Chapitre 36 - Décalage étrange

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*Quelques heures plus tard

Ludwig

— Où en est la situation ? demanda Ludwig.

Soma était enfin revenu de son expédition, et les voilà tous réunis autour de la table : lui, Ludwig, Laura, Yannis, Saulia, Béryl, Kara, Horebea, Nuzzeg, Endath, Ashuz, Mikshot, Bartavius, Lorkhan, Maty, Edward, Lucans et Eikorna. C'était presque comme si la Ferroul Squad avait rejaillit de ses cendres. Le fait de voir Eikorna et Lucans en vie l'avait soulagé au plus haut point, et ils les avaient serré dans ses bras. Mais pas plus : la situation l'exigeait. Soma répondit :

— La plupart des mourmons d'Angleterre ont été transférés aux portails les plus proches. J'ai pu obtenir un laissez-passer pour chacun d'entre eux.

— Comment tu t'y es pris ? s'étonna étonnement Yannis.

— Mon père est l'Archimage Momonoga Nao-Rhan. J'ai juste fait jouer mes relations…

— Je l'y ai aidé, intervint Bartavius. L'Hakessar n'a pas de réelle sympathie pour le genre humain, mais pour ses semblables terriens, il a consenti à les accueillir du mieux qu'il le pouvait… (il ajouta d'un ton un peu ironique :) Surtout qu'avec la destruction d'Apraxia, les ruines vont servir de refuge.

— Nous parlerons de dédommagements une fois la guerre désamorcée, assura Ludwig. Yannis, tu as pu détecter une activité extra-solaire ?

— Mes appareils, plutôt. Et oui : les vaisseaux de l'Empire dans lequel Ugo a prospéré sont à quelques dizaines d'années-lumières d'ici. Ils arriveront dans une semaine.

— Je me chargerais des pourparlers… Maintenant, je vais vous exposer mon plan.

Ludwig posa le Tranchecoeur sur la table. Les utilisateurs de magie frémirent, et Ananko miaula dans les bras de Saulia.

— Je vais utiliser le Tranchecoeur pour transformer le désir de conquête des mourmons.

— Attends, quoi ?! (Yannis se leva brusquement) Tu ne peux pas faire ça ! C'est contraire aux valeurs que nous défendons !

— Proposes une autre solution et je serais ravi de ne pas faire cela, répondit le blond sur un ton acerbe.

Yannis se mordit la lèvre inférieure, frustré et serrant le poing. Bartavius leva la main, toujours avec son air composé.

— Je suis plutôt d'accord avec mon ancien élève : votre acte sera connu de tous, et sera vu comme une tentative de prise de pouvoir.

— Ce ne sera pas le cas ! intervint Laura. Les mourmons ont bien plus peur du pouvoir que tous les peuples existants, parce qu'ils ont peur de le perdre ! Mais si on leur offre une alternative…

—…comme celle des sorcières de Wikkam ? se moqua l'ancien directeur. La magie sauvage n'a jamais été qu'un chemin direct vers l'orbasification. Ludwig, comprenez ceci : le désir de conquête qui fut gravé dans notre Porte sonne peut-être comme une malédiction à vos oreilles, mais il est un canal qui contient nos passions dévorantes et nous empêchent de devenir des monstres au service du chaos. Si nous le voyons se retirer de nous, notre passion débordera et nous nous orbasifions tous.

— Quelles preuves avez-vous ? s'enquit Saulia, qui était du côté de Laura.

— Des millions ; notre peuple a toujours combattu sa nature conquérante depuis l'Âge des Ténèbres. Ceux qui ont réussi à la vaincre se sont vus changés en orbasos. Ludwig… Changer le désir sera peut-être moins douloureux pour ceux qui le combattent, mais vous ne détruirez pas le mal à sa source : chaque mourmon vivra dans la crainte qu'un jour, il détruise ses amis et sa famille sous l'apparence d'une bête immonde.

— La magie sauvage peut arranger ça ! s'écria Laura en frappant sur la table.

Ludwig la somma de se calmer, car la tension dans la salle se faisait sentir, même sans user de son pouvoir. Le débat avait été saisi par les deux opposants. Bartavius considéra la sorcière avec un profond ennui, avant de soupirer, deux doigts sur sa tempe.

— La magie sauvage est un art génétiquement rare, Mlle Blake. On peut presque l'apparenter à la Nature elle-même… Et même dans le cas miracle où l'on trouverait le moyen de la canaliser pour que tous puissent l'utiliser, elle finirait par nous faire perdre le contrôle – Bartavius s'expliqua face à l'assemblée – la magie sauvage n'est pas une forme de magie, c'est la magie par excellence. Seulement, chaque fois qu'une civilisation a usé de ce pouvoir sans le diluer, il finissait par s'autodétruire.

— « La magie est, par nature, instable et dangereuse », cita Ludwig.

— Précisément. Yannis et Mlle Blake peuvent user de magie sauvage, mais de manière limitée. Chacun d'eux est, de plus, spécial : l'un est un Outsider qui ploie les règles du monde par sa volonté, l'autre est une nihilienne imperméable aux transmutations du corps et de l'esprit.

— Et alors ? (Laura grinça des dents ; Ludwig pouvait voir son antipathie dégouliner de ses yeux) Je peux partager mon don avec les autres.

— Formidable, dans ce cas… Auriez-vous l'amabilité de nous dévoiler la procédure.

Soudain, les émotions de Laura parurent fléchir. Elle baissa les yeux.

— C'est…

— Allons, sourit poliment Bartavius. Je suis persuadé que vous arriverez à nous convaincre.

—…

— Puisque Mlle Blake ne souhaite pas révéler le dessous du tiroir, je vais m'en charger. En bon professeur, laissez-moi poser cette question aux initiés : qu'est-ce qui permet de partager un don avec une personne ?

Les mages réfléchirent un instant, se concertant entre eux. Ludwig, lui, posa sa main sur celle de Laura… qui la retira vivement. Il chercha son regard d'améthyste, mais elle l'évitait. Et ses émotions étaient fermés comme une huître. Mais de quoi as-tu honte ? se demanda le blond avec inquiétude.

— Il faudrait partager son code génétique avec la personne pour qu'elle devienne comme nous ? proposa Soma avec un air pensif.

— Bonne réponse ! (Bartavius se tourna vers Laura, l'air triomphant) Mlle Blake, malgré ses bons semblants et sa volonté d'aider les autres, veut nous faire partager son sort : nous deviendrons alors des nihiliens.

Des murmures inquiets s'élevèrent, et Yannis demanda à Laura :

— S'il-te-plaît, dis-moi que c'est faux.

—…il dit vrai.

Ludwig ne voyait pas vraiment où résidait le problème, jusqu'à que Bartavius, comme s'il lisait dans ses pensées, lui dise :

— Ce n'est pas seulement faire partie d'une nouvelle espèce. C'est nier la vie elle-même : un nihilien atteint la perfection, mais de ce fait refuse l'évolution, le changement… et les émotions.

— Vraiment ? et le blond haussa un sourcil, peu convaincu par cette dernière perte.

— Mlle Blake n'est pas une nihilienne complète. C'est pour cela qu'elle n'est pas invulnérable et que sa maîtrise de la magie sauvage est incomplète.

— Penser que tu voulais faire ça… (c'était Béryl qui avait parlé, l'air scandalisé) Laura, tu dépasses les bornes !

— Béryl, elle ne pensait pas à mal, assura Ludwig avant de se tourner vers son âme sœur : J'en suis persuadé.

Elle lui sourit, mais le cœur n'y était pas. Et Ludwig sentait bien que changer l'opinion de tout le monde après cette révélation était impossible. Il coula un regard vers Bartavius, qui discutait avec Horebea. Le directeur semblait toujours avoir un coup d'avance pour couler ses adversaires. Le plus drôle, c'est qu'il semblait ressembler à Ugo sur ce point-là : écraser les autres pour parvenir au sommet. Mais c'est un allié de poids, il ne faut pas que je me le mettes à dos… Désolé, Laura, mais il faudra prendre sur toi. Soudain, Ludwig eut une idée :

— Et pour les Outsiders ? Peut-on les fabriquer ?

— Euh… (Yannis s'improvisa un rictus gêné) Tu veux me cloner ?

— Même pas dans tes rêves les plus fous, lâcha Ludwig avant de s'adresser à Bartavius : Puisqu'inoculer le code génétique d'un nihilien permet de transformer un mourmon, ça marcherait pour un Outsider ?

— Hmm… C'est possible, oui… Même si ce n'est pas une espèce à proprement parler, personne n'a jamais eu de spécimens vivants après l'Âge des Ténèbres pour faire des expériences.

— Et mon accord dans tout ça, hé ! s'enquit Yannis, soudain paniqué.

— C'est bon, on va juste te prendre un cheveu et le cloner, ricana Saulia avant de se tourner vers Béryl : C'est comme ça qu'on fait, non ?

— Raaah… (la scientifique mit sa tête dans main, avant de maugréer) Lucans et moi ne travaillons pas en biologie moléculaire… Mais bon, si je me souviens bien de mes cours de médecine, j'imagine que quelque cellules souches devrait suffire.

— La technologie mournienne et la terrienne pourraient s'unir pour ce projet… Il nous faudrait du matériel de haute gamme, avec un collisionneur pour fragmenter les particules et en extraire la quintessence kirrotique… Et une solution hyper-alcaline pour favoriser la duplication cellulaire… marmonna Ashuz, et tout le monde se tourna vers elle, étonnés : Bah quoi ? Je suis une magicienne, ce qui fait de moi une scientifique !

— Ouais, c'est vrai… (Mikshot transparaissait comme le plus étonné) Mais je m'attendais pas à ce que tu en saches autant.

— Connard ! et elle frappa l'archer sur le crâne, faisant rire Endath. Tandis que Nuzzeg calmait le jeu, Horebea intervint :

— La miss brunette, là, c'est une métamorphe. Elle doit s'y connaître en duplication cellulaire.

— C'est vrai ? s'étonna Ludwig.

— Oui, acquiesça Eikorna. Même si ce ne sont que des intuitions, je veux bien prêter mon corps à la science pour ce projet. Après tout, c'est pour sauver tout un peuple !

Elle se tourna ensuite vers Edward et Maty, qui étaient restés en retrait dans le débat. Tout ce qu'ils avaient fait, c'était observer les autres et leurs émotions étaient restées rangées dans leurs têtes. Edward lâcha :

— Je n'aiderais pas à ce projet.

— Merci, vieux frère ! fit semblant de pleurer Yannis en se précipitant pour enlacer le vampire, mais ce dernier le repoussa sans ménagement.

— Pourquoi ? s'étonna Saulia. Ça me semble être une bonne idée !

— J'adhère également… murmura Laura.

— Je l'ai proposé, alors… haussa des épaules Ludwig.

— Mes raisons ne regardent que moi, maugréa le vampire.

Ludwig ne le poussa pas plus loin. Maty secoua sa tête lorsqu'il lui demanda son avis. Cependant, puisque les deux n'étaient pas vraiment contre ce projet – et l'avis de Yannis ne comptait guère, puisqu'il ne s'agissait que d'inoculation et non de clonage – la mention votée fut la suivante :

— Le centre de la SEA mettra donc la majorité des ressources sur le projet… hum…

— « Ferroul Squad Multiverse » ? proposa Maty.

— C'est… ça sonne plutôt pas mal. On dirait une licence de séries de films ! approuva Yannis.

— Le projet « Ferroul Squad Multiverse » ce sera ! et Ludwig frappa dans ses mains.

* * *

Après avoir créé les plans d'organisation et de gestion de fonds pour les envoyer à la SEA, les Révélés discutèrent un moment pour détendre l'atmosphère. Tout à coup, alors que Ludwig murmurait à Laura Ô combien elle était belle – et elle rougissait en fronçant du nez, ce qu'il trouvait très mignon – Maty s'approcha d'eux pour lui chuchoter :

— Les choses risquent de se corser sous peu. Il faudra atteindre l'autre côté.

— Euuuh… D'accord ? fit Ludwig en coulant un regard interrogateur à Edward, qui leva les yeux au ciel.

— Prends garde à ne pas te marcher sur les pieds, sourit-elle.

— Tu es obligée de parler en énigmes ?

— Toujours. C'est la règle qu'il m'a imposé.

— Edward ?

— Non.

— Qui, alors ?

— Ce n'est pas à toi de me poser la question, et je ne te répondrais pas de toute manière.

— Sympa.

Maty pouffa et rejoignit son ami vampire. À l'instar de Yannis, depuis qu'elle était revenue d'entre les morts, l'étrangeté la suivait au talon.

— Où en étions-nous ? se tourna-t-il vers Laura.

— Le moment où tu me disais qu'aucune pierre précieuse au monde ne pouvait égaler mes yeux ? Plutôt pas mal, je l'avoue… Mais tu as oublié quelque chose, non ?

— Hmmm…. Oh ! Kara ! appela-t-il.

— Quoi ?

— La pierre d'origine !

— Ah oui. Tiens !

Elle lui lança l'artéfact. Il ne s'agissait que d'un vulgaire caillou. Sous les directives de Laura, il le pressa dans sa main. La sensation s'apparenta à une poignée de sable, et en effet, lorsqu'il desserra son poing, de la poudre rouge tomba sur la table. Un soupir se fit entendre et Ludwig respira une légère fumée qui le fit tousser.

Ce fut là qu'il le vit. Celui qui avait échauffé les esprits des Dardants. Celui qui avait donné la localisation de Ludwig pour qu'il se fasse attenter. L'assassinat de Filsle, le vol du Tranchecoeur…

— Alors ? demanda Bartavius. Qu'avez-vous vu ?

— C'est… plutôt en accord avec mes hypothèses, admit le blond. Il s'agit de Yerkes.

— J'en étais sûr ! lança Saulia, et Ananko feula dans ses bras. On voit à des kilomètres que c'est un perfide.

— Pas étonnant qu'il travaille aux services secrets, commenta Lucans, les yeux rivés sur son téléphone. Euh, Ludwig, tu m'excuses si… ?

— Vas-y. On ne risque pas de faire de plans dans l'immédiat. Révélés, la réunion est finie.

Tout le monde quitta le salon. Ne restait plus que lui et Laura.

— Tout va bien ? s'enquit-elle.

Décidément, elle parvenait mieux à le décrypter que lui le pouvait avec le Tranchecoeur. Il la regarda : elle tenait tellement à lui que son attache semblait être insécable. Pourtant, Ludwig savait. Il savait que les liens n'étaient plus indestructibles ; il savait que les émotions n'étaient que distorsions légères de l'âme ; les sentiments leurs reflets. Tout devenait presque anodin avec cet outil.

Avec Laura, les émotions redevenaient colorées. Était-ce une désillusion, un pouvoir de sorcière ? Il préférait s'y abandonner plutôt que de se faire souffrir comme le ferait Yannis ou Edward.

— Je vais bien, lui assura-t-il. C'est juste que… je trouve que les choses se règlent un peu trop facilement à mon goût.

— Tu es un Porteur de Vérité, c'est assez normal, se moqua-t-elle.

— Oui, il y a de ça… Mais j'ai l'impression que, tout autour de moi, il y a des choses qui s’engrènent sans que je m'en rendes compte (Ludwig grinça des dents) Voilà que je me mets à penser comme Ugo.

— Ça te dérange tant que ça ?

— C'est une ordure, donc oui.

— Non, je ne parlais pas de ça mais des choses qui « s'engrènent » autour de toi. Tu as peur de perdre le contrôle ?

— Plutôt de me laisser emporter. Je n'aime pas être enchaîné à une histoire qu'un autre écrit. Je préfère être libre.

Il repensa à Gameloriansinoreban : lui aussi avait ce genre de pensées. Peut-être n'avait-il pas si tort que ça. Peut-être qu'on se bat tous pour ne pas être un personnage de l'histoire d'un autre… Laura posa sa tête sur son épaule et lui caressa le dos.

— Je te comprends. J'étais liée à Yannis durant un temps.

— Ah oui ? Tu ne m'en a jamais parlé.

— L'occasion ne s'y prêtait pas. Mais maintenant… (elle soupira ; sa voix semblait lointaine, ses yeux fixant le vague remous de sa mémoire) À ma naissance, on m'a attribué un but unique : être la vassale de Yannis. Oui, je sais, c'est cruel… Mais avant les Âges Sombres, les choses étaient différentes.

— Tu es née avant les Âges Sombres ? Mais alors tu fais…

—…très jeune pour mon âge ? Ha ha… Je sais. C'est l'un des avantages à être en partie nihilienne. En tout cas, mes parents avaient inoculé en moi cette chose qui m'a transformé en ce que tu connais, un être entre la vie et la mort, le tout et le rien, le plein et le vide… Et on a gravé dans ma Porte cette mission : « Retrouve l'Outsider, protège-le jusqu'à qu'il accomplisse son destin ».

— Et tu t'es désolidarisée.

— Nuance : Yannis a accompli son destin. Il a sauvé Mourn des mains de la destruction… Longtemps j'ai cru qu'Orbas était celui que je devais protéger, mais le destin de ce mournien avait déjà été tracé. Et quand Yannis a accompli le sien, alors que je veillais sur lui depuis toujours, je me suis sentie… vide. Ironique, hein ?

— Pas vraiment.

— Hmm… (elle lui fit un baiser sur la joue) Tu es trop compréhensif, c'en est presque enrageant.

— Ça ne te plaît pas ?

— Bien au contraire – heureux, il s'approcha pour l'embrasser, mais elle lui posa l'index sur ses lèvres – Attends, laisse-moi finir. Je me suis sentie vide, laissée pour compte. J'envisageais même de me… donner la mort, même si je n'avais aucune idée de comment je pouvais faire ça.

— Mon petit doigt me dit que tu as essayé, grommela-t-il.

— Ton petit doigt te parle ? Encore une chose étonnante que j'apprends de toi… Quand à la mort, non, je n'ai jamais essayé de passer à l'acte. À la place, j'ai décidé par moi-même quelque chose, et ce pour la première fois de ma vie.

— Tu voulais chercher Yannis pour lui demander quoi faire.

— C'est fou comme tu sais lire le cœur des gens… Mais oui : le passé me parasitait et je n'avais pas l'intention de commencer une nouvelle vie. Le besoin de savoir pourquoi ma raison d'être résidait dans une personne que je n'avais jamais vraiment rencontré, comme je l'ai fait avec toi… C'était brûlant, déchirant et balbutiant.

— Et moi ?

— Déroutant. Je ne m'attendais pas à te tomber dessus, littéralement – Ludwig toussota, ce qui la fit rire – et surtout, d'être charmé par quelqu'un. Je pensais que mes propres émotions étaient mortes, que seules celles que j'avais pour Yannis étaient vraies. Mais tu as balayé tout ça du revers de la main. Tu m'as accueilli, m'as fait confiance et me fait toujours confiance malgré mes mensonges.

— Mens-tu encore ?

Il se maudit pour avoir dit cela, alors que Laura parut troublée. Il se maudit de la soupçonner, se sentant comme un Edward, un Ugo ou un Yannis, soit les pires ordures de l'univers.

— Excuse-moi, articula-t-il. Je te taquinais.

Laura resta silencieuse un instant, avant de dire :

— Je t'aime, Ludwig. Te mentir m'a fait du mal plus que tout autre chose.

Elle n'a pas menti, là. Mais elle n'a pas répondu à ma question… Il chassa ces idées noires de sa tête ; il aimait Laura et avait en elle une confiance absolue.

— Je t'aime aussi, murmura-t-il en l'embrassant.

Le flot intarissable d'émotions les emportèrent tous deux dans un monde au-delà du temps, des rêves, vers des choses un peu idiotes pour la plupart, drôles pour certaines. Le train de leur passion s'arrêta à une petite gare désuète, mais qui recelait le secret d'une passion plus profonde qu'un simple va-et-vient du cœur traître et agile.

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