Chapitre 6

8 minutes de lecture

23h59 et 55 secondes…

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- Je ne vois rien.

Il me semble être de retour dans la chambre d'hôtel dans laquelle Vanessa et son amant inconnu ont commencé un rapport, durant lequel je n’incarnais pas mon corps mais celui de la belle brune, je ressens toujours tout de la même manière qu’elle. Elle est toujours privée de sa vue, et reprend tout doucement ses esprits. L’homme l'empêche de retirer son bandeau en lui attrapant les mains et en claquant de la langue pour lui montrer son désaccord. Il semble que ce n’est pas encore terminé et que le fait de ne pas voir arriver ce qu’il décidera soit indispensable. Les mains de l’inconnu maintiennent ma collègue sur le lit, la replacent, il me semble, au centre, poussent sur ses chevilles pour lui faire écarter les jambes le plus possible. Toujours silencieusement, l’homme attrape les poignets chacun leur tour pour les emmener au plus proche des angles du lit, au-dessus de la tête de leur propriétaire qui forme maintenant une étoile. Quelques secondes passent, puis des bandes de cuir viennent entourer chevilles et poignets, le cuir me semble de très bonne qualité, aucune friction désagréable ne vient déranger la concentration de Vanessa.

L’inconnu s’affaire sur le poignet droit de ma collègue, il y reste un moment, puis je sens une traction emporter sa main le plus loin possible, puis les mains de l’homme reviennent sur le poignet. Il est en train de l’attacher, de la contraindre à garder la position actuelle. Les mêmes gestes sont répétés sur le second poignet puis sur les deux chevilles. Vanessa tente de tirer, mais est incapable de faire le moindre mouvement, elle gémit, non pas de peur ou de détresse mais belle et bien d’excitation, son entre-jambe ainsi ouvert laisse un accès total à ses organes de plaisir, leurs fluides ne rencontrent aucun obstacle pour s’écouler sur le lit.

Il semble que son amant ne soit pas satisfait de la contrainte, des cordes se font sentir sur les avant bras, les entourant à intervalle réguliers. Mon hôte quant à elle trouve les gestes très excitants, elle a cessé de de lutter pour le laisser à son œuvre et s’abandonne totalement à lui. Les deux extrémités des cordes se rejoignent au centre du torse de ma collègue, puis sont tendus et noués. Je ne les vois pas, mais je suis en mesure de ressentir chaque centimètre sur sa peau, une chose est certaine il s’agit de cordes en chanvre, je reconnais leur odeur, leur douceur m'indiquent une qualité et un entretien irréprochable. Elles sont tendues, ne serrent pas outre mesure les bras qu’elles emprisonnent. L’homme maîtrise son geste à la perfection.

Les mains de l’inconnu retrouvent maintenant le corps de Vanessa, en commençant par le haut de son torse, se glissent le long des deux seins en passant par les côtés du buste, passent par le ventre avant de remonter sur les globes mammaires, les palpant avec sensualité et douceur. Ma collègue semble être totalement absente mentalement, seul son corps réagit aux gestes de son amant par des frissons, une chair de poule, une cambrure et des gémissements, rien de volontaire. L’ensemble de sa condition l’a faite s’abandonner avec confiance.

Les mains quittent la poitrine pour reprendre leur découverte du corps de la demoiselle. Elles se dirigent à nouveau vers le ventre, puis le bas ventre, pour enfin atteindre le pantalon de la belle brune, instinctivement, après qu’il l’a ouvert, elle se cambre pour l’aider à le retirer, il le fait passer les fesses laissant apparaître l'absence de culote en dessous, il grogne de bonheur, tout en en s’y attardant, pour profiter de leur douceur. Puis il fait descendre le vêtement le long des cuisses en prenant le soin de laisser ses mains en parcourir la peau. Arrivé à mi-cuisses, le pantalon est coincé par l’écartement des jambes, il s’arrête alors, pour laisser courir ses mains le long des jambes, le geste est sensuel, il prend le temps de profiter de chaque parcelle, s’approche de l’entre-jambe sans vraiment y aller, Vanessa se cambre quand il est sur le point d’aller sur cette zone, et gémit de désespoir quand il s’en éloigne.

Enfin, l’inconnu pose franchement ses mains sur les lèvres sexuelles de mon hôte, je sens un flot d’excitation qui la pousse un peu plus vers la jouissance, elle déverse une nouvelle vague de cyprine sur le lit, j’imagine une auréole immense sur le drap. Il lui écarte les grandes lèvres, puis sans avoir besoin d’ajouter de salive pour lubrifier, il lui caresse tour à tour les petites lèvres et le clitoris. Le joli bouton est sensible et déjà gorgé de sang. Elle ne retient pas ses gémissements, ses mouvements deviennent presque convulsifs, elle attendait tant cet instant, son plaisir monte en flèche, l’excitation devient pression, mais n’explose pas, pas tout de suite. C’est seulement lorsqu'il y pose sa bouche et la langue que le point de non retour est atteint. Il ne faut que quelques secondes d'activation de cette dernière sur le gland féminin pour qu’un orgasme la ravage totalement. Son corps entier se cambre, tout ses membres se contractent, il n'arrête pas pour autant son action, il accélère même le mouvement pour ne pas lui permettre de sortir de cet état d’extase absolu, je ressent cet état, j’ai l’impression de flotter, de ne plus être que bonheur et plaisir.

Après qu’il se soit arrêté, Vanessa à mis de longues minutes à redescendre et reprendre ses esprits, il l’a prolongé en prenant le temps de défaire les cordes et la libérer de sa contrainte physique. Il finit par lui retirer son bandeau, lui rendant ainsi la vue. La jeune femme met encore quelques secondes avant de pouvoir ouvrir les yeux, quelques unes de plus lui sont encore nécessaires pour que sa vue deviennent totalement nette. Incroyable! Je viens de ressentir un plaisir puissant par le biais de Vanessa, alors que c’était moi qui était en train de le lui donner, ces voyages sont décidément pleins de surprises. L’étonnement ne fait pas partie des sentiments de ma collègue, mais le soulagement, le bonheur d’avoir accepter qu’il, enfin je, lui donne ce plaisir, les conditions dans lesquelles il lui a donné. Il s'installe à côté d’elle pour la prendre dans ses bras, elle se tourne vers lui pour l’embrasser.

Minuit pile.

Ma bière à la main, je suis totalement perdu dans mes pensées, je n’arrive pas a faire le lien entre ce que j’ai ressentis en connexion avec Vanessa et le fait que j’étais également de l’autre côté des gestes. Je me concentre sur mes souvenirs pour savoir si j’ai également ressentis ce que mon autre moi lui faisait. Est-ce que j’ai senti sa peau sous mes mains ? Ou encore, est-ce que j’ai eu le goût de ses tétons entre mes lèvres ? Ce dont je suis certain c’est de ne pas avoir eu le goût de sa mouille quand celui que j’ai pris pour un inconnu lui à fait un cunnilingus, je le sais car j’ai déjà senti son odeur et goûté les résidus, je m’en serais rendu compte si j’avais eu ses fluides en bouche.

Plus les voyages se multiplient, plus les questions s’accumulent, je sais que s’ils devaient cesser demain, je rencontrerai un énorme manque. Ma préparation de ce soir le prouve, je m’arrange pour être dans de bonnes conditions avant que la connexion ne commence. Une part de moi à hâte d’être en week-end pour pouvoir continuer mes recherches et ma lecture du forum pour pouvoir répondre à toutes ces interrogations, et ainsi m’éclairer sur tout ce qui fait que ces expériences m’arrivent. Je vais me coucher, la nuit sera sans doute très compliquée.

La nuit est passée très lentement, j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir et me suis réveillé plusieurs fois en état de stress, je pense que le fait que j’étais là sans être moi m’a beaucoup perturbé. Je suis déjà prêt à partir, juste après avoir pris mon café et fumé ma cigarette. Le trajet m’a semblé rapide, me voilà déjà au travail. Comme tous les matins, il n’y a que Delphine à l’accueil. Si j’avais eu le choix de ma partenaire, mon choix se serait porté sur elle, car s’il y a une de mes collègues que je désire le plus, c’est bien elle. Plus pulpeuse, ses charmes sont bien plus attirants que ceux de Vanessa. Les deux sont belles mais mon attirance ne va pas forcément vers des femmes sveltes, j’ai toujours préféré les rondeurs et les courbes aux lignes directes. En revanche, le fait de voyager avec elle, de vivre ses fantasmes et rapports comme si j’étais elle, dans son corps, à totalement changé la donne. Même si j’ai toujours cette attirance, c’est mon hôte de voyage que je cherche absolument à croiser tous les jours, faire en sorte de trouver un moyen que vienne sur le tapis le sujet de nos voyages. Ce n’est pas simple; car même si je suis persuadé que Vanessa vis les mêmes voyages que moi, je n’en ai aucune preuve. Je me contente alors simplement d’attendre que ce soit elle qui en parle la première.

Aujourd’hui nous ne nous sommes pas croisés, même de loin, il n’y a eu aucun contact visuel, ce midi j’ai mangé tôt et repris le travail avant qu’elle n’aille manger. Quand j’ai tenté de la croiser en allant me faire un second café le midi, elle n’était déjà plus là. Tout a été fait pour que nous n’ayons aucun contact. Comme j’en ai la possibilité, je pars un peu plus tôt. J’en profite alors pour passer la tête derrière la paroi de l’accueil, et souhaiter une bonne soirée à Vanessa. Elle est assise, ce qui ne me laisse apercevoir que sont pull gris clair, il est assez large, ce qui ne permet pas de voir ses formes en dessous. Ma collègue, surprise par mon passage par l'accueil pour prendre la sortie piéton plutôt que le parking, m'interroge. En effet, depuis deux semaines, j’ai remplacé la voiture et les bouchons quotidiens par le train et le métro, ce qui explique ce changement de sortie. Pendant que nous papotons, elle se lève sans que je ne comprenne l’utilité, ce qui me permet de détailler le reste de sa tenue, son jean slim bleu clair, et ses bottines à talons noires. La discussion est tout à fait banale, mais me permet de me remémorer les différents voyages que nous avons partagés. Le dernier tout particulièrement. Nous finissons par nous souhaiter bonne soirée, de mon côté je prends le chemin du retour vers mon domicile.

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