Les soeurs

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Ma grande sœur et elle, étaient tranquillement assises dans le jardin et buvaient un jus d’orange pressée sous le parasol à petits pois.

Maman se tourna vers moi :

_ Quoi c’est bon ? Tu fous rien et tu dis c’est bon ? T’as intérêt d’y aller ! C’est vite fait en vélo !

Nesrine dévissa un flacon de vernis à ongle rouge corail :

_ Allez ! Bouge ton gros cul un peu, ça va t’faire maigrir !

_ T’as qu’à y aller toi ! T’y vas jamais !

_ Nan mais franch’ment, tu sers à quoi toi ici?

_ Allez ! Va faire les courses ! Reprit Maman, le poing fermé sur la table. Nous, on va faire le ménage et la bouffe ! Tu vas pas glander toute la matinée et foutre le bordel dans la chambre et tacher la moquette ? J’te jure, si y a encore du crayon sur la moquette tu vas voir !

_ Putain ! À peine chui levée vous m’ casser les couilles là !

Maman se baissa et prit sa sandale qui traînait sous la table, et PAF, la sandale frappa la porte du salon. Loupé ! Tout comme ses cuillères en bois qui n’atteignaient jamais leur cible.

_ T’casser les couilles ? Où t’as vu ça toi une femme qui dit « m’casser les couilles » ? Hou lalala ! Va dans ta chambre sinon j’ vais t’casser le balai sur la tête !

Le balai... quand elle était à cours de cuillères en bois, c’était le manche à balai qu’elle brandissait comme une épée et là, je détalais dehors en pyjama-pantoufles et pieds nus des fois.

La voie était libre. Je traversai le couloir comme un chat. Dès qu’elle entendait le craquement de mes pieds dans le couloir :

​Reste dans ta chambre sinon j’te casse les jambes !

Touriya terminait de colorier les nymphettes aux nichons énormes que j’avais dessinées, allongée sur la moquette. Maman préparait à manger et Nesrine faisait du repassage dans le salon. Elle me tendit une pile de linge pour la ranger et dit :

_C’est mon jean ça ?

_ Tu m’l’as prêté hier.

_Nan ! Pas celui là ! Allez-allez ! Enlève-le ! Tu v’la m’l’élargir avec ton gros cul là ! Putain ! J’vais encore être obligé d’le laver à 90 j’vais l’abimer à force !

_ Bah toi aussi alors, prends plus mes hauts ! Tu m’les élargis aussi avec tes mamelles de vaches laitières !

_ Pfff rageuse !

Je me déshabillai et jetai le jean par terre :

_ Tiens ! Ton jean de merde !

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