Chapitre 56 : Des nouvelles encourageantes

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Il fallut plusieurs jours de combats acharnés pour que l'armée d'Havelock parvienne jusqu'aux faubourgs de la ville. Le général Outram lui avait laissé le commandement. Ils prirent d'abord position à Alam Bagh, au sud de la ville. Le fort devint une véritable place-forte, comme un point d'ancrage entre Kanpur et Lucknow. S'ils parvinrent assez vite sur les rives du canal, ils durent mener un rude combat à Charbagh. Ce fut cette canonnade qu'entendirent les assiégés.

Sir Lawrence et le colonel Bradley convoquèrent aussitôt leurs hommes.

- Nous pouvons raisonnablement penser que des troupes britanniques se trouvent désormais en approche de Lucknow, dit Sir Lawrence dont le visage émacié affichait un réel soulagement. Néanmoins, il est impossible de dire où ils se trouvent. Tenter une sortie serait aussi suicidaire, mais je vous laisse la parole, Colonel.

- Les observations que nous pouvons faire des mouvements des rebelles convergent toutes : les troupes arrivent par le sud ou par l'est. Il n'y a quasiment plus de rebelles sur nos flancs nord et ouest, exposa le colonel.

Les officiers présents hochèrent la tête : ils pouvaient tous en convenir.

- La question pour nous est : que pouvons-nous faire pour les aider ?

- Continuer à harceler les troupes restantes, autour de la Résidence, fit le Major Evans. Ou alors, tenter une sortie et retenir ainsi des troupes à notre niveau. Comme pour les diviser.

- Cela me semble difficile, fit Alex. Cela fait trois jours que nous combattons sans relâche, ici, presque jour et nuit. Nos hommes sont épuisés. Accordons-leur un peu de repos, qu'ils reprennent des forces et soient alors capables de combattre au mieux lorsque les nôtres seront plus proches.

Bradley acquiesça :

- Remarque acceptée, Capitaine Randall. Mais, pour le moment, nous ne mettrons au repos que les hommes présents sur les murailles ouest et nord, celles qui sont désertées par les assaillants. Du côté de la ville, en revanche, nous devrons rester vigilants et, si possible, gêner nos assaillants. Il faudra aussi être prêts à rouvrir les portes sud et est.

- Bien, reprit Sir Lawrence. Je vous suis pour ces décisions. Accordez aussi aux hommes une ration de nourriture supplémentaire, dès qu'ils seront au repos. Où en sommes-nous des stocks, Colonel ?

- De quoi tenir encore une dizaine de jours, au régime actuel, Sir. Il est temps qu'ils arrivent... Pour l'eau, en revanche, nous avons de quoi faire. Mais les soupes sont de plus en plus claires... et le thé lui-même vient à manquer.

- Pouvons-nous annoncer la nouvelle à nos troupes ? demanda Arthur. Cela va leur remonter le moral...

- Oui, dit le colonel Bradley. En espérant que nous n'aurons plus trop longtemps à attendre, qu'ils parviendront bien jusqu'ici...

Tous demeurèrent silencieux. Oui, il était à espérer que l'armée en route parvienne bel et bien jusqu'à la Résidence.

**

Les officiers ne s'attardèrent pas et rejoignirent bien vite leurs hommes. La nouvelle se diffusa rapidement dans les rangs, sans que cela soit vraiment une surprise : tous avaient entendu le bruit des canons et les visages fatigués avaient retrouvé de l'espérance. Un de ses soldats arrêta Alex :

- C'est bien eux, Capitaine ? Enfin eux ?

- Nous n'avons encore aucune certitude franche, mais je ne pense pas que les rebelles se battent entre eux.

L'homme sourit simplement. Alex fit encore le tour de son quartier, relevant déjà les hommes qui lui paraissaient les plus épuisés. Puis il trouva Nagib qui observait le terrain vide, face à eux.

- Alors, mon frère ?

- Les nouvelles sont rassurantes, mais nous n'avons pas encore confirmation qu'il s'agit bien des nôtres.

- Quand nous entendrons les cornemuses des soldats de William, nous pourrons alors l'affirmer, sourit Nagib.

- Puisses-tu avoir raison, mon frère ! répondit Alex en souriant en retour. Mais Dieu seul sait si William est parmi eux ou pas.

- Cela m'étonnerait qu'il soit resté tranquillement à Lahore.

- A moins que le soulèvement n'ait lui aussi gagné le Pendjab... Nous n'en savons rien, même si nous pouvons avoir bon espoir que cela n'ait pas été le cas, avec Nicholson et le frère de Sir Henry là-bas.

- Les Sikhs n'auront pas suivi les rebelles, mon frère. Tu le sais comme moi.

Alex opina, mais n'ajouta rien.

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