Lettre 3 - Août 18XX

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Madame Delatour,

Je vous écris cette fois aux premières heures du jour. Ma nuit fut sans sommeil encore une fois. Mon Andrew semble plonger dans un état où sa conscience n'est plus là. La fièvre rythme ses jours et ses nuits et je reste à le veiller.

Cette fois, j'en suis certaine, je n'ai pas reçu de réponse de votre part et cela m'inquiète aussi. J'espère que les mois chauds vous ont fait partir à la campagne où vous ne recevez pas vos missives. Je prie pour qu'il en soit ainsi et si c'est le cas, sachez très chère, que vous pardonne déjà. Que ne donnerais-je pas pour m'enfuir de la capital en ces jours de fortes chaleur ? Nous aurions pu descendre dans notre résidence proche en pleine campagne mais le médecin nous interdit de déplacer Andrew. Il me consigne de rester vigilante à tout instant. Il se pourrait qu'il y ait du mieux à son état.

Je n'aurais jamais cru qu'après plusieurs mois, il puisse avoir du mieux mais il m'a affirmé que cela s'est déjà produit chez ses confrères britaniques. Il ne jure que par les revues anglaises qui lit à toute heure de la journée d'après son épouse. Ce que je me pose surtout comme question, est-ce qu'ils sont si avancés que cela ?

Mais trève de discussion aussi triviales. Je ne voudrais pas vous ennuyer avec ce genre de sujet, ma chère amie. Cette nuit, j'ai pensé à vous. J'ai pensé à nous lorsqu'on était enfant et amie. Nos problèmes étaient si loin de tout cela. Nous ne pensions qu'aux jeux que nous allions créer, aux histoires que nous racontait Soeur Catherine. Nous n'étions que le présent sans la perspective du futur. Que ne donnerais-je pas pour vivre à nouveau le présent sans penser à demain.

Malheureusement, ma chère amie, nous ne sommes plus ces êtres d'innocence. Vous avez vos problèmes et j'ai les miens. Puissent-ils se résoudre vite pour vous si c'est le cas. Quant à moi, je suis tributaire de notre bon Seigneur. J'espère que mes prières lui conviennent et qu'Andrew, mon très cher mari, se réveillera bientôt.

Si votre gentillesse vous en dit, et je la sais grande, pouvez-vous prier pour lui ? Je vous en remercie d'avance.

Sur ces quelques mots, je vais terminer cette missive car Andrew s'agite dans son lit.

Tendrement vôtre,

Madame de Montelan

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