inter 6
— Ça m’aiderait beaucoup de pouvoir jeter un œil à vos croquis, s’essaye-t-elle.
— Qu’est-ce que vous en savez ?
— Je pourrais mettre vos rêves en lumière.
Je tique.
— « Votre » rêve, se reprend-t-elle, excusez-moi.
— Il n’y a pas de mal.
— Je ne peux pas vraiment le détricoter pour le moment.
— Ah bon et pourquoi cela ? demandé-je.
— Parce que je ne sais encore rien de vous.
On dirait qu’elle me joue un vilain tour.
— Je pensais que vous aimiez lire ?
— Je ne vois pas le rapport, se défend-t-elle.
— Vous ne lisez pas la presse ? Moi, je la lis bien entre ces quatre murs.
— Arrêtez avec ça. Vous êtes chez vous, dans un joli hameau situé à une petite balade du bord de mer. On est très loin d’Alcatraz.
— Et alors ? Je suis tout de même privé de liberté à ce que je sache, dis-je en faisant clinquer les menottes dans mon dos.
— Peu importe. Charel, dans la presse on ne sait rien de vous. Mis à part que vous êtes un voyeur et c’est pas suffisant pour moi.
Je l’aime bien ce bout de femme resplendissant.
— Vous êtes la première à qui je fais causette Aurore. Vraiment, je veux dire.
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