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La chancelière accompagna finalement Alice voir monsieur Ernst Sarraz, responsable technique à l'Hôtel de ville. En quelques minutes ils arrivèrent devant le vieil édifice, entrèrent dans la cour. Une fois à l'intérieur Alice croisa Amir Bendi. Celui-ci se montra enchanté:

- Bonjour, inspectrice! Quel bon vent vous amène!

- ...Eh bien...je viens un peu à cause de vous, monsieur, fit-elle.

- De moi!?!? s'exclama-t-il, flatté.

La chancelière expliqua:

- L'inspectrice vient voir monsieur Sarraz.

- Ah! Oui! Je crois que je comprend. Il est dans son bureau.

Amir sortit tout en resaluant les deux femmes, avec un sourire appuyé.

Alice et Anna Paguel de Denwi, se retrouvèrent ensuite, quelque minutes plus tard, dans le bureau d'Ernst Sarraz. Homme dans la cinquantaine. Vingt-cinq ans qu'il occupait le poste. De corpulence large.

- Pourquoi j'ai choisi Amir Bendi ? fit-il en répétant la question qu'Alice lui avait posée d'emblée.

Il avait la moue perplexe. Cherchait une réponse.

- Eh ben. Je crois qu'on avait pour ce poste une quinzaine de postulants. Pourquoi l'un et pas l'autre ? Hum...

- Pourquoi avoir choisi un frontalier au lieu d'un suisse ?

Alice avait formulé la question là, d'une manière un peu plus claire et directe. Ernst Sarraz se sentit attaqué :

- Écoutez, madame ! Moi je n'y suis pas pour grand chose !

- Mais c'est vous qui décidez ? Oui ou non ?!

- Oui, c'est moi qui décide, et je pense que si j'ai choisi monsieur Bendi, c'est que c'était le plus apte pour ce poste.

Il était cependant très gêné. La chancelière était là. Et ça l'intimidait grandement. Et il n'avait vraiment pas l'habitude que l'on vienne lui chercher noise. Anna questionna alors :

- Est-ce que que l'office cantonal de la population intervient d'une manière ou d'une autre ?

- Écoutez, madame. Vous insinuez que je subis des pressions. Que le copinage est une pratique...

- Oui. Pourquoi pas. Les pressions et le copinage ça existe partout. Et plus que ce que l'on croit, insista Alice.

Ernst Sarraz se détendit un peu. L'inspectrice avait raison. Il le savait. Le copinage était une pratique courante. Et lui-même, à vrai dire, ça ne l'offusquait pas réellement, même qu'il savait que ce n'était pas très éthique.

- Alors oui...l'office cantonal de l'emploi et celui de la population on mis en avant la candidature de monsieur Bendi...finit-il par avouer.

- ...Jérôme Bonnetière, donc, fit Alice. Il soupira.

- Oui.

- Parce que Amir Bendi habitait Annecy comme lui-même ! - Ah mais moi j'en savais rien où habitait monsieur Bonnetière. Enfin, pas au moment de conclure le contrat d'Amir...après, dans les journaux, tout le monde a eu vent de sa maison d'Annecy.



Cinq minutes plus tard, Alice et Anna Paguel de Denwy se retrouvèrent sur la promenade de la Treille.

- Merci beaucoup pour votre détail, fit Alice en souriant à la chancelière.

Celle-ci lui rendit son sourire.

- ...ce fut un peu laborieux, mais très satisfaisant quand c'est sorti. Au moment où je mettais la pâte dentifrice sur la brosse à dent.

Il faisait froid, le ciel était quelque peu voilé, le soleil apparaissait comme une ombre derrière le manteau nuageux, on pouvait le regarder dans les yeux sans danger pour les rétines.

- Anna !

Quelqu'un appelait la chancelière. Les deux femmes se tournèrent. C'était Patrick Cheland. Un grand sourire sur les lèvres. Il arrivait à leur hauteurs.

- Tu n'as pas oublié, j'espère ?

Anna se mit à rire.

- Comment aurais-je pu ?, fit-elle en lui prenant le bras.

Le politicien se tourna vers Alice.

- Des nouvelles concernant "E" ? de bonnes nouvelles ? demanda-t-il.

Alice hocha la tête de droite à gauche.

- ...des petites nouvelles...

Puis, étonnée :

- Votre garde du corps ? Où est-t-il ?

Patrick Cheland se mit à rire :

- Il est juste là-bas, dans la voiture noire. À côté de la mienne.

- C'est bien. Vous ne jouez pas au héros...bien je vais vous laissez, vous avez du travail apparemment.

Alice prit congé d'eux et s'éloigna. Quinze secondes plus tard, elle ne pu s'empêcher. Elle se retourna et vit la chancelière monter dans la voiture du conseiller d'état.

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