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Hôtel de Ville, 18 février 2019, 16h30


Le président Jean-Pierre Lonfat était assis, avec tous les conseillers d'État autour de lui devant l'écran de télévision géant connecté à internet et à skype.

Tous avaient la mine grave.

L'écran crépitait. L'ingénieur informatique, Amir Bendi, faisait quelques réglages, puis le président Matton apparu à l'écran, assis derrière un bureau. À sa droite un drapeau tricolore.

Jean-Pierre Lonfat essaya , timidement :

- ...Monsieur le président ?...vous m'entendez... ?

Grésillement. On n'avait pas l'impression qu'il entendait, ni voyait les conseillers d'État.

- ...Monsieur le président Matton, vous nous voyez. Nous, nous vous voyons...

-...(grésillement)...ouwr...oo...oui...je ...vous...vois...maintenant...et je vous entends...

Nathalie Luck et Elizabeth Page s'émerveillèrent de cette technologie:

- C'est incroyable ! firent-elles en chœur.

Jean-Pierre Lonfat commença :

- Monsieur le président, tout d'abord merci d'avoir accepté cette entrevue par skype.

- Oui. Monsieur Lonfat. J'ai accepté, car la situation devient intenable. Quatre français sont morts. Est-ce que vous vous en rendez bien compte. Nous n'allons tout de même pas entré en guerre parce que vous n'arrivez pas à mettre la main sur un fou furieux extrémiste !?

- Jamais nous n'en arriverons là, monsieur le président.

- Je l'espère bien. Alors, concrètement où en êtes-vous ?

- Pour cela je vais vous passez l'inspecteur Pfäfi, chargé de l'enquête sur l'affaire « E ».

Hans Pfäfi avait mis son plus beau costume, la même cravate violette que pour la conférence de presse du conseil d'État suite à la mort de Georges Pendal, et était légèrement nerveux, sa main droite tremblante en témoignait. Il s'avança devant la télévision et la caméra :

- Bonjour monsieur le président. Hans Pfäfi. Je suis l'inspecteur chargé de l'enquête. Ou en sommes-nous, me demandez-vous ? Premièrement nous sommes pratiquement sûr que « E » n'agit pas seul. Ses crimes sont beaucoup trop complexes pour être le fait d'une seule personne. Je prend l'exemple de l'attaque au drone. Je pense que quelqu'un d'autre a du l'aider pour guider aussi précisément le drone sur la voiture. Idem pour l'attaque à l'arbalète. Je pense que la personne qui a tiré était en contact par téléphone avec une tierce personne qui lui a donné l'ordre de tir à un moment très précis. Nous savons que l'une des personnes porte un bonnet noir et des écouteurs. Plusieurs témoignage concorde sur ce point. Nous penchons pour un couple. Financièrement aisé mais qui se sent lésé par la politique de l'emploi...

Jean-Pierre Lonfat s'agita et interrompit l'inspecteur :

- ...excusez-moi, mais je me permet de vous informer que nous avons complètement gelé les engagements de frontaliers jusqu'à nouvel ordre...

Le président Matton eut un léger éclat de rire :

- Mais c'est votre « E » qui doit être content. J'ai d'ailleurs ordonné la mobilisation de l'armée à tous les postes frontières, avez vous fait de même...

- Oui. Absolument ! s'empressa d'ajouter le président intérimaire.

Hans se sentait tout d'un coup de trop, mais le président Matton vint à sa rescousse :

- Monsieur l'inspecteur, où en étiez-vous, car le plus important c'est que vous mettiez la main sur ce « E », je vous rappelle que mobiliser l'armée cela a un coût.

- ...euh...oui, reprit Hans. Alors je disais donc que ce supposé couple a sûrement dut vivre une expérience, voire plusieurs dans lesquelles elle se serait sentie lésée. Nous enquêtons d'arrache-pied sur tout les engagements de personnel où une personne de nationalité française a été préférée à un candidat suisse. Et nous remontons la filière de ces candidatures suisses refusées.

- Et vous avez trouvé quelque chose ?

- Euh...non...pas pour l'instant... Jean-Pierre Lonfat interrompit de nouveau l'inspecteur :

- Je trouve cela inexact. Nous savons beaucoup de choses, monsieur Matton. Je pense sincèrement que nous mettrons bientôt fin aux agissements de « E »...

- En l'arrêtant donc ? questionna Emmanuel Matton, depuis Paris.

- Évidemment !

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