai-je dit choqué ? Oui, mais fallait le dire vite, car il avait aussi beaucoup de mal à se retenir de ne pas la regarder en dessous des yeux. Finalement il préféra se tourner pour lui parler, et rester concentré.

  • On peut savoir à quoi tu joues ? T'es pas toute seule là je te rappelle.

  • Tu prends souvent des bains avec tes habits toi ? Question stupide... C'est vrai que toi il faut te forcer pour ça...

  • C'est pas le sujet ! Les bains y'a des pièces spéciales pour ça, ou alors on fait ça dehors quand on est seul.

  • Chez les fées, c'est normal. Je ne vois pas en quoi c'est dérangeant. Puis, c'est aussi ça la méthode rapide pour me reconnecter efficacement à mes pouvoirs féeriques.

  • Je croyais que vous utilisiez la magie de la vie, l'élément de la lumière depuis votre corps, pas que vous le canalisiez depuis la nature...

  • Rhaa ! Mais tu ne comprends rien, toi. Les fées et la nature ça va ensemble, c'est tout. On ne prend pas la magie dans la nature, mais on besoin d'être en phase avec elle pour exploiter correctement celle en nous. Et pour l'être rapidement et facilement, il n’y a pas mieux que lui offrir son corps.

  • Je maintiens que faire ça devant des gens, c'est plutôt prendre le risque qu'ils veuillent s'offrir ton corps.

  • Des gens ? Quels gens ? Y'a que toi là, et tu ne m'as pas l'air disposé à me sauter dessus alors je ne crains rien.

  • Mais ça reste gênant ! Tu devrais quand même éviter.

  • Tu es bizarre pour un humain. Je croyais que vous ça vous excitait la nudité et les belles formes...

  • Pas quand tu l'as vécu comme une torture pendant des années !

Mouais, c'est supper hypprocite comme discours. Certes il avait un problème avec son corps à lui côté nudité. Faut pas oublié qu'il était tenté de regarder avant de se retourner.

  • Et tu vas faire comment quand tu auras une amoureuse ? Il faudra bien que...

  • Depuis ta connerie avec les anneaux, ça, c'est une question qui ne se pose plus. Je ne pourrais plus jamais en avoir, ni toi !

Ça non ! Mais alors non ! Elle s'en doutait un peu la Félicie, quand il lui a fait comprendre "ensemble" jusqu'à ce que la mort les sépare. Cependant, elle s'attendait à pouvoir avoir un amant, et lui une maîtresse, ou si c'était impossible, au moins qu'il se rende utile de ce côté-là. Mais coincé avec le seul homme qu'elle pouvait avoir sans rien faire parce que « Monsieur » bloquait sur la nudité, ça n’allait pas le faire. Surtout avec son statut de princesse. Pourquoi?

Alors déjà parce qu'elle avait une liste de connerie longue comme le bras qu'on lui reprocherait à son retour. Fuguer ; aller voir le vieux machin sans permission ; s'introduire dans une prison ; libérer un détenu que ses parents y avaient mis eux-mêmes ; l'épouser, même si c'était un accident ; ressortir et dépouiller les gardes,... Heu ça faudra en reparler un jour et là-dessus, pour Félicie, valait mieux noyer le poisson ou trouver une bonne excuse. Mais si en plus, elle ne pouvait pas fournir un héritier au trône, autant ne plus rentrer au palais et partir en exil avec Aaron, ça en reviendrait au même.

Quoique... De toute façon elle devrait retourner chez elle, au moins pour ramener la petite sœur. À moins qu'elle ne la fasse reconduire par quelqu'un de confiance, mais qui ? Elle ne connaissait pas grand monde. Aaron ? Bah non, sinon elle devrait expliquer la raison de sa présence donc l'accompagner. Les gardes ? Après le merdier qu'elle a foutu chez les derniers qu'elle a croisés, ils allaient se bousculer pour l'aider.

Le vieux ? Pouvait-on vraiment dire qu'il était fiable ? Techniquement oui. Un Aaron libéré et loyal envers elle, et un plan de sauvetage. Bon par contre il s'était foiré sur les anneaux. Et puis, lui confier une gamine, à lui ? Il avait élevé Aaron quand même, et il ne semblait pas avoir raté. Même les soucis psychologiques c'était pas la faute du vieux, mais de la prison. Avant de se poser la question, fallait déjà atteindre Keeleran puis en ressortir en un seul morceau... Avec Nitescie. Et pour ça, entraînement magique !

Méditer, ressentir la nature, elle avait un peu raté ça à penser au futur avec Aaron. Aucune concentration, elle ne captait rien. Peut-être une panne de réseau "naturel" ? Non, elle été juste trop mauvaise ! Puis, à force de patience elle parvint à s’imprégner d'un rayon de soleil perçant à travers les feuilles, de la caresse légère du vent, de l'humidité provenant de la rivière. Soudain, elle le sentit parcourir tout son être, la chaleur de la lumière, la force de la vie.

Une petite sphère brillante se forma entre ses mains, devint un minuscule cœur rayonnant de rose. Mignon, mais moche pour Félicie qui n'aimait pas cette couleur... Non, mais c'était sûrement ça qui avait crevé la plante qu'elle s'entraînait à soigner. Du rose franchement. Sinon ça signifiait que c'était la faute de Félicie. Puis zut, hein ! Faisait trop chaud pour travailler sa magie en cet instant. La fée avait plus envie d'une bière et de piquer une tête.

C'est à poil et marchant pied nu dans l'herbe comme une hippie dévergondée, qu'elle s'avança vers la rivière pour se jeter dedans. Elle fut pourtant interrompue par un spectacle des plus surprenant. Aaron, en pleine démonstration de ses talents. Pour un type qui n'avait pas pratiqué depuis longtemps, il envoyait du pâté le mec. Elle le trouva si beau, si incroyable, trop habillé pour quelqu'un qui s'exerçait les pieds dans l'eau. Heu, Félicie, elle n’aurait pas d'autres priorités, là ? Genre, sauver la petite sœur ? Aaron c'est bon, elle l'a pour à peu près mille ans. Sauf s'il crève, mais dans ce cas double raison de retourner s'entraîner. Non, vraiment ? D'accord !

Donc ! Elle eut confirmation qu'il avait peut-être certes un problème avec la nudité, mais un peu trop. Merde ! Il aurait au moins pu enlever le haut. Oui, Félicie pensait à nouveau avec... Bref ! C'est pas le sujet. Ce qui comptait c'était le spectacle devant qui lui offrait le mage. Les éléments lui obéissaient avec une telle facilité. Félicie commença même à penser qu'il s'était bien foutu de sa gueule en disant qu'il avait besoin de se remettre à niveau. Il perdit sa concentration en la voyant, ce qui était logique, puisqu'une qu'une certaine personne avait « oublié » de remettre ses vêtements. Pourtant, c'est pas lui qui pesta le premier.

  • Alors comme ça vous êtes rouillé, mon cher ? Mes miches ! Ça marche très bien vos pouvoirs magiques ! Maintenant, on va à Keeleran !

Incroyable ! Elle se souvient enfin de Nitescie ! Son cerveau fonctionne donc à nouveau, dans la limite du possible, certes. Mais Aaron, il a quoi à répondre ça ? Si le pauvre arrive à se concentrer...

  • Je t'ai déjà dit que c'était loin d'être suffisant. Ouais, j'arrive à utiliser ma magie, mais le danger surpasse largement mes capacités actuelles et encore plus les tienne. Et toi t'en est où ?

  • Je fais une pause, j'arrive... presque... à utiliser mes pouvoirs de façon naturelle.

  • Presque ? Ça veut dire quoi ça ? Et si tu fais une pause, merde, fais l'effort de t'habiller. Je croyais que c'était pour t’exercer la nudité !

C'était l'idée de base, mais disons qu'une chose en entraînant une autre, bah la Félicie elle a complètement oublié cet « argument » pour finir en une naturiste qui n'en avait plus rien à faire tant qu'elle était dans une forêt.

  • J'arrive à matérialiser mon pouvoir ! C'est un bon début, non ? Et puis, les soins ce n’est pas facile, et pour les boucliers et autres magies d'aide, me faudrait un partenaire d'entraînement.

D'accord, donc Aaron est dans la merde ? Non seulement elle avait complètement ignoré volontairement la question de la nudité, mais en plus, s'il devait participer à son apprentissage pratique, il allait en voir de la fesse et des seins. Pour Félicie, on pourrait presque dire que c'était voulu. Une thérapie de choque ! Une façon de l'habitué à ça pour leur futur en commun. S'il en avait un.

  • Je m’entraînerais avec toi quand tu arriveras à user de tes pouvoirs habillés ! Et pas question d'aller à Keeleran avant d'être vraiment prêt.

Félicie s'était fait rembarrer en beauté. Son visage déçu ne trompait personne. Pourtant, elle avait plus de curiosité pour une autre raison.

  • Mais à la fin, crotte ! Pourquoi tu as si peur de Keeleran ? D'accord il y a un gros démon ! Sauf que t'es plus fort que ça, si j'en crois le vieux maître. Alors pourquoi ?

  • Azraël le tyran !

  • Plaît-il ?

  • Un seigneur infernal qui aime faire mourir ses victimes à petit par l'esclavage. Même le vioc n'a jamais osé le défier. Et pourtant, malgré ce que tu as pu en voir, il est l'un des plus puissants élémentaires.

  • Il semblait persuadé que toi, tu pouvais le faire. Sinon, pourquoi m’aurait-il envoyé vers toi ?

  • Parce qu'il a perdu la tête le vieux ! J'en sais quelque chose, c'est lui qui m'a élevé !

  • S'il croit en toi malgré ça, alors ça veut dire que tu peux le faire. De toute façon, j'irai seule s'il le faut ! Maintenant que j'ai des pouvoirs !

Aaron ne répondit pas, il savait qu'elle était bornée. Puis, prolonger la discussion c'était aussi lui laisser plus de temps pour se pavaner à poil devant lui. Bon, un entraînement, on voit tous à quoi ça ressemble. Des scènes qui se répètent encore et encore jusqu'à obtenir le résultat voulu. On pourrait résumer les choses ainsi : Félicie maîtrisait ses pouvoirs du mieux qu'elle pouvait en restant habillé. Puis, s'ils avaient avancé lentement, ils pouvaient désormais distinguer Keeleran. De grandes tours sombres à faire peur même aux plus forts, aux plus stoïques. À chaque sommet, un large étendard avec un corbeau crevé qui en disait long sur le propriétaire de la boutique.

Aaron tremblait d'effroi à l'approche de la cible, mais il la craignait moins que de ne pas respecter son engagement envers Félicie. Selon les rumeurs, oui encore des rumeurs, c'était pour avoir rompu sa fidélité que le vioc s'était retrouvé les neurones cramés. Comme quoi, il avait raison Aaron. Le pépé était puissant, car n'importe qui à sa place en serait mort. Ou pas. Après tout, y'avait jamais eu version officielle ni de preuves qui expliquait vraiment l'était du vieux.

Mais si lui avait peur, c'était aussi le cas de Félicie. Elle avançait pourtant avec grande détermination. Ah ! Brave fée pleine de « courage ? » Heu bah non justement. Manque de prudence et de bon sens plutôt. Elle avait largement eu le temps de faire la boutique, et elle se trimballait encore avec la tenue moulante et déchirée trouvée chez le vieux. Sauf que là, c'était les elfes noirs. La technique de l'allumage d’hormones ça marcherait pas sur eux, le cul c'était comme une seconde... troisième, heu quatrième religion ? Bref, maintenant, faut monter un plan d'infiltration où personne ne meurt ! Enfin, du côté des gentils.

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