Chapitre 1 : Le manuscrit d'Aleister a disparu!

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Si vous vous demandez ce que je fais en train de courir dans la neige au cœur de la nuit, dans ce décor médiéval, au clair de lune, poursuivi par une horde de loups-garous en furie, voici comment cette aventure a commencé, par une belle nuit d'été (littéralement).

Mon nom c'est Tyler Green. Je suis Lycéen et apprenti Rock Star (plus ou moins, disons apprenti débutant). Quelques heures auparavant, j'étais peinard, tranquille, en train de gratter sur ma 'Cigar Box Guitar' à trois cordes' (merci eBay) dans le grenier de notre maison de Londres. Une maison chouette en briques, avec une vue sur Regent's Park.

Notre groupe de rock ('Hashtag Overuse') n'est pas encore très connu, mais on a déjà une douzaine de vidéos sur YouTube (et des milliers de vues au total, par ce que je ne me lasse pas de les regarder).

Mon petit frère, Jojo, est le batteur du groupe. Il a développé une technique de percussion très efficace pour la base rythmique de nos tubes, utilisant des casseroles et des couvercles de tailles différentes (casseroles que Svetlana, la copine de notre père, la grande prêtresse du micro-ondes, n'utilise de toute façon jamais). On a récemment ajouté à notre collection de percussions un baril de pétrole vide qu'on a peint en rouge avec une bombe de peinture (comme les casseroles), pour que ça fasse plus classe.

Notre voisine, madame Horowitz, ne se plaint plus beaucoup de nos répétitions depuis que Svetlana lui a assuré que nous ne pratiquions pas une forme de culte satanique consistant à écorcher des chats à vif, mais qu'on répète nos morceaux de Rock. Curieusement, madame Horowitz, semble bien s'entendre avec Svetlana. Chacune des deux a un accent à couper au couteau, ce qui ne facilite pas la communication, mais la redoutable mamie débarque régulièrement avec un Strudel fait maison, prétexte pour bavarder devant une tasse de café. Le Strudel c'est son arme secrète pour épier le voisinage.

Alors que j'abordais le final du solo et que Jojo martelait furieusement son final à lui sur ses casseroles avec des drum sticks improvisés, un horrible cri retentit.

J'ai d'abord cru que c'était un concert de rire de Svetlana et madame Horowitz. Elles ont toutes les deux cette sorte de rire à répétition (comme une mitrailleuse rouillée), surtout quand elles ont fumé des joints. (Svetlana m'en a chipé. Elle fouille dans tous les tiroirs quand on n'est pas là. Je mets toujours tout sous clé, mais je crois qu'elle a aussi piqué un exemplaire de chaque clé. Je pense que c'est une ancienne espionne du KGB).

Après avoir dégringolé les escaliers à toute blinde, cédant à la curiosité, Jojo et moi avons trouvé père (on l'appelle 'père', par ce que ça fait plus classieux) devant la télé, sa cravate dénouée, son visage d'une impressionnante couleur aubergine, haletant, la télécommande en main, zappant furieusement les chaînes TV.

"J'le crois pas... il m'aura tout fait...", lâcha père.

Dirigeant instinctivement mon regard vers l'écran TV mural, entouré d'un cadre doré massif (comme si c'était un tableau de maître --déco signée Svetlana), je voyais le même bulletin d'info défiler successivement sur toutes les chaînes. Un personnage grand, corpulent, affublé d'un "duster", genre Il était une fois dans l'ouest, coiffé d'un Stetson du même style arrivait en titubant sur le plateau du Graham Norton show. l'hôte du show, Graham Norton, le présenta:

"Mesdames et messieurs, veuillez applaudir Aleister Blackstone, le célèbre auteur des aventures de Harry Pendragon, le détective occulte des Highlands"

Aleister Blackstone se dirigea vers Norton, lui serra la pince, se laissa choir comme un sac à patates sur le fauteuil désigné par Norton.

Graham Norton commença son entretien "Alors Aleister, de quoi parle votre dernier roman?"

Alors qu'il tentait de répondre d'une voix pâteuse ledit Aleister se leva en sursaut, ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois comme notre poisson rouge, puis s'effondra aussitôt, l'écume aux lèvres, râlant, bavant, animé d'une succession de soubresauts.

"Wow! Cool!" s'écria Jojo.

"Ça fait des années que je subis ses caprices," explosa père "Il est toujours en retard sur la date limite pour ses romans. S'il n'avait pas tant de succès, je lui aurais conseillé depuis longtemps de s'adresser à un autre éditeur," puis, après une brève pause "Je suis sûr qu'il n'a pas fini son roman. C'est chaque fois comme ça. En plus, il arrive camé jusqu'aux yeux sur le plateau télévisé et pour couronner le tout, il nous fait une overdose en direct. C'est la totale!"

Après avoir poussé un long soupir d'exaspération, père sembla se calmer et nous proposa le plan suivant:

"Tyler, voici l'adresse de Aleister Blackstone, Harvey Stone de son vrai nom. Je n'ai pas son numéro de mobile ni celui de sa fille Mel. Allez chez lui Jojo et toi. Essaie de demander à Mel si le manuscrit de Harvey est terminé, Svetlana et moi allons nous renseigner pour savoir dans quel hôpital il a été admis, puis nous allons essayer de le voir. Si tu parviens à contacter Mel, essaye d'être diplomate, sois rassurant au sujet de son père. Essaie de ne pas mettre les pieds dans le plat, veux-tu?".

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