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La journée avait été longue. Elle avait commencé par Ace qui s’était de nouveau blessé. Vraiment, cette panthère était une vraie plaie pour les soigneurs et lui-même à s’amocher toutes les cinq minutes. Mais elle était tellement adorable que personne ne lui en tenait rigueur. Shayla avait ensuite fait le tour de ses patients pour vérifier l’avancement de leur guérison. Elle ne s’était pas arrêté une seule seconde, devant avoir fini avant l’après-midi puisqu’une grosse opération l’attendait et l’occuperait jusqu’au soir. La rousse n’avait croisé Lucia que lorsqu’elle avait rejoint sa voiture. De fil en aiguille, elles s’étaient retrouvées à aller boire une bière chez Shayla.

— Je t’en prie, entre, invita la propriétaire des lieux.

— Merci, répondit l’invitée. Mais on n’était pas obligé de faire ça ce soir. Je sais que tu as eu une longue opération aujourd’hui.

— Et si tu es là, c’est que ça ne me dérange pas du tout, la rassura Shayla. Au contraire, j’ai besoin de me détendre après la journée que je viens de passer. Et quoi de mieux que discuter avec ma meilleure amie du bon vieux temps autour d’une bière pour ça.

— C’est bon, t’as gagné, accorda la blonde. Alors sors la bière du frigo.

Un sourire étira les lèvres de Shayla. Cette complicité lui avait vraiment manqué. Sa meilleure amie lui avait manqué. Et maintenant qu’elle l’avait retrouvée, elle ne comptait pas tout gâcher comme la dernière fois. Si la blonde refaisait un pas dans sa direction, elle lui répondrait favorablement, mais dans le cas contraire, elle ne tenterait rien.

Elles avaient passé la soirée à évoquer de vieux souvenirs autour d’une bonne bière, même si certains auraient mieux fait de rester dans l’oubli tant ils étaient humiliants. Mais Lucrécia s’était fait une joie de les rappeler à son bon souvenir, rigolant de ses réactions lorsqu’elle tentait de la faire taire ou de se cacher derrière ses coussins.

— Alors, côté cœur, tu as quelqu’un ? demanda soudainement Shayla.

L’alcool aidant, elle n’avait pu s’empêcher de vouloir savoir s’il existait une infime chance qu’elle puisse rattraper le temps perdu. Elle s’était promis de ne pas tout gâcher une nouvelle fois, mais en même temps, elle ne pouvait pas renoncer maintenant qu’elle avait connaissance de ses sentiments. Si jamais elle était prise, elle serait alors qu’elle devait faire une croix sur elle, mais si ce n’était pas le cas, cela voulait dire qu’elle avait peut-être encore une chance.

— Non, personne, répondit Lucia après un court moment d’hésitation.

— Je ne peux pas le croire. Une fille comme toi, célibataire ! feignit-elle l’indignation, une pointe d’espoir apparaissant dans son cœur.

— Crois-le ou non, mais personne n’a réussi à attirer mon attention. Et toi, tu as quelqu’un ?

— Pas vraiment, enfin c’est compliqué.

Ce qui en soit était la vérité. Elle aimait sa meilleure amie, mais ne savait pas si celle-ci éprouvait toujours la même chose à son égard.

— Qu’est-ce que tu veux dire par là ?

— Que la situation est plutôt délicate.

— Mais encore ? l’incita Lucia à continuer.

— Il s’avère que j’aime quelqu’un, mais le temps de m’en rendre compte, il était déjà trop tard. J’essaie de faire avec, mais ce n’est pas facile tous les jours.

— Comment il s’appelle ?

— Ça, je vais le garder pour moi. Peut-être que je te le dirais un jour, mais ce ne sera pas ce soir.

Elle ne pouvait pas lui dire que ce n’était pas il, mais elle et surtout que c’était elle l’heureuse élue.

— Et pourquoi pas, je pourrais peut-être t’aider ?

— Non, c’est bon, je vais gérer. Alors ne t’inquiète pas.

— Je n’en suis pas si sûre quand je vois la tête que tu fais en parlant de lui.

— Je t’assure que c’est bon.

— Si tu ne veux pas cracher le morceau, je t’y forcerai, la menaça-t-elle en avançant dangereusement ses mains de ses zones chatouilleuses.

Lucia avait décidé de le faire avouer en l’attaquant à coup de chatouille. Shayla lutta de toutes ses forces et finit par renverser la situation. Cependant, dans la manœuvre, elle perdit l’équilibre et tomba sur la blonde. Elles se retrouvaient donc toutes les deux allongées au sol, Shayla au-dessus de sa meilleure amie, à seulement quelques centimètres des lèvres qu’elle désirait de plus en plus. La rousse ne bougea pas, troublée par cette proximité. Elle devait lutter contre son envie de l’embrasser pour lui montrer ce qu’elle ressentait, mais en même temps elle se disait que cela la fixerait sur leur futur commun. Alors elle céda. Elle noua leur bouche dans un baiser tendre et timide, attendant la réaction de son vis-à-vis. Celle-ci ne tarda pas à le lui rendre.

Mais comme toutes les bonnes choses doivent avoir une fin, Lucrécia finit par la repousser et sans un mot, quitta l’appartement.

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