Chapitre 47 : Nous devons tenir

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- La mousson, dit Sir Lawrence d'une voix un peu lasse. Il est temps qu'elle arrive. Elle va nous offrir un peu de répit...

C'était deux jours après la violente attaque qu'ils avaient subie et repoussée avec courage. Tous les officiers valides se trouvaient dans son bureau, ou du moins, ce qu'il en restait, car la pièce, située à l'ouest, n'avait pas été épargnée par les combats et les tirs. Elle avait surtout subi les écroulements des étages supérieurs et des gravats s'entassaient encore devant la fenêtre, laissant seulement filtrer la lumière.

Mais la grande table du bureau était intacte et une carte du quartier de la Résidence y était étalée. Le colonel Bradley échangea un regard avec le major Evans. Ce dernier avait le bras en écharpe, un linge autour du front, mais il était en état de discuter, voire de commander à ses hommes. En revanche, le capitaine Anderson avait été sérieusement touché et le docteur Fayrer était des plus réservés sur son état. Arthur, très affaibli, avait été transféré à la Résidence où Lady Honoria lui apportait les soins nécessaires.

Outre Alex, il demeurait deux autres officiers, le capitaine Martens qui se vit attribuer la responsabilité du secteur nord, au-dessus de la porte de la Gomti, et le capitaine Sullivan qui se trouvait au sud, avec comme charge la surveillance de la muraille dans le secteur des baraquements. Alex conservait la charge du secteur sud-ouest et Evans celle du secteur ouest, mais ces deux secteurs avaient été agrandis pour chacun, afin de compenser l'absence d'Arthur. Côté est, c'était toujours le colonel Bradley qui veillait, faisant la jonction entre Martens et Sullivan en ayant le secteur le plus étendu à défendre, mais le moins attaqué depuis le début du siège. Il avait aussi comme mission de veiller sur l'entrepôt des munitions et d'assurer l'approvisionnement des différents secteurs.

- Nous devons continuer à tenir, dit le colonel Bradley. La mousson, comme le disait Sir Lawrence, va nous offrir un répit. Il sera difficile de combattre sous des trombes d'eau, autant pour nous que pour nos adversaires et ce sera même plus difficile pour eux, car nous, nous pouvons abriter quelque peu nos soldats le long des murailles. Nous allons d'ailleurs profiter des quelques jours que nous avons devant nous pour améliorer ces protections afin d'assurer le plus possible que nos hommes soient au sec. Nos hommes et... les munitions, bien entendu.

Tous hochèrent la tête. Le colonel poursuivit :

- La mousson va aussi nous permettre de refaire nos approvisionnements en eau, en remplissant les citernes. Nous pouvons encore tenir quelques jours, mais il serait grand temps qu'elle arrive pour cet aspect des choses. Côté nourriture, nous avons encore des réserves pour un mois plein, de ce que Lady Honoria et l'un de mes hommes, chargé de ce poste, nous ont fait savoir ce matin. Cela peut nous mener jusqu'à la fin août. Nous pouvons espérer l'arrivée de renforts, mais nous n'avons aucun moyen de savoir si des opérations militaires sont en préparation pour nous secourir. Nous allons donc devoir restreindre les portions de nourriture. Et il nous faudra peut-être nous résoudre à abattre des chevaux.

Le colonel marqua un temps de silence. Alex en profita pour prendre la parole et demander :

- Quels sont nos effectifs, monsieur ?

- Beaucoup de blessés suite à la dernière offensive, Capitaine Randall, vous vous en doutez. Mais nous pouvons encore compter environ mille deux cents combattants, en comptant les civils qui se sont portés volontaires et les plus âgés des élèves de la Martinière.

- Nous avons déjà perdu beaucoup de combattants, fit remarquer Sullivan. Près d'un tiers de nos hommes. Beaucoup de blessés, certes, plus que de morts.

Tous hochèrent la tête. La situation était difficile, mais la position encore tenable. Se rendre ne les mettrait de toute façon pas à l'abri d'un carnage. Sir Lawrence reprit la parole :

- Nous devons tenir.


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Ce chapitre est court, alors je vous en posterai un autre dans la journée. Bonne lecture !

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