Chapitre 2

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23h59 et 55 secondes…

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  • Étrange…

L'endroit est différent, il n’y a plus de lit, le néant laisse place à une grande pièce que je reconnais tout de suite. Il s’agit d’une des salles de réunion de mon travail. Enfin, un peu plus que ça, elle est équipée d'un comptoir, de fauteuils et d'un canapé. Elle nous sert à recevoir des clients, faire des réceptions et même certains événements d'entreprise, il y a aussi des portants sur lesquels sont disposés des échantillons des tissus que nous fabriquons. Il y a néanmoins quelque chose de différent, je vois les choses comme si je me déplaçais dans la pièce. Je ne suis pas maître de mes mouvements mais j’accompagne ceux d'une autre personne. Est-ce Vanessa ?

Je ressens non seulement mon corps, mais également celui de la personne avec laquelle je suis connecté. Une chose est sûre, c’est une femme, la démarche est féminine, aucun doute à avoir. Son déhanché est roulé, le claquement de ses talon annonce ce qui ressemble à des escarpins, tout laisse à penser qu’il s’agis d’une femme qui se déplace pour moi. C'est une nouveauté interssente, être dans le corps d'une femme. Je capte à la fois mes attributs et les siens, je sens mon pénis et son vagin, un petit poids inhabituel au niveau du torse, que j'imagine être la poitrine de mon hôte. Autant profiter du moment. Je me concentre alors pour tenter de ressentir chaque parcelle de son corps plutôt que le mien. Le concept m'excite beaucoup. A travers moi, la personne qui me transporte dans son voyage semble aussi apprécier la situation, ou peut-être ce qu’elle prévoit de faire. Je sens l'humidité qui monte entre ses jambes, la chaleur qui grandit entre ses reins. Un mouvement de tête vers le bas me montre des bottines noires à talons aiguilles et des bas nylons de la même couleur. Je n’en vois pas plus sur le moment. Les jambes sont fines et musclées, je découvre le nylon sur ma peau, la sensation est douce, c’est agréable. Mon hôte se dirige maintenant vers le petit canapé jaune collé à un des murs de la pièce. Elle y prend place, les fesses le plus au bord que possible, les jambes bien écartées, autant que sa tenue le lui permet.

De jolies mains manucurées et colorées d’un vernis rouge se mirent sur les genoux, que j'aperçois une nouvelle fois par les mouvements de son regard. Puis elles remontèrent vers les cuisses. Le galbe des jambes ressemble vraiment à celui de Vanessa. J’en suis presque persuadé, c’est bien elle qui me faisait découvrir ses gestes à travers ses yeux. L'excitation monte d’un cran supplémentaire quand ses mains atteignent sa jupe en skaï noir pour la faire remonter et me confirmer que ce sont bien des bas et non des collants. La jarretière de dentelle est auto-adhésive, ce qui lui permet de ne pas avoir besoin de porte-jarretelle. La peau du haut de ses cuisses est maintenant visible. Avec surprise, je me rends compte qu’aucun morceau de tissus n'entrave le geste qu’elle s'apprête à faire.

Cette nouvelle expérience s’annonce un cran plus intense que la précédente puisque mes sensations sont les siennes. Sa main va directement au but, son clitoris, déjà bien trempé. Le plaisir que je ressens est totalement nouveau et intense. Ses doigts s'agitent doucement pour commencer, il ne faut pas aller trop vite. Ils caressent et titillent sa zone érogène. Un feu ardent se met à brûler en moi. Les secondes passent, Vanessa augmente la cadence et l’étendue de ses mouvements, étalant par la même occasion sa cyprine et lubrifiant la totalité de l’endroit. Ses doigts s'aventurent de plus en plus vers son orifice, je me surprends alors à être impatient, de vouloir que sa pulpe me fasse découvrir les sensations que leur entrée me fera découvrir. D’un autre côté, je peine à croire que je vais découvrir le plaisir de la pénétration vaginale. Ce ne sont que ses doigts, mais ma curiosité quant aux sensations que celà pouvait donner allait être étanchée. Depuis longtemps je rêve de pouvoir emprunter le corps d’une femme et ainsi vivre des instants similaires, bien que je ne les imaginais pas solitaires.

Enfin ! Je les sens qui entrent, il me semble que seul la première phalange de chacun s'est aventurée, juste au bord. Rien de comparable avec ce que je connais déjà, que ce soit avec mes jouets que j'utilise régulièrement, ou que ce soit par le membre d’un homme. Je devine la mouille qui s'accumule entre ses lèvres, ses doigts qui ressortent pour faire durer le plaisir; puis qui y retournent un peu plus profondément à chaque fois. Quand je pense qu’elle va aller jusqu’au bout de son plaisir, elle fait repartir ses caresses. Elle y fait maintenant pénétrer entièrement les deux avec lesquels elle se caresse depuis le début de cette expérience.

C’est loin de ressembler à ce que j’ai imaginé. Je sens la raideur de ses doigts, leurs longueurs qui s'insinuent en elle et le plaisir que ce geste lui donne. Les légers vas et vient qu’elle entreprend décuplèrent cette sensation. Ses sécrétions s’écoulent maintenant et se déversent sur ses doigts. Elle gémit doucement en se mordant la lèvre pour ne pas alerter les éventuels collègues qui pourraient passer par là. Un troisième doigt vient élargir ses lèvres, elle insiste sur la zone qu’elle sait être la plus sensible. Elle se connait merveilleusement bien, tant le plaisir qu’elle prend est fort. Je ressens toute l'excitation qui s’emparait d’elle. Vanessa a peur d’être surprise, c’est ce même sentiment qui l'excite terriblement et qui la pousse à continuer son jeu et à se lâcher de plus en plus. Sans même s’en rendre compte elle ne retient plus ses gémissements, le plaisir devient intense, elle est maintenant l’esclave de sa pulsion. C’est étourdissant à quel point j'ai l'impression que j’ai de remplacer Vanessa sur ce canapé, je sens le plaisir monter rapidement, l'accalmie quand elle se retire les doigts de la chatte, puis le retour puissant sur son clitoris faisant monter en flèche sont plaisir. Puis boom! L'explosion de l'orgasme qu'elle exprime dans un gémissement étouffé par le coussin qu’elle vient d’attraper juste à côté d’elle. Pour terminer, ma collègue s'affale totalement inerte dans le canapé, sa main glisse de son entre-jambes petit à petit, pour finir par s'écraser sur l'assise du canapé. Elle doit tout de même vite reprendre ses esprits, n’importe qui pourrait la trouver ainsi dépravée.

Minuit pile.

De retour à la réalité, j’étais embrumé par l’orgasme de Vanessa qui m’a autant ravagé qu'elle. Ce voyage a été très différent de celui d’hier. Plus intense, plus puissant, mais toujours sans réponse sur son origine. La connexion était forte, j’étais elle, je ressentais son plaisir comme s’il était le mien. Comme la veille je suis trempé de sperme, je reste excité avec une soif irrésistible de jouir encore. J’aimerai tant que ce voyage ne reste pas qu'un rêve, qu'il devienne réalité. Mais je ne sais absolument pas si Vanessa vit réellement ces mirages. Il faut avant tout que je comprenne ce qu’il se passe, la cause et la nature de ce que je ressentais comme une connexion puissante entre elle et moi. Une fois que j’aurais compris tout ça, et si ce n’est pas uniquement sorti de mon imagination, je pourrai envoyer au diable la complicité amicale que nous avons avec Vanessa. Cette expérience irréelle m'a ouvert les yeux sur une attirance que je ne soupçonnais pas jusque-là.

Je termine ma bière, une odeur remonte, une nouvelle fois, la mouille qui était sur sa main, se retrouve sur la mienne. Je pose alors ma bouteille, porte ma main à mon nez pour la sentir un peu plus. Pas de doute possible, c'est la même odeur que celle que j'ai senti pendant mes deux voyages. C’est une autre des énigmes que je dois résoudre, comment je peux revenir avec cette odeur ? Est-ce juste un souvenir ? Ou est-ce réellement des restes de sécrétions qui avaient séché sur ma main ? En m'allongeant sur mon lit, après m’être mis nu, je commence à me caresser, la main odorante en action. Mon sexe est encore trempé, ce n’est pas mon sperme cette fois-ci; il semble que les secretions de ma collègue sont revenues avec abondance sur mon membre. Je ne résiste pas à l’envie de goûter à ce liquide exquis. Le goût est à la hauteur de l’odeur, sucré, épais et puissant. Mon sexe se raidit instantanément en découvrant cette saveur. Je reprend mes caresses solitaires, la jouissance ne tarde pas à venir. Mon souffle est court, je prends le temps de le retrouver avant d'aller prendre une douche fraîche qui me calme. Puis, je me couche pour dormir, je prends alors la décision de découvrir ce qu'il se passe. Contrairement à hier je m'endors rapidement.

A mon arrivée au travail, seule Delphine était à l'accueil, comme tous les jours, la collègue de Vanessa commence et finit plus tôt pour donner une amplitude horaire de l'accueil plus importante. Ce n'est pas grave je ferai en sorte de la croiser dans la journée.

La pause déjeuner arrive très vite, je la prends le plus tard possible pour qu'elle puisse coïncider au maximum avec celle qui, j'en suis convaincu, partage mes voyages. Sans surprise, pendant que je termine de manger, Vanessa vient s'installer. Son comportement est quant à lui plus étonnant. Elle me salue avec timidité, le regard fuyant, les quelques phrases que nous échangeons sont d'une banalité affligeante. De mon côté je suis incapable de la quitter du regard, luttant contre le fait de l'imaginer nue sous son pull de laine blanc, de tenter de deviner ce qui se trouve sous son pantalon en lin noir, ou quel vernis décorait ses ongles enfermés dans ses bottines de daim marron. La chaleur ressentie sur mes joues me signale que je rougis, j’ai la sensation d'être à l'étroit est celui que je bande, ça n'est absolument pas le moment de me lever de table pour faire ma vaisselle. Je sors donc mon téléphone pour me changer les idées, puisque, de toute façon, nos discussions sont inexistantes. Mon membre se calme rapidement. Je file donc faire ma vaisselle, me faire couler un café, et je sors de la salle de pause avant que mon excitation ne revienne.

Je jette un "Bonne après midi." sans être sûr d'en récolter une réponse. Cette dernière est très vague et à peine audible, comme si elle venait d’être extirpée d'un songe. Je poursuis mon chemin pour reprendre mon poste et terminer ma journée de travail.

Une fois chez moi, je mange rapidement, et me penche sur mon ordinateur pour tenter de trouver des réponses sur ce qu’il m'arrive. Malheureusement rien ne ressort de mes recherches. Je sors une nouvelle bière en réfléchissant aux causes de mes voyages. J'essaye d’imaginer jusqu'où ça pourrait aller, si je pouvais en prendre le contrôle. Est-ce que je pourrais être en mesure de décider ce qui allait se passer durant les connexions à venir ?

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