Luci

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Une éternité. C'est ainsi que je vois le temps, quand tu n'es pas là. C'est ainsi que je vois tout ce temps passé, depuis le premier jour. C'était il y a si longtemps, avant la création de ce monde, de notre monde, fait de sang et de larme. Nous n'étions rien, puis nous étions nous, mais nous ne le savions pas encore. Nous nous sommes percutés et tout autour de nous s'est arrêté. J'ai ouvert une brèche et nous sommes tombés, chez nous. Nous avons dégringolé à travers les cercles et les péchés pour terminer cette course au sein même de mon royaume. Mon nouveau royaume. Toi. Laisse moi venir encore chez moi.

Le jour n'a pas d'odeur, le jour n'a aucun goût. J'ai banni le soleil, je l'ai répudié, à quoi bon le tourmenter. Pauvre soleil sans goût ni intérêt. Je préfère la nuit, la lune, ta lune ma nuit. Je préfère te voir disparaître que de te voir déformé par ce soleil trompeur, tu es la nuit, tu m'éblouis.

La colère a pris part dans tout mon être, j'ai doublé la jalousie, pris de vitesse le désir, me suis nourri de mon orgueil jusqu'à ne plus savoir avaler des serpents. J'ai brisé mon cœur que tu as étouffé sans pouvoir alors le reformer. J'étais perdu, tu m'as quitté. Les cercles que j'avais créé pour punir, se retournaient contre moi, m'enserraient. Je suis parti, tu m'as quitté, Maze. La surface, le soleil, la terre, l'homme. La lumière m'affaiblit, tu m'achève. Maze. Tu es là, quelque part, tu te caches, tu m'attaque par derrière, puis tu disparais. Maze. Et le goût de tes lèvres ne saurait périr, la saveur de tes tétons que j'embrassais m’enivre dans ma plus extrême solitude. Tu m'a joué un tour dont je pensais me sortir vivant, je suis mort, je ne suis plus, mais je respire encore. Maze.

Je me suis nourris de toi, je me suis gorgé de toi. Tu as disparu et tu étais une drogue dont je n'ai pas réussi à me sevrer. Je n'y parviendrais jamais. Tu le sais, tu pourrais partir que je serais là, je ne serais ni mort, ni vivant, je serais brisé simplement, abattu, mourant, mais jamais je ne serais sevré.

Deux éternités. Y a-t'il plus sombre désir que celui de te retrouver, où que tu sois. Je t'ai cherché, je t'ai agrippé par les hanches quand je t'ai vu. Tu as soufflé mon nom et alors que je te consumais, que je retrouvais le goût de ta vie, tu t'es enfuis, envolée, mes bras se sont refermés dans le vide que tu as laissé. The greatest view. The greatest view is you*, Maze. Tu es celle que j'attendais, celle que j'espérais, celle que je désirais, quand je n'étais qu'un homme. Tu m'a fait, tu m'as détruit, toi seule en avait le droit, tu l'as pris, sans doute as-tu eu raison. Sans doute aurions-nous pu nous épargner la souffrance. As-tu souffert autant que moi? T'es-tu retrouvée à la lumière du jour? Muette, sourde, sans plus pouvoir comprendre le monde qui t'entoure. Alors je crie, je crie ton nom, je le hurle, nuit après nuit. Puis soudain je t'entends tu me répond. Et je comprends où tu es. Tu es chez nous. Tu es revenue, dans nos cercles de pervers, tu m'attends, tu m'attends depuis le commencement, bien avant que nous ne naissions.

Il n'y a pas de perdant à ces batailles Maze, je t'hais-me.

Il a toujours été question de nous. Tu es partie, pour mieux me chercher, tu m'as trouvé ailleurs, je t'ai hanté dans tout ce que tu as touché. C'est ainsi que tu me vois le mieux, partout, en tout. Je t'ai cherché, mais nul part je ne t'ai vu, tu étais unique et tu l'es plus encore maintenant, car si mon cœur a brûlé, perdu dans le deuxième cercle, le reste de mon être s'anime de ton feu sacré, bat au rythme de tes gémissements, pulse dans ton corps et t'arrache des soupçons. Even when the night is cold, I got that fire in my soul**

Je suis là désormais, doucement, je veux sombrer dans notre folie. Viens avec moi.

*Le plus beau parti, le plus beau parti, c'est toi
**Même quand la nuit est froide, j'ai ce feu dans mon âme

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