17 - Jay part 2

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Une demi-heure plus tard, nous rejoignons la limousine,qui nous attend sagement sur le parking. Mia, la fille qui m'accompagne, semble surexcitée à l'idée de monter dans un tel engin. Elle sautille, s'extasie en poussant des petits cris et frappe dans ses mains. Dan et Haley me regardent comme si j'avais perdu la tête de ramener une telle fille. Après c'était soit elle, soit l'autre et je pense qu'il vaut mieux que ce soit celle-ci. La seconde nous aurait tué durant le trajet, en parlant comme une pipelette.

À peine installé à l'arrière de cette caisse luxueuse, j'ouvre le mini frigo et en sors deux bières. J'en tends une à Dan, avant de décapsuler l'autre.

— Sympa pour moi ! ronchonne Haley.

Je lui souris, avant d'en attraper une autre pour elle et d'en proposer une à Mia.

— Je ne bois pas, m'informe-t-elle.

Dommage, elle risque de s'emmerder un laps de temps, car j'ai prévu de me prendre une cuite, avant de m'envoyer en l'air avec elle.

— Il est où Shawn ? finit par s'enquérir Dan, alors qu'on l'attend depuis déjà dix bonnes minutes.

Comme Jen n'est pas là non plus, je suppose que tous les deux sont encore en train de prendre du bon temps. Rien que d'y songer mes mâchoires se crispent, tant, que mes dents semblent vouloir se fissurer.

— À ton avis, grinché-je sans porter mon regard sur lui.

— Arrête un peu ton sketch ! grogne mon pote.

— Quelqu'un m'explique ? s'enquiert Haley.

Cette discussion va nous mener nulle part. Excédé d'avance, je sors de la limousine, une seconde bière à la main. Adossé à la bagnole, je la descends gorgée par gorgée en attendant que les deux retardataires se pointent. Mia me rejoint, attrape ma boisson pour la poser sur le toit, avant de venir poser ses lèvres sur les miennes. Son baiser n'a rien d'agréable. Non pas qu'elle embrasse mal, car niveau technique elle excelle, mais il manque ce quelque chose de magique ressenti avec Jen. Putain, me revoilà à penser à elle, alors que je sais qu'elle se trouve dans les bras de notre leader.

— Besoin de temps, Miller ou on peut se barrer ? entends-je Shawn me demander.

Je jette un coup d'oeil dans la direction de sa voix. Le voir seul me surprend. Où est Jen ?

— Ta copine n'est pas avec toi ?

Ce con se marre.

— Ça te ferait bien chier, hein, que je me sois remis avec elle ?

Il croit me piéger avec sa putain de question ? Nous nous affrontons du regard comme deux mâles en rut attirés par la même femelle.

— Pense ce que tu veux ! lui lancé-je avant de me glisser dans la bagnole, aussitôt suivi par mon futur coup, puis de Shawn.

D'un coup sur la vitre teintée, notre leader signale qu'on peut partir. Mais Jen ? Je fronce les sourcils vraiment surpris. Suis-je le seul à ne pas savoir qu'elle ne part pas avec nous comme convenu ? Est-ce son chauffeur qui l'a ramenée ? Mais dans ce cas pour quelles raisons Shawn n'est pas parti avec elle ? Je suis bouffé par la curiosité, cependant je n'ose pas poser la moindre question.

Dan me jette un regard et lorsqu'il capte toutes mes interrogations, il s'adresse à sa femme.

— Des nouvelles de Jen ?

Au même titre que moi, Shawn porte son attention sur nos potes.

— Non, elle ne m'a pas encore envoyé de messages. Vu l'heure qu'il est, j'espère qu'elle ne s'est pas faite emmerder par des types un peu louches.

C'est quoi cette histoire ? Elle est où ? Fou d'inquiétude, je me ronge les sangs. Si quelqu'un s'en prend à elle, je jure que je retrouverai ce gars pour lui faire regretter son geste.

— Son chauffeur ne l'a pas ramenée ? l'interroge Shawn.

Merci d'avoir posé la question.

— Non, il ne bossait pas ce soir. Du coup, elle a décidé de prendre le bus.

— Elle aurait pu rentrer avec nous, non ? m'enquiers-je.

Dan me lance un sourire énigmatique, regarde Mia, avant de répondre les yeux posés sur Shawn :

— Elle préférait éviter certaines choses.

Son message n'est pas très clair, néanmoins le fait qu'il ait fixé Mia avant de regarder Shawn me met la puce à l'oreille. Ce n'est pas à cause de ce dernier si elle a préféré rentrer sans nous, mais la mienne. Putain, pourquoi t'as fait ça, Jen ? Paniqué à l'idée qu'il ait pu lui arriver n'importe quoi, j'attrape la bouteille de whiskey aperçue un peu plus tôt dans le frigo. Je l'ouvre et la descends à même le goulot.

— T'as l'intention de te soûler avant même de me faire l'amour ? m'interroge ma groupie.

Je tourne aussitôt la tête vers elle, surpris. Je crois que j'avais un peu zappé sa présence.

— D'un je ne te fais pas l'amour, je couche avec toi, nuance. Et encore, je ne suis même pas certain de le faire, surtout si tu ouvres ta gueule. De deux,...

— Jayden Miller qui ne coucherai pas avec sa proie, on aura tout vu, me coupe Shawn en se marrant. Depuis quand tu ramènes une fille dans ton pieu sans rien faire, vieux ? Oh, attend, je sais. Ce ne serait pas depuis que t'as baisé la femme que j'aime.

Putain de bordel de merde ! C'est quoi son problème ? Pas une seule réflexion durant tout le soundcheck et maintenant que le concert est terminé, il remet ça ! Il veut que je le plante à la prochaine date ou quoi ?

— J'en ai rien à foutre de Jen ! grondé-je.

— T'as l'intention de me prendre pour un con pendant encore longtemps ? Tu crois, sérieux, que je n'ai pas remarqué la façon dont tu la regardais ? Depuis quand tu joues tes solos juste pour une seule personne ?

Nerveux, j'agrippe une poignée de cheveux dans ma main tandis que Mia, mal à l'aise, se décale légèrement. Elle doit sentir que nous sommes sur le point de mener un combat de coq. Et c'est vraiment ce qu'il va se produire s'il continue sur sa lancée.

Afin de ne pas envenimer la situation, je tente de l'ignorer, mais cet imbécile me bouscule d'un mouvement du coude. Il ne m'en faut pas plus pour me détacher et l'attraper par le col de sa veste. Au moment où je m'apprête à lui décrocher une droite, quelqu'un me retient le bras. Je me tourne aussitôt vers l'imposteur. Avec un léger sourire, Haley me supplie à travers son regard de ne pas faire ça.

— Jay a commis une erreur, il le sait, intervient Dan. Alors, tu ferais un peu mieux de lâcher l'affaire, Shawn. Surtout qu'elle t'a rejoint dans ta loge par...

— Il ne s'est rien passé, nous avoue notre leader d'une voix triste. On a juste discuté.

D'un coup, le poids qui comprimait ma poitrine s'envole. Alors c'est ça la jalousie ? Cette lourdeur qui vous enserre le coeur et vous empêche de réfléchir correctement ?

Je jette un coup d'oeil à ma groupie, qui n'en mène pas large. Je ne sais même plus pourquoi je la ramène avec moi. Coucher avec elle ? Je crois que je n'en ai même pas envie. D'autant plus que si je ferme les yeux, ce sont des iris émeraudes qui viennent me hanter.

— Des nouvelles de Jen ? demandé-je à Haley, en pensant au fait qu'elle est seule dans les rues de Londres.

— Et t'en as rien a foutre de cette fille, hein ? me lance Shawn, hargneux.

Je ne relève même pas. À quoi bon ?

— Il s'inquiète au même titre que nous tous, lui répond Haley. Et non, toujours pas.

Face à l'angoisse qui s'insinue une nouvelle fois en moi, je me ronge les ongles, sous le regard sombre de Shawn.

Lorsque nous descendons de la voiture une dizaine de minutes plus tard, Jen n'a toujours pas daigné donner de ses nouvelles. J'aimerais tant pouvoir aller vérifier par moi-même si elle se trouve dans sa suite. Peut-être est-elle rentrée et s'est effondrée dans son lit sans donner de nouvelles à la femme de mon pote ? Tout ça me soule. Épuisé par mon combat intérieur, je rêve de m'allonger sur mon lit. Je regarde une nouvelle fois Mia, hésitant à la ramener avec moi, avant de me rappeler qu'elle est mon antidote. Vu comme je semble être atteint, je ne suis même pas certain que ça fonctionne.

Lorsque Shawn pose à nouveau ses yeux remplis de rancoeur sur moi, ma décision est prise. Je vais tenter le tout pour le tout Il passera toujours le premier. Je dois lui prouver que, malgré mon erreur, ma loyauté envers lui reste sans faille.

Sans attendre plus que nécessaire, j'enroule mes doigts autour de ceux de Mia et l'entraîne à l'intérieur du bâtiment. Dan et Haley nous rejoignent dans l'ascenseur. Plus d'une fois, mon pote me dévisage, atterré par mon attitude. Quand, quelques secondes plus tard, nous longeons le couloir en direction de nos suites, il m'attrape par le coude pour me retenir.

— Ne fais pas ça ! m'ordonne-t-il.

— Tu vas la perdre en faisant le con, ajoute sa femme, pour bien me faire comprendre où son mari veut en venir.

— Je ne peux pas la perdre, puisqu'elle ne sera jamais à moi.

Tous deux secouent la tête, dépités.

— Au final, t'as raison. Elle sera mieux avec Shawn, dit Dan, écoeuré, avant de prendre sa femme par les épaules et de me laisser en plan au milieu du couloir.

Je reste là comme un con, jusqu'à ce que Mia m'appelle, impatiente de se retrouver dans mon lit. Sa voix sensuelle ne me fait ni chaud, ni froid. Au moment où je prends la décision de la rejoindre, les portes de l'ascenseur s'ouvre à nouveau. Attiré par le bruit, je tourne la tête. Les yeux rougis, Jen me regarde tristement. Les larmes qui roulent le long de son beau visage sont une arme mortelle pour mon cœur. Je rêve de la prendre dans mes bras pour la réconforter, mais si Shawn se pointe, il se sentira encore trahi. Je ne sais pas où il est passé, mais il ne devrait pas tarder à rejoindre sa suite.

— Jay ! me rappelle la fille aux cheveux roses.

Je tourne vite fait la tête vers elle, avant de reporter mon attention sur la seule femme que je rêve de posséder cette nuit. D'un léger signe de tête, elle m'invite à rejoindre ma groupie.

Je devrais sûrement appeler Shawn pour lui dire que Jen a besoin de lui, qu'elle va très mal. Mais, égoïste comme je suis, je n'en ferais rien. Hors de question de la pousser dans ses bras !

Putain, j'en ai ma claque ! Pourquoi est-ce aussi dur de me tenir loin d'elle ? Je devrais le faire pour mon pote, néanmoins, en la voyant si triste, je n'arrive pas à m'y résoudre. Je veux être celui qui la réconfortera, qui lui transmettra ses forces.

— Je suis désolé, Mia. J'aimerais que tu t'en ailles.

D'un bref regard, je lui fais comprendre que je ne plaisante pas. Elle bouscule Jen qui vient de contrecarrer ses plans, avant de s'éclipser derrière les portes de l'ascenseur. Jen se jette aussitôt à mon cou et laisse son chagrin exploser. Perdu devant une telle situation, je ne sais pas comment réagir. Mon corps, lui, le sait. Mes bras s'enroulent d'instinct autour d'elle afin de la serrer fort contre moi.

— Quelqu'un t'a fait du mal ? finis-je par briser le silence, seulement entrecoupé par ses sanglots.

Elle plonge son regard plein de chagrin dans le mien, avant de secouer la tête, puis de me repousser.

— Je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m'a pris de me jeter ainsi dans tes bras... je... je... Je vais me coucher.

Elle met ses paroles à exécution en s'enfuyant en direction de sa suite. Pendant quelques secondes, je la suis des yeux, avant de regagner la mienne. Je me laisse tomber sur le canapé, en pensant à ce qu'il vient de se passer. Je ne comprends rien. Totalement perdu, je glisse mes mains dans mes cheveux. Son visage baigné par ses pleurs me percutent douloureusement. Je ne sais pas ce qui lui arrive, néanmoins je ne peux pas la laisser seule face à sa souffrance. J'ai besoin d'être présent pour elle. Peu importe l'issue de cette soirée. Peu importe si je me retrouve à dormir encore une fois dans son lit. Je ne peux juste pas la laisser seule. Je veux être celui qui égayera son ciel et lui rendra son sourire.

— Et merde ! grogné-je en me relevant.

Quelques secondes plus tard, je suis en train de toquer à la porte de sa suite. J'attends le cœur battant qu'elle vienne m'ouvrir. J'espère ne pas faire de conneries en me pointant ici. Le mieux serait peut-être qu'elle me rejette, même si ça me ferait vraiment chier.

— Vu que t'as viré ton plan de la soirée, t'as besoin de moi pour ta dose de sexe ? me questionne-t-elle après avoir ouvert.

Amusé par sa répartie, mes lèvres esquissent un demi-sourire. En tout cas, je suis content de voir qu'elle a réussi à se reprendre. Sans vergogne, vu que c'est elle qui a commencé en me posant sa question, je laisse mon regard couler le long de son corps. Vêtue d'un short blanc en coton et d'un t-shirt trop ample qui laisse une de ses épaules entièrement découverte, elle est terriblement sexy. Le fait de voir qu'elle ne porte aucun soutif en dessous me fait bander direct. Il faut que je me souvienne que je suis là pour lui apporter mon soutien, pas pour lui faire l'amour.

Putain, je suis sérieux ? Je viens vraiment de penser faire l'amour à une femme et pas l'un de ses termes que j'emploie habituellement ?

— Même si t'es super agréable à regarder, je crois que je me contenterai de discuter avec toi ce soir.

— Quoi ? Le Dieu du sexe serait capable de passer une nuit sans toucher une femme ? Tu n'imagines même pas à quel point, cela m'étonne ! s'esclaffe-t-elle avant de me laisser entrer.

— Haley pourrait te répondre que je suis un très bon confident également ! répliqué-je, en franchissant le seuil de la porte.

En passant près d'elle, je laisse ma main traîner exprès pour effleurer son avant-bras. Ses joues deviennent aussi rouge que la batterie de Dan et son regard se voile de cette lueur de désir, qui me rend fou. J'ai envie d'elle, là, tout de suite, à tel point que mon jeans en devient trop étroit. Si je m'écoutais, je la prendrais contre la porte qu'elle vient de refermer, cependant je me rappelle que je suis là pour discuter, pas pour laisser mes pulsions parler.

J'attends, les mains dans les poches, qu'elle s'installe quelque part, pour en faire autant. Alors qu'elle se dirige vers le canapé, elle me frôle à son tour. Elle me lance un petit sourire par-dessus son épaule, pour me faire comprendre que son geste était bel et bien intentionnel, au même titre que le mien.

Jeu de mains, jeu de vilains, mais merde c'est tellement bon.

Je la couve du regard tandis qu'elle prend place sur le divan. Assise en tailleur, un coussin entre les bras, elle m'invite à la rejoindre. Pour éviter de me perdre dans la tentation, je laisse un maximum de distance entre nous.

— Pourquoi t'es là ? m'interroge-t-elle après un laps de silence.

— Tu pleurais.

La réponse est vraiment courte, cependant que puis-je lui dire de plus ? Te voir pleurer m'a tellement fait mal que j'ai eu envie de te prendre dans mes bras pour te réconforter ? Pas certain que ce soit l'idée du siècle.

— Et ? me questionne-t-elle en m'observant à travers son beau regard. J'ai cru comprendre qu'entre toi et moi, ça n'avait été qu'une histoire de fesses. Alors, pourquoi tu t'intéresses d'un coup à moi ?

— Parce que tu me plais.

Merde, c'est sorti tout seul ! Je n'aurais sûrement pas dû boire dans la bagnole, ça m'aurait éviter d'être aussi brut de décoffrage. Mes yeux posés sur elle, je noue mes doigts, nerveux, en scrutant sa réaction. Quand un léger sourire se dessine sur ses lèvres, mon cœur fait des cabrioles sous ma cage thoracique.

— Hormis quand tu étais sur scène, j'ai eu l'impression du contraire.

Ouais, et pour cause !

Quand ses prunelles s'ancrent aux miennes, mes neurones me laissent tomber les unes après les autres. Je n'ai plus qu'une envie, me perdre dans cet océan de verdure.

— Je sais, soufflé-je. J'en suis désolé.

D'une main, je caresse avec douceur sa joue. Appréciant mon geste, elle vient se blottir contre ma paume. Cette tendresse toute nouvelle pour moi me donne des ailes. Je serais capable de me battre contre la terre entière si elle me le demandait. Je crois que je serais même foutu de laisser tomber la basse juste pour profiter chaque jour de ce genre de moment. Tellement agréable.

Alors que je ne m'y attends pas, ma conscience vient reprendre les commandes de mon cerveau. Cette fille m'est interdite. En m'en rappelant, je mets un terme brutal à cette bulle de bien-être.

Jen me sonde du regard, ahurie.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne peux pas.

— Qui t'en empêche ?

Inquiet quant à la réaction qu'elle pourrait avoir si je lui dis ce qu'il me retient, je me lève, avec la ferme intention de me sortir de ce guet-apens, en me barrant d'ici.

— Je vois que tu vas mieux. Je pense qu'il est préférable que je regagne ma suite. Bonne nuit, la salué-je, sans même la regarder.

Je suis à mi-distance entre le canapé et la porte, lorsqu'elle me rappelle. Mon prénom dans sa bouche roule avec une telle délicatesse que j'hésite à revenir sur mes pas, l'embrasser à en devenir dingue et lui faire l'amour jusqu'au petit jour.

— Ouais ? fais-je en me retournant seulement.

— C'est à cause de Shawn ?

La mort dans l'âme, je préfère lui avouer la vérité, même si cela signifie aucun retour en arrière possible par la suite.

— On est comme frère. Je ne peux pas envisager quoi que ce soit avec toi. Il t'aime.

Un sourire triste apparaît sur son visage tandis que ses yeux se remplissent de nouvelles larmes. Elle se pince l'arrête du nez pour ne pas me montrer que ça la blesse, même si c'est déjà trop tard. La voir ainsi me donne envie de foutre mon amitié en l'air, juste pour aller la serrer contre moi et lui assurer que tout ça n'est qu'un putain de cauchemar.

— Je comprends, me dit-elle seulement d'une toute petite voix.

Je la regarde une dernière fois pour imprimer ses traits dans ma mémoire. Quand je serais dans mon lit, d'ici quelques minutes, je me souviendrais d'elle et à quel point mon cœur bat lorsque je pose mes yeux ainsi sur elle. Demain sera un nouveau jour et je redeviendrai Jayden Miller, le bassiste sans attache. Si elle n'avait pas été l'ex de Shawn, je crois qu'elle aurait pu me passer une laisse au cou.

Je m'apprête à ouvrir la porte, lorsqu'elle me retient une nouvelle fois en prononçant mon prénom. Comme précédemment, je me tourne vers elle. Des larmes silencieuses roulent sur ses joues.

— Embrasse-moi.

Surpris, j'ouvre la bouche, prêt à lui répondre que je n'en ai pas le droit. Je me retiens à la dernière seconde en voyant qu'elle n'admettra pas la moindre réplique de ma part. Je reste à ma place comme un con sans savoir que faire. Fuir ou l'embrasser ? Shawn ou Jen ? Ce dilemme me rend barge.

Elle vient se coller à moi et ancre ses yeux aux miens.

— Juste une dernière fois et demain, toi et moi, on oubliera à quel point on se plaît.

Juste une dernière fois. Je me répète ses mots en boucle.

D'une main sur ma nuque, elle attire mon visage vers le sien.

Juste une dernière fois.

Je goûte ses lèvres succulentes et enfonce ma langue dans sa bouche, pour qu'elle danse avec la sienne. Je l'enserre dans mes bras et la presse contre mon torse.

Juste une dernière fois.

Je tire sur sa queue de cheval pour l'obliger à pencher la tête en arrière, afin d'approfondir notre échange. Elle gémit contre ma bouche.

Juste une dernière fois.

Je me perds dans notre dernier baiser.

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