Chapitre 37 - Le Rapt de Dodson

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La concertation fut rapide, la décision presque immédiate : il fallait frapper vite, et fort.

Le Premier Ministre organisait un gala en l'honneur des forces armées qui avaient réussi à juguler la menace magique. Le gala se prolongeait en fête publique pour célébrer la victoire patriotique. Depuis Churchill, personne ne l'avait été autant.

Ludwig et les Révélés construisirent ce plan : alors que Ludwig et Saulia, invités par le Premier Ministre, participeraient au gala, Edward se faufilerait sous forme de fumée, évitant les détecteurs d'ondes Zêta. Le gala se déroulant dans le Palais de Justice, il désactiverait la sécurité des caméras et des alarmes depuis la salle de contrôle. Ensuite, le reste des Révélés feraient irruption dans l'assemblée pour prendre Yerkes en otage.

Et ils le feraient parler. Ludwig utiliserait le Tranchecoeur pour lire dans son âme les informations, qu'il stockerait dans une pierre d'origine qu'il donnerait ensuite au Président. De plus, il compterait également forcer la main du chef des services secrets pour qu'il parle en live, face caméra. Grâce aux talents de hacking de Béryl et de Lucans, le stream serait diffusé dans toute l'Angleterre sur toutes les chaînes de télévision, de plateforming et de radio.

Ludwig se remis en tête toutes les étapes du plan : entrer au gala, approcher Yerkes, l'assommer lorsque les alarmes, les lumières et les caméras s'éteindraient, puis le traîner jusqu'aux toilettes où les Révélés le récolteraient depuis un fenestron qui donnait sur la rue, dans lequel attendrait un camion tout prêt. Soudain, Saulia l'arracha brusquement à ses pensées :

— Tu stresses ?

— Un peu – il rajusta son nœud papillon ; il portait une chemise rouge et un pardessus bordeaux, avec un pantalon de lin noir, des souliers de même couleur – Ça fait longtemps que je ne suis pas allé dans ce genre de fêtes.

— Jamais, tu veux dire.

—…oui.

— Sois naturel. Tu es l'ambassadeur de Mourn, et jouis de l'immunité donnée par le Conseil et l'ONU. Tu n'as rien à craindre.

— Et si Yerkes a deviné notre plan ? Il sait que nous savons qu'il est le coupable.

Il faisait référence à la pierre d'origine ; Yerkes avait envoyé un chasseur de primes la récupérer, en vain. Mais ça ne démentait pas le fait qu'il savait que sa couverture était fichue. Ludwig fit la moue.

— Surtout que je me demandes pourquoi il n'a pas fuit.

— Je pense que cela aurait été mal joué de sa part ; partir en pleine crise, surtout quand on est chef des services secrets… Il aurait été soupçonné. J'imagine qu'il souhaitait juste répandre la guerre pour des intérêts personnels.

— Hmm… Ce ne serait pas la première fois dans l'Histoire.

— Espérons que ce soit la dernière… Oh ! Votre robe est splendide ! complimenta Saulia à une femme, qui était effectivement élégante.

La femme lui sourit, et la complimenta également sur sa tenue. Saulia avait sorti le grand jeu : une robe verte et blanche qui s'accordait parfaitement avec sa crinière de feu, sertie d'un ruban bleu à peine noué. Son maquillage était le mieux réussi, transformant ses petits défauts de visages en curiosités séduisantes. Saulia jouait déjà son rôle, alors Ludwig fit de même : il serra la main du cavalier de la dame, un homme d'affaires assez influent dans le domaine agricole.

Ils rejoignirent la foule qui se massait aux portes de l'immense bâtiment. Tellement de faste, de luxe… Ludwig haïssait ces gens au plus profond de lui, car ils détenaient bien plus de bien qu'ils en avaient besoin, tandis que d'autres oubliés dépérissaient au coin de la rue, parfois sans jamais voir une lueur d'espoir.

Les groom les accueillirent, lui et Saulia. Ils les débarrassèrent de leurs manteaux pour les mettre en consigne. Ce fut le tour des hommes en noir de les fouiller, vérifiant la présence de micros ou d'armes suspectes. Ils passèrent même des capteurs Zêta sur eux, et Ludwig eut peur qu'ils détectent la présence d'Ananko dans l'ombre de Saulia, qui gardait le Tranchecoeur dans cette petite dimension. Par miracle, le capteur ne bipa pas et les hommes leur souhaitèrent une bonne soirée. Pour faire bonne mesure, Ludwig leur retourna la pique.

— C'est cruel, ça, pouffa Saulia lorsqu'ils s'éloignèrent de l'entrée.

— Ils me débectent, tous autant qu'ils sont. Les hauts comme ceux qui les protègent.

— Rappelle-toi que…

—…chacun d'eux a une vie, des rêves et idéaux, et que ce n'est pas à moi de les juger, récita Ludwig.

Elle opina, toujours à cheval sur son rôle de garde-fou – même s'il n'était pas fou, juste engagé – quand ils débarquèrent dans la salle de réception. C'était quelque chose qui aurait pu se trouver dans un film, tant la beauté ostentatoire remplissait vos yeux de pailletes.

Le Palais de Justice était déjà un bâtiment magnifique, de piliers massifs taillés au crayon au sol en marbre luisant, veiné de dorures. Les murs immenses étaient couverts de plaques, de tableaux et de fresques dépeignant personnages et faits historiques ; l'histoire juridique et politique d'Oxford se trouvait ici. Ludwig savait même que le Palais faisait office de dépôt de fonds documentaires.

Mais là, un chandelier en cristal immense avait été installé. Des tables de chêne laquées, croulant sous les mises en bouche les plus délicates du monde entier, arrosées de champagne bien trop cher pour le citoyen moyen… Sur une estrade, un quatuor jouait de la musique contemporaine – non pas du rap, de la pop ou du métal, mais juste un morceau écrit par un féru de musique classique – étalant une atmosphère posée au dessus des conversations et des rires.

— Là, montra Saulia.

Yerkes. Adossé à un pilier, une coupe de vin blanc à la main, il observait d'un œil vif les convives. Il repéra immédiatement le duo et leur offrit un sourire. Ludwig et Saulia marchèrent jusqu'à lui, non sans oublier les compliments, les saluts et les poignées de main suivies de discussions brèves et plaisantes.

— J'ai crû que la foule allait vous arracher à moi. Comment allez-vous, ambassadeur Lénot ?

— Excellemment ; votre demande d'exclusion m'a fait prendre des vacances qui m'ont fait le plus grand bien.

— Ah oui, je vous demande pardon pour ce désagrément… mais les forces mourniennes commençaient à devenir incontrôlables et j'avais peur que vous soyez pris entre deux feux.

— Votre sollicitude vous honore.

— Allons, ne souillez pas votre langue de faux compliments (il se tourna vers Saulia, tout sourire) Et si vous me présentiez votre charmante amie ?

— Saulia Félinou, se présenta-t-elle avec une poignée de main. J'ai beaucoup entendu parler de vous.

— Vraiment ? Ha ha ha, vu mon métier, ce n'est pas très rassurant.

— Nous sommes tous dans le secret, après tout, avança Ludwig.

Ils lâchèrent des rires à la fois francs et faux, à l'instar de tous ceux qui luttent dans et pour le pouvoir. Yerkes revint sur le sujet précédent :

— Je suis curieux de savoir quelles vacances sont capables de dérider l'ambassadeur le plus rigide de l'histoire.

Je ne serais pas ambassadeur si j'étais rigide, se força à ne pas cracher Ludwig, et à la place répondit :

— En Amérique. J'ai toujours adoré la côte.

— Hmm… Pourtant, j'ai entendu dire qu'il y avait quelqu'un vous ressemblant, près du portail menant à Néo-Mourn.

— Vous connaissez les rumeurs, plaisanta Ludwig.

— Que trop bien, rétorqua le chef des services secrets avec un ton sarcastique.

Le fait qu'il sache que Ludwig était allé à Néo-Mourn, voire à Apraxia, ne l'étonnait pas vraiment ; si Yerkes était derrière toute l'histoire du soulèvement des Dardants, il devait aussi surveiller toute personne tentant de lui mettre des bâtons dans les roues. Ça et le chasseur de primes…

— Pendant mes voyages, j'ai rencontré une personne très intéressante…

— Racontez-moi, j'adore les ragots.

Tu m'étonnes… « C'est un jeune homme assez spécial, plutôt violent. Il m'a agressé pour une histoire de cailloux. J'imagine qu'il me prenait pour un receleur de pierres précieuses… » présuma Ludwig.

La pique, très directe, ne sembla pas ébranler le calme olympien du manipulateur. Mais ça n'était pas nécessaire ; ses émotions avaient tressauté, ce qui confirmait qu'il ignorait jusqu'alors que Ludwig avait effectivement reçu la pierre d'origine. Son chasseur de primes a dû lui mentir et prendre la poudre d'escampette. Il continua sur sa lancée :

— Après quelque enquête, j'ai fini par découvrir qu'il était en lien avec un cartel très douteux, faisant dans le trafic d'organes mourmons. Vous imaginez ?

— Très mal.

— Ils capturaient des sujets vivants, des enfants de préférence. Puis ils les disséquaient vivants pour récupérer leurs Portes et les vendre au plus offrant, lequel pourrait penser que manger un organe magique leur conférerait des pouvoirs. Délirant, n'est-ce pas ?

Saulia lui tira sur la manche, voulant attirer son attention. Mais Ludwig l'ignora, jubilant de posséder l'ascendant sur cet homme qui lui avait pourri tout son travail. Yerkes restait de marbre, presque tendu. Mais son trouble intérieur était aussi palpable qu'une vraie personne.

— J'ose à peine croire que ce soit possible, finit par répondre le chef des services secrets.

— Ça l'est. Je l'ai vu de mes yeux. Et ce cartel me filait entre les doigts comme du sable. Ils répandaient des rumeurs sur moi pour me discréditer auprès des forces de l'ordre, et ce malgré mon statut d'ambassadeur (Ludwig asséna le coup de grâce en se penchant vers son interlocuteur, un murmure pour voix) J'ai même été entrelacé dans un complot qui visait à me faire prendre pour complice.

— Vous vous en êtes sorti, à ce que je vois, grinça Yerkes, parvenant mal à cacher l'immense haine qu'il avait pour Ludwig.

— Comme toujours, M. Yerkes. N'est-ce pas mon rôle, ma mission ?

Ludwig, gonflé d'une inspiration théâtrale, prit une flûte de champagne d'un plateau qui passait là et but une gorgée en savourant ce goût amer et délicieux. Mais à cause de sa maladresse ou de son engouement, sa volonté dépassa sa pensée, et le Tranchecœur scinda la limite entre le contrôle et la véritable essence de Yerkes, qui fracassa son verre au sol. Les convives autour s'arrêtèrent de discuter, regardant le chef des services secrets, fulminant, presque prêt à sauter sur Ludwig.

— Qui y-a-t-il, M. Yerkes ? Ai-je dis quelque chose d'offensant ?

Ce dernier s'apprêta à répondre avant de se rendre compte que tout le monde le regardait. Le Tranchecœur cessa d'agir et l'humain rajusta sa cravate, respirant par à coups. Sans un mot, il s'éclipsa. Heureux d'avoir gagné l'échange, grisé par le pouvoir, Saulia dut le pincer pour le faire revenir à la réalité.

— Aïe !

— Mais qu'est-ce que tu as foutu, espèce de gros débile ! siffla-t-elle sous les conversations plus animées autour d'eux.

— Que… (Ludwig se sentait bizarre, un peu à la manière d'une légère gueule de bois) Qu'est-ce que j'ai…

— De la merde, comme d'habitude… Pfiou, heureusement, il est allé aux toilettes. Il doit sûrement passer un coup de téléphone ou quelque chose comme ça – elle regarda son portable – Edward doit déjà être dans le bâtiment, à l'heure qu'il est.

— Je ne l'ai pas vu…

— Encore heureux ! Viens, on va aussi au petit coin.

Les toilettes les plus luxueuses du monde étaient le dernier endroit où Ludwig souhaitait commettre un acte qui allait changer le monde, mais bon… Accompagné de Saulia, ils débarquèrent dans le couloir pour tomber nez à nez avec des gardes du corps patibulaires, qui les arrêtèrent d'un geste.

— Vous allez où, comme ça ?

— Aux toilettes, et Ludwig montra les portes fermés.

— C'est complet.

La rousse haussa un sourcil, et le blond continua :

— Je n'ai vu qu'une personne y aller.

— Grossière erreur.

Yerkes sortit d'une des portes et se plaça derrière les gardes, le visage strié de rage et de haine.

— Vous auriez pu vous plier aux ordres, vous tasser. Ce n'est pas une guerre d'extermination, pauvre imbécile ! Il s'agit simplement de défendre les frontières anglaises.

— On croirait entendre Trump. Vous en avez d'autres ? le railla le blond.

— Oui. Saisissez-vous d'eux.

Les gardes du corps se précipitèrent sur eux, mais Ludwig n'était pas homme à être abattu facilement : Ananko sortit de l'ombre de Saulia pour lui lancer le Tranchecœur de sa gueule, et Ludwig le tourna vers les gardes. Le tissu du monde fut ébranlé lorsqu'il réséqua l'invisible. Les gardes tombèrent à genoux, en larmes. Yerkes recula d'un pas.

— Qu'est-ce que vous avez fait ?

— J'ai tranché leur férocité. Ne vous inquiétez pas, je n'ai pas rompu les liens ; ils se régénéreront d'ici une heure ou deux. À vous maintenant.

— Lud ! s'écria Saulia. Ne le blesse pas.

— Écoutez votre amie, ricana le presque-chauve. Vous pourriez compromettre votre entreprise.

— Je vais me gêner.

Le Tranchecœur semblait vibrer entre ses mains, et Ludwig sentit ce flux d'émotions contradictoires l'envahir : l'envie, la peur, le courage, la haine, l'amour, la colère, la tristesse… Tout se mélangeait en lui pour gonfler la puissance l'artéfact, qui grandit pour atteindre la taille d'une épée. D'un geste vif, Ludwig trancha Yerkes.

L'arme ne fit que le traverser, sans blessure. Mais c'était son âme qui en avait pâti : Ludwig avait tranché son indéfectible calme, pour ne laisser place qu'au petit être humain vil qui se cachait derrière le masque. Yerkes tomba sur ses fesses et rampa en arrière, paniqué :

— Pitié !

Soudain, les lumières s'éteignirent. Des cris se firent entendre, venant de la salle de réception. Le plan avait commencé, et Edward jaillit d'une ombre comme l'aurait Ananko/

— J'ai sécurisé le périmètre. Les autres arrivent dans quarante secondes et… (il jeta un regard à Yerkes, puis à Ludwig, la lumière seule de la fenêtre pour projecteur) Qu'est-ce que tu as fais ?

— Je lui ai infligé une punition, déclara le blond sans équivoque. Et je n'ai pas terminé.

Edward se posta devant son ami. Normalement, ils faisaient à peu près la même taille, mais dans la tranche de lumière orangée, Edward paraissait plus grand. Ludwig n'en démordit pas, gardant le Tranchecœur levé devant lui.

— Bouge, articula-t-il.

— Non, fit le vampire. Tu n'es pas toi-même.

— Au contraire. Je suis parfaitement en droit de juger cet homme.

— Et lui arracher ses émotions une à une pour laisser une coquille vide ? De quel droit ? cracha le vampire, sa colère grouillant sous sa peau.

— Je suis le Porteur du Tranchecœur, le maître des émotions et de l'âme.

— Et moi, je suis le Porteur du Calisang, le maître des forces qui régissent la création et la destruction, la vie et la mort.

La main blafarde disparut sous la cape d'ombres, avant de ressortir un calice d'or serti de pierres précieuses, dont l'éclat et la beauté époustoufla Ludwig au point qu'il abaissa son arme.

— C'est la première fois que je le montre à un humain, si on n'exclue Maty… Mais c'est pour te dire ceci : tu n'es qu'un Porteur, pas un instrument. Ce rôle est celui de l'objet que tu portes, et si tu te laisses berner dans le contraire… Je n'hésiterais pas une seule seconde.

— Ah bon ? Tu voudrais me tuer ?

Les charnières du monde s'ébranlèrent. Ludwig sentit la peur de Saulia et celle de Yerkes, mais il en était imperméable. Son corps était tendu sous la menace du Calisang, qui pouvait détruire aussi bien que créer. Ludwig sentit une goutte de sueur dévaler de son front. Il lâcha un petit rire grinçant :

— Alors c'est comme ça ? On va se battre parce que tu tiens à ta putain de « morale ».

— Arrête.

— Il a tué des innocents ! Il a provoqué une guerre ! Et il fait partie de ce cercle putride de riches… (Ludwig pleurait presque, mais c'était de la rage qui écumait ses yeux) Pourquoi je me plierais à des règles de bienséance envers un enfoiré de premier ordre.

— Tu es ambassadeur.

— Je l'ai pas choisi ! Je savais pas quoi faire, mais c'était un choix de ne pas choisir. On me l'a retiré. On m'a imposé un rôle, puis on m'a mit sur scène tel un petit pantin. Je me suis battu, j'ai gagné, perdu… mais au bout du compte, je suis resté dans cette mascarade.

Le Tranchecœur luit dans sa main, en réponse à son désir d'exprimer tout ce qu'il renfermait au fond de son âme.

— C'est ça qui me permet d'être libre. Tout ce que je veux, c'est pouvoir faire ce dont j'ai envie, quand j'en ais envie.

Edward ressentit le désarroi de son ami, et prit un air profondément attristé.

— Tu sais que ce n'est pas possible.

— Oui, Gamelor m'en a touché deux mots. J'ai vu la Vérité. J'ai vu que la liberté n'existait pas, que nos choix devaient s'écrire selon un schéma complexe qui incluait tout le monde. Que les conséquences nous rattrapent toujours, quoi que l'on fasse.

— Ludwig, haïr ce monde-là te rendra fou. Tu es un Porteur, tu ne dois pas te perdre dans ces élucubrations métaphysiques. Lâche ton arme.

L'hésitation ne vint pas de lui. Ou alors si. En ce moment-même, Ludwig ne parvenait plus à se différencier de l'outil. Chaque fibre de son corps ressentait les grands courants du monde, des coeurs et des âmes. Insupportable flot retentissant. Indéfinissable flux d'informations irrationnelles et magnifiques. Soudain, il reprit conscience qu'il n'était qu'un seul grain de sable, et cela le terrifia. Il lâcha l'outil.

Le retour à ses sens d'humain fut si brutal qu'il vomit – chose classique quand on se trouvait dans des toilettes – avant de regarder le Tranchecœur : revenu à son état d'origine, c'est-à-dire un tranchoir rouillé, il semblait être aussi ordinaire qu'un objet ordinaire : immobile, sans âme et sans réel but.

— Il n'est qu'endormi, lui assura Edward en se tournant vers la seule lumière de la pièce. Les autres sont arrivés.

Sans ménagement, le vampire balança Yerkes sur son épaule, qui avec toute cette tension et son manque de résistance s'était évanoui. Le blafard s'apprêta à passer la fenêtre, avant de soupirer et se tourner légèrement vers son ami.

— Ne te perds pas dans ces labyrinthes de l'âme. Tu es humain : toi et tes semblables aiment se perdre eux-mêmes et accuser les autres de leur propre erreur.

Et le vampire glissa le chef des services secrets dans la fenêtre avant de se changer en fumée. Saulia ramassa le Tranchecœur et s'approcha de Ludwig, hésitant à le lui rendre. Finalement, elle le lui tendit.

— On va résoudre cette affaire. Ensemble.

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