Chapitre 14 :

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Quand la sonnerie retentit, Iris fit rapidement son sac. Bien sûr, Greg l’empêchait de passer à cause de sa chaise. Cassandra y arriva pour rejoindre son petit ami. Kilian l'attendait.

Je vais parler à Cassandra, murmura Iris à l’oreille de Kilian.

La jeune fille était encore énervée. Et le fait que Greg prenne tout son temps l’énervait encore plus. Elle avait très bien compris à quoi il jouait. Il l’empêchait de passer pour qu’elle ne puisse pas parler à Cassandra car son amie irait avec lui. Mais la jeune fille n’était pas idiote. En s’appuyant sur Kilian elle monta sur la table pour passer au-dessus et attrapa le bras de Cassandra pour l’entraîner avec elle.

Il faut que l’on parle ! déclara Iris comme pour répondre à l’air surpris de Cassandra.

Elles n’avaient plus cours après. Une chance pour elles. Iris trouva un coin isolé dans le couloir. Cassandra attendait que son amie dise quelque chose, et Iris comptait bien commencer à parler.

Cassandra… Non mais tu dérailles là ! Greg n’est pas un bon garçon.

C’est bien cela qui lui donne du charme, et puis, apprends à le connaître, il n’est pas aussi méchant qu’il le paraît.

Iris donna un coup de poing dans le mur. Pourquoi Cassandra en était-elle arrivée à avoir des lubies amoureuses ? Comment pouvait-elle trouver quelque chose de bien en Greg ? Elle aurait même pu tomber dans les bras de Fred, cela l'aurait moins dérangé que ce Greg. Mais pourquoi maintenant ? Le monde n'allait pas bien, ce n'était pas le moment pour elle de faire cela.

Tu ne comprends pas. Il te manipule. Il se sert de toi. Toi tu l’aimes mais lui non. Depuis le début il essaye de t’éloigner de Kilian. Il va aussi essayer de t’éloigner de moi. Tu ne dois pas rester avec lui. C’est pour ton bien Cass’. Ce n’est pas un bon gars.

Cassandra se crispa. Puis son regard s’assombrit et elle serra les poings.

Qu’est-ce que cela peut te faire ? Tu ne sais même pas ce que je ressens ! Je l’aime. Tu n’as jamais ressenti de l’amour pour qui que ce soit ! Tu n’as jamais aimé quelqu’un. Moi je l’aime, je pourrais tout faire pour lui. Je ne veux pas être comme toi, super intelligente et n'avoir pas trop d’amis, être rejetée. Je me fiche d’être aussi brillante que toi. Je n’ai peut-être pas la beauté suprême, mais avec lui c’est tout comme. Sais-tu ce que je ressens ? À quel point j’ai besoin de lui. Il serait séparé de moi, il me manquerait et je penserais à lui tout le temps. Je ne veux pas finir comme toi : seule, sans jamais avoir aimé quelqu’un.

Iris le prit en plein visage. Cela lui faisait mal au cœur, jamais elle n’avait imaginé que Cassandra puisse lui planter un couteau dans le dos aussi facilement. Elle savait très bien qu’Iris avait très mal vécu le fait d’être en avance, même encore aujourd’hui. Être entourée de personnes normales, à quotient intellectuel normal ne l’aidait pas. Et certes elle n’avait jamais aimé quelqu’un, mais elle n’en avait rien à faire. Pour autant, Iris ne croyait pas Cassandra. Les certitudes sentimentales qu’elle avait citées ne lui semblait pas réelles. Pourquoi ? Parce qu’Iris avait besoin de Kilian.

Tu… Comment peux-tu me dire cela Cassandra ? Je suis ton amie, je ne veux que ton bien. Et toi… Tu me dis des choses tellement blessantes. Tu sais très bien que c’est encore difficile pour moi d’être surdouée. Mais tes preuves sont fausses. Je ne peux pas me passer de Kilian et lui non plus je pense. On le sait tous les deux. Et quand on a été séparé, c’était vraiment dur pour moi. Rares étaient les moments où il sortait de mon esprit, c’est juste que des fois j’avais mieux à faire. Tu es peut-être un peu attiré par lui, mais tu n’en es pas amoureuse. Amoureuse ce n’est pas tout croire.

Son amie ricana et lui lança un regard noir.

Tu ne comprends donc rien. Je l’aime vraiment. Et merci, j’ai bien vu la relation qui vous unit toi et Kilian. Depuis ton retour, vous êtes presque encore plus proche qu’avant.

Qu'insinuait-elle au juste sur elle et Kilian ? Iris ne voulait plus l’écouter, Cassandra l’avait assez blessé et énervé pour le moment. On avait souvent dit qu’elle finirait en couple avec Kilian, même ses propres parents. Mais la jeune fille savait très bien ce qu’elle ressentait pour Kilian, et ce n’était pas de l’amour. Juste une amitié pure et en or avec un garçon qu’elle connaissait depuis pratiquement toujours. Rien de plus. Iris tendit le bras et le passa devant elle comme pour éloigner Cassandra le plus d’elle. Elle se prépara à ce qu’elle allait dire. Cela allait sûrement blesser son amie, mais elle avait tellement changé qu’Iris n’en savait rien. Mais elle voulait la faire réagir.

Avec Kilian, on ne s’aime pas d'amour. On est très amis, on se connaît depuis toujours. Si tu te sentais à l’écart, tu n’avais qu’à le dire. Mais tu me déçois énormément Cass’. Je ne pensais pas que tu pouvais être… Si mauvaise. Tu as changé, trop changé, et en négatif aussi. Je n’ai pas le temps de me prêter à des lubies amoureuses, je n’en ai pas envie de toute manière. J’ai mieux à faire, comme sortir d’ici, arrêter cette guerre et trouver pourquoi nous sommes ici. Retrouver Marin, nos familles et tous le reste. Je suis contente d’être ici, de vous revoir. Mais ce que tu es devenue me déçoit beaucoup. Tu méritais mieux que ce que tu es devenue en ce moment.

La colère dans les yeux de Cassandra se transforma en surprise. Mais avant qu’elle ait pu se défendre, la jeune fille partit en direction de sa chambre. Le repas était à dix-neuf heures, elle avait du temps, et elle ne voulait pas trop traîner dans les couloirs mais rencontrer ses camarades de chambre ne lui plaisait pas vraiment. D’une allure déterminée, elle se dirigea vers les escaliers. On la retint par le bras. C’était Kilian. Iris le prit dans ses bras. Les larmes menaçaient de tomber, elle n’aimait pas se disputer avec ses amis, même si l’ami en question était en tort.

Cela c’est mal passé, constata Kilian.

Iris secoua la tête et s’éloigna un peu. Puis, elle lui raconta ce que Cassandra lui avait dit. À quel point son amie l’avait blessée, et surtout qu’elle ne veut rien savoir, qu’elle ne voulait pas la croire... Kilian lui fit un sourire triste et passa un pouce sur les joues de la jeune fille pour sécher ses larmes.

Bon… J’irais lui parler, si elle veut toujours me parler (il prit le visage d’Iris entre ses mains et la força à le regarder dans les yeux). Ne pense plus à ce qu’elle t’a dit. Elle ne devait pas le penser. Et si elle le pensait vraiment, c’est faux. Tu n’as peut-être jamais aimé mais ce n’est pas grave, et moi non plus je n’ai jamais aimé. Puis, c’est toi la meilleure. Tu le sais cela. Bon, on se rejoint à la cantine, je vais essayer de trouver Cassandra et lui parler. Allez, va !

Iris sourit et lâcha Kilian pour aller vers sa chambre. Elle croisa rapidement Samuel qui était déjà en train de maudire ses camarades de chambre. Comment allaient être les siens ? Sympas espérait-elle, et pas idiotes. Même si elle savait qu’elle ne risquait pas de retrouver quelqu’un comme Kilian, Kendra et les surdoués. Apparemment, la règle de rester dans les chambres n’était pas respectée, et les surveillants avaient renoncé à la faire obéir de tous. Les élèves étaient trop nombreux pour cela, beaucoup trop nombreux. Iris arriva a se frayer un chemin entre la foule pour atteindre sa chambre. Quand elle y entra, quatre filles la dévisagèrent. À cet instant, Iris comprit qu’elle n’allait pas du tout s’entendre avec elles. C’étaient quatre filles au physique différent : une grande, mince avec de longs cheveux bruns raides qui lui tombaient à la poitrine. Une petite blonde, encore plus frêle que la brune, tellement que l’on avait l’impression qu’à la première baffe, elle s’écroulerait par terre. Une métisse de taille moyenne aux yeux vairons, verts et marron clair qui paraissait pourtant gentille, hélas, elle l’était sûrement mais était aussi un mouton suivant le troupeau, sans personnalité. Et pour finir, une fille un peu enrobée, aux cheveux coupés à la garçonne et qui s’habillait large. Mais elles avaient le même style : celui d’une potiche idiote se maquillant comme si elles étaient un tableau. Des pots de peinture. Tout ce qu’Iris détestait, des filles superficielles jusqu’au bout des ongles.

Les quatre filles repartirent vaquer à leur occupation, ignorant délibérément Iris. La jeune fille ne dit rien et s’affala sur son lit. Puis elle ferma les yeux. Avec des camarades de chambre aussi froides, cela n’allait pas être une partie de plaisir. Les filles ne lui adressèrent pas la parole. Elles ne lui demandèrent même pas son prénom… En fin de compte, Iris s’en fichait. Elle avait mieux à faire que de pleurer de nouvelles ennemies. Cela ne l’atteignait pas. Ne se sentant pas à sa place, Iris décida de faire du porte-à-porte pour trouver Maryline. La jeune fille quitta donc sa chambre pour aller dans l’aile nord. Mais faire du porte-à-porte n’était pas franchement la meilleure solution… La jeune surdouée fut propulsée au mur et solidement bloquée. Fermant d’abord les yeux, elle les rouvrit pour voir le visage de M. Past tout près du sien.

Tiens ! Lui qui était tout le temps sur son dos, cela faisait un moment. Quelque chose disait à Iris que M. Past ne comptait pas la lâcher même s’il y avait dix fois plus de foule ici qu’avant. Il en était capable.

Tiens ! Comme on se retrouve. Comment allez-vous depuis ce matin ? se moqua Iris.

Ne pense pas que je vais te lâcher, vous êtes peut-être éparpillés dans ce tas d’élèves, je trouverai toujours un moyen pour vous surveiller, toi et les autres surdoués. Mais surtout toi. Que fais-tu ici ? Tu devrais être dans ton aile, pas dans la nord.

Vous ne pourriez pas me donner le numéro de chambre de Maryline ?

M. Past la lâcha, et lui lança un regard mauvais. Il sortit de sa poche plusieurs papiers qu’il feuilleta rapidement jusqu’à s’arrêter sur un papier.

Chambre vingt-cinq

Merci !

Iris s’empressa de s’éloigner de M. Past et de se rapprocher de la chambre de son amie. Elle sentait le regard du surveillant posé sur elle. Nicolas comptait la surveiller scrupuleusement, cela n’allait pas arranger ses affaires, mais malgré tout, il lui avait donné la chambre de Maryline, il n’était peut-être pas si méchant que cela. Arrivée devant la chambre, elle hésita un moment avant de frapper à la porte. Puis elle l’ouvrit, deux filles la dévisagèrent avec mépris. Maryline sortit de la salle de bains.

Iris ! Attends, on va sortir, on sera mieux pour parler.

Maryline n’avait pas non plus l’air d’être super amie avec ses camarades de chambre. Elle attrapa un objet quelconque et sortit de la chambre. Les deux surdouées commencèrent donc à marcher.

Heureusement que tu es venue me chercher, j’ai envisagé de venir te chercher. Mes camarades de chambre sont horribles je te jure ! Autant d'habitude je m'entends bien avec tout le monde, mais là ! Cela ne doit pas être mieux pour toi, je pense.

Pareil. D’ailleurs j’ai vu Past avant de venir te voir. C’est lui qui m’a donné le numéro de ta chambre.

Les jeunes filles discutèrent pendant un moment. Iris l'informa de tout ce qui s’était passé. Puis, on bout d’un moment. Des bras entourèrent la taille d’Iris. La jeune fille sourit quand elle vit Kendra. Passa une main dans les cheveux de la petite fille qui alla enlacer Maryline. Sandra arriva elle aussi.

Alors comment cela se passe pour vous les filles ? voulut savoir la plus âgée, Maryline.

Horrible ! Mes camarades de chambre et de classe sont horribles. Débile, et toujours là pour se moquer. Heureusement que j’ai Lilian, affirma Sandra qui se plaça au côté d’Iris.

Kendra hocha la tête et raconta que son entrée dans la classe s’était plutôt mal passée. Les autres se moquaient d’elle, elle était beaucoup plus jeune et plus petite que ses camarades de classe, et cela ne l’aidait vraiment pas.

Moi je propose… Tant qu’on n’est pas en cours, on se rassemble toutes dans le hall et on se balade. On pourra parler de notre journée, ce serait cool, proposa Iris.

Les autres filles furent d’accord. Cela leur permettrait un peu de ne pas déprimer chacune de leur côté. Leurs camarades ne les aimaient pas, mais elles pouvaient aussi se serrer les coudes. Puis, il n’y avait pas que des élèves mauvais. Cassandra était manipulée, mais pas mauvaise. Kilian, lui, était juste génial. Kendra s’amusait à taquiner Iris sur la relation amicale avec Kilian. Cela faisait sourire Iris. Elle ne pouvait pas en vouloir à Kendra. C’était une enfant. Elle ne les connaissait pas depuis très longtemps non plus. Un jour, elle saurait qu’une amitié entre fille et garçon pouvait être vraiment très forte. Mais pour Cassandra, ce n’était pas la même chose. Cassandra les connaissait depuis plus longtemps que Kendra. Et elle avait dit cela dans l’unique de la blesser. Iris ne pouvait lui pardonner aussi facilement. En tout cas, pas maintenant. Si elle ne voulait pas ouvrir les yeux, personne ne pouvait le faire pour elle.

C’était bientôt l’heure du repas. Iris tapa à la porte de Samuel et le garçon sortit. Ils allèrent trouver Lilian et les jumeaux. Tout le groupe de surdoués était réuni. Puis Kilian arriva avec ses deux potes, Liam et Charles.

Cassandra ne veut rien entendre ! Ce n’est pas possible d’être manipulé à ce point, se plaignit Kilian.

Un jour elle s’en rendra compte, et elle s’en voudra. Je te l’assure.

Kilian était très touché par le fait de perdre Cassandra. Iris l’était aussi, mais Kilian encore plus. Il était vrai qu’il avait sûrement dû se retenir à elle. Ils avaient vécu des choses qu’Iris n’avait pas pu vivre avec eux. La jeune fille en était un peu chagrinée, mais elle était avec eux maintenant. Et c’est ce qu’elle voulait, même si l’hostilité des autres personnes lui faisait aussi mal. Pendant le repas, la jeune fille fit un peu plus connaissance avec Liam et Charles tout en observant, au loin, Cassandra manger avec Greg et d’autres racailles.

Charles venait d’un milieu assez favorisé, peut-être connaissait-il le reste de la famille d’Iris. Ses parents étaient des suiveurs de l’État se contentant de suivre les conseillers dans leur choix sans les contredire. Le style à ne pas faire partie de l’association secrète. C’était un garçon très bon en classe. Liam, lui, était de la classe moyenne. Il était assez discret et n’aimait pas trop parler. Mais il fit tout de même connaissance avec les surdoués. Iris apprit qu’il vivait dans un orphelinat, sa mère était morte à sa naissance, et son père ne l’avait pas reconnu. À première vue, il s’était un peu forgé un bouclier. Il avait des notes correctes malgré des difficultés dans certaines matières. Iris lui proposa donc de l’aider et il lui avait promis d’y réfléchir. Les surdoués racontèrent un peu plus leur vie quand ils étaient enfermés ensemble. Ici, les règles étaient respectées sauf celle de rester dans sa chambre quand on n’avait pas de cours. Malheureusement pour les filles, personne ne pouvait changer de chambre. Charles leur apprit que le fils du conseiller Baptiste Lugner avait le droit à des privilèges, ce qui énerva beaucoup Iris. Ce n’était pas juste. Et s’il le fallait, elle irait lui parler.

Il y en a d’autres des privilégiés ? questionna Iris.

Toute sa bande est formée de privilégiés, sois sept ou huit. Des fils de conseillers ou des dirigeants les plus haut placés des bâtiments.

Iris ne demanda même pas qu’on lui montre ses fragiles qui se croyaient mieux placés que tout le monde. Ils n’avaient sûrement pas vécu les punitions qu’elle avait endurées. Pas une seule sûrement, même la plus simple. Si elle devait les rencontrer, cela serait la faute du destin. Mais il ne valait mieux pas. Quand le repas fut fini, Iris respecta une des seules règles respectées, aller directement dans sa chambre, se doucher puis extinction des feux. Cela ne plaisait pas à tout le monde, beaucoup d’élèves faisaient exprès de rester tard à la cantine pour pouvoir parler plus tard avec leurs amis. Kilian leur avait raconté la fois où lui, Liam et Charles avaient fait le mur et s’étaient fait prendre. Ils avaient été obligés de rester deux jours, nuits incluses sans dormir. Le lendemain de leur punition, le fils du fameux Baptiste et ses potes s’étaient vantés de n’avoir eu aucune punition pour cela. Ce groupe était détesté de la plupart des élèves. Et Iris savait d’avance qu’elle n’allait pas les aimer non plus. Elle n’appréciait pas les gens aussi faibles et privilégiés. À la sortie de la cafétéria, ils se séparèrent dans leur aile. Kilian, Liam, Charles, Iris et Samuel firent chemin ensemble. Ils étaient dans la même aile. Alors, trop absorbée dans sa discussion avec les garçons, Iris percuta quelqu’un. Déjà, c’était un garçon car elle avait percuté un torse plat. Quand elle releva la tête, elle vit un blond portant une chemise et au sourire arrogant.

Fais gaffe à où tu vas. Je peux te faire punir quand je veux, tous les adultes me croient ici.

C’était sans doute le fils du conseiller. Vu la tête des garçons, il l’était. Ce dernier se sentait supérieur sauf qu’Iris ne comptait pas se laisser intimider. Encore moins par un fils de bourge snob qui était privilégié. La surdouée le repoussa tout en s’écartant et en lui lançant un regard noir.

Moi au moins je ne prends pas les gens de haut. Et je ne me crois pas meilleure et supérieure aux autres. Pauvres imbéciles… Tu crois que tes menaces me font peur ? J’en ai vu de toutes les couleurs. Ici, les punitions sont moins dangereuses qu’avant. Sauf si M. Past s’occupe personnellement de moi. J’ai failli avoir la jambe cassée et je me suis évanouie un bon bout de temps après une punition. Ici, cela ne doit pas être pire… Oh mais j’oubliais ! Tu n’es qu’un snob privilégié, tu n’as connu aucune punition ! lâcha Iris.

Iris ! Ce n’est pas le moment de te faire remarquer. Surtout face à lui, la prévint Kilian en attrapant son bras.

Le fils de Baptiste, la toisa du regard. Il s’avança près d’Iris, si près que leurs torses se touchaient. Mais aucun des deux n’en tint compte.

Tu fais partie des surdoués arrivés ce matin.

Il lut la réponse dans ses yeux.

Continue à faire la maligne. Tu vas voir si tu continues à me faire face. Puis… C’est toi qui dis que c’est arrogant de se penser supérieur aux autres. En tant que surdoué tu dois bien le penser.

Faux. Il y a toujours plus fort que nous. On me considère peut-être comme la meilleure des surdoués, je m’en fiche.

Fous-toi de ma gueule.

Iris n’arrivait pas à saquer ce fils de snob, vaniteux et arrogant lui-même. Kilian la lâcha, et alors que le prétentieux allait s’éloigner, elle lui cracha à la figure.

Iris ! s’écrièrent Samuel et Kilian.

Bonne nuit !

Elle repartit à la hâte dans sa chambre, sans se retourner. Les garçons, médusés la regardèrent partir sans la rattraper.

Elle est complètement dingue votre copine ! Une folle furieuse. Qu’elle ne m’approche plus !

Oh, la ferme ! le coupa Kilian.

La bande de garçons repartit dans leur chambre tout en ignorant les snobs. Les autres filles étaient déjà là. Elles ignorèrent Iris et continuèrent à parler entre elles. Cela ne vexa pas la surdouée, elle ne voulait même pas faire ami-ami avec elles. Elle avait des choses plus intéressantes et importantes à faire. Les relations avec les élèves s’annonçaient tendues. Après une douche, elle se glissa sous sa couette et réfléchit à sa journée. Longue journée… Elle avait failli y passer, mourir sous un tas de décombres de murs. Et ce que le rapport disait l’intriguait beaucoup. Pourquoi les conseillers auraient-ils prémédité l’attaque de leur bâtiment ? C’était insensé, et Iris ressentait de plus en plus le besoin de trouver les vraies raisons de leur venue.

Iris espérait que son amie réaliserait vite à quel point elle se faisait manipuler. Et même si elle n’était pas sûre de les accepter, elle voulait des excuses de la part de Cassandra. Son amie avait fait exprès de la blesser, elle savait qu’Iris n’aimait pas qu’on la dise amoureuse de Kilian. Car c’était faux. Kilian était son meilleur ami et rien d’autre. Ils étaient comme cela depuis l’enfance. Elle espérait qu’Amanda s’en sortait et qu’elle était revenue à la base de l’association. Puis la surdouée se demandait ce que l’avenir lui réservait d’autres et ce que l’association comptait faire. Iris devait trouver un moyen de donner les papiers à l'un des infiltrés pour qu’ils parviennent jusqu’aux chefs de l’association. Qu’ils y réfléchissent, qu’ils trouvent.

Mais comment faire pour les trouver ? Ils ne se manifestaient pas et Amanda ne lui avait donné aucune information pour les identifier… Autant dire qu’elle était mal partie. Il fallait absolument avoir un lien avec l’association. Et le fait de ne pas connaître les autres sbires l’inquiétait.

Mais Iris était décidée. Quitte à sécher les cours qui ne lui servaient à rien, elle voulait écumer tous les livres de la bibliothèque pour trouver un indice sur l’apparition de la guerre. Mais la jeune fille ne se faisait pas trop d’illusion, les livres ne devaient pas offrir des informations dignes de ce nom. Si cela se trouvait, même les conseillers ne savaient pas l’origine de cette guerre. Origine qui survenait il y a des centaines d’années. Les petites querelles entre les peuples ne faisaient qu’entretenir la guerre malheureusement. Pour Iris, il était temps que la guerre se termine. Et même si cela paraissait impossible qu’une adolescente de son âge y arrive, la surdouée voulait quand même essayer.

La jeune fille se sentait quand même heureuse. Elle était près de Kilian, et elle pouvait veiller sur lui. Même si là… C’était plus lui qui veillait sur elle. Mais cela lui faisait plaisir.

Et un jour, ils trouveraient les réponses à leurs questions.

Après une longue journée, Iris s’endormit dans un tout nouveau milieu.

La deuxième partie de sa nouvelle vie commençait.

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