Colonie

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Souveriin, la planète aux milliers de canyons était dorénavant hors de vue. Pour autant, le vaisseau de Thrian et Hadalia parcourait la galaxie à la recherche de cette famille cachée. Le jeune homme n'en revenait toujours pas, il avait des grands-parents, et sûrement des cousins ! Mais la colère prenait le dessus face à cette découverte. Il ne comprenait toujours pas pourquoi ses parents avaient voulu garder cela pour eux. Alors que Thrian était installé sur son siège, il avait retiré son casque et enleva maintenant d'un revers de poignet, les quelques gouttelettes de sueurs qu'avait produit sont front lisse. Hadalia le regardait et semblait ne pas comprendre la situation de son compagnon.

- Décidément, je suis tombée sur le garçon le plus compliqué de cette galaxie on dirait...

Celui-ci se mit à rire et répondit doucement.

- Je ne sais pas si on peut dire que tu as de la chance.

Hadalia fut surprise de la réponse qu'elle trouva amusante et lui répondit sur un même ton emplie d'ironie.

- Je prie toutes les secondes mes anciens dieux pour m'éviter de nouveaux ennuis avec toi.

Le silence du vaisseau venait de disparaître, laissant sa place à cette petite rigolade. Alors qu'ils riaient tous deux, Hélia se mit subitement à pleurer. Hadalia commençait a se lever, mais Thrian posa sa main sur son épaule et la regarda avec des yeux doux.

- Repose-toi... je vais m'en occuper.

- Si tu veux vraiment que je me repose, je viens avec toi. Tu ne sais même pas t'occuper d'un bébé.

Thrian se leva et alla en direction du salon où Hélia continuait de pleurer de vive voix à l'intérieur de son panier métallique. Un moment de complicité se créa entre le jeune homme et l'enfant. Lorsqu'il prit Hélia sous le regard presque apeuré de sa mère, elle décida de se taire et de prendre la tétine que lui présentait Thrian. Hadalia commençait à avoir mal au bas ventre et aux jambes, elle décida donc de s'asseoir et de regarder sa fille et le jeune adulte. Une larme de joie coula de sa joue sans qu'elle puisse faire grand-chose pour la retenir. Elle avait trouvé la joie qu'elle cherchait. Voir sa fille dans les bras de Thrian qui n'était pourtant qu'un inconnu, l'émut et elle essaya de rester éveillée afin de faire attention à son bébé. Mais alors qu'elle se retenait de toutes ses forces, elle tomba finalement dans un sommeil profond qu'elle n'avait pas eu depuis très longtemps. Le réveil fut plutôt compliqué, un long silence parcourait encore une fois la navette. Consciente qu'elle avait dû s'assoupir pendant de longues heures, elle regarda autours d'elle à la recherche de son enfant et elle fut soudainement prise de panique en ne voyant qu'un berceau vide. Alors qu'elle se levait, Hadalia entendit Hélia pleurer fortement au loin. Courant de peur vers la provenance de ces cris, elle entra dans le couloir menant aux chambres et ouvrant une porte, elle fit une découverte plutôt embarrassante. Thrian était sur le lit en train d'essayer de changer Hélia et lui-même voyait qu'il s'y prenait très mal. Hadalia eut un soupir de soulagement puis entra dans la petite pièce un sourire aux lèvres.

- Laisse-moi faire...

Entendant Hadalia entrer derrière lui, il soupira à son tour, se sentant sauver de cette tâche. Enfin... Il fallait tout de même qu'il apprenne, car son rôle était aussi de surveiller cette petite créature angélique.

- Je veux bien que tu me sauves oui. J'ai beau essayer de l'essuyer, rien n'y fait, elle n'arrête pas de pleurer.

- C'est un bébé Thrian. Évidemment qu'elle va geindre.

Se reculant, laissant la place à la mère d'Hélia, il la regarda faire et fut surpris qu'elle s'y connaisse aussi bien sachant qu'elle n'avait jamais eu d'enfant auparavant.

- Comment tu sais tout ça ?

Continuant à changer Hélia, elle réfléchit pendant un instant et déposa son regard sur des petits jouets de bois disposés pour Hélia.

- Sur ma planète natale... avant que tout ça n'arrive, je vivais dans une communauté libre. Notre système était très familial et nous nous devions d'apprendre ce genre de chose. Que ce soit homme ou femme, nous étions égaux à ce niveau-là.

Thrian se mit de côté et tendis l'oreille, elle lui parlait enfin d'elle et cela ne pouvait être qu'instructif s'il voulait créer une véritable relation de confiance.

- Elle te manque ? Ta famille... Elle te manque ?

Hadalia referma la couche d'Hélia et se tourna vers Thrian qui la regardait avec ses grands yeux bleus.

- Tous les jours. Mes parents me manquent énormément. Mais lorsqu'on sort du système de communauté. La sentence est plus que grande. Je ne pourrai jamais les revoir et maintenant je dois faire avec. Les twi'leks sont comme ça. Alors ne pose pas plus de question s'il te plaît.

Le jeune homme déposa sa main sur l'épaule d'Hadalia et prit un air de compassion.

- Oui... désolé.

- Un jour, tu sauras. C'est juste que... c'est trop récent pour l'instant. Et je veux qu'on soit vraiment en sécurité avant de me dire que je pourrai vraiment me livrer à toi.

Hadalia prit le bébé dans ses bras, puis se mit sur ses pieds et avança vers la porte. Le jeune homme se leva à son tour et lui fit signe qu'il avait compris.
Les heures passèrent, cette attente, Thrian commençait à la connaître. Il les redoutait. En effet, ce silence, cet espace, un rien pouvait lui faire se rappeler son passé qu'il n'avait toujours pas pu confronter. Une personne normale aurait sûrement pété les plombs après avoir enduré tout cela. Il se sentait si seul. Lorsqu'il fermait les yeux, il voyait la haine de ceux de Vilma, la tristesse de sa mère et le visage de son père. Parfois même, il espérait reconnaître dans les regards des droïdes qu'il croisait, cette lueur de bonté qu'avait B4. Il n'était vraiment pas comme les autres. Ce droïde était unique et il l'avait perdu comme il avait perdu les autres. Une larme se mit à rouler le long de sa joue et il s'empressa de la balayer d'un coup de manche. Reniflant, il se leva de son siège et marcha vers le cockpit. Alors qu'il regardait les points rouges sur la minuscule carte, il comprit qu'ils étaient bientôt à destination. Hadalia entra à son tour couvert d'un simple poncho orange.

- Alors ? On y est bientôt ?

- On peut dire ça, le système Attiri est plutôt grand. Je vais nous diriger vers la planète principale. Il semble y avoir une ligne de circulation spatiale.

Elle fit mine d'avoir compris puis s'allongea dans un des sièges.

- Je te fais confiance chef.

Quelques minutes plus tard, le vaisseau sortit silencieusement de l'hyperespace et les passagers du vaisseau purent apercevoir une petite planète comme ils pouvaient y en avoir plein d'autre. De nombreux vaisseaux entraient dans l'atmosphère de celle-ci. Son nom, Agarta. Cette planète était par sa surface, très irrégulière. Des chaines montagneuses parcouraient celle-ci et de nombreuses mers ainsi que des forêts denses parcouraient la petite planète. Alors que le vaisseau s'avançait silencieusement vers la voie spatiale, les communications s'activèrent et Thrian put voir que le centre de contrôle de la capitale tentait de les contacter. Le jeune homme s'empressa d'ouvrir les communications et la voix d'une femme sortit d'un petit haut-parleur accroché à la table des commandes.

- Ici la tour de contrôle au sol de l'espace aérien d'Agarta. Veuillez ouvrir vos communications jusqu'à l'arrêt total du vaisseau. Je vais vous transmettre vos données de navigations pour que vous puissiez prendre correctement la route spatiale.

Le tableau de bord indiqua sur l'écran embarqué, des chiffres et des directives que Thrian suivit à la lettre. Le vaisseau entra donc calmement dans l'alignement des autres aéronefs et ils pénétrèrent enfin l'atmosphère de la planète. Suivant les autres vaisseaux, Thrian fut subitement surpris lorsqu'il vit deux chasseurs impériaux s'introduire dans les rangs et zigzaguer entre chacun des appareils. Leurs fuselages noir et gris parcouraient minutieusement, tels des ombres, la route aérienne. Retenant son souffle lorsque les deux chasseurs passèrent près du vaisseau, il se calma en voyant qu'il n'était plus du tout recherché.

La capitale de la colonie entra dans le champ de vision des spectateurs éblouies par ce nouveau spectacle. Cette lune habitable avait un style d'architecture bien défini et complètement différent de ce qu'avait pu voir auparavant Thrian tout au long de son voyage. La capitale ouverte, possédait de longs remparts enfermant les différents districts de celle-ci. Une banlieue où les habitations et commerces ne grimpaient pas vers le ciel. Derrière de plus imposantes murailles, la cité interne ou le quartier riche. Au sein même des grattes ciels, avait été établie une citadelle tout en haut d'une imposante montagne. Il s'agissait d'un centre culturel regroupant différents types d'endroits. Cette citadelle possédait un grand opéra, un hôtel, des musées et des parcs.

- C'est magnifique...

Chuchota Hadalia qui semblait émerveillée par la vue de cet endroit. Thrian s'apprêtait, lui, à quitter le sens de la circulation afin de rejoindre un hangar suffisamment proche du centre-ville. Arrivant enfin au sol, ils sortirent tous deux d'un bâtiment d'une forme arrondie que Thrian avait loué pour l'heure et rejoignirent les grandes rues pavées du quartier riche. Thrian avait revêtu un long manteau et ne portait pas de casque afin de passer inaperçu. Même s'ils ressemblaient à une petite famille banale, la vue d'une twi'lek dans cette région fit quelques interloqués. En effet, Thrian n'avait pas remarqué qu'une très grande partie des habitants étaient des humains, la vue d'Hadalia fit des curieux et surtout pour les enfants qui commencèrent à marcher autours d'eux. Thrian s'arrêta et regarda autours de lui, alors qui semblait devenir de plus en plus agacé par le nombre important de gamins les suivants, il serra les poings et souffla un bon coup. Il ne fallut que quelques instants pour que la foule d'enfant disparaisse enfin. Mais même si leur marche continuait, elle allait se faire dorénavant sous le regard curieux de plusieurs ombres perchaient sur le toit des immeubles alentour.

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