Destruction

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"Ce genre de scènes arrivait de plus en plus souvent et tout mon environnement en patissait. J'étais dans un cercle vicieux: elle me frappait, m'insultait provoquant la chute de mes notes ainsi qu'une difficulté à sociabiliser ce qui engendrait encore plus de coups. Si certaines personnes se doutaient de quelque chose, personne n'en fit rien tant mon rôle était parfaitement orchestré. Ce sourire calme me collait à la peau, étoffe cachant un tableau déchiré. J'allais à l'école impassiblement, réagissait peu et ne trouvais aucun réconfort auprès de mes "amis". Pour les professeurs, j'étais juste l'élève un peu timide au fond de la classe qui répondait poliment lorsqu'on lui posait une question. Je n'étais ni bon, ni mauvais mais je me rendait transparent. Ma mère, toujours maligne, de frappait jamais le visage ou les parties découvertes de mon corps... du moins jusqu'à mon entrée au collège."

Bizarrement, je connaissais ma condition mais je ne m'identifiais pas au profile type de l'enfant seul, mélancolique et dépressif. Pas que je n'avais jamais pensé à la mort mais simplement je savais que tout allait finir à un moment. Il y avait deux options. Soit je mourrais sous son emprise, soit je me détacherais de celle-ci. Je ne disais pas que c'était simple, au contraire, c'était révoltant, insupportable et je cherchais sans cesse une activité dans laquelle m'échapper.

"Ce monde n'était pas simple et tout était nouveau. Les gens qui m'entourrait étaient curieux, bien plus qu'avant. Une enseignante voulait particulièrement me connaitre. Elle m'avait demandé une fois de rester à la fin de l'heure pour m'interroger, justifiant un mauvais pressentiment. J'avoue avoir hésité mais je m'en suis tenu à mon mutisme. Que pouvait-elle faire? Appeler des assistantes sociales pour m'envoyer en foyer? Ma mère savait faire bonne figure, savait masquer mes blessures. Depuis cet intretient, elle ne tenta plus de m'interroger car elle avait jugé mon excuse suffisante. Je lui avait raconté que je pensais à mon père etc. Utiliser un problème pour en cacher un autre était une bonne stratégie, celle que j'avais adopté par la suite."

Mon histoire se divisait en grande phase marquante, ou qui m'avaient marqué en tout cas. Nous avions donc le début des violences et mes futiles justifications. En y repensant avec le recul j'aurais pu faire quelque chose mais je pensais que c'était trop compliqué d'autant plus que c'était mon quotidien. Ces agressions quotidiennes faisaient parties de qui j'étais, de comment j'avais vécu. Comment me construire sans ?

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