Journal d’Hélios, grand de Casti

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Il a de nouveau frappé, je vous épargnerai la description de ses actes, ils sont par trop insoutenables, rien que d’y repenser je sens mon âme se glacer. Jamais il n’avait fait preuve de tant de cruauté, des enfants ! Tout ce sang. Je dois me résoudre à le stopper, il est désormais évident que mon frère est au-delà de toute rédemption, puisse la Déesse le prendre en pitié.

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Mon frère est parvenu à fuir, je pense qu’il habite désormais le corps de cette abomination créée par Minerva. Cette chose qu’elle a fait naître des chairs mortes de ses victimes, un monstre qui porte le nom de Lucius Dan Lewis.

Je dois désormais le traquer, me résoudre à commettre l’impensable, un acte qui va à l’encontre de tous mes principes. Je dois tuer Dan Lewis, le furet détective ! C’est le seul moyen de mettre un terme aux actes odieux de mon frère, la Déesse me vienne en aide, je ne sais si j’en aurait la force, tuer un être vivant…

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Je suis inquiet pour Méti et ses compagnons, elle ne perçoit pas la menace que représente ce furet et ses semblables. Ces monstres alchimiques, fruits d’un esprit malade peuvent vraisemblablement accueillir l’essence corrompue des serviteurs d’Akilesh, des choses souillées par l’ombre comme mon frère.

Je ne blâme pas Méti, pas plus que ses alliés. Moi-même n’ai-je pas été aveugle ? Quel fou ai-je été de soutenir les travaux de Minerva ! Si mes mots sont lus un jour, que je meure en essayant de les stopper, il faut que vous sachiez qu’elle a besoin d’aide. Son Grand Œuvre Alchimique n’avait pour but que de remédier à la stérilité qui menace le peuple Casti.

Combien d’enfant peut-on sentir mourir en soi avant de céder à la folie ? Quelle ironie mère, toi et Aléna ne vouliez pas d’enfant et vous étiez fertiles, tandis que Minerva ne portait que la mort en son sein. En vous se trouvait la réponse à l’infertilité Casti. Elle réside aussi en moi, mais en dépit de mes efforts je ne parviens pas à trouver la réponse, mais les faits sont indéniables, tous les tests le prouvent.

C’est la raison qui m’a poussé à prétendre à la main de la princesse : notre fille une fois reine se serait liée à tous les Casti et, au travers de l’Ouhn, aurait guéri notre infertilité. A l’époque, avant qu’elle ne promette Deïrdre à l’élu, sa réponse avait été singulière. Ses propos à l’époque m’avaient d’abord mis en colère, une réaction qui donna du poids à ses mots.

J’ai envisagé la situation en prenant du recul, ma mère ne m’a pas transmis que des gènes, il existe en moi une part d’ombre, quelque chose que je combats chaque jour. Transmettre ce fardeau à mes enfants est hors de question, j’ai donc fait le choix de ne pas procréer. Pourtant La Déesse sait à quel point je souffre de ce choix. Tout repose désormais sur ta seule enfant Aléna, sur Aletheia, mon héritière de fait.

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Il me faut noter ici mon inquiétude et mes interrogations. Un’mei à promis la princesse Deïrdre à l’élu, un Kêphale. Cette espèce est malléable, il est possible d’influencer leur nature, de l’adapter à l’environnement, un don ou une malédiction. Cette capacité en fait des hôtes parfaits pour le peuple de l’Ombre, les serviteurs d’Akilesh, le mal ancien, la grande corruptrice.

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Supposant que le groupe mené par Méti poursuivait Minerva et ses réseaux, j’ai misé sur le port franc avec succès. J’y ai dépêché des alliés pour s’occuper de Lewis. Mon frère, pas Lewis, si jamais cet être avait développé une conscience propre, elle a été dévorée depuis.

Malheureusement un combat a eu lieu, Kshantu, un Dakshi honorable et valeureux à été mortellement blessé, quand aux autres… Je prie pour leur survie. Les informations sont confuses, j’ai moi-même des absences, comme si… Peut être est-ce juste le stress, la pression et l’horreur de ces derniers jours qui se mêlent à ma culpabilité...

Un jour je devrai faire face à mes choix, en assumer les conséquences et payer pour mes fautes, mais avant je dois tout faire pour protéger mon peuple.

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Enfin des nouvelles de Méti ! Son groupe est rentré sur Lénides pour y être soigné. Quelle personne extraordinaire que cette jeune femme... Sans toute cette folie, elle aurait été une compagne parfaite, brillante, drôle, enjouée, aventureuse et curieuse…

Je ne peux pas tomber amoureux, je ne mérite pas d’être aimé. Je soupçonne que ce qui m’habite est bien plus qu’un simple résultat de la pression mentale. Ma mère avait peut-être raison en voulant ma mort, si elle me haïssait à ce point, comment Méti ou quiconque pourrait m’aimer ?

J’ai beau avoir ressenti ce sentiment dans l’Ouhn, l’amour que l’on porte à un enfant, à un être aimé, jamais je ne l’ai senti pour moi : juste de la défiance, de la peur. Je n’ai jamais ressenti que leur désir, rien de plus. Comment saurais-je si je suis aimé en retour ? Je le voudrais, tellement. Rien qu’une fois, mais je sais que j’en demande trop, que je ne le mérite pas.

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Mes absences augmentent, l’ombre en moi est venue me trouver, me parler. C’est un être d’une grande intelligence, mais je le sais fourbe, il manœuvre avec subtilité pour prendre le contrôle, ne pas endommager son hôte. Mon frère ? Non c’est autre chose... Ai-je eu un frère ? Je ne sais plus, les certitudes se brisent au rythme des fissures dans mon âme.

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Si quelqu’un me lit, je vous prie de me pardonner ma faiblesse. Je ne peux plus combattre, il est bien trop fort. Ce monstre ne me tuera pas, il se délecte de ma souffrance, s’en nourrit, il y puise de la force. J’ai découvert qu’il existe un autre espoir, Alétheia n’est pas seule ! Je dois garder cela secret, il me faut mourir mais il m’en empêche.

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J’ai trouvé un moyen de le tromper, en aurait je le courage, la force ? Avant de rencontrer Méti j’y serais parvenu mais désormais j’en doute. L’espoir en elle, sa lumière m’a fait espérer, vivre un battement de cœur dans l’idée folle que je pourrais être aimé, partager mes jours avec quelqu’un.

Mais désormais il est trop tard, je sais ce qui me dévore, je n’ai aucun moyen de vaincre. Vous qui me lisez, ne me prenez pas en pitié. Je mérite mon sort, je ne suis pas Hélios, mais la mort qui marche.

Déesse, donnez-moi la force ! Je sens mon corps trembler, j’ai vomi lors de ma première tentative, pourquoi est-ce si dur ? C'est la chose honorable et juste à faire !

Je ne voulais que sauver les miens, rien d’autre, offrir un avenir à mon peuple, je les ai juste condamnés. Il n’est pas trop tard pour eux. Je ne peux le vaincre, ni me sauver mais je peux l’empêcher de gagner.

Toi qui me lis, porte l’espoir en ton cœur, soit brave ! Pour moi c’est la fin, je m’en vais et vous laisse ce savoir. Akilesh est de retour, elle apporte la mort, je l’ai vue, je connais son secret. Je l’ai mis en sécurité et j’ai effacé ce savoir de mon âme, déchiré ma mélodie, mutilé mon essence à jamais mais c’était la seule solution.

Le secret est caché mais il existe des pistes, trouve-les. C’est ma seule demande, mon ultime assaut.

Méti… Je ne veux pas mourir, j’aurais juste voulu ne jamais naître... Ma mère avait raison de vouloir ma mort, je ne suis qu’une abomination.

J’ai peur.

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Bonjour Hélios, tu ne m’en veux pas d’écrire sur notre journal ? Méti serait ta lueur d’espoir ? Alors je l’étoufferai comme je le ferai pour toute lumière dans cet univers ! Je le ferai avec tes mains et ton visage sera son dernier souvenir avant de sombrer.

L’espoir n’existe pas. C’est une farce, une invention des gens trop faibles pour faire face.

Remercie-moi de t’épargner une vie de souffrance.

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