CHAPITRE 2

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~ Mattys ~

En voyant Justine s’enfuir en catastrophe, je me lève à mon tour pour la rejoindre mais grand-mère me retient d’une main sur le bras.

— Laisse-la. Je ne pense pas qu’elle veuille voir qui que ce soit pour l’instant.

— Oui, mais je la connais, grommelé-je mécontent de ne pas pouvoir aller la réconforter. Elle va ruminer ses pensées et broyer du noir.

— Allons, être seule quelques temps n’a jamais tué personne. Tu ne vas tout de même pas la forcer à accepter ta compagnie.

En fait, c’est exactement ce que j’avais à l’esprit. Je me rassois à contrecœur.

— Bien, c’est mieux ainsi. J’imagine que tu ne veux pas en parler non plus, suppose-t-elle en faisant référence au sujet précédemment abordé.

— Sans vouloir te fâcher, pas vraiment.

— On verra ça plus tard dans ce cas.

Bonne idée. Penser à leur mort me donne juste envie d’éclater des objets en mille morceaux, de me défouler jusqu’à l’épuisement.

— As-tu prévenu ta bande de ton arrivée ?

— Oui, dès qu’on a été au courant.

— Ton retour va ramener un peu d’ordre, soupire-t-elle de soulagement.

— Comment ça ? demandé-je, les sourcils froncés.

D’après les dires de Timothée et Bastien, il n’y a pas eu de grabuge depuis ma dernière visite.

— La plupart commence à contester ton autorité et tes amis n’arrivent plus à faire régner l’ordre. Ils se rebellent, Mattys. Ils s’en prennent à tous ceux qui osent croiser leur chemin. Rien ne va plus dans la ville.

Je n’en crois pas mes oreilles. Comment osent-ils ? Il savent pourtant les conséquences qu’il y a à la moindre écartade.

— Je vais régler ça, mamie. Ne t’en fais pas.

— Et Justine ?

Je secoue négativement la tête.

— Non alors elle n’a pas besoin de savoir.

— Très bien.

La résignation est perceptible dans le ton de sa voix. Elle sait qu’elle ne pourra pas me faire changer d’avis sur cette affaire. Ma sœur doit rester à l’écart pour son bien. C’est à moi de me charger de tout cela. Dès demain.

~ Justine ~

Mattys est venu tôt dans ma chambre ce matin pour me prévenir qu’il passerait la journée avec ses amis. Il n’a fait aucune remarque sur mes yeux cernés par le manque de sommeil, se contentant simplement de déposer un baiser sur mon front avant de s’en aller. Si je n’ai pas dormi de la nuit, c’est parce que je n’ai pas cessé de me repasser en boucle le jour où nos parents ont été tués à la recherche de chaque détail que j’aurais pu modifier et qui les aurait ainsi sauvés. J’en ai trouvé tellement que cela m’a encore plus peinée. J’aurais pu faire tellement pour changer leur destin funeste. Et pourtant…

Je me redresse d’un coup sur mon lit puis me claque les cuisses des mains en me mettant debout. Ça suffit. J’ai d’autres choses à faire que de culpabiliser toute la journée. Farfouillant dans ma valise ramenée hier par Mattys, j’essaie de trouver une tenue adaptée au temps. Mes doigts finissent par se saisir d’un jean patte d’eph bordeaux et d’un crop top blanc sans manches. Satisfaite de mon choix de vêtements, je les enfile, remets un peu d’ordre dans mes cheveux puis vérifie mon reflet dans le miroir de mon armoire. Mes mèches blond cendré ne partent plus dans tous les sens par contre mes yeux gris clair sont soulignés de cernes assez voyantes. J’observe celles-ci quelques secondes et décide finalement de ne pas les camoufler. Tant pis. Ce ne sera certainement pas la première fois que le monde en verra, pas de quoi en faire tout un plat.

Je descends les escaliers à toute allure et arrête ma course dans la cuisine pour petit-déjeuner avec mamie. Cependant, je ne la trouve pas à l’intérieur. Étrange. Après avoir fait le tour du rez-de-chaussée deux fois, je tombe sur un mot posé à côté du micro-ondes. Comment ai-je pu ne pas l’apercevoir avant ?

Partie en courses. Il doit rester quelques petits trucs dans le réfrigérateur. Sers-toi.

Je suis ses recommandations et lâche un rire incrédule. C’est ça qu’elle appelle « quelques petits trucs » ? Les étages sont à moitié remplis. J’imagine que la plupart des grands-mères se ressemblent, elles achètent beaucoup pour que leurs petits-enfants aient de quoi manger à profusion. Ensuite, elles les font se resservir à chaque repas afin qu’ils ne meurent pas de faim. La mienne ne fait pas exception à la règle.

La bouteille de jus d’orange dans la main, je m’en verse dans un grand verre que je m’empresse de boire avant de m’en resservir un nouveau. Il est frais juste comme il faut. Je prends une banane au passage ainsi qu’un paquet de céréales. J’entame ce dernier en plongeant directement la cuillère dedans. Je suis encore à demi endormie alors je ne vais pas chercher plus loin pour aller prendre un bol. Voici la flemmardise incarnée.

Mes couverts dans l’évier et les déchets à la poubelle, mes pas me conduisent vers le canapé sur lequel je m’affale de tout mon poids. Si seulement je pouvais rattraper la nuit que j’ai passée à réfléchir et à broyer du noir en seulement quelques minutes de repos. Malheureusement, une bonne douzaine d’heures de sommeil seront nécessaires et je vais devoir assumer les conséquences de mes actes en ne m’endormant pas de la journée. Un soupir désespéré franchit la barrière de mes lèvres. Plus facile à dire qu’à faire.

Peut-être qu’un promenade dans le centre-ville me rafraîchira les idées. Enfin, ce terme est bien grand pour désigner la petite place autour de laquelle une boulangerie, un restaurant, une poste et quelques magasins se battent en duel. Cette ville n’est pas franchement imposante en étant composée d’un petit millier d’habitants. La population est assez jeune et ne se gêne pas pour commettre de nombreux délits, certains plus mineurs que d’autres. D’ailleurs, je ne comprendrais jamais ceux qui se considèrent comme dignes d’intérêt en faisant cela. Ce n’est pas censé être un acte donc ils devraient être fiers et encore moins se vanter. J’imagine que cela révèle en partie la bêtise humaine.

Je me lève avant de risquer de me rendormir sur ce canapé si moelleux, laisse un rapide mot sur la table, enfile mes chaussures et pars de la maison. La maison… Appeler cet endroit ainsi me provoque un sentiment étrange. Ce n’est pas à proprement parler chez nous puisque notre véritable lieu d’habitation se trouve à quelques centaines de kilomètres d’ici. Pourtant, là-bas, ce n’est plus la même chose qu’auparavant. L’absence de nos parents se faisaient bien trop ressentir et a enlevé toute chaleur à ce lieu qui a abrité notre enfance, tous nos souvenirs et notre amour.

N’ayant pas d’argent sur moi pour le bus, je décide de marcher. Cela me fera un peu d’exercice même si ce n’est pas grand-chose comparé à tout le sport que je pratique habituellement. Mes entraînements de football se déroulaient quatre fois par semaine durant une heure et demi à trois heures en fonction des jours. J’étais attaquante et excellais à ce poste. Cependant, ce déménagement soudain m’a forcée à arrêter. Quand j’y pense, je n’aurais de toute façon pas eu le choix puisqu’il n’y a aucune séance pendant les vacances d’été.

Je profite de ma marche pour admirer le paysage qui n’a pas énormément changé depuis ma dernière visite. Les rues sont toujours autant arborées et lumineuses grâce au fait qu’il n’y ai presque aucun immeuble venant bloquer les rayons du soleil. Les maisons sont pour la plupart anciennes, comme celle de notre grand-mère, et datent du XVIIIème siècle. A mon sens, elles font tout le charme de cette ville. Des lotissements ou un plus grand nombre d’immeubles n’apporteraient pas la même atmosphère.

La place est également fidèle à elle-même. Le bar-restaurant tenu par Bob dans lequel nous nous rendons chaque fois trône encore fièrement entre la boulangerie de madame Piquert et le magasin de vêtements de monsieur Saltin. Je me demande si ce sont toujours eux qui tiennent ces enseignes. J’irais les voir après être passée rendre visite à Bob. En poussant la porte du bar, l’ambiance bien familière m’accueille et me revigore. Je me rends directement au comptoir. Le propriétaire est actuellement dos à moi, en train de préparer une commande pour un de ses clients. Je me racle la gorge.

— Oui ! Une minute, s’exclame-t-il.

Je suis pressée de voir sa réaction lorsqu’il se rendra compte de ma présence. Nous le connaissons depuis nos plus jeunes années car mamie a pris très tôt l’habitude de nous amener ici. De ce fait, il est vite devenu un ami voire un membre de la famille. En tout cas, le saluer est une des premières choses que nous faisons à chacune de nos venues. Il se retourne enfin puis marque un arrêt en m’apercevant face à lui. Il se frotte les yeux pendant quelques secondes, sûrement convaincu d’être en plein rêve. Quand il prend conscience que c’est la stricte réalité, il fait prestement le tour du comptoir pour m’enlacer. Mon corps se tend mais je fais en sorte de contrôler ma réaction pour ne pas le blesser. Il connaît ma réticence avec les contacts physiques mais essaie toujours de me la faire dépasser, en vain.

— Qu’est-ce que tu viens faire ici, fillette ? me demande-t-il en me libérant de son étreinte. Je croyais que vous n’étiez censés venir que pour le mois d’août.

— Il y a eu un léger changement de programme, balbutié-je.

— Comment ça ?

— On reste ici tout l’été, jusqu’à ma majorité en fait.

— Vos parents et vous avez eu une altercation ?

J’hésite à lui révéler la vérité mais ne pas le faire serait irrespectueux.

— Non, ils… ils sont morts. Quelqu’un les a tués, lâché-je doucement.

Ses yeux s’écarquillent d’horreur et ses mains renforcent inconsciemment leur emprise sur mes épaules.

— Impossible. Il ne peuvent pas être… Je n’y crois pas. Je te jure que si c’est une blague, elle est très mauvaise.

Je secoue tristement la tête. Comme j’aimerais que cela en soit une ou que je puisse m’éveiller et me rendre compte que toute cette situation n’était qu’un affreux cauchemar.

— Merde. Merde. Merde ! s’emporte-t-il, en claquant le bois de la paume de la main. Comment est-ce arrivé ?

— Ne vaut-il pas mieux attendre d’être dans un endroit plus calme ? émets-je avec hésitation.

— Oui, tu as sûrement raison. Je vais demander à Margot de me remplacer un moment.

— Ça ne lui posera pas de problème ?

— Je suis le patron, je te rappelle. Et puis, j’ai cru comprendre qu’une affaire bien plus importante requiert mon attention.

Nous prenons place sur une des banquettes collant le mur du fond, en face de l’entrée de l’établissement. Il s’en va quelques instants pour revenir avec deux smoothies à la fraise.

— Tes goûts n’ont pas changé, j’espère.

— Merci, j’aime toujours autant.

Il hoche la tête avec sérieux.

— Bon, raconte-moi ce qu’il s’est passé.

— Ce n’est pas très long ou compliqué. Tu sais qu’ils allaient toujours faire les courses ensemble, non ? C’était une sorte de routine qui était restée malgré le temps passé. Ils ont été pris dans un braquage sauf que celui-ci s’est rapidement transformé en prise d’otage lorsque le coupable s’est aperçu que la police ne tarderait pas à débarquer. Certains ont tenté de s’enfuir par la porte de service. L’homme les a abattus. Mon père… Mon père a voulu le neutraliser sauf que l’autre avait le dessus. Il a tué ma mère sûrement pour lui faire regretter son geste puis lui a réservé le même sort. Ensuite, il s’est suicidé. Enfin, ajouté-je, c’est ce qu’a expliqué un des otages aux autorités qui nous ont transmis cette version.

Je me surprends moi-même d’avoir réussi à sortir tout cela sans lâcher une seule larme ou m’être énervée contrairement à la veille lorsque grand-mère nous avait demandé d’en parler. J’imagine que c’est parce qu’il ne s’agit aujourd’hui que d’énoncer des faits, il n’est nullement question de mon ressenti. Sinon, j’aurais certainement eu une réaction aussi excessive même si Bob ne l’aurait pas accepté comme l’a fait mon aïeule. Il me pousse sans cesse à sortir de ma zone de confort mais il ignore que ce n’est pas aussi simple que ça le semble en apparence.

— Donc, il n’a pas payé pour ses crimes, conclut-il rageusement.

J’acquiesce. J’ai longuement envisagé la possibilité de me venger mais n’ayant plus aucune cible en lien avec ce braquage, j’ai abandonné cette idée. Bien sûr, j’aurais pu commencer une vie de justicière défendant les opprimés et menant la vie dure aux malfaiteurs mais ce n’est pas vraiment dans mes cordes. Me représenter en tenue de super-héroïne me paraît ridicule. Je sors de mes pensées abracadabrantes et reporte mon attention sur Bob. Il attendait apparemment que je ne sois plus dans la lune.

— Désolée.

— Je te connais, fillette. Ça t’arrive tellement souvent que je ne m’en formalise plus depuis des années.

Il a raison. J’ai toujours eu du mal à me concentrer et cette tendance empire avec le temps.

— En tout cas, je te jure que si je pouvais le ramener pour lui faire payer, je le ferais. Seulement, je n’en suis malheureusement pas capable, soupire-t-il de déception. Enfin… Comment vous en sortez-vous avec Mattys ?

Je me crispe instantanément. Je tente néanmoins une réponse banale.

— On fait comme on peut mais ça se déroule plutôt bien. On habitera chez mamie pendant l’été puis on se prendra un appartement près de l’université.

— Hum, je vois. De quelle manière Mattys vit-il la situation ?

A la mention de mon frère, je lâche un soupir.

— Comme d’habitude. Il reste de son côté et accoure dès que j’ai besoin de lui.

— Et toi ?

— Tout va bien, lâché-je un peu plus sèchement que nécessaire.

— On ne dirait pas à t’entendre, réplique-t-il, un sourcil levé.

— Si, si, assuré-je même si je me rends bien compte qu’il n’est pas dupe.

Quelqu’un l’interpelle soudain depuis la porte d’entrée et il se retourne vivement, certainement prêt à l’envoyer balader. Cependant, il se stoppe à la vue de cette personne. Son dos me cache cette dernière alors je me décale pour l’identifier.

— Zack ? s’étonne Bob en se levant, faisant ainsi écho à mes pensées. Que fais-tu ici ?

C’est ce que je me demande aussi. Ce jeune homme est typiquement celui qui reste à l’écart de tous, qui est constamment seul de son plein gré. Pourtant, un nombre important de personnes le connaissent. Selon mon frère, il n’est pas fréquentable mais personne ne le serait si je l’écoutais. Des bruits courent selon lesquels ils s’attirerait souvent des ennuis sans même les chercher. Un aimant un problèmes. Voilà la raison pour laquelle je n’ai jamais essayé de le fréquenter ou d’apprendre à le connaître. Des soucis, j’en ai déjà des tas alors pas la peine d’en rajouter intentionnellement.

En attendant, je me demande pourquoi il se trouve ici avec cet air paniqué. Ses cheveux bruns sont complètement décoiffés et ses yeux bleus reflètent une peur certaine à l’instar de ses trains parfaitement dessinés. Si on omet de mentionner sa bouche quelque peu tordue et les bleus qu’il semble s’être faits récemment. En fait, ces imperfections n’enlèvent rien à son charme naturel. L’observer comme je le fais est donc tout sauf dérangeant… Mais qu’est-ce que je raconte encore comme bêtise ? Oui, il est beau mais ce n’est pas le premier et certainement pas le dernier à l’être.

Il se rapproche avec hâte du propriétaire des lieux et de moi par la même occasion si bien que je peux entendre l’intégralité de leur échange.

— Faut que tu m’aides, s’il te plaît.

— Que t’arrive-t-il encore ? soupire Bob malgré la lueur d’inquiétude que je vois dans ses yeux.

— Ils me cherchent. Mais j’ai rien fait, je te jure ! s’empresse-t-il de préciser.

— Vraiment ?

— J’étais en train de rentrer chez moi quand ils ont débarqué.

— Et que faisais-tu avant ?

— Euh… Des courses ?

Bob lui met une claque derrière les oreilles.

— Ne me prends pas pour un lapin de trois semaines, fiston.

— Je… m’entraînais, avoue-t-il avec un regard hésitant vers moi tout en se frottant la nuque, sûrement embarrassé de se faire reprendre ainsi en public.

— Sauf qu’ils t’avaient demandé d’arrêter, non ?

— Oui, mais -

— Pas de mais qui tienne. Ces gars-là ont des raisons de limiter ceux qui pourraient représenter un danger pour la ville.

— Je sais.

— Tu vas écouter ?

Zack jette un regard derrière lui et semble de moins en moins à l’aise avec cette discussion. C’est vrai que ceux qu’il redoute peuvent arriver d’un instant à l’autre.

— Oui, Bob. Est-ce que tu vas m’aider ? lui demande-t-il suppliant.

— Ai-je vraiment le choix ?

Ils échangent un sourire complice ainsi qu’une rapide accolade à la suite de laquelle Bob se tourne vers moi en me faisant signe de me mettre debout. J’obtempère, incertaine de ce qu’il va se passer.

— Peux-tu le conduire où il sortira discrètement, Justine ?

J’acquiesce et me rends immédiatement aux cuisines après m’être assurée que le jeune homme m’a bien emboîté le pas. J’ouvre la porte de derrière puis m’avance jusqu’à me trouver face à cette impasse si familière. Mes yeux se dirigent au-dessus de ma personne, à la recherche de l’échelle menant au toit de l’immeuble. Une fois trouvée, je l’agrippe pour la descendre et la rendre accessible, le tout sous le regard du fuyard.

Une fois qu’elle est à portée de main, il commence à grimper mais je l’arrête en le retenant par son débardeur. Il se retourne, apparemment agacé et en attente d’une raison à ce geste.

— Merci, peut-être ? lui rappelé-je.

Son air se radoucit instantanément.

— Désolé. Remercie Bob.

Il essaye de continuer son ascension comme si de rien n’était mais je ne lâche pas le tissu de son haut. Il se retourne avec un sourire en coin comme s’il s’y attendait.

— Merci, fillette.

Mon cœur loupe un battement puis s’emballe lorsque mon regard se perd dans ses prunelles azur. Je relâche ma prise et il s’en va définitivement.

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