Under the sun

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Comment leur histoire pouvait-elle s'arrêter ainsi, dans la débauche et une telle boucherie ? Tout avait commencé un soir sur internet, leurs premières rencontres. Quelques jours plus tard, ils s'étaient donné rendez-vous à la piscine. Pour l'occasion, Anne avait acheté un nouveau maillot de bain, une pièce. Mais quand elle sortit de l'eau, Charles, ainsi que d'autres personnes, profitait de la vue sur les charmes de la jeune femme, car le maillot de bain était devenu transparent. Du coup ils se changèrent tous les deux dans la même cabine et rigolaient du comique de la situation. Le soir venu, on les retrouve collés serré devant un film. Si au début ils se caressent mutuellement, ils finissent nus à jouir dans les mains de chacun. Elle l'invita ensuite à dormir, à cause de l'heure tardive, alors qu'il partit se coucher en caleçon. Anne arborait une nuisette noire transparente, sous laquelle on pouvait voir un string assorti. Ils firent l'amour, pour la première fois, se marièrent trois ans après. Et naquit Alexandra. Et Linda, deux ans plus tard. Toute cette histoire venait de se briser en mille morceaux. Qu'avaient-ils fait pour mériter un tel châtiment ? Pourtant, le corps accroché au mur de l'église par un clou à chaque épaule et de chaque côté des hanches, démontre la dure réalité. Comment avait-il réussi à survivre ? Il se souvient parfaitement que quelque minute plus tôt.

*

— OUI, remplis-moi de ton foutre, mon salop. Tiens ! Qu'est-ce que tu à dans la main ?

Demande la femme-araignée en voyant le morceau de tissu noir.

— Ça ne te regarde pas, monstre.

— Ne m'oblige pas à te piquer le bras, je ne sais pas ce qui se passerait, quoique je ne sois pas contre un petit fist. 

Tant bien que mal, il réussit à mettre un bout du tissu entre ses doigts, et laisse tomber le reste.

— Tu te promènes avec une culotte dans la main.

— C'est à ma fille, mais tu ne peux pas comprendre. Je suis à ça, enfin à leurs recherches, elles sont deux, ainsi que ma femme.

— Bien sûr que je peux comprendre ton désarroi. Mes amours venaient, c'est à votre tour d'en profiter, avant de passer à table.

Une douzaine de jeunes filles-araignées descendirent sur la toile, la plus petite devait avoir six ans. Celle de dix-huit ans s'empale justement sur le sexe encore raide.

— J'espère que tu es résistant, car elles vont toutes te violer.

— Tu rigoles ?

— Non. Je dois bien continuer ma lignée. Mon mâle est parti en voir une autre, et oui, même en enfer, tu te fais baiser, dans tous les sens du terme.

Alors que la jeune fille s'active, un cri se fait entendre et les premiers rayons de soleil sortent enfin.

— NOOOOON, pas maintenant. 

Charles voit la jeune fille s'effacer lentement, suit une chute et finit les fesses par terre avec une vive douleur dans les bourses. Il ferme les yeux et hurle. Lorsqu'elle fut supportable, il regarde...

Autour de moi, toute la forêt est redevenue normale, verdoyante, mais il y règne un silence de mort. Pas un oiseau ne pépie, pas un souffle de vent dans les arbres et l'herbe ne bouge pas. Soudain je vois la culotte noire d'Alexandra, je me redresse d'un bon et ressort de la forêt, je reprends, tant bien que mal, la direction du village.

Oubliant le fait qu'il est nu, que son sexe est toujours aussi droit, Charles se met à courir dans la prairie et l'atteint au bout de dix minutes. Il ne comprit qu'à l'abord de ce dernier.

Comment vais-je faire pour ne pas passer pour un pervers, ou plutôt dans mon cas, pour un exhibitionniste ? Mais j'y pense, depuis le temps j'aurais dû entendre le bruit de la circulation. Mais rien, comme dans la forêt, c'est un silence de mort.

Le spectacle le laisse sans voix, les rues sont désertes, presque tout est fermé et les voitures garées le long des trottoirs...

Sont toutes recouvertes de poussière, à croire que tout le monde est parti. A moins que...

Il revoit la fosse de la clairière, aussi nettement que la première fois. Et comprend que l'histoire s'est finit dans un bain de sang. Le voilà, en train d'avancer dans ses rues vides. Le voilà qui arrive sur la place centrale par le côté est, alors que les filles l'ont atteint par le sud, sauf que Linda est déjà à l'intérieur de l'église. Alexandra et Charles ne se virent pas, malgré leur approche simultanée, leurs regards étaient portés sur le corps d'Anne. Cette dernière est accrochée sur la façade, nue. Les jambes écartées, clouées elles aussi. Les bras sont coupés et enfoncés dans le vagin et l'anus.

*

Il tombe à genoux devant la mare de sang, s'il était plus attentif, il aurait remarqué les traces de pas en direction du bâtiment, mais le chagrin est plus fort et il pleure toutes les larmes de son corps. Lorsqu'il reprend ses esprits, il regarde au sol et voit la culotte d'Alexandra. Charles se secoue, s'il n'a pas pu sauver sa femme, il peut encore secourir ses filles, mais pas dans cette tenue. Il va devoir d'abord mettre des vêtements, se dirigeant vers la rue où elles se trouvaient quelques minutes plus tôt, se retourne et regarde le visage de sa femme une dernière fois. Il le regrette sur-le-champ, car celui d'Anne est figé dans l'effroi et d'horreur, il restera gravé dans sa mémoire pour toujours. Il serre les poings, sens le morceau de tissu dans sa main et reprend courage. Le magasin se situe quelques immeubles plus loin. La devanture est mauve et le nom complètement effacé. À l'intérieur, vous vous en doutez, il trouve tous les vêtements, légèrement poussiéreux, mais tout à fait utilisables. Il choisit la tenue, un jean, un tee-shirt, un boxer.

Par chance, mes chaussures n'ont pas fondu avec le reste. Mais je les change pour une nouvelle paire de chaussettes et des baskets plus confortables.

Une fois vêtu, il sort de la cabine.

Quelque chose attire mon attention. Dans l'une d'elles, je vois la tenue de Linda. Pourquoi les a-t-elle enlevées et laissées ici ? C'est étrange, comme toute cette histoire de merde. D'ailleurs, l'auteur. Ce cliché s'utilise dans tous les comptes d'horreur. Tu manques franchement d'imagination.

Possible, mais dans un village, on ne trouve pas trente-six magasins. Et comprenez que des choses bizarres se passent ici. Il devrait regarder les vêtements de sa fille de plus prêt.

Merci pour le tuyau, j'y vais. Mais qu'est-ce que c'est que ça ? Elle a été...

Il ne finit pas sa phrase, court et sort du magasin, ses recherches commencent.

Part l'endroit où j'ai plus de chance de trouver mes filles. J'ai remarqué un panneau, qui annonçait un hôtel dans une des rues adjacentes.

Oui, je sais, c'est aussi facile que le reste, mais bon c'est comme ça que je vois...

Que tout est désespérément vide et poussiéreux, et sans aucune clef. C'est un de ces hôtels où les portes sont à carte et heureusement il y a du courant, ça va me faciliter la tâche.

Il se précipite à la réception, prend le maximum de cartes et cours en direction des portes .

La première chambre est vide, la deuxième, la troisième et ainsi de suite. Le rez-de-chaussée l'est aussi, tout comme ce satané couloir. Il me paraît long. Je monte au premier et attaque par celle qui est numérotée, treize. Pourquoi tout de suite celle-ci ? J'ai viré à droite, tout simplement, et la première porte que j'ouvre c'est celle-ci. Je tourne la poignée. Entre dans la chambre et là c'est... »

Je continue à sa place, il est sous le choc, ne réalise pas ce qu'il a sous les yeux, accrochés aux murs se trouve

Les culottes de mes filles, elles sont toutes là. Impossible, elles ne pouvaient pas tout mettre dans leurs valises. Qu'est-ce qui se passe ? J'ai la tête qui commence à tourner.

Les murs de la pièce tourbillonnent, s'allongent. Les dessous font un cercle multicolore et il s'évanouit par manque de sommeil, le stress, peut-être d'autre chose, qui sait ? Son calvaire aurait été pire s'il avait regardé le plafond. Ce dernier est recouvert de lingerie fine, ceux de sa défunte femme.

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