Vendredi 12 février 2010

2 minutes de lecture

Camille Rouard,

N'y a-t-il pas meilleur jour que le vendredi lorsqu'en rentrant chez soi, on sait qu'on pourra dormir jusqu'à l'heure qu'on veut et qu'on aura un peu de temps à se consacrer à soi-même ?

En fait, je suis contente d'être en week-end, c'est éprouvant d'aller à l'école. Je vais pouvoir m'enfermer dans ma chambre toute la journée et ne plus faire semblant d'être intéressée par les conversations des autres élèves. Un vrai soulagement. En parlant de conversations d'école, Louis, le nouveau, est venu me parler. Notre prof de math après vingt minutes de retard n'avait toujours pas pointé le bout de son nez dans la salle de classe. Tu sais comment ça marche. Il était assurément absent, mais aucun de nous n'avait envie de s'en assurer au secrétariat pour ensuite se taper l'étude. On était donc tous là, la moitié assis sur les tables et non les bancs, à parler de tout et de rien. Enfin, en fait, moi, j'étais dans mon coin. Ils faisaient sans doute plus de bruit qu'ils n'auraient dû, d'ailleurs. C'est dans cette atmosphère de détente que Louis s'est permis de prendre place à côté de moi. Apparemment ma réaction d’hier l'a un peu intrigué. « Je suis encore désolé pour hier » qu'il m'a dit. Je lui ai assuré que ce n'était rien. « Y a-t-il un problème ? ». Ce n'était pas une accusation, une provocation, mais une réelle question qu'il me posait. Ça s'entendait dans sa voix. Comme je ne lui répondais pas, il a continué à parler. « Je sais que j'ai lancé fort la balle, mais après réflexion, je ne pense pas que c'est mon coup qui t'ait fait pleurer. ». Sans blague ? « J'ai un peu parlé avec les gars. Depuis le début, je te trouve bizarre, alors je voulais savoir ce qui se passait. » Bizarre, moi ? Il a rectifié son tir. « En fait, tu n'es pas du tout bizarre, tu es juste triste… ». Ça dit ce que ça dit. Puis, je lui ai demandé de me laisser. Beaucoup m'évitent quand ils ne sont pas près de moi à me demander si ça va toutes les cinq secondes. Je crois qu'ils ont peur de moi. Oui, peur. C'est l'impression que ça me donne. Mais, pourquoi ?

Bises, Joana

P.S : Je ne t'oublie pas.

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