Partie 2

6 minutes de lecture

Jeudi 17 Octobre

C'est drôle tout de même. Ce matin encore, j'ai retenter de manger au lever... Encore une fois, j'ai eu le malheur de vomir tout ce que je venais d'ingérer. Quelle idée merdique j'ai eu aussi ! Si ça, ça ne signifie pas que ma vie est inlassablement faite d'emmerdement, faites d'une route plus que détruite... Comme ce que je suis. Comme je le serais toujours. Une immonde chose ne servant à rien, si ce n'est pour servir de défouloir. Comme la journée qui a suivi, emplie d'insultes et d'ignorances de ceux qui sont censées nous aider. Je ne veux plus être dans ce monde...

Plus que cinq ans Morgane. Attend encore cinqs années.

Vendredi 18 Octobre

Après deux jours encore plus horribles que les précédents, qui ne voudrais pas du repos ? Mais bien sûr comme je n'ai jamais de chance... Ça va être impossible. Journée sportive dans l'école !

Et je n'aime pas le sport. Le seul que j'ai toujours aimé est la natation. Lorsque je suis sous l'eau, je me sens si bien... Enfin ça, c'étais il y a bien trop longtemps. Enfin me sentais. Enfin ça, c'étais il y a bien trop longtemps. Je n'ai que des souvenirs brumeux de ces moments... J'ai arrêté ayant bien trop honte de moi-même, de mon corps. Surtout peur des moqueries que j'avais commencé à y entendre aussi. Alors faire du sport, avec les autres en plus... Si c'est du collectif, je hais encore plus. Car je pourrais tenter de participer avec énergie, mais peine perdues. Personne ne veut être dans l'équipe de la fille bizarre, celle que tout le monde déteste. Pourquoi donc faire preuve de bonté, ça ne leur apporterait rien. L'humain est comme ça.

Pourtant, pourquoi s'infliger tout ça ? Pourquoi s'infliger ma présence après tout. Ma propre famille ne le fait pas !

Samedi 19 Octobre

Qui a dit qu'il était compatissant ? Que je lui en colle une ! Qui a dit que l'homme était bonté ? Qu'il me dise celui-là, comment il fait pour ne pas vouloir tout fuir. Comment les gens veulent vivre avec tout ces gens qui ne sont là que pour faire beau ?

La compassion, une belle connerie. J'en ais trop eu et voilà où j'en suis. À vouloir, désirer m'effacer de la surface de notre monde. Tout ça, pour échapper de ma vie de merde...

Plus que cinq ans.

Dimanche 20 Octobre

Aujourd'hui, journée typique du dimanche. Rester cloîtrer dans ma chambre, ne pas faire de bruit et m'occuper. Jouer à Harry Potter dans son placard, silencieux pour ne pas se faire passer à tabac par son oncle. Tout comme lui je doit rester discrète, qu'on ne m'entende pas sous peine de m'en prendre une. De me faire crier dessus. J'ai si peur que ça arrive à nouveau...

J'ai peur, tellement peur et je me sens seule. Je n'ai absolument personne comme lui. Sauf que moi, je n'ai pas un autre monde inconnus qui tarde à se dévoiler. Le monde où je vis est celui où ma mort prendra effet.

Si je prenais mon courage à deux mains et que j'osais enfin l'ouvrir ?

Mais si je le faisais, qu'IL tapais assez fort, peut-être que je mourrais plus vite ? Qui sait. M'occuper en lisant. Le seul moment, la seule chose qui me fait m'évader. J'adore lire les histoires dans un monde futur, de la science-fiction. Un monde où je serais quelqu'un d'autre. Je voudrais tellement pouvoir être dans ces genres de mondes...

Lundi 21 Octobre

Ce que j'aime lire. Je sait, je sait... Quand on dit que je ne parviens jamais à lire à haute voix, là c'est tout de suite moins classieux ! POURQUOI ?!

C'est vrai quoi, depuis toute petite je suis incapable de le faire, comme si j'étais atteinte de dyslecxie sans l'être réelement. Pourtant je lis si bien dans ma tête. Ce n'est pas l'avis de ma professeur de français. Dans ma tête sûrement malade, voulant mourir. Aller Morgane, ton second prénom est Hope... L'espoir. L'espoir que les jours avancent à grand pas jusqu'à celui de ta mort. De ta liberté. Tiens au moins ça ? Oui, encore un peu d'attente !

Mardi 22 Octobre

Comme le proverbe à la con dit, une fois que tu es dans la merde, le destin te chie encore plus dessus ! Et je n'arrive pas à m'en sortir. Je voudrais tellement que ça aille mieux, que quelqu'un m'aide, seule je n'y arriverais jamais. Pourtant, je suis seule. Plus que jamais. C'est vrai quoi, j'ai 4 frères et une petite sœur, pourtant personne ne me voit. Et tout autant à l'école. Aussi visible qu'un fantôme.

Depuis ce jour où tout à commencer.

Depuis ce jour dont je ne souviens plus, ayant oublier volontairement pour aller mieux... Quelle belle connerie ça aussi.

Mercredi 23 Octobre

Mes cauchemars d'enfance sont revenus à la charge. Encore et encore.

Mes trois amies de maternelle sont présentes, on joue à cache-cache dans toute la maison. Celle où mes amies étaient encore là. Je dois avoir 5-6 ans dans ce rêve... Mes trois amies de maternelle sont présentes, on joue à cache-cache dans toute la maison. Je cours à l'étage, mais tout à coup, les gens de tout le village entre et me regarde. Me regarde me faire insulter, tabasser par mes proches. Tout le monde rigole et je me réveille toujours en hurlant. Ronger par ce cauchamar qui me hanteras jusqu'à la fin.

Jeudi 24 Octobre

Je regarde par la fenêtre les feuilles de l'arbre d'en face, tomber. Je trouve ça beau et triste à la fois. Je me sens apaiser en regardant ce spectacle. Comme la neige, les feuilles retombent doucement, inexorablement bouger par le vent. Preuve du temps qui passe. Des jours, où je serais enfin heureuse à la fin du décompte. J'aimerais m'éteindre comme elles.

Plus que cinq ans.

Samedi 26 Octobre

Pourquoi ils aiment tant me fracasser le crâne contre le mur ? Car j'ai toujours atrocement mal le lendemain. Encore plus que les autres jours. Ma nuque me fait tout aussi mal, je n'arrive plus à la mouvoir comme je veux, sans gémir de douleur. Comme dab', je n'ai rien pour me soigner à part le temps. Même pas de glace.

Ce matin ils m'ont attraper avant d'entrer en classe et comme à leurs habitudes, m'ont encore et encore fracasser la tête. Encore et encore.

Dimanche 27 Octobre

J'ai fait, soif, sommeil et plus aucune force.

Lundi 28 Octobre

Je crois que j'ai fait une connerie. Une très grosse... Jamais je n'ai eu le courage de dire quelque chose à ma famille. Pourtant ce matin... Pourtant j'en ais eu le courage.

Mardi 29 Octobre

Pourquoi hier matin, j'ai ouvert la bouche face à ces... Gens ? Pourquoi je les considérais encore jusqu'à peu comme ma famille ? Ca serait une belle question philosophique... Mais pourquoi y répondre, car après tout, je vais bientôt pouvoir mourir. Plus que cinq ans, et je n'aurais plus à supporter les insultes, humiliations quotidiennes. Leurs regards ne pourront plus rien me faire. Leurs voix ne pourront plus rien me faire.

Mercredi 30 Octobre

J'ai si mal à la tête que l'on fasse quelque chose. J'aimerais pouvoir hurler, mais je n'arrive plus à parler depuis deux jours. J'ai mal à la gorge autant qu'à la tête. Je sens que ça me gratte. Je sens les battements de mon cœur taper contre mon crâne. Chaque pulsation me fait mal. La pièce où je me trouve tourne... J'ai tellement envie de fermer les yeux, mais je n'en ais même pas la force.

Jeudi 31 Octobre

Plus que cinq ans... ? Ca fait si longtemps que je souffre que je n'en peux plus d'attendre. Je n'ai ni amis, ni famille. Plus rien.

Et je ne SUIS plus rien.

Je ne serais jamais rien.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire Lily Lilith ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0