Le 12 Août 2016, au stade Mané Garrincha, au Brésil, l'ambiance est tendue. L'arbitre vient de siffler la fin des prolongations, un but partout. Toutes les joueuses, suédoises et américaines, savent ce que cela signifie. La qualification en demi-finale des JO se jouera aux pénaltys.

Alex Morgan est la première à tirer, Lindahl, la gardienne suédoise ne se laisse pas intimider. Elle frappe et c'est repoussé par la gardienne, la déception se lit sur le visage de l'Américaine qui rejoint ses coéquipières en traînant les pieds.

Les buts s'enchaînent, Schelin, Horan, Asllani, Lloyd. Les supporters américains sont déchaînés, Linda Sembrant, la défenseure suédoise vient de louper son tir. Une occasion en or pour les États-Unis de remporter ce match.

Morgan Brian et Caroline Seger marquent toutes les deux. Trois partout. La tension monte. Les yeux des supporters sont rivés sur Christen Press qui s'avance vers le point de pénalty. Joueuses, entraineurs et fans retiennent leurs souffles. Press face à Lindahl. Christen jette un dernier regard vers ses coéquipières, elle voit l'inquiétude sur presque tous les visages, mis à part un. Heath lui sourit, confiante. Ce sourire rend Press plus forte, elle respire, ferme les yeux une seconde et les rouvre au coup de sifflet de l'arbitre. Elle s'élance, frappe et voit avec horreur le ballon s'envoler au-dessus des cages de Lindahl. Dégoûtée, elle se retourne, la tête baissée, et rejoint son équipe. Elle ne veut voir ni la déception dans les yeux de Tobin, ni Dahlksvit s'apprêtant à tirer.

Julie Ertz tente de la réconforter mais Christen n'a qu'une envie, c'est de quitter le stade. Elle sait que par sa faute, elles vont perdre. Le regard rivé sur la pelouse, elle ne voit pas l'air triste de Tobin.

L’aînée observe du coin de l’oeil sa cadette qui se retient de pleurer. Elle sait que la joueuse suédoise vient de marquer, mais à ce moment-là, elle n’en a rien à faire. Tobin lâche Mallory Pugh et Allie Long qu’elle tenait par les épaules pour se rapprocher de Christen.

Press se tient le visage entre les mains, regardant avec peine les supporters dans les gradins. Elle sent deux bras l’entourer et le corps de son amie se presser contre le sien. La brune enfouit son visage dans le cou de la milieue de terrain, laissant libre cours à ses pleurs.

- Pressy... Te mets pas dans des états pareils. Personne ne t’en veut, hein ? Tu m’entends ? lui murmure Tobin à l’oreille.

- Si j’avais pas ra...raté ce... ce pénalty, on... on se... serait en de... demi, sanglota la jeune femme en serrant un plus fort le maillot de son amie.

- Chut... T’inquiètes pas va ! On gagnera les prochains, rigola Heath.

- T’es pas drôle, Tobs, râla-t-elle en relevant la tête.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour te remonter le moral ? fit malicieusement la châtaine.

- Quelque chose comme quoi ? sourit Press.

- Un truc de ce genre-là, commença-t-elle avant de poser rapidement mais tendrement ses lèvres sur les siennes.

Christen sourit et scella à nouveau leurs lèvres dans un baiser amoureux.

- Bon bah, on a perdu les Jeux Olympiques mais on repart quand même avec Preath, c’est pas mal, je dirais ! s’exclama Megan Rapinoe en levant les bras.

- Preath is real ! s’écrient Mallory et Lindsey Horan en se tapant la main.

Les joues de Christen se colorent en rouge tandis que Tobin affiche toujours son sourire confiant et éclatant. Heath passe son bras autour des épaules de la brune et l’équipe quitte le terrain en riant, sous les regards effarés et amusés de leurs adversaires.