The beginning

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A l'horizon, une lueur rose, le soleil est sur le point de se lever. Il ne lâche pas des yeux ce magnifique spectacle, tend sa main pour la posé sur la cuisse de sa femme et la réveiller, mais ne rencontre que le tissu du siège. Surpris, tourne la tête et découvre qu'elle n'est plus là. Charles détache sa ceinture, regarde à l'arrière du véhicule...

Où sont-elles ?

Il cherche dans ses souvenirs ce qui l'as poussé à se garer, sort de la voiture et tout devient clair.

Le tunnel, les bras, la route en peau, les rambardes en os et ce bruit glauque. Comment ai-je réussi à m'endormir ?

Il fait le tour de la voiture, regarde par la vitre et aperçoit une sorte de tache noir, là où aurais dû se trouver sa fille ainée. Charles se met à courir, dépasse le coffre, ouvre la portière et découvre l'objet en question.

C'est la culotte d'Alex ! qu'est-ce qu'elle fait là ? Je l'avais remise en place avant de m'endormir... Elle... Elle faisait semblant, quand elle s'est aperçue que son plan avait raté, elle a dû l'enlever.

Charles essaie de garder son calme, il réfléchit, cherchant un endroit où les filles auraient pu partir. Il balaya du regard l'autoroute, toujours en chair et aussi vide que la veille et regarde devant lui.

— C'est quoi cette...

Le paysage devant Charles est méconnaissable. Le tronc des arbres sont devenus des colonnes vertébrales, avec des bras et des jambes en guise de branche. Les fleurs sont des lèvres de sexes féminins, des seins pour pétales et des phallus pour tiges. Les poils servent de gazon, les rochers sont devenus des têtes dont les yeux sont rivés sur lui. Comment pouvait-on imaginer sa femme et ses filles, traverser une telle abomination ? Rien qu'en y pensant, il vomit un jet de bile. En se relevant, son regard tombe sur ce qui lui semble être de loin, à une ville. N'écoutant que son courage, serrant la culotte dans sa main, il enjambe la barrière d'os et pose son pied sur ce gazon. Un hurlement se fait entendre, sous son pied une petite mare de sang s'étend, il comprend qu'il vient d'écraser une fleur. Charles marche en regardant ses pieds, pour ne pas écraser de nouvelles fleurs et entendre ce cri qui vrille les tympans. Son calvaire n'était qu'un début, après la flore ce fut le tour de la faune. Il n'y a rien de logique dans ce qu'il lui fait face, aucunes choses ne ressemblent à ce qu'il connaît, enfin si mais pas comme ça. La première espèce qu'il croise est une sorte de papillon. Imaginez une petite fille aux formes bien développées, avec deux mains cousues dans le dos, les doigts collés les uns aux autres par l'étirement de la peau qui forme les ailes. Elle s'immobilise devant une tige, lui tourne le dos et les mains se ferme sur cette dernière. Charles, qui n'avait pas quitté l'étrange insecte des yeux, voit la fille se caresser pendant qu'elle...

Comment peut-on faire ça à une enfant ?

Sans attendre de voir la suite, il continue sa progression et tombe sur une nuée de garçons mouches, volants vers les fleurs fécondées, pour boire le lait sur les pétales, tout en se masturbant. Il arrête sa course devant ce spectacle saugrenu et glauque, mais un gémissement le sort de sa contemplation. L'horreur prend une taille au-dessus, loin de l'entrée d'une forêt, deux créatures qui s'apparentent à de gros félins sont en train de copuler. Fermez les yeux, vous imaginez (vous les avez ouverts, je vous ai bien eu.) Un Corps de femme avec une paire de bras a la place des jambes. Elle est à quatre pattes, et pour compléter le tableau, une dernière cousue au-dessus des fesses, pour queue. Un mâle, dans le même style, mais avec deux phallus, la monte. Ce n'est pas deux, mais huit seins qu'il voit se balancer, en rythme des coups de reins brutaux de son compagnon. Charles se met à courir, les yeux des créatures, qui viennent de mettre fin à leurs ébats, montrent qu'ils ont de l'appétit. Il décide, à contrecœur, de rentrer dans la forêt d'os, échappant ainsi à ses poursuivants et ce n'est que hors d'haleine qu'il arrête sa course et reprend son souffle. L'intérieur est encore plus glauque, en plus des colonnes vertébrales, des têtes sont pendues aux branches. Heu, pardon aux bras et jambes, rattachées au tronc. A la base des arbres, des yeux s'agglutinent comme de petits champignons. Charles marche pendant quelques minutes, dans une longue allée où les poils et la peau ont laissé la place à des muscles mis à nue. Le silence est pesant, des vers, enfin plutôt de doigts avec d'autres doigts qui le servent de pattes, se baladent sur les troncs. Des jeunes filles, avec les mes ailes que les papifilles, sans bras, ils sont à la place des jambes, se posent sur les branches. Elles se lèchent les babines, leurs tétons pointent, cet homme leurs donne envie. Les yeux, à la base des arbres, suivent sa progression, tout comme les adoseaux. Charles accélère le pas, il commence à se sentir mal, le décor le rend nauséeux. La fin de l'allée débouche sur une clairière bien dégagée, ce qui lui permet de souffler un peu, sauf qu'au centre se trouve un immense trou qui doit bien faire cinq mètres sur cinq, un joli carré, quoi. Il s'approche lentement, et découvre le reste de corp d'homme, femme, enfant et personne âgée, enfin d'après ce qu'il peut voir, entassé là comme de vulgaires cadavres d'animaux. Charles panique, recule, pour fuir la clairière et finit engluer dans une grande toile d'araignée. La chose trépigne d'impatience, mais prend son temps pour descendre, lorsqu'elle se retrouve devant le visage de sa proie.

— Hum ! Un homme, ça fait un moment que je n'en ai pas vu. 

Les huit yeux, de cette araignée, le regardent avec envie, elle lui crache dessus un liquide rosâtre qui fait fondre les vêtements de Charles.

— Alors tu vas me manger ?

Lui demande-t-il.

— C'est bien ce qui va t'arriver, mais pas tout de suite, d'abord.

Elle se met à descendre. Devant les yeux de Charles défilent une paire de bras, d'origine, puis la poitrine, où se trouve de nombreux seins qui se tiennent parfaitement droits, comme si la gravité n'avait pas d'influence. Une nouvelle paire de membres supérieurs apparaît au niveau des seins, suivis d'une deuxième puis d'une troisième, dont les mains se ferment sur la toile. Elle se fige, Charles se retrouve nez à nez avec le sexe de la femme-araignée, dont les lèvres s'écartent, comme s'il respiré.

— Tu n'as pas envie de moi ? Je veux voir ta queue tendue !

Il est incapable de dire quoi que ce soit, voir les coutures au niveau des rajouts le dégoûte, alors de là à avoir une érection très peu pour lui.

— Bon, tu ne me laisses pas le choix. 

Elle ouvre la bouche, sa longue langue sort, au bout de celle-ci un dard.

— J'espère que tu aimes les piqûres

Charles pousse alors un cri.

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