9 - La cérémonie du liage

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1er jour de la saison de la faux 2447

L’évènement tant attendu était enfin sur le point de commencer. Azéna allait débuter son entraînement en tant que dragonnière. Sa vie était sur le point de complètement changer. Elle se sentait un peu nerveuse, mais surtout enthousiaste.

— Allons, murmura-t-elle, impatiente que quelque chose se produise. Je veux voir cette cérémonie du liage !

Elle n’attendit que pour peu de temps. Rendar, perché sur l’une des murailles, lança le signal en poussa un rugissement assourdissant. La foule se tut et des centaines de paires d’yeux se posèrent sur lui et Terenas. Plusieurs autres dragons le rejoignirent à la suite de son appel. Chacun d’entre eux était monté d’un humanoïde : elfe, humain ou hybride.

— Recrues, parents, famille, amis, je vous souhaite la bienvenue à l’académie d’Archlan, commença le grand maître de sa voix qui était beaucoup plus puissante qu’auparavant. J’aimerai vous faire part de l’horaire d’aujourd’hui. Voici le personnel de l’académie qui se trouve à ma droite et à ma gauche.

Azéna examina chacun des dragonniers qui l’entouraient. Elle remarqua qu’il y avait un trio, dont deux hommes et une femme qui portaient un air de famille et un accoutrement plus extravagant que leurs compagnons. Elle assuma qu’ils devaient être de plus hauts rangs que les autres mis à part Terenas bien sûr. L’une des dragonnières possédait une peau presque noire, ce qu’Azéna n’avait encore jamais vu. Elle la dévisagea un moment puis, sursauta à la voix de Leith :

— C’est une elfe grise, marmonna-t-elle dans son oreille. Ne fixe pas les gens comme ça. On ne sait jamais. Tu pourrais offusquer la mauvaise personne un jour.

Les yeux de l’archère s’écartèrent d’ébahissement. Elle ne pensait honnêtement pas que de tels peuples existaient. Le fait que qu’il y avait deux différentes races d’elfes devant elle était éblouissant.

Elle continua de dévisager les membres du personnel et s’arrêta sur un jeune homme aux longs cheveux ébène attaché en queue de cheval. Son regard perçant croisa le sien. Ses petits yeux sévères étaient d’un noir mat. Sur le moment, Azéna se sentit intimidée. Heureusement, il tourna promptement son attention sur les autres recrues. Son dragon, comme Tyrath, appartenait au vol gris, mais ses écailles étaient d’un gris fer, ses yeux étaient sombres et il atteignait trois fois sa taille.

— Tu le connais celui-là ? demanda-t-elle à Leith en pointant subtilement l’homme au regard dur.

— Non, répliqua Leith. Il doit être nouveau. Sois polie et ne le fixe pas.

L’adolescente s’efforça de suivre la sagesse de la vieille dame malgré sa curiosité tentatrice. Elle fut distraite par Terenas qui reprit la parole :

— Entamons la cérémonie du liage. Futurs dragonniers, mettez-vous en ligne devant les portes en vous plaçant dos à nous.

Les recrues potentielles exécutèrent les ordres du grand maître avec hâte et ordre. Leurs yeux pétillants suivaient les dragons qui attendaient non loin d’eux avec espoir. C’était un rêve devenu réalité pour eux, tout comme ce l’était pour Azéna. Elle se sentait fortunée d’avoir Tyrath comme compagnon.

— À présent, continua Terenas, je dois vous mettre au courant de certaines choses. Sachez, avant de vous présenter aux dragons, qu’une fois dragonnier, votre loyauté résidera uniquement avec les Gardiens d’Aerinda. Ceci est une mesure de sécurité afin de préserver l’équilibre de pouvoir entre les royaumes et afin d’éviter des désastres. Aussi, en tant qu’apprenti dragonnier, vous n’avez pas supériorité sur les autres. D’où vous venez, votre sexe, votre âge et vos titres n’importe pas ici et vous devrez les abandonner pour le reste de vos jours. Vous commencerez tous au bas de l’échelle en tant qu’égaux.

Un murmure se propagea au travers de l’audience. Quelques candidats se retirèrent immédiatement. La plupart de ceux-ci avaient des accoutrements excentriques, suggérant leur appartenance à des castes nobles. Ils refusaient assurément de perdre ce prestige. Azéna percevait bien plus d’intégrité en devenant une dragonnière : protéger l’équilibre d’Aerinda et forger une amitié éternelle avec un dragon.

— C’est scandaleux ! cria l’un des parents. Mon fils est le prochain patriarche de ma famille, mon héritier ! Je refuse de le perdre !

Azéna ne put s’empêcher de rouler les yeux, déçue de leur avarice. Ils étaient tous des idiots d’après elle. Elle ne laisserait jamais tomber Tyrath pour un trône. Tout de même, elle était légèrement choquée des conditions pour devenir dragonnier. C’était un serment à ne pas prendre à la légère.

— Tu ne m’as pas dit ça, rouspéta-t-elle en se tournant vers Leith. J’ai de la chance que ces choses ne m’importent peu.

— Désolé, répondit la guérisseuse. J’étais préoccupée avec ta sécurité et celle de Tyrath.

— Ce n’est rien. Vraiment, ça m’arrange. Il n’y aura plus de favoritisme et de gens qui me dicterons quoi faire parce que je suis censée être une dame qui représente sa famille. De plus, il y a des gens si étranges ici que je serai considérée normale pour une fois dans ma vie.

Leith lui accorda un sourire franc.

— Finalement, continua Terenas, il est possible qu’aucun dragon ne vous choisisse cette année, mais ne désespérez pas. L’an prochain sera peut-être meilleur. Maintenant, jurez que vous allez respecter votre serment sinon, payez le prix de la trahison.

Toutes les recrues demeurantes, incluant Azéna, clamèrent ensemble : je le jure.

— Avancez et présentez-vous aux dragons, indiqua le grand maître.

Les recrus obéirent et se placèrent en ligne un à côté de l’autre.

Azéna n’avait nullement besoin de les joindre, car elle était déjà liée à un dragon. Un dragon qui était venu la chercher personnellement chez elle. Souriant fièrement, elle fixa Tyrath qui bomba le torse légèrement. Ses réactions l’amusaient à chaque fois.

— Au fait, c’est quoi le prix de la trahison ? demanda-t-elle nonchalamment à Leith.

Le fier visage de la vieille femme s’attrista et Azéna comprit qu’elle avait touché un sujet délicat. Elle avait le don de dire des conneries parfois. Peut-être n’aurait-elle pas dû jurer un serment sans en connaitre les détails. Il était trop tard à présent. Bayrne lui avait souvent raconté comment sévère était la discipline des autres territoires et qu’elle était chanceuse d’avoir été élevée en Daigorn. Elle ne le croyait pas mais, le malaise en elle lui confirma que c’était bien réel.

L’une des membres du personnel s’éclaircit la gorge et annonça le chant de l’hymne des vols draconiques. C’était une humaine blonde de petite taille qui était assise sur son dragon rouge. Elle se mit à chanter de sa voix magnifique.

Noir comme nuit, blanc comme neige

Tout le mystère de la pureté s’éclaircira

Le vol lumineux rendra justice et honneur à tous

Il combattra le malfrat et l’ingrat

Leurs frères sombres et incompris prendront place dans la solitude

Leurs regards seront fixés sur l’indépendance

Les bleus, esprits curieux de la tempête

Dans la neutralité d’une goûte tiède

Deviendront les rivaux intelligents du

Grand jaloux et coriace passionné : le rouge

Dont la détermination n’a que d’yeux que pour ses ambitions

Terre ou vent sont des contraires intouchés par les décisions d’autrui

Conscience solide qui s’amusera lors de défis ; le gris restera fidèle à lui-même

Sagesse immortelle qui réagira dans le calme ; le brun offrira sa guidance

L’un ne peut vivre sans l’autre

Pourtant, nul ne comprend son contraire

Le dommage infligé par son opposé ne l’affectera point

Profond romantique est le violet ; zèle fidèle est le vert

La fleur sensible fleurira timidement

L’âme de l’arbre protégera l’équilibre de la vie

Dans l’ouverture d’esprit, ils ne se comprennent pas

Idéaliste, l’améthyste tissera des liens

Conservateur, l’émeraude chassera l’intrus

Dans la profondeur d’une âme, le dragon cherchera sa place

Totalité pure ; dans le conflit ou dans l’accord, il se liera

Car chacun est un défi à relever, un problème à surmonter

Un à un, les dragons dépourvus de dragonnier passèrent devant les recrues et les examinèrent avec soin. Quelques-uns d’entre eux ne réagirent pas envers qui que ce soit tandis que d’autres démontrèrent leur affection envers une personne en particulier. Chaque individu était unique, fascinant.

Le dernier dragon portait des écailles bleu céruléen et une barbichette neige qui pendait de son menton. Il prit le temps d’observer chaque recru avec attention. Lorsqu’il atteignit la moitié de la rangée, son regard étincelant se posa sur Azéna. Il la fixait avec envie. Gênée puisqu’elle était déjà liée avec Tyrath, l’archère se déplaça vers la droite de quelques pas, révélant Fayne. Elle espérait que le dragon bleu continuerait son chemin mais, il resta figé là comme une statue. La majestueuse créature cligna des yeux lentement et semblait songeuse, perdue dans ses songes.

Après un long moment d’inactivité, il s’avança vers elle. Plus il approchait, plus il était évident que le centre de son existence tournait autour de Fayne. Cette-dernière, visiblement confuse, détourna le regard en direction de Terenas qui hocha de la tête en signe d’encouragement.

— Je crois que nous avons notre dernière recrue de cette année, annonça-t-il en souriant.

Il venait de confirmer les suspicions de l’herboriste qui se mit à rayonner de joie. Émerveillée, elle posa la main sur le museau du dragon. Ses écailles bleutées brillaient avec l’éclat d’une gemme. Fayne pouvait voir sa réflexion au travers de celles-ci, contrairement à celles de Tyrath. Un peu comme un cheval, il portait une crinière ivoire traversée de grandes nageoires triangulaires. De chaque côté de sa tête jaillissait de grandes cornes ivoires. Le bout de sa queue était muni de deux nageoires qui lui permettaient de se diriger avec aise dans une tempête.

— Je m’appelle Buhrik du clan Thrienhaj, se présenta-t-il d’un timbre doux qui s’opposait étrangement à son ton rauque. Buhrikthrienhaj.

Les nouveaux coéquipiers se fixèrent pendant un long moment avant que la nouvelle dragonnière ne prononce qu’un mot en murmure :

— Buhrik.

Sa voix était remplie de reconnaissance et de joie. Elle résonnait encore plus de vie qu’auparavant. Elle pencha bêtement la tête sur le côté, plongée dans ses pensées puis, s’empressa de répondre :

— Je m’appelle Fayne de la famille Litfow. Je suis native du royaume de Daigorn.

— Ravis de faire ta connaissance, ronronna Buhrik.

Il se frôla le museau sur sa joue. À son contact, celle-ci sentit une odeur de tempête rafraîchissante. Malgré sa couleur froide, sa présence ainsi que son touché physique la réchauffaient. Lorsqu’il se sépara d’elle, elle remarqua la douceur impressionnante qui beignait dans son regard. Elle se perdit dans ces deux sphères tempétueuses d’un turquoise vibrant.

— Fascinant, n’est-ce pas ? lui demanda Azéna en réalisant que son amie venait de vivre la même émotion qu’elle a sa propre rencontre avec Tyrath. Maintenant, tu n’as pas le choix de me tolérer pendant toutes nos années d’études.

— Malheureusement, ricana Fayne qui détourna un regard débordant de gratitude vers Terenas.

Le grand maître hocha de la tête, approuvant. Elle hésita mais, elle finit par prêter serment. Par la suite, les spectateurs ainsi que le personnel acclamèrent les nouveaux apprentis. Peu de temps après les brèves célébrations, Terenas annonça qu’on pouvait enfin rentrer dans l’académie.

Les intimidantes portes fortifiées du fort colossal à sept tours s’ouvrirent grâce à la magie d’une elfe de lune du personnel ainsi que du trio qu’avait remarquée Azéna un peu plus tôt. Ses longs cheveux châtain striés de blonds étaient très remarquables.

— Merci Sage Senblom, dit Terenas à sa conseillère.

— Oh vraiment Grand Maître, répliqua-t-elle d’un ton moqueur comme si elle s’amusait avec Terenas, appelez-moi Saphia, De toute façon, nous nommer par nos prénoms sera beaucoup moins déroutant pour tous.

La plupart des apprentis et quelques membres du personnel gloussèrent. Azéna, pour une fois, avait compris la blague aussi rapidement que les autres. Parfois, elle pouvait être lente.

Terenas s’éclaircit la gorge avant de continuer :

— Je demanderai donc aux parents, amis et malheureusement, à ceux qui n’ont pas eu la chance de s’être lié avec un dragon, de partir. Nous allons passer à la prochaine étape de la cérémonie qui est privée. Vous aurez des nouvelles de vos proches bientôt.

Les parents s’empressèrent de faire leurs adieux à leurs enfants, soit en les couvrant de baisers et en leur donnant des milliards de câlins ou encore de façon plus formelle en leur accordant une poignée de main ou en les saluant. Azéna remarqua une différence drastique de culture entre les races et aussi entre le prestige des familles. Elle était ravie que ses parents adoptifs ne fussent pas présents. Elle devait avouer qu’elle commençait un peu à s’ennuyer des duels amicaux avec Argent et des vilains tours qu’elle concoctait avec Ravon et Gendrel.

Aux portes principales de l’académie, Terenas tourna son attention vers Fayne qui se raidit à cette attention. Pendant un moment, elle semblait se battre intérieurement avec elle-même puis, finalement, elle se lança :

— Accordez-moi un instant ! Je vous prie, Grand Maître !

— Qu’y a-t-il ? répondit le grand maître avec intérêt.

— Je ne veux pas m’imposer, mais... mes affaires. Je n’ai absolument rien, aucune pièce d’équipement de la liste.

— Ne vous en faites pas pour cela. Vous n’êtes pas la première à qui ça arrive, quoique cela est bien rare.

— Merci, Grand Maître, répliqua la brunette en s’inclinant légèrement.

Les apprentis se mirent en ligne pour entrer un à un. Entretemps, Terenas vint dire un mot à Leith.

— Leith, vous ne voulez toujours pas...

Le désespoir régnait dans sa voix. Peu importe de quoi il parlait, il ne semblait pas convaincu que la guérisseuse allait accepter. Ça ne devait pas être la première fois qu’il essayait de la convaincre.

— Oh, d’accord, coupa Leith. Je vais revenir, mais à deux conditions.

— Nous pourrons en discuter dans mon bureau, répondit Terenas en souriant légèrement. Merci, vraiment. Vous nous avez manqué.

— Oh, s’en est assez de flatteries. Allez décampez, Grand Maître. Vous avez des nouveaux apprentis à impressionner.

L’elfe lunaire tira sur les rênes de son dragon. Rendar prit son essor et se dirigea vers la septième tour qui reposait au centre du fort. Leith le regarda partir, une expression légèrement amusée au visage.

— On se dépêche, ordonna-t-on d’un timbre autoritaire.

Les yeux d’Azéna se retournèrent instinctivement vers l’arrière d’où provenait la voix. C’était le dragonnier à la queue de cheval ébène. Il était à pied et dépêchait les apprentis de se rendre à l’entrée du fort. Un adolescent turbulent trébucha et le heurta. Ils vacillèrent et retrouvèrent leur équilibre.

— Ruvior… Je suis... désolé, souffla le plus jeune dragonnier. J’ai essayé de vous avertir.

Un rictus irrité se forma sur les lèvres du dénommé Ruvior.

— Ce sera Maître Ruvior pour vous, Apprenti Murkwan et personne, encore moins vous, n’en fera exception.

L’adolescent sembla perdre toute confiance en lui lorsque Ruvior prononça avec importance le mot personne et vous.

— Qu’est-ce que vous attendez pour entrer ? demanda le maître en détournant ses yeux menaçants en direction d’Azéna et Fayne.

Du coup, les deux adolescentes furent accablées par sa voix impérative. Fayne baissa les yeux et se mit en route. Azéna sourit légèrement, attendit un peu et jeta un coup d’œil en direction du maître. Elle avait un pressentiment qu’elle n’allait pas l’apprécier celui-là. Il l’irritait déjà avec son délire mégalo.

Ruvior se dirigeait d’un pas pressé vers son dragon qui l’attendait près de la muraille de l’académie. Après avoir grimpé sur son dos avec une grâce de félin, il lui fit signe de prendre son envol. Le dragon gris obéit et disparu à l’intérieur d’une énorme fenêtre qui se trouvait à droite des portes principales.

— Hmph, grogna Azéna en suivant son amie à l’intérieur. J’suis pas impressionnée du tout.

Elle pensait qu’elle pouvait se duper elle-même en se convainquant que le maître odieux était suspicieux, mais le fond de son esprit vibrait avec intérêt. Il maîtrisait le même élément qu’elle et il avait l’air de haut calibre. Elle savait qu’elle pourrait apprendre plusieurs trucs de lui. Elle raconta ce qu’elle avait vu à Fayne.

— Pas vrai ! s’exclama Fayne avec émerveillement.

— Ils peuvent seulement venir dans le Hall d’Archlan et dans quelques chambres spécifiques, expliqua Leith. En revanche, le hall est la seule salle assez grande pour tous les accueillir sans encombrement.

— Mais c’est quoi Archlan ? demanda Azéna.

— C’est le prénom du fondateur de cette académie qui est tombé il y a longtemps.

Fayne jeta un coup d’œil derrière elle et aperçut le jeune homme qui avait trébuché sur Ruvior. Il se frottait la joue d’une main en grimaçant de douleur et repoussait une mèche vert menthe de son visage de l’autre.

— Tu crois qu’il est blessé ? demanda-t-elle à Azéna.

— Eh ? Qui ça ? répliqua son amie qui ne portait pas vraiment attention à ce qu’elle disait.

— Lui.

Azéna suivit le regard de l’herboriste et observa l’adolescent en question.

— C’est un elfe, conclue-t-elle en haussant des épaules. T’as remarqué ses super longues oreilles ? Elles sont deux ou trois fois plus longues que celles des elfes lunaires ! Ça doit être une autre race elfique. Bah, ils sont résistants. Ça le disait dans les comptes de fées que Rivatha me lisait quand j’étais jeune... Pas que ce sont des contes de fées à présent... Il va s’en tirer, je te l’assure.

Fayne fixa son ami d’un air ébahi pour un moment.

— Tu ne sais même pas de quoi tu parles n’est-ce pas ? Pourquoi les elfes seraient plus résistants que les humains ?

Azéna l’ignora et pointa en face d’elles où ils pouvaient enfin voir l’intérieur de l’académie.

— Ça n’a pas d’importance. Nous sommes arrivées ! Regarde !

Avant de traverser les portes, un membre du personnel en armure proposa de prendre soin de Shirah. Avec le consentement des deux amies, il escorta la troxxe jusqu’à l’étable. Tyrath et Buhrik entrèrent par la même voie que Ruvior et son dragon. Ils furent suivis de pleins d’autres dragons de toutes les couleurs et tailles.

Azéna, Fayne et Leith s’étaient par la suite rendues dans une petite salle éclairée que par quelques torches dont les flammes donnaient une étrange sensation surnaturelle, comme si elles étaient imbibées de magie. Deux membres du personnel accueillaient les apprentis dragonniers de chaque côté de la salle. Ils les invitaient à aller s’asseoir à leur table respective dans le Hall d’Archlan, qui était la salle suivante. Lorsque Leith atteignit l’entrée au hall, elle fut arrêtée par une jeune maîtresse qui accueillait les apprentis.

— Ah ! Leith, Terenas m’a demandé de te transmettre ses salutations les plus chaleureuses ainsi que de te signaler qu’il t’attendra dans son bureau, dans la Tour Mère, immédiatement après la cérémonie.

— Merci bien Saphia, répliqua Leith en continuant son chemin.

— C’est beaucoup plus sombre que chez nous, mais j’adore, commenta Azéna qui observait les décorations accrochées aux murs de pierre.

Fayne et elle restèrent bouche bée lorsqu’elles pénétrèrent dans le hall. Celui-ci était immense et sa voûte était si haute et profonde que les dragons pouvaient à y voler avec aise. Des perchoirs spécialement construits pour eux reposaient au plafond tout autour de la salle. Des dessins de scènes étaient gravés dans les murs. Plusieurs d’entre eux mettaient en vedette la relation entre dragonniers et dragons. Il y en avait aussi qui mettaient en vedette la représentation de l’histoire d’Archlan et sa fondation ainsi qu’une guerre.

Les deux adolescentes cherchaient leur partenaire ailé du regard. Azéna trouva Tyrath assez rapidement, car celui-ci déploya ses ailes et rugit pour avoir son attention. La plupart des apprentis se retournèrent vers lui, soit par curiosité ou par crainte.

— Il est fou ton dragon, ricana Fayne qui cherchait toujours Buhrik.

Une jeune elfe lunaire avec un uniforme d’apprenti leur fit signe de la main.

— Première année je suppose ? questionna-t-elle amicalement. Je ne vous ais pas vu l’an passée.

— Oui, affirma la brunette.

Elles furent assignées à la table le plus à gauche où une vingtaine d’autres apprentis étaient installés. Une fois à table, Fayne trouva enfin Buhrik qui était perché non loin d’eux. Il lui accorda une salutation lorsqu’elle croisa son regard.

Il y avait cinq tables qui prenaient presque toute la longueur de la salle. Azéna devina qu’ils étaient divisés par année d’études puisque les élèves les plus vieux étaient assis aux tables les plus éloignées d’elle. Faisant face aux cinq tables, une aussi longue table reposait au fond de la salle. Derrière celle-ci se trouvaient les membres du personnel au-dessus desquels étaient perchés leurs dragons. L’immensité de certains d’entre eux était inconcevable. Ils frôlaient le plafond qui se trouvait à environs quarante pieds du sol.

Terenas, qui était assis au centre, se leva et simultanément, son compagnon rugit avec une telle férocité que tout le monde se tut. Lorsque le cri de l’imposant dragon rouge s’évanouit, celui-ci fixa les apprentis avec sévérité. Azéna eut l’impression que ses yeux perçants se soient arrêtés pendant un instant sur elle. Un frisson nerveux lui traversa la colonne vertébrale.

— Bienvenue à tous, mes chers amis, collègues et jeunes apprentis, dit Terenas de sa voix puissante et claire. Je me nomme Terenas Jarthen, Grand Maître de l’académie d’Archlan et voici Rendar du clan Nusx, mon partenaire.

Tous les yeux, même ceux des membres du personnel et des dragons, se rivèrent sur lui puis, sur son partenaire lorsqu’il le présenta. Rendar était sans aucune doute le plus costaud et le plus grand des dragons dans la salle. Azéna se demandait quel âge il avait pour être devenu si imposant.

— Avant de vous laisser manger, continua Terenas, je voudrais vous faire part de quelques informations.

Il fit une pause et, prenant avantage du silence, une femme blonde à la même table prit parole.

— Vous n’avez guère besoin de la liste pour ne rien oublier, n’est-ce pas Grand Maître ? demanda-t-elle d’une voix très sérieuse, mais avec un ton subtil de moquerie.

Était-elle en train d’insinuer que le grand maître perdait sa mémoire parce qu’il était vieux ? Il n’avait pas l’air si âgé que cela d’après Azéna, mais encore là, c’était un aspect trompeur quant aux elfes.

L’homme à sa droite lui lança un regard froid. C’était cet homme, Maître Ruvior. Azéna le reconnut. Il commenta, mais assez subtilement pour que l’archère ne l’entende pas. La jeune maîtresse, de son côté, lui lança un bref regard déconcerté.

Terenas s’éclaircit la gorge après avoir lancé un petit sourire amusé en direction de la blonde.

— Très drôle, Maîtresse Blakar. Quoi qu’il en soit, je dois premièrement vous faire part des règlements. C’est le même principe qu’un peu partout. Soyez civilisés, faites preuve de maturité, on ne blesse pas les autres, que ce soit de façon mentale ou physique. Aussi, je vous demanderai de ne pas pénétrer dans la Tour Mère, aussi connue sous le nom Tour des Maîtres sans la permission d’un membre du personnel.

Il fit une pause pour s’assurer qu’il n’y avait pas de questions ou de commentaires puis, lorsqu’il se rendit compte que personne n’en avait, il continua :

— Vous êtes ici pour une principale raison ; celle de devenir dragonnier ou un dragon accompli. Ce titre n’est accordé que lorsque vous graduerez d’ici, soit après cinq ans d’études si vous réussissez bien chaque année. Si vous échouez, vous vous entrainerez jusqu’à ce que vous soyez près. Vous retournerez chez vos parents durant les vacances d’été. Vous pouvez rester ici si vous le désirez en faisant la demande. Cela dit, être un dragonnier et dragon signifie que vous respectez le pacte qu’Archlan lui-même a signé avec le représentant de toutes les vols draconiques, le grand Turion du clan Thraluan. Ce pacte a été conçu en raison du besoin de gardiens neutres en temps de guerres ainsi que tisser des liens solides entre humanoïdes et dragons.

Le ton de sa voix devint soudainement sombre lors de la mention de guerres, mais elle s’éclaircit rapidement.

— Exactement, reprit-il. Être un dragonnier et un dragon veut dire devenir le protecteur de la vie et le diplomate de la paix. Je vais maintenant réciter le pacte que vous devrez vous souvenir par cœur.

Les autres membres du personnel ainsi que les apprentis baissèrent le regard par respect. Azéna les imitèrent après avoir réalisé ce qui se passait. Puis, Terenas débuta.

Tu feras tout en ton possible pour faire cesser les guerres.

Tu feras tout en ton possible pour protéger l’équilibre de la vie.

Tu feras tout en ton possible pour supporter la nature, car sans elle, tous les êtres vivants n’existeraient point.

Tu apprendras d’un dragon et dragonnier accompli.

Tu respecteras autrui tant que cela ne tourne pas en folie.

Justice et maturité, tu feras preuve en tout temps.

En temps de conflit, l’objectivité et la logique seront toujours ta main droite.

Tu ne commettras pas de meurtre.

Tu ne voleras point.

Le racisme, le sexisme et autres crimes morales ne seront pas tolérés venant de toi ni d’autrui.

Dragon et dragonnier s’entraideront et seront fidèles l’un envers l’autre.

Tu respecteras ce pacte sinon le titre de Gardien d’Aerinda te sera abrogé.

Fayne avait frénétiquement écrit le tout sur un parchemin. Les dragons rugirent et les humanoïdes acclamèrent. Lorsque le silence tomba, Terenas continua.

— Ceci est le pacte original que vous devrez suivre avec autant de respect que celui que vous démontrerez pour le personnel et pour les autres apprentis. Pour ce qui en est du fonctionnement de l’académie, d’après vos années, vous dormirez dans votre tour respective. Les dortoirs ne sont pas mixtes, même pour les cinquièmes années. Vous n’êtes pas ici pour vous marier et avoir des enfants. Vous êtes ici pour devenir les futurs Gardiens d’Aerinda.

La plupart des garçons lâchèrent des grognements de désespoir. Azéna roula les yeux.

— Quelle bande de pervers, murmura-t-elle se plaçant son menton dans ses mains comme support pour sa tête paresseuse. Ils ont de la chance que Terenas ne les a pas entendus. Quoique, j’aurai bien apprécié les voir se faire rôtir les fesses.

— Je ne sais plus trop, avoua un garçon humain aux cheveux noirs hérissés et aux yeux bruns striés de doré qui était assis près d’Azéna et de Fayne. Peut-être que j’aurai dû devenir un chevalier d’Elthen comme mon père voulait. Oh, Renora !

— Tchk, grogna la jeune fille nommée Renora qui était à côté de lui. Vorshiènn Florux, tu as fait ta décision et tu as promis ta fidélité aux dragonniers. Fais ton devoir et sois honorable comme ton royaume te l’a enseigné !

— Oui, madame ! répondit-il en lui accordant un salut militaire. Mon honneur, mon âme !

C’était là la fameuse devise du royaume de la Coupe Dorée. L’honneur était, pour ses citoyens, un aspect intégral à leur style de vie. Ils étaient reconnus pour leur loyauté, leur noblesse et leur politesse.

Le jeune Vorshiènn semblait tout à coup déterminé de devenir un dragonnier. Renora eut un petit sourire malicieux. Elle savait clairement comment le manipuler. Ils se connaissaient probablement depuis plusieurs années.

— Vos dragons dormiront dans un endroit dénommé le Grand Nid, expliqua Terenas. C’est une série de grottes qui se trouvent dans le territoire d’Atgoren. Il se trouve en face de la muraille externe de notre académie. Il y a une grotte pour chaque vol. Par contre, il vous est formellement interdit de sortir de vos dortoirs durant la nuit donc, pas de visite nocturne. En ce qui concerne les cours, vous trouverez votre horaire sur votre lit.

Il songea un moment comme s’il avait oublié quelque chose.

— D’ailleurs, chaque tour à son propre nom. Ces noms représentent notre philosophie d’apprentissage par étapes. Écoutez-les bien. En ordre : connaissance, clarté, résistance et accomplissement. Chaque année sera divisée en quatre groupes et les salles de classe se donneront en groupant deux de ses quatre groupes. Les cours commenceront demain matin. Il y a plusieurs expertises ; vous en apprendrez plus durant votre deuxième cycle. Quant à vous, deuxièmes années, choisissez bien votre voie. Vous n’avez qu’une demie saison pour changer de branche. Enfin, j’aimerai vous présenter nos membres du personnel avant que le festin ne débute. À titre indicatif, un sage est un conseiller, souvent celui d’un grand maître. Les trois sages ainsi que le grand maître forment le Haut Conseil. D’ailleurs, les voici : Wirus, Murun et Saphia, tous de la famille Senblom.

Il se tourna en direction de son personnel qui était à table. Trois d’entre eux, tous avaient l’allure de jeunes adultes à la fin de leur vingtaine d’années. Ils se levèrent à son signal.

Wirus était blond, possédait des yeux verts et était revêtu d’une robe cramoisie. L’homme à sa droite, sûrement Murun, lui était parfaitement identique à l’exception de son menton qui était légèrement plus triangulaire et de ses yeux d’un brun rassurant. Pour une raison quelconque, Azéna trouvait qu’il dégageait un air plus amical que son collègue. La dernière, la seule femme du trio, leur ressemblait en plus féminine. Elle avait des yeux bleu ciel et un large sourire.

— Oui, nous sommes des triplés, assura-t-elle. Pas identiques mais, presque.

La dragonnière assise à sa droite roula les yeux. Elle ne lui ressemblait pas autant que ses deux jumeaux, mais elle possédait tout de même un air de famille. Elle semblait aussi un peu plus jeune que les triplés.

— J’aimerai maintenant vous présenter le reste du personnel, continua Terenas. En commençant à la droite de Saphia, voici Mana Senblom. Elle donne le cours de bien-être du dragon ainsi que celui de soins.

Une bande d’apprentis de cinquième année applaudirent. Azéna devina que la dénommée Mana devait être assez jeune pour qu’un homme de leur âge ait une chance de la courtiser. Soupirant, elle fixa la maîtresse qui ignora les acclamations.

— Sèrgus Bicornas. Il vous donnera le cours de vol ainsi que celui d’anatomie humanoïde.

Ce dernier était un homme mature, mais tout de même jeune. Sa chevelure brune était striée d’argent. Azéna remarqua qu’un dragon gris était perché au-dessus de lui. Elle s’était potentiellement trouvé un autre maître qui pourrait l’entraîner avec sa maîtrise du vent.

— Nikala Sombrelame. Elle vous donnera le cours de développement mental ainsi que d’entraînement physique.

Nikala était l’elfe à la peau corbeau qu’Azéna avait remarquée. Ses longs cheveux argentés et ses yeux d’un violet vibrant attirèrent l’attention.

— Zarak Ternos. Il vous donnera le cours de karsayrethrès, la langue natale des dragons.

Zarak était un homme blond aux yeux bruns. Celui-ci paraissait sévère et mécontent d’être présent dans la salle.

—Trusfèx Nors. Il donnera le cours d’anatomie draconique ainsi que le cours optionnel d’alchimie et herbes.

Celui-ci était lui aussi un homme dans la tranche d’âge plus avancé. Il portait une chevelure d’un noir grisé par l’âge. Azéna s’imaginait que Fayne allait sûrement lui accorder une attention particulière en cause de sa spécialité.

—Magar Blisk. Il donnera le cours d’histoire.

Le dénommé Magar portait une longue chevelure et barbe argentées dignes d’un vieux sage ou d’un conteur. Il se caressa le menton et ferma les yeux momentanément. Il semblait heureux, mais Azéna n’en n’était pas certaine, car sa pilosité cachait sa bouche.

— Vyrius Arahich. Il donnera le cours de combat et le cours optionnel de stratégies.

Celui-là n’était pas un humain, mais un elfe à la peau cuivrée. Il était recourbé vers l’avant et malgré sa jeunesse évidente, son langage corporel suggérait qu’il avait une constitution de vieillard. Curieusement, ses prunelles ne restaient pas fixées à un endroit pour bien longtemps. On dirait qu’il luttait contre lui-même et semblait mal à l’aise.

— Neige Blakar. Elle donne le cours de contrôle du mana à ceux qui en auront besoin.

La très jeune elfe à la peau d’un beige bleutée pâle fit comme la tradition le voulait ; elle salua les apprentis d’une légère révérence. Malgré son expression sérieuse, elle dégageait une aura d’une beauté singulière et attachante.

— Fiara Blakar. Elle donnera le cours de maîtrise élémentaire.

Neige se rassit. Puis, l’elfe de lune qui s’était permis de taquiner le grand maître se leva à son tour. Elle souriait innocemment. Elle avait une attitude nonchalante un peu comme Vigoth. Azéna remarqua alors qu’elle était identique à Neige. La seule chose qui les différenciait était leur robe. Elle en portait une rouge et son double, une bleue.

— Des jumelles identiques, souligna Fayne.

Lorsque Fiara se laissa tomber lourdement sur sa chaise, l’homme au regard sombre et sévère à sa droite l’ignora. Celui-ci n’arrivait tout de même pas à dissimuler son irritation. Contrairement aux autres, il ne prit même pas la peine de réagir lorsque Terenas le présenta.

—Reaginn Ruvior. Il donnera le cours de survie et s’occupera de discipliner les apprentis qui se mériteront une retenue. Je vous conseille de ne pas vous rendre à ce point.

Azéna se souvenait de lui : longue chevelure ébène attachée en queue-de-cheval et petits yeux de fer. Elle n’avait pas aimé lorsqu’il s’en était pris à l’elfe aux longues oreilles plus tôt.

— Eldarytzan Valkirel. Il donne le cours de psychologie draconique.

Eldarytzan était un elfe de lune qui arborait une longue chevelure lisse et argentée. Ses yeux bleus perçants attirèrent l’attention d’Azéna. Étrangement, ce personnage l’intriguait. Il était enveloppé de mystères.

— Nymia Valkirel. Elle est en tête de la sécurité à l’académie, entraîne aussi les joueurs de skotar et donne le cours optionnel de politiques et commandement.

Nymia semblait raisonnablement jeune, peut-être à l’aube de la trentaine. Son regard était sévère mais, passionné. Une subtile teinte de défiance dominait ses yeux d’un brun réconfortant. Malgré qu’elle ne la connaisse nullement, l’archère ne doutait nullement qu’elle avait du cran.

Lorsqu’elle s’asseyait, elle fut accueillie par le regard coquin, presqu’envieux d’Eldarytzan. Elle croisa son regard brièvement, fronça légèrement les sourcils puis, posa son attention sur les apprentis. Malgré ses efforts, elle ne réussit pas à cacher son irritation.

— Tiens, tiens, murmura Azéna en souriant de façon mesquine. Même les maîtres doivent briser les règlements quelques fois. Un couple.

— T’es vraiment désespérante, répliqua Fayne en roulant les yeux.

— Pfft, c’est trop évident. Mais, j’avoue que c’est mignon.

— Tout ce qui brise les règles est mignon selon toi.

— Précisément. Ça donne du piquant dans ces situations.

Celle-ci détourna son attention vers Terenas qui allait, elle l’espérait, annoncer que la bouffe allait être servie bientôt.

— Enfin, sourit le grand maître, la dernière mais non la moindre, Leith Shidira, une ancienne qui nous revient, occupera son poste précédent de guérisseuse.

Leith, qui était assise au bout de la table, se leva, salua la foule qui l’applaudit avant de se rassoir. Elle semblait ravie, mais Azéna avait l’impression que quelque chose n’allait pas.

— C’est triste pour Leith, souffla Fayne.

— De quoi ? demanda la rebelle qui était absorbé par la subtile inquiétude dans le visage de la voyageuse.

— Elle n’est pas liée à un dragon. Enfin… Je crois.

— Tu as remarqué que quelque chose ne semble pas aller chez elle ?

— Mais si je l’ai remarquée, espèce d’idiote, répliqua la brunette en donnant un coup de coude à son amie. Normale qu’elle doit être attristée. Ce doit être en raison des souvenirs qui lui reviennent.

Distraite par les paroles de son amie, la Kindirah n’anticipa pas l’attaque amicale et l’a reçue en plein dans la côte. Elle se recroquevilla légèrement, jurant silencieusement, en espérant atténuer la douleur qui disparue assez rapidement.

— Non... Il y a plus que cela, murmura-t-elle pour elle-même.

— Et voilà ! déclara Terenas en ouvrant les bras comme s’il était sûr heureux de voir tous les apprentis qui étaient devant lui. C’est l’heure du dîner !

Les portes menant à la cuisine s’ouvrirent et plusieurs femmes les traversèrent. Elles déposèrent des plats magnifiques devant les apprentis ainsi que le personnel de l’académie. Le grand maître retourna à la table et se mit à discuter avec les autres.

— Waouh ! s’écria Azéna avec excitation. Même les dîners de mes parents ne vont pas à la cheville de cette œuvre d’art.

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