Chapitre 3

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23h59 et 55 secondes…

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- Tiens, un train !

Les secousses, le cliquetis et le décor me le confirment, j’suis bel et bien dans un TGV. Enfin, mon hôte s’y trouve. Le paysage défile à toute vitesse, dehors il fait presque nuit. J’aperçois les chaussures en daim marron que je connais déjà, le bas du pantalon en lin noir que Vanessa portait ce matin. Je suis une nouvelle fois dans sa peau. Je me concentre alors sur ce que je peux ressentir d’elle. Il ne me semble pas sentir de sous-vêtements, mais, une masse est présente dans son vagin, je n'arrive pas à la définir. Son anus quant à lui est également rempli, je connaissais bien cette sensation, ressemblant trait pour trait à ce que je ressens lorsque je m'insère un Rosebud, ces plugs faits d’acier plus ou moins larges et lourds. Comme elle est assise, je ne peux pas déterminer le poids de l’objet, il semble toutefois volumineux. Je reviens sur la masse vaginale, qui prend une certaine place. Grâce à ma connexion, j’arrive à reconnaître une forme ovale, un peu comme un œuf, en plus allongé. Il y a aussi quelque chose de plus fin qui semble aller de la forme vers l'extérieur de sa chatte. D’après ça, j'imagine qu’il s’agit d’un œuf vibrant, le même genre que ceux que j’ai déjà croisé dans les boutiques spécialisées. Certains sont activables par le téléphone portable, d'autres par une simple télécommande. Je me demande bien de quel modèle Vanessa est équipée.

Ma collègue semble regarder tout autour d’elle, comme si elle cherchait quelqu’un du regard, ou comme si elle vérifiait que personne n'était en train de la regarder. La situation l’excite énormément. Je sens ses lèvres vaginales qui la titillent, elles sont déjà bien humides. J’aurais aimé être en mesure de lire ses pensées, de savoir ce qui la rend si fébrile. Ses mains tremblent. Son vagin se met soudainement à vibrer. L'œuf est visiblement piloté par quelqu’un d’autre depuis son téléphone sachant la surprise qui s’est faite sentir. Vanessa agrippe les accoudoirs de son siège, se cambre et balance sa tête en arrière. Les vibrations lui font un effet extraordinaire. Bien sûr, sa chatte est la cible de leur action, indirectement son anus aussi en reçoit les effets. Je ne l’avais pas encore remarqué, mais les deux jouets sont presque collés l’un à l’autre, seule la paroi qui existe entre les deux cavités les sépare, les vibrations sont tout de même parfaitement transmises de l’un à l’autre. Soudain, le jeu s'arrête. Ce qui rend la jolie brune frustrée par l’arrêt de l’action de son sextoy, elle est essoufflée et tremblante. A cet instant précis, son seul désir est que la personne qui dirige le jeu recommence et la laisse profiter jusqu’au bout du plaisir donné par les vibrations.

Pendant un certain moment, rien ne se remet en route. Je vis la frustration de Vanessa comme si elle était la mienne. J’en viens à espérer la suite du programme, mais aussi à la redouter. Redouter le moment qui ferait qu’elle ne serait plus en mesure de contenir silencieusement son plaisir. Les vibrations reviennent enfin, moins fortes que la première fois. Une nouvelle fois, elle s’agrippe à ce qu’elle peut pour se maîtriser vocalement. De temps en temps, je ressens à travers elle qu’il y a des pics de puissance. La pression monte en elle, je commence à reconnaître ce petit quelque chose qui montre le plaisir qu’elle prend. Mon hôte en prend d’ailleurs beaucoup, et ce dernier s'accumule en elle. Je n’avais pas encore ressenti son plaisir anal, et, il faut l’avouer, ce dernier semble très puissant chez elle. Elle a de plus en plus de mal à contenir ses gémissements. Son tortionnaire ne doit pas être très loin, car c’est ce moment qu’il choisit pour arrêter le jeu, juste quelques instants, le temps de laisser redescendre la pression.

Lorsque les vibrations reviennent plus fort que lors de la première salve, Vanessa se tend totalement. Quelques secondes à peine, et le jeu s’arrête. La jolie brune n'a pas le temps de se détendre totalement quand il reprend. Cette sorte de va-et-vient entre les périodes de vibration et de calme à intervalles de plus en plus courts, dure de longues minutes pendant lesquelles Vanessa ne semble plus être consciente de son environnement. Elle arrive quand même à garder le silence, pour ne pas alerter les autres voyageurs. Il me semble que les vibrations sont de plus en plus puissantes, comme le plaisir pris par mon hôte. Un plaisir qui s’accumule en elle comme la vapeur dans une cocotte-minute. Les moments de pause finissent par disparaître totalement, laissant place à de simples variations de puissance. Les vibrations ne semblent pas pouvoir être plus puissantes, pourtant elles augmentent par pics, laissant Vanessa de moins en moins capable de se retenir. Quand plus aucune variation ne se fait sentir, l’explosion de jouissance arrive enfin. Un orgasme puissant la ravage, sa respiration en est coupée, la quasi-totalité de ses muscles sont contractés à leur maximum, sa mâchoire reste serrée, ce qui lui permet de ne pas crier son plaisir, les autres voyageurs ne réagissent pas, ils n’en sont pas moins spectateurs de ce qu’il vient de se passer.

Minuit pile.

Je suis en âge, je tremble comme si je venais de passer une heure à baiser avec intensité. Je sens l’odeur de mes mains, rien cette fois-ci. Le retour de voyage me pousse une nouvelle fois vers mon lit pour un plaisir solitaire qui, je l'espère, me calmera. Une fois nu, les effluves de la mouille de Vanessa viennent me caresser les narines. Impossible de me tromper. Je me rends alors compte que ma verge n'est pas recouverte de sperme encore cette fois-ci, mais des sécrétions de ma partenaire. Les voyages sont vraiment étranges et complexes, et je ne comprends pas du tout ce qu'il m'arrivait. Tant de questions et si peu de réponses. Je décide de ne pas me faire jouir ce soir, et de garder ce plaisir, ces ressentis, pour la nuit, cette odeur sur moi. La nuit sera difficile mais peu importe, nous sommes vendredi et je ne travaille pas demain.

Je commence mon samedi par une douche, après avoir bu un bon café et fumé une cigarette, faisant durer au maximum le plaisir d’avoir ces émanations. L’eau fraîche me donne un bon coup de fouet tant la nuit a été instable. J’ai été réveillé plusieurs fois par mes songes, les souvenirs de Vanessa dans le train prenant plaisir, l’envie de me faire du bien à moi aussi, mon érection ne me quittant presque pas de la nuit. Sous la pluie de ma salle de bain, je ne résiste pas longtemps avant de me donner du plaisir avec une masturbation salvatrice. Mes mains caressent d’abord mon torse tandis que je me savonne. Ces dernières sont sensuelles, plus appuyées sur mes tétons quand la pulpe de mes doigts passe dessus. Sans vraiment y penser, je les pince, les griffe même régulièrement. Il ne faut pas longtemps à mon corps pour réagir, je sentis mon sexe se gonfler petit à petit, jusqu’à son maximum, et même plus qu’a sont habitude lors de mes jeux solitaires. Il devient endolori tant il réclame à ce que je m’occupe de lui. Dans mes pensées, ce sont les souvenirs de la dernière connexion avec ma collègue qui s’agitent. Je me lance donc dans une branlette qui me soulage très rapidement.

Une fois séché et vêtu d’un simple short, j'attrape mon ordinateur pour faire des recherches plus poussées et tenter de comprendre ce qu’il m'arrive. Dans l’après midi je tombe enfin sur un forum, douteux, extrêmement mal construit, mais qui regorge d'histoires qui ressemblent à la mienne. Il semble que l'origine n'est connue d'aucun des témoignant. Tous ceux qui ont eu le courage d'en parler sont formels, chaque participant à ce que j'appelais un voyage est connecté à la scène. Ce qui veut dire que Vanessa l'est également. Mes émotions sont partagées par cette information, je suis à la fois ravi de vivre ça avec elle mais aussi gêné que ça ne soit pas totalement clair, ni volontaire. Je suis présent sans l’avoir demandé, ce qui veut dire qu’elle n’est peut être pas totalement consciente de ma présence et encore moins à l’aise avec ça.

Souvent, ils ne sont restés qu’à deux. D'autres, ponctuellement, étaient accompagnés par plus de participants. Globalement les récits font état de deux ou trois personnes. Le maximum que je lis est de douze. I y a eu systématiquement des rapports sexuels, pas toujours consentis, bien au contraire. Les pratiques sont variées sexuellement, hétérosexuelles, homosexuelles, agrémentées de sadomasochisme. En dehors de ce qui s’apparente à du viol, tout est légal. Certains parlent d’inceste, mais avec des personnes majeures. Pour ce qui concerne la partie technique de la chose, son origine, ce qui les déclenche, qui les provoque, personne n’a d’informations précises. Tous parlent d’une connexion unique, avec une personne qui est présente lors de chacun de leurs voyages, ce qui signifie que la présence de ma collègue serait inévitable.

Pour ce qui est de l’heure de chaque événement, ceux qui en ont vécu plusieurs, les heures n’étaient pas fixes, et bien souvent sur des moments de la journée moins adéquats que pour Vanessa et moi. Minuit, en étant chacun chez soi, enfin je l'imaginais pour ma jolie collègue, c’est tout de même moins gênant qu'à quatorze heures en pleine réunion. De la même manière, je semble être le seul à me réveiller avec des souvenirs physiques de ma partenaire. Ce soir, il n’y a pas de voyage, les heures ont défilé à une vitesse folle, il est déjà trois heures du matin quand j’en prends conscience. Une nouvelle question fait alors son apparition, pourquoi pas aujourd’hui ? Je pars me coucher, et malgré une grande fatigue, le sommeil a du mal à m’emporter. Je ressens une sorte de manque en plus des questions qui n’ont pas trouvé de réponses.

Je me réveille à midi et ne peux m'empêcher de retourner sur le forum. J'y apprend que le fait qu'il y a des jours sans est normal, car la connexion semble se faire seulement si on a été assez proche de nos partenaires dans la journée, les avoir croisés ou être dans le même lieu au même moment. Par contre je n'apprends rien sur l'échange de fluides, ou même de sensations. Chacun paraît vivre les choses de son propre point de vue et personne ne semble s'être réveillé avec les mêmes conditions que les miennes. Le dimanche après-midi passe sans que je ne m'en rende vraiment compte. Il est temps pour moi de prendre une douche et d'aller me coucher. Je repense aux voyages déjà effectués, j'ai hâte de croiser ma collègue pour que notre prochain voyage puisse nous emmener ensemble vers de nouvelles aventures et de nouveaux plaisirs intenses.

Enfin lundi, c’est vers 10h qu’une sensation de reconnexion se fait ressentir en moi, il s’agit de l’heure à laquelle Vanessa arrive. Le reste de la matinée se passe normalement, bien qu’avec un peu d’impatience, celle de me retrouver face à la jolie brune en salle de pause. Quelque chose a changé dans sa façon d'être, elle ose me regarder et me parler comme avant. Ce comportement me rassure, car notre lien amical créé rapidement à son arrivée, m'aurait énormément manqué s’il avait du disparaitre pour laisser le froid que j’ai ressenti la dernière fois que nous nous sommes croisés. Évidemment nous n'évoquons pas nos voyages, la peur d’être entendu par des oreilles indiscrètes prend le dessus sur l’envie d’en parler avec elle. J'en profite pour garder en mémoire sa tenue, un jean bleu, des bottines noires, un T-shirt marinière et un pull de laine noir. Nous échangeons quelques banalités avec le même lien amical qu'avant le premier voyage. Son sourire est de retour, sa joie, son charme, qui jusqu'alors me paraissait amical, me semble devenir plus sensuel qu’avant. Je ne sais pas s’il est lié à mon changement de regard sur elle ou si un quelconque changement a eu lieu pour elle, mais je commence à apprécier cette nouvelle relation que nous démarrons. En revanche, je sais maintenant que nous partagerons quelque chose ce soir, puisque nous nous sommes croisés de prêt.

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