Lettre n°4 - Octobre 18XX

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Madame Delatour,

Je viens de revenir du salon de Madame Dupin où une vilaine rumeur vous concernant, circule. Il me faut vous la rapporter afin que vous puissiez la démentir et revenir en société. Madame Pisonat affirme à qui veut bien l'écouter que votre état ne vous permet plus de vous déplacer depuis plusieurs mois et que cet état n'est pas légitime. Il semblerait qu'elle vous accorde une sombre liaison avec un marchand de tissu qui serait arrivé en notre belle capitaine en fin d'année dernière pour y séjourner quelques mois et que celui-ci court de jupes en jupes.

En entendant cela, j'ai pris ombrage pour vous. Je rétorquai à cette personne, dont on connaît le goût pour les mauvaises paroles, que votre honneur et votre droiture ne vous aurait jamais permis de vous compromettre avec un tel personnage. Je connais votre amour pour votre mari et je me rappelle de la chaleur que vous aviez à me raconter votre rencontre puis votre mariage.

Vos mois de silence m'inquiètent grandement. Je vous prie, ma chère amie, écrivez-moi. Je serai toujours votre dévouée et tendre Clothilde qui s'amusait avec vous, enfant.

Il est actuellement sept heures du soir quand je reprends l'écriture de cette lettre. La journée décline si vite en fin de journée que je dois demander presque toutes les heures, les changements de nos chandelles à ma gouvernante. Je ne sais pour vous, ma chère amie, mais l'automne de cette année, me rend plus morose qu'à l'accoutumé. Les feuilles mourrantes tombant dans notre cour me rappelle à chaque instant que rien n'est éternel. Rien mis à part peut-être les souvenirs et les émotions qu'ils comportent...

Notre médecin n'a plus d'espoir pour mon cher Andrew. Il nous a annoncé, il y a quelques heures de cela, qu'il ne prendrait plus éveil et qu'il fallait que je me rapproche de notre notaire pour gérer les affaires. Il me conseille de mettre tout en ordre et de m'en remettre à l'homme de confiance de mon époux.

Il me demande de penser à l'avenir alors que je ne puis y songer. Je ne veux y songer. Mon Andrew est encore parmis nous et je ne peux pas envisager son départ. Pas ce soir.

Je vous en prie, répondez-moi mon amie.


Tendrement vôtre,

                              Madame de Montelan

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