Chapitre 8

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23h59 et 55 secondes…

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Minuit, mon téléphone sonne l’arrivée d’un nouvel email. Rien ne s’est passé ce soir, c’est très surprenant. J’ouvre le message de Vanessa, qui s’excuse d’avoir été longue à répondre, qu’elle a dû gérer ses enfants et tout ce qu’il y avait à faire chez elle. Ma réponse la rassure en lui indiquant que j’avais dû faire la même chose, les enfants en moins.

- Pour te répondre, à part pour l'hôtel, ou le deuxième soir j’ai eu la confirmation que c’était toi, même si au fond de moi je le sentais. Je n’étais pas sûre que tu étais là les autres fois.

- As-tu fait des recherches sur ce qui nous arrive ? je lui demande.

- Rapidement mais ce n’est pas simple avec monsieur qui est à côté de moi.

- Ce n’est donc pas toi qui as décrit nos “voyages” sur un forum nommé Une seconde hors du temps ?

- Non je ne le connais pas du tout, on y parle de quoi ?

- Des gens y décrivent des expériences similaires aux nôtres, les plus anciens messages ont cinq ans.

- Tu me partage le lien ?

Je lui envoie alors l’adresse du forum, en lui conseillant de lire les deux plus récents. Vanessa revient vers moi au moins une demi-heure plus tard.

- Ah oui! La ressemblance est troublante. Pour moi, la première expérience était bien dans une pièce noire, mais j’étais bien moi, en train de faire ce que maintenant je sais que tu as vu.

- Et moi, je ne pouvais que t’observer d’en haut, impuissant, incapable de faire quoi que ce soit.

- De faire quoi que ce soit ? Tu aurais fait quelque chose si tu avais pu ?

- Franchement, je ne sais pas si j’y aurais changé quoi que ce soit. J’aime l'enchaînement que prennent nos excursions. Te découvrir, petit-à-petit, ressentir ce que tu ressens, puis expérimenter avec toi. Je ne t’avais pas imaginée sous cet angle, mais c’est un bonheur de partager ça avec toi.

- Pour moi aussi. J’avoue ne m’en être vraiment rendue compte qu’hier, les fois d’avant, j’avais pris ça pour des rêveries. Je me sens honteuse d’avoir été comme ça devant toi.

- Honteuse ? Il ne faut pas. Tu n'as rien fait de mal.

- Si, c’est le genre de chose que les femmes ne font pas, en tout cas qu’elles ne montrent pas.

- Quoi ? Te branler ? Et pourquoi une femme pourrait moins le faire qu’un mec ?

- Tu ne comprends pas, ce n’est pas dans mes habitudes. Je ne fais pas ça habituellement, je me sens sale, même si j’aime ces moments.

- Jamais, tu ne l’avais jamais fait avant ?

- Ado, si mais pas aussi fort.

- Tu n’aimais pas ?

- …

- Ose ! Tu peux tout me dire, je ne suis pas du genre à juger et encore moins à raconter à d’autres. Je suis une tombe.

- J'aimais énormément ça, mais une fois ma mère m’a surprise et m’a engueulée si fort que je n’ai jamais recommencé après.

- Et en vivant seule ?

- Comme c’était sorti de mes envies, ça ne m’est pas venu à l’esprit.

- Et depuis la chambre noire ?

- Je me sentais trop honteuse pour oser recommencer, puis tu sais avec mon mari …

Je prends une minute ou deux avant de répondre que je n’arrive pas vraiment à imaginer la contrainte que peut être la vie de couple sur ce plan. Même quand j’étais marié, je me masturbais presque tous les jours. Mon ex-femme m’avait une ou deux fois surpris et n’avait pas été plus choqué que ça, elle savait que j’étais bien plus demandeur qu’elle sur le plan sexuel, et, comme elle ne m’en donnait pas suffisamment, elle se doutais bien que j’avais besoin de compenser, elle préférait même ça au fait d’aller voir d’autres femmes.

- Vraiment ? Je n'oserai pas faire ça en sa présence.

- J’avoue que se faire choper est un peu honteux, mais en général, ça déclenchait une baise terrible. Désolé si je suis un peu cru.

- Te retiens pas, ça ne me dérange pas.

- Où est ton mari là ?

- Juste à côté de moi.

- Il sait que nous parlons ?

- Oui mais il croit que nous parlons boulot.

- Vilaine, tu lui mens MDR !

- LOL, il s’en fout de toute façon il regarde son foot.

- Du foot ? à cette heure-ci ?

- Oui les replay des matchs d’hier, qu’il n’a pas pu regarder.

- Tu crois qu’il se rendrait compte si tu étais excitée ?

- Oh non, la preuve, il n’a même pas vu que je suis rouge de honte.

- De honte ou d’excitation ?

Je reçois en réponse une photo de son entrejambe, son leggings léopard y est marqué d’une auréole plus foncée. En légende, Vanessa y a inscrit “Les deux”.

A mon tour je lui envoie une image de la même zone en photo, montrant la bosse qui se forme sous mon jean “Il n’y a pas de honte à avoir”.

- Ce qui est honteux c’est que tu laisse ça bien rangé alors que tu pourrais en profiter sans problème, me met-elle au défi.

Ma photo suivante est bien plus osée, mon sexe est à l’aire libre, ma main posée dessus “Comme ça ? Toi aussi tu pourrais en profiter, qu’il ne s’en rendrait même pas compte. Ah! Le foot, bien une chose que je ne supporte pas”.

Elle me répond par une photo sans légende, la main au-dessus de ses vêtements, je continue en l’invitant à faire mieux que ça. La suivante mon montre sa main formant une bosse sous le tissu. Son majeur est en contact direct avec son bouton, déjà bien gonflé et trempé selon ses propos. Puis nous échangeons des mini vidéos de nos plaisirs solitaires, son mari semble ne rien calculer de ce qu’il se passe. Ma collègue y prend un plaisir sans nom. Au point de s'éclipser dans la chambre à coucher et de me proposer une visio nous permettra de partager nos plaisirs en image et son et surtout en direct. J’accepte sans hésiter, tout en allant m’installer dans mon propre lit et profiter de cet instant sans retenue.

La caméra se lance, effectivement elle est rouge écarlate, elle semble déjà bien excitée, bien plus que ce que je ne l'aurais imaginé. Comme le premier soir, je la voie s’effeuiller doucement, mon érection reprend la vigueur perdue le temps de prendre place dans ma chambre. Le pantalon, que j’avais remonté, redescend doucement en même temps que le sien, nous faisons un strip-tease lent est synchronisé pour que chacun de nous puisse en profiter pleinement. Sous son legging un tanga rouge en dentelle très sexy, je préfère de loin ce type de sous-vêtements aux stings que j’ai vu lors de nos connexions. Sous mon jean un boxer noir classique mais a son gout si j’en crois le large sourire qu’elle arbore depuis qu’il est devenu visible, à moins que ce soit la bosse en dessous qui lui plaise.

Pour la faire languir un peu et pour faire durer le plaisir, je défais ensuite mon pull et mon t-shirt, dans un geste sensuel qu’elle imite, me laissant découvrir son soutien-gorge assorti qui met sa jolie petite poitrine en valeur. Comme je retire mon boxer, elle en fait enfin autant avec son tanga, puis se tourne pour me montrer ses fesse, magnifique, mon excitation redouble de puissance quand elle se penche en écartant ses fesses pour me donner une vue parfaite sur son petit trou luisant de la mouille qui a coulé depuis l’autre orifice.

- Voilà ce que tu aurais eu si je n’avais pas été occupée ce soir, me lance-t-elle à travers son téléphone.

- Et regarde ce qui l'aurait ouvert et pénétré ! lui dis-je en rapprochant mon membre raide et dégoulinant de lubrifiant naturel. Il aurait été bien au fond de ton si joli cul !

Elle gémit en entendant ces mots crus. Revenue face caméra pour voir ce que j’avais à lui montrer, ma partenaire virtuelle lève une jambe, la pose sur le rebord de son lit et écarte la cuisse pour donner le plus de visibilité possible sur sa vulve ruisselante.

- Regarde dans quel état tu me mets ! Je coule de partout.

Un filet de mouille dégouline droit depuis sa chate vers le matelas, inondant les draps par la même occasion. Sa main se pose sur son sexe, le majeur bien au centre se glisse et s’enfonce rapidement dans son vagin après avoir caressé furtivement son clitoris et lui arrache des gémissements excitants au plus au point. Sans répondre je commence un va-et-vient avec mes doigts enroulés autour de ma verge dure comme jamais. Son plus grand doigt entre et sort de son antre, la faisant maintenant gémir en continu. Nos jambes flageolent de concert.

Comme si nous lisions dans les pensées l’un de l’autre, nous nous allongeons en même temps sur nos lits respectifs. Posons nos téléphones de manière à avoir les mains libres et que la caméra montre un maximum de nous même avec pour intérêt principal nos entre jambes. Avant de reprendre ou elle en était, Vanessa en profite pour libérer sa poitrine, aussi belle que dans mes souvenirs. Ses jolis tétons pointent vers le plafond, appellent à être titillés, ce qu’elle fait d’une main pendant que l’autre rejoint cette fois-ci son clitoris. Elle gémit plus fort encore. Quant à moi, je reprends une masturbation active, ses gémissements de plus en plus intense faisant monter mon excitation au même rythme que la sienne. Après quelques minutes nous jouissons l’un juste après l’autre, je me lâche en un cris rauque et puissant quand elle retient le sien qui aurait promis d’être fort si elle l’avait lâché.

Nous nous regardons quelques instants sans parler, comme si nos regards remplis de bien être parlaient à notre place. Je vois dans le sien un remerciement, j’imagine celui de l’avoir poussée à se lâcher et d’assumer son envie de se donner du plaisir. Mais il me semble y déceler autre chose, comme si elle cherchait à me dire quelque chose qui restait enfoui en elle. Je l'interroge mais elle fait mine de ne pas savoir de quoi je parle. Nous partageons encore un moment de silence.

Minuit pile.

Je reviens quelques heures en arrière. Je n’en reviens pas, tout cet échange n’était que voyage. Ce qui m’a paru totalement réel, qu'à aucun moment je n’ai soupçonné que ce qui nous arrivait à Vanessa et moi n’était que le fruit de notre lien que je n’explique pas encore. Je vérifie mon téléphone, en effet, plus de messages salaces, pas d’appel en visio, je reviens au moment où je lui énumère les moment que je pense avoir partagé avec elle, et son silence qui suit. Bêtement, j’attend en regardant ma boîte de réception, espérant que le fantasme que je viens de vivre se reproduise dans la vie réelle, mais les minutes passent sans la moindre notification. Il est une heure du matin quand je vais me coucher, frustré que ma collègue n'ait pas donné suite à notre conversation.

Le matin, après mon petit déjeuné, je sors mon ordinateur, retourne sur Une seconde hors du temps, voir si d’autres postes ont été publiés depuis hier, mais rien. Pas de réponse à mon commentaire, ni de message privé. Je commence à décrire ce que je vis, chaque connexion séparée dans des posts distincts. J’y ajoute mon incompréhension, ma recherche de réponses sur les événements que je vis. Je demande aussi à la communauté de ne pas hésiter à me transmettre, en privé ou en commentaire, toutes les informations qu’ils ont et qui pourraient m’aider à déchiffrer le casse-tête qu’est cette aventure. Je passe une grande partie de mon samedi à écrire. Il est temps pour moi de prendre un peu l’air.

Comme lors de mon dernier repos, je prends le chemin de la galerie commerciale, regarde les vitrines, sans grand intérêt pour ce qui s’y trouve. Vêtements, décoration, maquillage et autres produits de beauté, rien de vraiment passionnant pour moi. Pourtant, l’une d’entre elle m’interpelle, non pas pour son contenu, mais pour la vendeuse qui est en train de remplacer les sous-vêtements féminins qui se trouvent sur les mannequins de plastique. Voilà donc le lien, ce qui fait qu’après ma dernière balade, j’ai été connecté à cette jolie rousse. Lorsqu’elle relève la tête, son regard, après avoir croisé le mien, ne laisse pas de place au doute, elle vient de me reconnaître également. Ce qui veut donc dire que la connexion est bel et bien dans les deux sens avec elle aussi.

Elle pointe son index vers moi puis le sol, pour me signifier de ne pas bouger de là où je suis. La vendeuse, laisse ce qu’elle est en train de faire, semble partir vers l’arrière boutique. Elle revient au bout de cinq minutes, me fait la bise comme si on se connaissait depuis toujours.

- Ne pose pas de questions, et marche avec moi, allons un peu plus loin, ma patronne à les yeux qui trainent et les oreilles avec.

Nous nous mettons en marche dans les couloirs de la galerie, elle reprend ses explications une fois que nous sommes assez loin pour ne plus être espionné.

- Je ne peux pas rester longtemps avec toi, je suis Sophie, je pense que tu as plein de questions sans réponses et je ne peux pas te les donner, pas ici, pas en public.

- Heu! Enchanté, moi c’est Marc.

- Tant que tu ne seras pas rentré chez toi, ne mets pas tes mains dans tes poches.

- …

- Quand je t’ai fait la bise, j'ai glissé une carte de visite. Rends-toi à cette adresse demain à quinze heure trente précise. Si tu n’y es pas, je pars. N’en parles à personne, sinon je ne serais pas là à ton arrivée. As-tu bien compris ?

- Ou… Oui, je crois.

- Je dois en être sûre.

- Demain, quinze heure trente à l’adresse sur la carte dans ma poche, que je ne sors pas avant de rentrer chez moi, je n’en parle à personne.

- Parfait.

Sophie tourne les talons et reprend le chemin de la boutique dans laquelle je l’ai trouvée. Je reste en plan, je tâte ma poche et y sent la dite carte. Je fais également demi-tour, en repassant devant la boutique de lingerie, je vois cette intrigante inconnue en train de finir son ouvrage. Je continue alors ma route vers mon appartement, j’ai hâte de découvrir ce qui se trouve sur la carte qu’elle à glissé dans ma poche. En rentrant je prends tout de même le temps de retirer mon manteau et mes chaussures avant de sortir le contenu de ma poche, un carton format carte de visite, la surprise est totale quand je me rends compte qu’elle est totalement vierge. Comment vais-je la rejoindre si aucune information ne se trouve dessus ? Je la prends en photo, avec et sans flash, le résultat n’est pas concluant. Je la regarde de biais, pour voir si j’aurais manqué un relief ou une quelconque brillance, mais rien. J’ai quelque part dans un de mes tiroirs une lumière noire qui me réveillera peut-être quelque chose. Une fois de plus, je me heurte à une impasse. Je décide de la remettre dans ma poche au cas où une autre idée me vienne.

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