Embarquement

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La journée du 5 août commence par une messe au collège, naturellement. Et le voyage continue. Il faut courir à la gare chercher les bagages. Il manque une caisse et le fourre-tout manque à l'appel. Espérons qu'ils ne contenaient pas les armes et les explosifs. Mais je délire. Il faut courir à l'embarcadère où le Victoria clapote d'impatience, prêt à rompre ses amarres. Vite, il faut embarquer ce qu'il reste des bagages.

- Les tickets d'enregistrements des bagages, por favor.

- Dieu du ciel. Mais c'est qu'ils ne sont pas enregistrés les bagages !

Course folle en taxi jusqu'aux bureaux de la compagnie. Enregistrement fébrile. Course folle au bateau. Prix fou du taxi. Un préposé de la compagnie maritime demande un prix exorbitamment suspect pour embarquer les vélos. Enfin, le Victoria lève l'ancre, sous le regard compatissant de Christophe Colomb qui tend le bras en direction de l'Amérique, à condition de passer par la Calabre, l'Albanie, la Grèce, le Béloutchistan, l'Afghanistan et Pondichéry. Le bateau part, et là-bas, sur le quai, sautant essoufflé d'un taxi couleur de guêpe, - jaune et noir pour ceux qui ne connaissent pas ces hyménoptères - une silhouette ensoutanée agite des bras désespérés.. La soutane étourdie ne rejoindra le groupe que trente six heures plus tard.

A l'arrivée, après une confortable traversée en troisième classe, la quatrième n'étant pas encore inventée, il reste à débarquer dans la même confusion qu'au départ. C'est la ruée vers la soute à bagages. Que d'épaules meurtries, de côtes écrasées et de tohu-bohu ! Il reste à faire six kilomètres pour rejoindre le Seminario Viego, à Palma de Majorque. Il reste à se perdre dans un dédale de petites rues toutes différentes et qui se ressemblent toutes. Certains le font à vélo, et d'autres à pieds. Car vous l'aviez bien compris, trente cinq vélos pour cinquante trois personnes, voilà qui nous fait un petit groupe de marcheurs très très courageux. Ces inconscients profonds feraient tous demi tour s'ils savaient ce qui les attend. Mais ils en ont bavé pendant le voyage et ça ne sera pas pour rien. Ils demandent à voir. Ils vont être servis. Ce qu'ils ont vécu pour arriver jusqu'ici, c'était vraiment le grand luxe. La vraie aventure va pouvoir commencer pour de bon !

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