Chapitre cinq

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Le premier réflexe de ma sœur fut de me regarder. Elle pensait que c'était un imbécile. Ensuite, elle se rappela que c'était elle l'ange. Elle ramassa les livres tombés à ses pieds et observa la couverture... Lady Roxana ou l'Heureuse Catin et... L'amant de Lady Chatterley. Ma sœur sourit gentiment avant de lui rendre. 

-Je ne savais pas qu'on pouvait avoir accès à de tels livres ici.
-Oh, si, mais personne ne va jamais dans cette partie de la bibliothèque pour en profiter.
-Je ne sais même pas où elle est.. marmonna Anna. 
Je vis Colin se redresser légèrement et avoir un petit sourire en coin.
-Demande à Gladys, elle y passe son temps. Excusez-moi, c'est assez lourd, je vais aller les déposer dans mon dortoir. 

Il nous contourna et Anna remit une mèche qui venait de s'échapper de sa queue de cheval.
-Ton copain aurait pu me désigner l'emplacement quand même. C'est un goujat. 
-Il avait douze livres en main, ça devait vraiment être lourd. Arrête de tout prendre pour toi Anna Banana.
-Tu m'as gavée ce matin en m'appelant comme ça devant les autres.
-J'avais fait abstraction des autres. Désolé. 

Elle me fusilla du regard mais elle ne m'en voulait pas. Elle se laissa tomber sur un banc en pierre au milieu de ce petit jardin d'Eden. Il n'y avait pas un bruit si ce n'est le gazouillement des oiseaux dans les arbres.
-Alors.. ton impression ?
-Il y a beaucoup de gens qui mériteraient qu'on les dévergonde.
-J'ai pensé la même chose avec ma coloc. Ils sont tous..tellement...
-Lisses ? proposai-je. 
-Exactement. Tu crois que c'est une bonne idée le restaurant vendredi ? Et si on croisait quelqu'un qu'on connait ?

-Je crois que si l'on croise une connaissance de notre grand-père dans un restaurant où les tétons des femmes sont à l'air.. 
-Je parlais de nos amis à nous.
-Personne ne s'étonnerait de nous voir là-bas. Mais tu n'es pas obligée de venir si tu ne veux pas. Tu peux toujours refuser par éthique féministe. 
-Je verrai le moment venu.
Elle n'avait pas l'air convaincu, mais déjà, lorsque je l'avais proposé le matin, elle avait fait une tête un peu bizarre. Elle desserra un peu sa cravate.
-J'ai envie de rentrer à la maison Adam. De retrouver Chelsea et mon lit.
-Je sais. J'avais des courbatures ce matin en me levant. Est-ce que tu veux qu'on retourne courir ce soir, histoire d'être un peu seuls tous les deux ?
-Non, pas courir, on va juste aller dans le coin des rebelles. Ça va devenir notre coin dans l'attente d'en trouver un autre. Il faut que je rejoigne les filles.. Elles doivent être dans notre salle commune à faire du macramé ! 
-On a un babyfoot dans la nôtre.. tu peux rester avec moi tu sais.. les gens ont compris que tu étais ma jumelle.
-J'espère bien, y'a deux roux dans la même classe avec le même nom ! Mais je pense que je vais rejoindre les autres. C'est gentil de proposer. À tout' Adam. 

Ma sœur me fit un clin d'œil avant de partir. Je rejoignis ma chambre. Je devais envoyer un mail à Rick. J'avais promis de lui raconter en détail mon entrée fracassante dans ce lycée. J'allumai mon ordinateur et je vis tout de suite que je n'avais pas de réseau. C'était une blague ?? Je me rendis dans la chambre à côté. Je frappai et je trouvai Colin Ligthwood entrain de lire.
-Salut, c'est normal qu'on n'ait pas de wifi, le système a sauté ?
-C'est normal. On ne peut avoir accès à internet que dans la salle informatique.
-C'est une blague ? Putain je vais devoir exploser mon forfait de téléphone. C'est pas grave. 
-J'ai oublié de te le dire, si ton téléphone sonne une fois en cours, il sera confisqué pour une journée, si tu récidives 2 fois, ils te le prennent pour la semaine.

-L'archaïsme à l'état pur. Merci pour l'information. 

Je refermai la porte et j'envoyais un mail avec mon téléphone tout en rentrant dans ma chambre. Je reçus un message de Rick. Je crois que l'ex de ta sœur se venge. Il m'avait envoyé un lien. Et je vis une photo d'Anna à poil. Mon cœur se mit à battre la chamade. Je descendis les escaliers rapidement et je traversai la pelouse. J'entrai dans le bâtiment des filles. Il était exactement comme le nôtre. J'arrivai dans la salle commune des filles. Je repérai rapidement sa camarade de dortoir. 
-Gladys ? Tu n'aurais pas vu Anna ? J'ai besoin de lui parler. 
-Anna ? Non, je peux lui transmettre un message ?
-Si tu la vois, dis-lui que je la cherche. 

Je reçus un autre message de mon frère de cœur. Putain, il arrête pas ce con. Je n'allais même pas prévenir Anna. J'allais régler ça moi-même. J'appelai mon père tout en remontant les escaliers de mon dortoir. 

-Papa ?
-Je suis en réunion, qu'est-ce que tu as ?
-Il faut que tu me fasses sortir d'ici..
-Adam.
-Non. Papa, là, c'est grave. Anna est sorti avec un garçon jusqu'à peu et comme elle a rompu avec lui parce qu'il n'était pas fiable, il diffuse des photos d'elle.. dénudée
-Pardon ?

La voix de mon Père venait de vibrer de fureur.
-Je sais où il habite. C'est pas loin de mon école. Mais j'ai besoin de toi pour me sortir d'ici. 
-Je vais prévenir mon avocat. 
-Si tu fais ça, ça va te péter à la figure et bousiller ta carrière politique. 
-Mais qu'est-ce qu'il lui a pris d'envoyer des photos comme ça ?
-Papa. Vu ce que j'ai vu, je ne pense même pas qu'elle soit au courant qu'il existe de telles photos.
-Je vais appeler ton établissement et je te rejoins chez ce jeune homme dans une heure. Envoie moi les informations par mail.
-Okay. 
Je tapai l'adresse rapidement et j'enfilai mon blouson de cuir. Je pris mon casque et je filai. Je croisais Seth D'Arcy, déambulant dans les couloirs.
-Hey, où tu vas comme ça Hamilton ?
-Je dois y aller. Si tu croises ma sœur dis lui que je suis désolé et que je lui expliquerai. 
-Tu dois aller où ? 
-Je dois sortir de l'établissement. 
-Tu vas avoir du mal, tu sais qu'on est en internat.

Je le regardai durement et il saisit que je ne plaisantais pas. 
-Je n'en ai rien à faire d'être dans un internat D'Arcy. Je dois y aller. 
-Suis-moi. Passe par derrière, personne te verra. 
Il m'emmena dans le dédale des couloirs. Il n'y avait pas un chat. Il m'emmena derrière le gymnase, vers le parking des profs.
-Il y a un portail là-bas. Il est ouvert normalement dans la journée, mais s'il est fermé, il n'est pas très haut. J'espère que ce n'est pas grave. Je te couvre. 
-Pas la peine de me couvrir. Je serai normalement rentré avant qu'on ne s'aperçoive de mon absence. Mais c'est sympa d'avoir proposé.

Je lui tendis la main et sa main se referma sur la mienne. 
-À tout à l'heure.
Je lui tournai le dos et je sautai directement par dessus le portail. Pourquoi faire simple quand on peut faire dans le compliqué ? Je rejoignis le garage que je louais à l'année et j'en sortis ma moto. Je pris mon téléphone.
-Rick. Rendez-vous chez l'autre enculé.
-J'allais y aller. Je sors de cours. Tu me prends au passage ? Je suis sur ta route. 
Je démarrai et je filai. Je savais où habitait ce fils de pute. Je pris Rick au passage. 
-Salut vieux, je ne pensais pas te revoir si tôt.
-Monte au lieu de t'épancher. 
Il grimpa sur ma moto et une bonne vingtaine de minutes plus tard j'étais devant l'autre connard. Je frappai à sa porte et il m'ouvrit. Je le saisis par le col de son polo et je le projetai chez lui.
-Tu vas me le payer amèrement sale connard.
-Ta putain de sœur l'avait bien mérité. 
Mon poing s'écrasa sur son nez.
-Tu vas retirer toutes les photos que tu as mises et me donner les autres.
-Sinon quoi ?
-Sinon, je t'écrase les couilles, répondit Rick. D'ailleurs, j'ai pas besoin de toi, je suis con. 
J'attrapai l'ex de ma sœur et je le tins le temps que mon meilleur ami prenne son téléphone dans sa poche.
-Quel peut-être ton code ?
-8673. Essaye, dis-je.

Le mec s'agita et je lui donnai un coup derrière les genoux. Le téléphone se déverrouilla. Mon meilleur ami retira une à une toutes les photos du site compromettantes. Il les retira ensuite du cloud. L'ex de ma sœur était entrain de se dégager et allait se jeter sur Rick. Je m'interposai et je me pris un coup de poing dans la figure. Ça faisait ultra mal. Mais vraiment. J'avais la pommette en feu. Mais j'avais fait de la boxe pendant des années. Il se retrouva au sol en un clin d'œil. Rick était entrain de vider son cloud de l'intégralité des photos de ma sœur. 
-Sale pervers.. et en plus tu as une petite bite. Je crois que je vais la tweeter celle-là
-Sale fils de pute. Tu ne t'en tireras pas comme ça !! 
-Oh tu crois ? ironisa Rick.
Il tweeta la photo en question avec ce commentaire : J'ai une petite bite, mais je le vis bien. Mesdames, venez l'apprécier. On dirait une knacki.. Puis, il retira la carte SIM et démonta le téléphone avec son talon après en avoir retiré la batterie.
-Ne t'approche plus jamais d'Anna Hamilton, tu as compris face de bite ?
On sonna à la porte et je dis à mon ami d'aller ouvrir. C'était mon père et son avocat.
-On s'est occupé du problème Papa. C'est bon. Les photos ont été supprimées et..
-Adam, fils, sors d'ici, je voudrais parler à ce garçon...
J'obéis à mon père et j'entraînais mon ami à ma suite. Il me tendit la carte SIM. Le chauffeur de mon père était là. 
-Bonjour Carter, vous allez bien ? 
-Oui, monsieur Adam.
-Et votre famille ? Je crois que votre fille entre à l'école cette année..
-Absolument monsieur, elle était toute excitée, je dois bien l'avouer.
Il se redressa et ouvrit la portière. Mon père descendait le perron.
-J'aimerai vous parler..

-J'ai ma moto P'pa
-Quelques minutes seulement.

Je le suivis et mon père regarda Rick.
-Richard, c'est cela, vous étiez dans le lycée de mon fils...
-Oui monsieur.
-Je vous remercie de cette intervention. J'aimerai récupérer la carte SIM contenant les photos de ma fille.

Mon père tendit la main et Rick lui donna. Il était intimidé.
-Que faites-vous dans la vie ?
-Je suis à l'université monsieur. 
-Quelle université ?
-La London School of Economics.. 
Mon père parut surpris et lui fit un sourire.

-Vous êtes boursier ?
-Papa, s'il-te-plaît. Dis tout de suite ce que tu veux qu'on en finisse.

-Je veux vous remercier d'avoir sauvé la réputation de ma fille. Combien voulez-vous ?
-Je ne veux rien monsieur. Anna a toujours été super gentille avec moi. Je la considère comme une sœur. Je ne pouvais pas laisser ça se faire. 
-J'insiste. 
-Vous me gênez monsieur.
-Ça suffit. Sors Rick, je te rejoins dans deux secondes mon pote.
Je poussais Rick en dehors de la voiture avant de fusiller mon père du regard. 
-T'es sérieux Papa ? Tu veux filer de l'argent à mon meilleur ami ?
-Si tu me l'avais présenté avant, nous n'en serions pas là. Il m'a l'air d'être un garçon tout à fait convenable. On ne dirait pas mais je suis un méritocrate. 
-En t'appelant Hamilton ? 
-Je trouve extrêmement bien que des jeunes de milieux défavorisés arrivent à s'en sortir. 
-Il n'est pas...

-Dis-lui que je lui trouverai un stage s'il en a besoin. Un bon piston ne fait de mal à personne.

J'étais surpris. 
-Tu ferais ça ?
-Le premier ministre n'est pas un fils de Lord et je le connais depuis des années et je peux l'appeler mon ami. Je ne suis pas le con que tu prétends que je suis, Adam. Ne l'oublie jamais. Maintenant retourne en cours. Je présume que tu n'as prévenu personne de ton absence comme à ton habitude. Et sois prudent sur la route.
-Tu n'as pas prévenu mon établissement n'est-ce pas ?

Mon père sourit et je reconnus ma sœur Anna.
-Tu es sûrement parti avant que je le fasse. File. Et va à l'infirmerie pour faire soigner ta main. Elle rougit d'une drôle de manière.

Je sortis de la voiture et mon père démarra dès que son avocat fut dedans.
-Ton père m'aime bien.
-Je crois aussi. Il va te trouver un stage où tu veux. Il me reste 40 minutes avant le début de mon cours, on a 10 minutes. On mange un bout ?
-Je propose qu'on taxe de la bouffe à l'autre abruti. 
-Bonne idée.
Je sonnai à la porte de l'ex et je mis mon pied dans la porte qu'il ouvrit pour éviter qu'il ne la referme. Je la repoussais et j'allais dans sa cuisine.
-Maintenant que nous sommes bons amis, j'imagine que tu ne verras pas d'inconvénient à ce qu'on te prenne deux bières et un paquet d'Oreo ?
Je n'attendis pas sa réponse et je les pris avant de partir. Nous démarrâmes, et nous nous arrêtâmes devant la LSE où bossait Rick. J'avais mis moins de temps qu'à l'aller. On s'installa sur sur un banc pour boire notre bière et manger les gâteaux.
-Alors comment a réagi Anna ? 
-Elle n'est pas au courant, je vais lui dire après. Sinon, ça l'aurait travaillé. 
-Ouais je comprends. Bon, mec, tu devrais y aller, ça fait 10 minutes qu'on est là. Et en plus tu dois garer ta moto dans ton garage. 

Il avait raison. Je le pris dans mes bras et je repartis. Je garai ma moto et je courus jusqu'au Parking des profs. Je courus vers mon dortoir, balançai mes affaires, attrapai un bloc note et je courus pour le cours de mathématiques. Je n'avais théoriquement pas le droit de courir dans les couloirs (encore une règle à la con), mais j'arrivai à la toute dernière minute. Je me laissai tomber sur une chaise dans le fond, juste derrière Seth D'Arcy. Il se retourna et ses lèvres s'étirèrent en un sourire.
-Tu as eu chaud. Tu es rentré depuis longtemps ?
-Pas suffisamment pour avoir eu le temps de trouver mon livre de maths et des crayons, mais je suis là. 
Colin Ligthwood se retourna pour me dévisager et il me tendit un crayon. Le prof n'était pas encore là et Anna arriva avec deux filles. Elle leur fit signe qu'elle avait une place. Elle se laissa tomber près de moi.
-Toi tu as bu.
Les garçons devant moi se retournèrent et j'eus un sourire amusé.
-Tu étais où ce midi ?
-Je t'expliquerai, sors ton livre de maths si tu veux être utile. 

Le cours fut barbant. Vraiment. Ce n'était pas que j'étais mauvais en maths, mais j'avais déjà fait le programme. Et en l'occurrence, nous avions le même livre l'année d'avant. Anna dessina sur son bloc note dans les marges et moi, je lui piquai ses crayons. 
-Hamilton, venez résoudre cette équation au tableau.
C'était à moi qu'il parlait. Je n'en avais pas du tout envie. Je ne pris pas mes feuilles et j'arrivai d'un pas nonchalant au tableau, je lui pris la craie des mains. 
-Et vos feuilles ?
Je lui désignai mon crâne en tapotant dessus et j'écrivis au tableau. Je reposai la craie sur le bureau professoral et je retournai à ma place. Ma sœur avait écrit sur son bloc : Grande classe Adam. Je la remerciai d'un geste de tête. Mon équation était bonne.
-Pourriez-vous nous expliquer comment vous avez abouti à ce résultat ?
-Heu.. aaah. Vous voulez que je commente les étapes que j'ai détaillé au tableau.

Je m'exécutai d'un ton ennuyé. Je l'étais de toute façon. La fin de l'heure se mit à sonner, il nous donna une pile d'exercice à faire.
-Tu as gardé tes exercices de l'an dernier en maths ? me demanda-t-elle alors que nous sortions de la salle.
-Ouais, répondis-je à la demande de ma sœur. Il faudrait les ramener pour lundi. On a quoi comme cours maintenant ?
-Cours d'espagnol. Perso j'ai l'intention d'avoir un niveau moyen bof au début. Personne n'a besoin de savoir que Gloria notre bonne, nous parle espagnol depuis notre plus tendre enfance. Je ne veux pas paraître élitiste. 
-Ça ne cadre pas avec le personnage Anna. Sois bonne. Rien à foutre des autres. Il faut que je te parle..
-Oui, je sais, le mec mignon aux yeux verts m'en a parlé.

-Il s'appelle Seth D'Arcy.
-Oui, c'est ça. Trop sexy. Enfin bref. Il est là. Je vais retrouver mes copines. 

Je devais l'avouer, ma sœur avait toujours eu bon goût en matière de garçons. Ils étaient tous beaux.. ou du moins, ils avaient tous quelque chose de beau en eux. Leurs yeux. Leurs cheveux. Leurs torses. En général, c'était surtout cette dernière partie qui était la plus marquante. Elle les prenait bien gaulés mais décérébrés. 

La prof d'espagnol était toute mignonne. C'était une petite chose avec des cheveux très très noirs et des lunettes. Je la fixais un quart de seconde et elle baissait les yeux. Wow. Comment avait-elle pu entrer ici ? Elle nous fit faire un travail de groupe. C'était atroce. Je me retrouvai avec deux filles et un garçon que je ne connaissais pas. J'aurais pu faire semblant d'être stupide. Mais je n'en avais juste pas envie. Anna se retourna quand elle m'entendit parler. Elle avait compris. Elle se mit à parler normalement elle aussi. La prof nous entendit et nous fit de grands sourires. Mais je n'en avais rien à faire, je cherchais le moyen de mettre Anna au courant de cette affaire sans la blesser. 

Nous étions dans mon dortoir, après les cours. Il n'y avait personne, même pas le surveillant. Elle était entrée sans aucune gêne et s'était allongée sur le second lit. 
-Balance Adam. Je sais que tu as un truc à me dire.
Je lui avouais tout ce que j'avais fait. Elle était très attristée, je m'en doutais, je le voyais dans sa façon de ne pas bouger d'un pouce. Elle finit par se tourner vers moi.

-Papa a vu les photos ? 
-Je ne pense pas qu'il regardera. Tu étais au courant ?

-Non. Il a fait ça dans mon dos. Je ne suis pas folle. Il n'a pas aimé que je le balance de chez Chelsea. Je dois t'avouer que son tweet m'a intriguée, j'ai fait une capture d'écran pour l'envoyer à Chel, mais il l'a retiré maintenant, sur son ordinateur, je suppose. 
-Oui. Mais ça a fait le buzz parmi ses potes avant. 
-Papa va m'en vouloir, je vais l'appeler. 
-Papa t'adore. Il ne dira rien à Maman et.. je lui ai dit que tu n'étais pas au courant. Fais celle qui ne sait rien du tout, d'accord ? Ce sera mieux pour tout le monde.
-Dans le fond, je lui faisais confiance. Je ne pensais pas qu'il irait aussi.. attends, tu as dit que tu étais avec Rick ?? Mais Rick a vu les photos ?
-Je crois qu'il s'en fout.

-La honte. Il m'a vue nue. 

Anna était rouge tomate. 
-C'est Rick, il s'en fout. 
-Oh arrête, tu sais bien que j'ai toujours eu un petit faible pour lui et maintenant, il m'a vue nue. Je suis dégoûtée.

-Je ne savais pas Anna.
J'étais presque choqué. Mais dans le fond, ma sœur et mon meilleur ami ? Pourquoi pas ?
-Mais tu sais, il a été très pudique. Je veux dire, il ne s'est pas attardé. C'est un véritable ami. Il n'a pas sauvegardé de photos ou quoi que ce soit.
Ma sœur se redressa. Elle prit mon téléphone et mit de la musique à distance sur mon enceinte.
-Je.. je me sens mal. Trahie. Je me sens sale. Des gens ont pu me voir Adam.
-Tu veux qu'on appelle Papa ?
Elle hocha la tête. Je soupirai et repris mon téléphone, je baissai le son de la musique pour appeler.

-Papa ? Je suis avec Anna. Elle aimerait te parler si tu es disponible..
-Je le suis toujours pour mon petit trésor. Tu es en haut-parleur ?
-Oui papa, répondit Anna d'une petite voix en s'installant près de moi. 

Il l'avait blessée ce con et je n'avais pas su la protéger comme il fallait. J'aurais dû lui cacher la réalité. Je m'en voulais en la voyant. Je posai mon bras autour d'elle. Elle avait besoin de moi. Je le ressentais au fond de mon cœur. 
-J'aimerai être là pour te prendre dans mes bras ma petite chérie.
-J'aimerai aussi que tu sois là.
-Je n'ai pas regardé mon trésor. Je vais détruire toutes les copies de cette horreur. J'ai juste une question. Étais-tu majeure quand cela s'est produit ?
-Oui. Il a voulu se venger parce que j'ai rompu avec lui. Je ne savais pas qu'il filmait ou prenait des photos Papa, je te le jure. 

-Cette histoire est derrière toi. Fais-moi confiance. 
-Tu vas le dire à Maman ?
-Je ne cache rien à ta mère.
-Et à Grand-Père ? 
-Tu veux qu'il soit au courant ?
-Il va me traiter de traînée.. 
-Il ne le fera pas. Je ne le laisserai pas faire.
-Lady Hamilton le fera elle, c'est une pétasse. 
-Ne parle pas comme ça de ma belle-mère. Je pense qu'il devrait être mis au courant. Je ne lui dirai pas de quoi il en retourne exactement.

-Très bien. Papa ? Dis, on s'est fait de nouveaux amis au lycée et on voulait faire connaissance autour d'un dîner au restaurant vendredi soir.. Tu y vois un inconvénient ?
-Bien sûr que non Anna. Vous êtes majeurs.. c'est très gentil de me demander la permission. On se voit samedi matin alors ?
-Oui. Je t'aime.
Anna raccrocha. Elle se sentait mal. Je la pris dans mes bras.
-Regarde-moi. Que puis-je faire pour que tu ailles mieux ?

-Rien. Je vais rentrer dans mon dortoir et appeler Chelsea.

Ma sœur se leva. Elle n'allait pas mieux après ce coup de téléphone à notre père. Je ne pensais pas qu'un jour nous nous retrouverions dans cette situation... Je ne savais pas quoi faire pour l'aider et cela m'attristait vraiment. Je n'aimais pas la savoir mal. J'avais l'impression d'être mal moi-même. C'était comme ça depuis que nous étions tout petits.. Je pris mon téléphone et j'envoyai un message à Chelsea. Si je ne pouvais rien faire, elle pourrait faire quelque chose, j'en étais certain.

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