Don’t try to run

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La lumière du plafonnier... Des choses qui l'agrippent aux poignets... Aux Chevilles... Et... Et... Nooon.

Elle se lève d'un coup, regarde autour pour voir où elle se trouve, mais...

Je suis rentrée dans un film glauque. Ou quoi ? Je me croirais dans "Silent Hill". Vous savez, quand le personnage passe dans une autre réalité de la ville, ben là c'est pareil, mais en plus chelou. Les murs de la pièce sont en peau humaine. Beurk, en y regardant de plus près je vois des poils, non, plutôt un duvet, ceux d'une femme. Je ne parle même pas du lit, si je continue je vais gerber, je dois vite déguerpir d'ici. »

Le dégoût la gagne lorsqu'elle s'apprête à ouvrir la porte, la poignée est un petit phallus se terminant par un sein.

— Beurk, il faut vraiment que je touche ça pour sortir ?

Malgré la honte de toucher une telle chose, elle la tourne et passe l'ouverture de forme ovale. Alex se met à courir dans les couloirs rose pâle, sans entendre une voix lui crier.

— Ne sors pas. Ce n'est pas le bon moment.

Effectivement, elle découvre, lorsqu'elle arrête sa folle course, au milieu d'une rue, que tous les bâtiments sont en peau. Les fenêtres sont des yeux qui la regardent et elle n'a pas remarqué que les portes ont l'apparence...

D'un sexe féminin. Mais putain. C'est quoi, ce...

Elle ne put finir sa phrase, devant elle se dressait une ombre immense, quatre à cinq mètres de haut, qu'elle pouvait voir grâce aux premières lueurs de l'aube. Le monstre a des yeux, six en tout, une énorme bouche avec deux langues et deux énormes bras au bout desquelles s'agitait plusieurs tentacules.

C'est certainement cette chose qui nous a...

Pas le temps de réfléchir. Si elle la trouve, qui sait ce qui pourrait lui arriver, elle va reprendre sa course quand soudain, elle découvre un cercle rouge. En y regardant de plus prêt Alex remarque que c'est une sorte de bouche d'égout. Ses doigts glissent dans le trou central ensanglanté, avec une force dont elle ne se connaissait pas, elle soulève la plaque, descend quelques marches et referme l'ouverture.

Ouf sauvé. Mais les barreaux de l'échelle sont bizarres.

Plutôt visqueux, même. Arrivé en bas, ses bras se tendent pour toucher les parois.

C'est mou, humide et j'ai l'impression que sa ce liquéfie.

Alex avance lentement, ses pas ne font aucun bruit.

Comme si je marchais sur de la gelée.

Soudain... Plus rien. Elle continue d'avancer, dans le noir, a tâtons. Au bout de quelques pas, Alex heurte une paroi visqueuse. Une faible lueur rose apparaît lentement et lui montre l'impensable. Un fœtus en phase terminale, Alex recule devant l'enfant qui bouge dans le liquide amniotique. Le bébé se tourne vers elle.

Je suis dans un... un utérus ! C'est... C'est une fille et elle... Elle se... C'est un cauchemar, réveillée moi !

Les yeux brillent de malice, tout en imitant une femme en plein plaisir solitaire. Le sourire aux lèvres, elle la regarde en bougeant les lèvres, elle lui dit quelque chose, mais Alex est loin d'imaginer leurs sens. Elle reprend ses esprits, fait demi-tour et court en direction des barreaux, remonte et attend, malgré les battements qui vibrent dans ses mains. La vue sur les veines rouge et bleu, lui confirme que la chose doit encore la chercher là-haut et l'impression d'entendre, les appels du bébé, sont de plus en plus forte. Du coup elle ne sent pas le sperme sortir de ses orifices et ne perçoit pas le bruit que font les gouttes en touchant le sol. Quelques minutes passent, les plus longues de sa vie, Alex cru craquer, quand elle entend un cri avant de prendre conscience du...

Froid du métal entre mes mains, la lueur rose a disparu, quelque part c'est un soulagement, mais de l'autre je me retrouve dans le noir. 

Elle essaie une première fois de pousser la plaque qui referme la sortie, mais n'y parvient pas. Alors, Alex remonte de deux marches, sa chemise se déchire, en frôlant un clou, au niveau du sein gauche, et le met à nu. Elle retente sa chance, arrive à déplacer tant bien que mal, la plaque, mais au moment de la reposer, Alex coince la manche du bras droit, tire dessus et l'arrache. Tout en remontant, l'élastique de sa jupe frôle le même clou et s'abîme. Après avoir refermé la bouche d'égout, Alex est contente de retrouver des immeubles en bonne et due forme, mais les rues sont désertes, heureusement.

Putain ! C'était quoi ce truc ? Je suis devenue folle, c'est ça ? Et regardez-moi, je me retrouve avec un sein à l'air et une manche en moins. Depuis hier, il m'arrive que des couilles, mais là ça vire au cauchemar. Le cri provenait de la droite. Je vais voir ce qu'il en est.

Elle part, une main pour cacher son charme mise à nue, et l'autre retient la jupe qui commence à glisser. L'allée débouche directement sur la place, juste en face de l'église, ou Linda venait d'entrer une minute plus tôt. Elle s'arrête nette, ouvre de grands yeux étonnés et tristes. Scotchée par l'affreuse décoration murale et l'horrible vérité qui se donne en spectacle, elle ne sent pas sa jupe glissée sur ses chevilles, elle hurle quand une main se pose sur sa bouche et elle s'évanouit.

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