Chapitre 4

10 minutes de lecture

23h59 et 55 secondes…

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- Ici ?

Un nouveau lieu, dont je connais la vue, rien de plaisant ni de particulier. Une voie rapide, des bâtiments administratifs d'entreprises, des restaurants, … Ce qui est intéressant c'est que ce panorama m’est très familier. Celui de l'hôtel qui est à cinq minutes de mon travail. J'y séjournais régulièrement quand j'ai commencé à travailler ici, j'habitais vraiment trop loin pour faire le trajet quotidiennement. Des amis me prêtaient une chambre la semaine, parfois je venais quand même ici pour retrouver un havre de solitude et de calme. Maintenant que j’ai déménagé, je ne reviens plus, mais j’ai de bons souvenirs ici, pas uniquement sexuels, le calme et le confort me permettaient de me recentrer sur moi même, quand l’envie me prennais, je faisais venir une femme connue sur Internet pour des moments intimes.

En reflet dans la vitre je vois le visage de Vanessa, je suis donc à nouveau dans sa tête ce soir. Plus ça va, plus je prends mes marques dans ces voyages, je m'adapte de plus en plus vite à chaque environnement. Je sais désormais que je vais ressentir la même chose qu’elle, et que je n'aurai aucune maîtrise sur ce qu'il va se passer, un acteur passif en somme. Je ne sais pas ce que nous faisons là, il me tarde de le découvrir. Je remarque que ma collègue est habillée de la même manière que quand je l'ai croisée dans la journée, sa veste est grande ouverte. Je sens qu’aucun sous-vêtement n'est présent sous son pull ni sous son jean, il semble que c’est une habitude chez elle.

On frappe à la porte. Elle quitte son reflet pour se diriger vers l’entrée de la chambre et ferme les yeux. Le silence règne. La jolie brune ne fait plus aucun mouvement pendant ce qui semble être une éternité. Sa respiration est profonde, comme si elle cherchait une source de courage tout au fond d'elle-même. Puis les yeux toujours fermés, sa main se pose sur la poignée de la porte. Cette dernière grince légèrement en s'ouvrant. Sans un mot, la personne qui se trouve derrière lui colle une bande de tissus sur les yeux toujours clos et lui noue derrière la tête. Je ressens un paradoxe dans l'esprit de mon hôte. Elle est à la fois excitée et apeurée par une situation qui échappe totalement à son contrôle, elle a décidé de ce rendez-vous, du lieu, de l'heure et du ou de la partenaire qui vient de faire son arrivée. Maintenant c'est cette personne qui tient les rênes. Elle perd prise, comme moi je l’ai perdue en entrant en contact avec elle durant nos voyages. Je me demande à ce moment-là s’il m’arrivera d’avoir le choix dans ces connexions.

Sans brutalité, ce que j’imagine être un homme, la pousse un peu plus loin dans la chambre pour pouvoir entrer. La porte grince à nouveau pour se refermer, puis un léger cliquetis nous indique qu’elle l’est. J’entends mieux les sons qu'à l'accoutumée, comme si le fait que Vanessa soit privée de sa vue lui permettait de se concentrer un peu plus sur les sons, par la même occasion ça me permet de mieux les entendre. Une main se pose sur la joue de mon hôte, j’ai la confirmation qu’il s’agit d’un homme. C’est au tour de leurs lèvres de se rencontrer dans un baiser fougueux. Je ressens que pour ma collègue ce geste est une libération liée à une envie profonde de se retrouver en tête à tête avec cet homme dont j'ignore tout. En revanche une sensation étrange me parcourt. Ce n’est pas le fait que ce soit un homme, non, je connais bien la différence. C’est plus subtile, quelque chose qui me dérange, sans pour autant me dégouter.

La main qui était sur la joue la quitte, vient se positionner derrière la tête de Vanessa, par un légère pression augmente la fougue des deux partenaires. La seconde main vient se placer dans le creu des reins de la jeune femme, qui semble se laisser totalement aller au profit de son amant. Sans que je ne comprenne d'où ça vient, une musique sensuelle se met à raisonner dans mes oreilles, ce qui entraîne les deux amants à danser sans se quitter des lèvres. Les pas pas sensuels, presque sexuels même. Je ressens l’excitation de Vanessa, son entre-jambe qui commence à s’humidifier, ses joues s’empourprent, elle a chaud. Le tout amplifié par la sensation que le membre de son partenaire se fait sentir sous toutes les couches de vêtements. Au départ, il s’agissait juste d’une sensation de présence, mais, petit à petit, ce dernier se fait plus précis, plus gros, plus dur.

L’homme commence à déplacer ses mains, pour nous caresser, passe tantôt par le dos, tantôt par les fesses. Toutes les zones du corps de Vanessa auxquelles il peut avoir accès dans cette posture y passent. Ma collègue n’a aucune prise sur ce qu’il se passe, ses mains se contentent de venir se coller sur le dos de son partenaire. Elle ne fait aucun geste qui pourrait orienter les choses, ni pour les accélérer, ni pour les ralentir. Elle se laisse porter simplement, pour que l’homme l'emmène où il le désire, comme il le souhaite. Je commence à prendre chaque chose comme si je les vivais moi même, sans intermédiaire. Il m’est arrivé de coucher avec un certain nombre d’hommes, mais cette fois-ci n’a rien de comparable. Le désir que Vanessa a de passer à la vitesse supérieure se mélange au mien. J’ai hâte de le sentir, qu’il ait des gestes plus intenses, plus sensuels encore.

Les choses s'accélèrent, les mains de l’inconnu se font de plus en plus indécentes. L’une d’entre elle se glisse sous le pull, caressa le dos à même la peau, la seconde quitte l’arrière de la tête de mon hôte pour rejoindre la première. Les deux, dans un seul geste, lent et sensuel, remontent le pull. Vanessa lève docilement les bras pour faciliter le mouvement. Il grogne de son plaisir en apercevant la jolie petite poitrine de sa partenaire qui n’est pas maintenue par un soutien-gorge. La sensation des mains qui viennent très vite profiter de leur nudité, me confirme rapidement ce fait. Ce geste la fait frissonner de plaisir, la zone semble très sensible chez elle. Son excitation prend de l'ampleur lorsque l'inconnu s'attarde sur ses tétons. Après les mains et les doigts, ce fut au tour de la bouche, de quitter celle de ma collègue, et de venir à leur rencontre. Je sens que les deux petites pointes, visitées tour à tour, durcissent de plus en plus. Non pas comme quand il fait froid, les picotements n'accompagnent pas cette réaction, au contraire, la douceur du geste est plutôt agréable et semble faire monter encore d’un cran le plaisir pris par la brune. C’est au tour de la langue de venir humidifier la zone. C’est une nouvelle sensation féminine que je découvre à travers elle, je connais cette sensation, mais pas de la même manière, je ne sais pas si ça vient de leur taille, ou du fait que la zone est particulièrement sensible, mais une contraction pectorale involontaire, incontrôlable fait frémir Vanessa. Plus l’homme insiste, plus cette réaction s'intensifie et s'étend vers le bas. Son entre-jambes s’humidifia de plus en plus, elle ne tient plus en place, elle attrapa la main de son partenaire, pour la plaquer juste en bas de son ventre, pour lui montrer à quelle point ce qui est en train de se passer lui donne du plaisir, la rend chaude et humide. Je ressens son impatience. Elle serait capable de le supplier d'accélérer le mouvement.

L’inconnu n’en fait rien. Il retire même sa main pour lui indiquer qu’il ne va pas s'occuper de cette zone tout de suite. A la place, cette dernière entame des caresses sur les fesses musclées de mon hôte.Un gémissement lui échappe, un mélange de frustration et d’excitation. Les gestes l’excitent presque autant que la langue qui a partiellement quitté les tétons pour agrandir l’étendue de son œuvre et s’attaquer à la totalité de la poitrine. Les geste sont doux et précis et font monter la pression chez la jeune femme. Elle est prête à exploser, il ne faudrait pas grand chose de plus pour qu’un orgasme vienne la ravager. Les dents de son partenaire viennent lui donner ce quelque chose en mordant doucement ses tétons au début. Et, puisque la réaction de la jolie brune montre qu’elle apprécie la chose, son amant resserre plus fort sa mâchoire, tirant même légèrement sur les mamelons devenus extrêmement durs. Je sens une pression énorme remplir le corps de ma collègue, elle crie avec une puissance telle que sa voix ne peut pas échapper aux voisins de chambre, voire même à l’étage tout entier. Puis, cette pression se transforme enfin en une explosion intense, je la ressens comme si je venais moi-même d’exploser. Vanessa se met à trembler de tous ses membres, ses jambes se dérobent. L'inconnu la maintient pour ne pas qu’elle chute. Son entre-jambe était maintenant lubrifié à tel point que son jean en est trempé jusqu’à ses genoux. L’inconnu la transporte ainsi, presque inerte dans le lit qui n’est qu’à quelques pas.

Minuit pile.

Me voilà attablé, les yeux fermés. J’ai l’impression que si je les ouvre, les sensations que je ressentais juste avant de rentrer vont s’effacer. J’ai hâte d’être demain pour vivre à nouveau ce genre de scènes qui me semblent totalement incroyables. Je suis frustré que Vanessa et son amant en soient restés là. Cette fois, je me réveille tremblant, dans le même état qu’était ma collègue la seconde d’avant. Je suis à peine conscient de ce qu’il vient de se passer pendant ce nouveau voyage. J’ai déjà ressenti le plaisir et la jouissance de Vanessa, mais cette fois-ci c’était totalement différent. Je ne sais pas si ça vient de l’inconnu, du fait qu’elle se soit abandonnée, ou encore si c’est dû à la privation de la vue. Son orgasme résonne encore de longues minutes en moi. Il s'est passé presque une heure, avant que je ne sois en mesure de bouger pour aller me déshabiller, découvrir quels fluides sont restés collés à moi en revenant de la dimension dans laquelle je me trouvais.

Voilà un terme qui ne m’était pas encore venu à l’esprit, que je n'avais pas encore lu sur le forum non plus. Mais il me semble le plus approprié, je ne sais pas pourquoi personne ne l’a encore jamais employé, il m’apparut comme une évidence. Les choses qui se sont déroulées durant mes connexions avec Vanessa sont trop précises, mes sensations trop puissantes, sans oublier les secrétions. Tout me fait penser à une autre dimension. Je notais donc dans un coin de mon esprit cette nouvelle idée.

Une fois nu, je découvre une quantité de mouille impressionnante, malgré l'absorption de mes vêtements, mon sexe dégouline littéralement, je ne peux résister à profiter de cette lubrification naturelle et abondante pour me donner un orgasme solitaire. Allongé sur le lit, je ferme les yeux pour faire appel à ma mémoire et tenter de ressentir les mêmes choses que durant le voyage. Il ne me faut pas longtemps pour que mon sexe se gonfle à son maximum, sans même avoir posé une main dessus. Je ressens une montée de plaisir proche de celle de Vanessa, la pression monte. Comme pendant notre connexion, il ne me manque qu’un petit quelque chose pour que l’explosion arrive. Inconsciemment, une main vient caresser mon torse, puis entre deux doigts je viens pincer un de mes tétons. Ma jouissance me fait crier comme il ne m’était jamais arrivé de le faire avant, même durant des rapports partagés. Je viens de découvrir un orgasme bien étrange, aucun contact avec mon membre, ni mon anus, juste un petit pincement qui n’était pas suffisant à lui seul pour en arriver là. Seuls mes pensées et mes souvenirs y avaient réellement contribué. C’est assez perturbant et plaisant, je décide alors d’explorer ce nouveau plaisir.

Avec tout ça, je suis partagé entre bien-être et questionnement, je ne comprends pas comment je peux prendre plaisir avec des sensations qui ne sont pas les miennes, les choses découvertes sont intenses et inédites. Je n’aurais jamais pu imaginer une telle explosion. Si on m’en avait parlé, je n'aurais pas cru ces voyages possibles, j'aurais même pris le narrateur pour un fou. Je pense qu'en dehors du forum, que j’ai visité le week-end passé, toute personne saine d’esprit me prendrait pour un fou. Je prends une autre décision, le week-end prochain, je rédigerai un ou plusieurs posts sur Internet pour exprimer ce que je ressens durant les voyages, mais aussi de cette pulsion quasi systématique qu’est celle de me faire jouir en en revenant. Dans tous les posts que j'ai pu lire, personne n'évoque ce phénomène. En plus d’y inscrire mon expérience, je continuerai à lire celles des autres, j’apprendrai certainement de nouvelles choses. Je reste dans mon lit, avant de m’endormir j'ai juste le temps de me rappeler que demain je télétravaille, je ne voyagerai donc probablement pas.

Après ma nuit, la matinée glisse sans surprise, je suis seul chez moi. Cet après-midi, je suis de repos, après manger, je décide alors de sortir mon Rosebud, ce plug de métal identique à celui que Vanessa portait dans le train. Je m'active dans l'appartement, rangement et ménage, il n'y a personne pour le faire à ma place, le jouet fait son petit effet et me motive à terminer rapidement. En milieu d'après-midi je pars en balade, les pensées dans les voyages et le forum. Mon plug, sur les pas les plus appuyés, se rappelle à mon souvenir, m'obligeant à serrer les dents pour contenir mes gémissements, encore plus depuis que je suis arrivé dans la galerie commerciale de mon quartier. Je continue ma promenade sans vraiment profiter des alentours. Lorsque je sens que mon plaisir est de plus en plus difficile à contenir, je prends le chemin du retour. Trop tard semble-t-il, car j'ai juste le temps de me faufiler dans un bosquet pour jouir dans mon boxer, par chance, seul une petite quantité de liquide pré-éjaculatoire s'échappe. Mon jean ne semble pas montrer de preuve de ce qui vient de m'arriver. Par sécurité, je presse le pas encore fébrile et excité par les mouvements du jouet en moi.

En rentrant, je me mets directement nu pour aller prendre une douche après avoir pris soit de sortir et nettoyé mon Rosebud. Je mange et m’installe avec ma bière dans la cuisine.

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