Luci

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Mais qu'allons-nous faire alors ? Que deviendrons-nous si nous ne cessons de nous dévorer, si nous ne pouvons faire autre chose que savourer la présence de l'autre sans jamais s'en lasser. Je déplore l'éternité, elle est trop longue, elle rend toute saveur fade et intemporelle. Qu'est-ce qu'un baiser dans un siècle d'amour. Qu'est-ce qu'un siècle d'amour, quand un seul baiser suffit. Qu'allons-nous faire je te le demande, enfin, j'aimerais te le demander, mais j'appréhende ta réponse. Je te connais trop bien, je sais ce que tu me diras, je sais que la réponse ne me conviendra pas et que je te ferais taire en t'embrassant. Je ne ferais que repousser ce qui ne saurait s'éluder tout seul. Tôt ou tard, nous devrons nous poser les questions qui fâchent, celles que nous ne voulons pas concrétiser, car elles ne nous feraient que du mal. Je te vois me désirer, et je répond, je me tais dans ton écrin, je m'éteins entre tes lèvres. Je n'ai plus aucune force, je suis vidé de ma force, je ne suis plus qu'une coquille vide, dans laquelle bat un cœur trop puissant. Il me secoue, il te fait vibrer. Tu l'entends rompre ses chaînes pour t'enlacer.

Aujourd'hui marque le début d'une longue procession, nous allons voir défiler devant nous les mendiants, les médisants, les malsains, les jaloux et les envieux. Ils vont se prosterner, dégringolant des cercles, pour s'écraser devant nos pieds. Dans ta robe de feu, ta peau se hérissera du plaisir que tu en tireras, et tu me rendras un sourire dont je suis farouchement amoureux, je te laisserais persécuter ces âmes, pour évacuer toute cette tension que nous n'arriverons plus à apaiser. Enfer, tu danses sur mon âme, tu me piétines et me maltraite sur un rythme endiablé. Ne manque que l'orchestre pour t'accompagner dans chaque pas, sous mon regard abruti. Tu es trop belle pour un seul homme, je ne souffrirais jamais de concurrence. Qui pourrait m'égaler. Je suis le Diable.

Zone interdite. Ne t'avise pas d'entrer, ne t'avise pas d'en sortir sinon. Je te tuerais plutôt que de te voir t'enfuir encore, je tuerais Maze, je ne laisserais pas notre âme s'échapper. Tu t'en es rendu compte, rien ne sera plus comme avant. Avant nous n'étions pas ainsi, tu t'amusais, tu m'as tourmenté, tu m'as planté des couteaux en plein cœur, je les ai arraché pour te transpercer, pour te haïr. Je me suis relevé en te haïssant. Je me suis nourri de ma rancœur, mais tu es revenue, sortie de nul part pour m'avouer ton amour Maze. Rien n'est plus comme avant, rien ne sera plus jamais pareil. Nous sommes réduit à un esclavage mutuel et inaliénable. Tu vivras à jamais dans mon cœur, de ce jour, des passés et des futurs. Pose ta main et laisse toi mourir de moi.

Et maintenant, entends ma prière. J'appelle mon Père, je suis fils de Dieu, Pécheur éternel, damné pour ton amour, prieur d'un toujours. Entends cet appel, et répond moi. Dis moi ce que je veux entendre, avoue moi tes pires folies, laisse moi savoir ce que tu veux, je t'exaucerais, je te donnerais mon âme sur les plateaux d'argent des princes. Je graverais ton nom sous mes commandements. Je te laisserais le Trident, qu'un faux Dieu usa sur les mortels. Je partirais aux confins du monde et tu seras mon Eurydice, je reviendrais en Enfer pour te retrouver, et te couvrirais de perles de pluie, venues de pays où il ne pleut pas.* Rassure moi, tu te rassureras, laisse moi te montrer la voie.

*Jacques Brel

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