Un collège précurseur

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Le collège, précurseur en la matière, mit ses principes en application à partir des classes de seconde. Il obtint des crédits, notamment au moyen d'un emprunt contracté auprès des parents d'élèves, et fit réaménager ses locaux. A la place d'une grande salle d'études qui pouvait contenir près de cent cinquante potaches, on en fit une douzaine destinées à recevoir dix élèves chacune. On supprima le pion que l'on remplaça par une douzaine de responsables et de sous-responsables. On les appela chefs d'équipe et sous-chefs d'équipe. On choisit les chefs d'équipe parmi les élèves que l'on jugeait sérieux et dont émanait une autorité naturelle due à leur ascendant moral ou physique sur leurs congénères. On choisit les sous-chefs d'équipes parmi les fortes têtes, les récalcitrants, les perturbateurs. En feignant de leur accorder une confiance et un semblant de responsabilité sur un petit groupe, on espérait les calmer et les faire rentrer dans le droit chemin. En fait, ils étaient surveillés de près par un chef d'équipe et n'avaient de réelles responsabilités qu'en l'absence de celui-ci, ce qui n'arrivait que très exceptionnellement.

C'était, malgré tout, une véritable innovation et un début de liberté. Elle fut employée de façons variées. Alors que certaines équipes avaient la réputation d'être tenues par une poigne de fer, d'autres étaient infiniment plus laxistes. Au demeurant, la thérapie pratiquée sur certains sous-chefs d'équipes particulièrement déconneurs n'avait pas toujours les résultats escomptés.

La seconde révolution de cette nouvelle pédagogie résidait dans le fait que les cours avaient exclusivement lieu le matin, l'après-midi étant réservé aux activités sportives et aux travaux d'équipe. Chaque équipe avait, en effet, une activité manuelle qu'elle exerçait trois après-midi sur cinq. Il y avait des activités de menuiserie, de maçonnerie et bien d'autres encore. Pour ma part, je fis partie successivement de l'équipe "imprimerie" et de l'équipe "terrain de sport". Autant la première activité m'a plu et appris quelque chose, autant la seconde m'a pesé.

En effet, cette dernière consistait à réaliser dans le parc du collège une piste d'entrainement qui devait permettre aux professeurs de gymnastique de dispenser une partie de leurs cours sur place. Cela promettait un gain de temps appréciable car jusqu'à présent toute la gymnastique se tenait sur un terrain de sports municipal situé de l'autre coté de la ville: le "Pasquier". Ce projet n'était pas fait pour me plaire.

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