Chapitre 7 - En quête de Kaldor (partie 2)

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Valdir se réveilla un peu avant l’aube. Il n’avait pas besoin de beaucoup dormir. Il raviva le feu et partit se mettre à l’écart. Il aimait méditer devant l’aube naissante. Ce magnifique moment où le soleil embrasait le ciel, lui donnant des teintes d’orange et de rouge. Quelques nuages blancs apparaissaient peu à peu, chevauchant les vents embaumés du parfum des fleurs printanières. Parcourir à nouveau le monde en compagnie d’amis, le rendait heureux et redonnait du goût à sa vie, un peu morne ces dernières années.

Soudain, une vague de magie traversa le campement. Elle était si puissante qu’elle ne pouvait provenir que d’une seule personne : Kaldor. Les soldats se levèrent en sursaut, parcourus par un vent de panique. Valdir leur assura que personne ne les attaquait. Il localisa le jeune homme. Il était inconscient et ne put entrer en contact avec lui pour savoir s’il était en danger.

— Ça alors ! s’exclama Adrim. Je n’ai plus mal au c...

Il fut coupé par le regard désapprobateur de Valdir.

— Quoi ? J’allais dire coccyx.

— Et moi, je m’étais coupé hier et ma coupure a disparu, renchérit un soldat.

Le garçon avait un grand potentiel. Sa magie avait soigné tout le monde à des kilomètres à la ronde. Le magicien était impressionné. Néanmoins, il était évident qu’il ne savait rien contrôler. Il était temps qu’il le trouve et le prenne en main avant qu’il ne fasse des ravages. La troupe prit le petit-déjeuner et se mit en route.


Ils arrivèrent à Merfol le lendemain en début d’après-midi après une rapide chevauchée. Valdir, Binlian et Adrim laissèrent le reste des soldats dans une auberge et se rendirent sur la Grand-place. Ils marchaient d’un pas pressé vers la boutique de l’apothicaire. Ils n’avaient pas le temps de contempler la ville, le garçon était peut-être en danger.

Le trio trouva l’échoppe close. Valdir tenta quand même sa chance et frappa fermement à la porte. Il entendit une voix lointaine lui dire de patienter. Il en profita pour jeter un œil à la vitrine. Il émit deux ou trois sons approbateurs sur la composition de certains remèdes. Cet apothicaire semblait être compétent.

Enfin, la porte de la boutique s'ouvrit pour laisser place à maître Grépas. C’était un homme d’une cinquantaine d’années, chauve et portant une moustache blonde. Il avait les yeux bleus et le regard sévère. Il portait la tunique verte des guérisseurs.

— Bonjour mes bons messieurs. Je suis désolé, mais comme l'indique l'écriteau sur la porte, la boutique est fermée. Je vous prie de bien vouloir revenir demain.

— Je ne suis pas là pour un quelconque remède, bien que vous sembliez posséder une excellente connaissance des simples. Je suis là pour rencontrer votre apprenti, un certain Kaldor, lui exposa Valdir.

Grépas, qui affichait un air réjoui devant le compliment de Valdir, montrait à présent un visage fermé. Il n’en croyait pas ses oreilles ! Encore un individu qui en avait après son apprenti.

— M'enfin que lui voulez-vous, tous, à la fin ! s'emporta-t-il. Vous êtes le deuxième à demander après lui. Je vais répéter la même chose. Il est reparti pour une semaine chez ses parents. Si vous tenez absolument à le voir, revenez la semaine prochaine.

Sur ces paroles, il tenta de refermer la porte, mais Valdir, vif comme l'éclair, mit son pied pour l’entraver. Il inspira longuement pour calmer l’impatience que lui inspirait l’attitude de son interlocuteur.

— Maître apothicaire, je vous prie de bien vouloir me laisser entrer et m'écouter, s’il vous plaît. Je sais que vous êtes en plein questionnement. Surtout au sujet de ce qu'il s'est passé très tôt hier matin...

Grépas le regarda avec stupéfaction. Il devait se demander comment Valdir était au courant. Après un court instant de réflexion, il leur ouvrit sa porte et les invita à entrer.

— Comment êtes-vous au fait de… de ça ? Je suis le seul à user de magie runique dans cette ville.

— Je l’ai ressenti parce que je la pratique aussi. Je viens de Temple-ville. J’étais déjà en route lorsque j’ai perçu le pouvoir phénoménal du garçon. Un tel potentiel intéresse au plus haut point l’Ordre du Temple, car nous avons peu de guérisseurs qui savent user de runes.

Valdir avait menti, car il était hors de question de lui avouer la vraie raison de sa venue. Néanmoins ce mensonge était crédible et, pour l’appuyer, il présenta un document qui certifiait son poste de professeur. Si l’Ordre du Temple cachait le fait que ses soldats usaient de runes combatives, il ne dissimulait pas l’usage de magie guérisseuse. L’apothicaire méfiant le crut et afficha un air satisfait.

— Ça alors ! s’exclama Grépas. L’Ordre intéressé par mon apprenti !

Valdir le vit bomber le torse de fierté. Mais la tristesse se peignit sur ses traits, quand il prit conscience qu’il perdrait un élève brillant et très prometteur. L’instructeur eu de la peine pour lui.

— Cela m’embête un peu, avoua l’apothicaire. Je songeais très sérieusement à léguer mon affaire à Kaldor. Je suis tenté de vous dire non. Néanmoins, après ce qu’il s’est passé l’autre jour, je me sens perdu, car je n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé. Je ne sais pas du tout comment m’y prendre au niveau magie avec lui. Vous me paraissez être quelqu’un qui s’y connait beaucoup en ce domaine.

— Oui. Je saurais m’y prendre avec lui. Ne vous faîtes pas de soucis. Et puis, si l’envie lui en prend, après quelques années de services, il pourrait revenir ici avant votre retraite, le rassura Valdir avec un sourire.

— Kaldor se rend chez ses parents. Ils habitent à Boisfeuillus, un petit village forestier à une journée de marche d’ici. Il est parti à l’aube. Si vous avez des chevaux, vous y serez beaucoup plus rapidement. Pour vous y rendre, sortez par la route Est de la ville et filez en direction de la forêt. Bons nombres de bûcherons pourront vous indiquer le chemin à suivre.

— Merci beaucoup, maître apothicaire. Mes compagnons et moi-même vous souhaitons une bonne fin de journée.

Le trio sortit et se rendit au pas de course auprès du reste de la troupe.

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