III

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— 22, lâcha Bastian alors que Dylan et Andrew pénétraient dans la morgue où le légiste avait dû jouer au tetris pour caser chacune des civières sur lesquelles reposaient les victimes.

Dylan arqua un sourcil.

— C’est le nombre de femmes assassinées et mutilées, compléta le jeune homme en s’approchant de ses collègues. J’ai pris les empreintes de celles que j’ai pu. Pour les autres, il faudra trouver d’autres moyens de les identifier.

— Des similitudes entre elles ? questionna Dylan.

— La couleur de la peau, la taille, la corpulence également. Et je pense aussi qu’elles sont toutes dans la même tranche d’âge.

— Qui est ? demanda à son tour Andrew.

— Entre vingt-cinq et trente ans. Pour celles que j’ai pu examiner. Le type qui leur a fait ça est un véritable boucher. Et en disant ça, j’insulte la profession toute entière. Même avec son hachoir, mon boucher découpe ses carcasses plus proprement.

— Tu penses qu’il les a tailladées gratuitement ? Juste comme ça, pour « s’amuser ».

Le légiste soupira et caressa machinalement son bouc tressé.

— Non, sur celles que j’ai pu examiner, j’ai vu qu’il a prélevé certains morceaux. Sur le corps qui est là, dit-il en montrant du menton l’un des brancards, il a retiré les jambes. Sur la victime du fond, à côté de mon bureau, il a pris le sexe. Et sur celle à notre gauche, ce sont les pieds qu’il a prélevés.

— Il prendrait des trophées ? avança Dylan.

— Oui, ça ou bien, il les mange, proposa Drew en avançant vers la table d’autopsie. Et celle-ci, tu sais s’il lui manque quelque chose ?

Bastian le rejoignit

— Je venais tout juste de l’allonger sur la table quand vous êtes arrivés, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle n’est pas installée convenablement. J’ai besoin d’un peu plus de temps. Désolé Andrew.

— De quoi t’excuses-tu ? Nous étions simplement passés au cas où…

Ils reprenaient le chemin de la sortie lorsque Dylan se retourna.

— Y a quand même un truc que je ne comprends pas. Pourquoi, s’il se nourrit de ses victimes, ne prend-il pas tous les morceaux sur la même ?

— Il préfère peut-être la viande extra fraîche, proposa Drew. Il prélève le morceau qui lui fait envie sur le coup et jette le corps dans la salle des commandes à la gare. À l’air libre, la putréfaction intervient très rapidement, du coup, il ne peut pas se resservir dessus et en tue une autre.

— Vu le peu de soin qu’il apporte à ses découpes, c’est plausible, acquiesça Bastian. Vu que ça va finir dans son estomac, pourquoi faire dans la dentelle ?

Dylan esquissa une grimace, remercia le légiste, puis, suivie d’Andrew, rejoignit la salle de pause.

Dans la pièce silencieuse, elle se laissa choir sur le canapé moelleux et soupira.

— Est-ce que ça va, Dylan ? lui demanda Drew en s’accroupissant devant elle.

— Oui, ça va. Je te remercie. Je suis juste un peu flapie, ça va passer.

— Repose-toi, alors. Suivant les critères donnés par Bastian, je vais tenter de retrouver les victimes dans le dossier des personnes disparues. Avec un peu de chance, j’en trouverais quelques-unes avant même que leurs empreintes parlent. Elles sont toutes très jeunes, elles manquent fatalement à quelqu’un…

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