Chapitre 20 - Ils attendaient「MON」signe

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Elle avait décidé que non, elle ne céderait pas. Pourtant, il la provoquait sciemment !

Avec le chaos qui régnait à Oxford, Kara, son père et Yannis s'étaient réfugiés à Eynsham. Le dernier y possédait une maison, à savoir comment il avait pu l'acquérir et surtout la garder pendant son « absence ». La petite demeure se trouvait au 22 Tanners Ln, une splendide demeure avec un jardin luxuriant. Et tandis qu'elle prenait un thé d'alehshemesh, elle vit Yannis qui s'entraînait à l'épée, torse nu.

Cela aurait été mentir si elle avait dit que les personnes musclées, qu'elles que soit leur sexe, l'avaient toujours fasciné. Voir ses muscles puissants rouler sous l'effet d'un mouvement répété des centaines, voire des milliers de fois ; constater l'effort découlant de l'immense concentration pour ne pas faire d'erreurs, nonobstant la sueur qui coulait de fronts luisants comme des couronnes de diamants.

Mais de tous ceux qu'elle avait vu, qui l'avaient courtisé, Yannis était le seul qui avait un corps parfait ; bien que couverte de fines cicatrices, celles-ci étaient à peine visibles par ce corps noueux, souple et parfaitement équilibré. Chacun de ses mouvements décelait une finesse d'une infime beauté.

Soudain, il s'arrêta et tourna la tête vers elle, puis lui fit coucou en souriant. Dans sa robe de chambre, Kara avait plus l'air d'une magicienne antique qu'une guerrière moderne. Elle sortit du patio, tandis que Yannis faisait des étirements.

— Tu es matinale, constata-t-il.

— Et toi alors ? (elle regarda sa montre ; il était six heures du matin) Merci pour le logement, au fait.

— Pas de quoi. Je ne l'avais plus utilisé depuis 1613, mais heureusement la famille qui y vivait avait une dette envers moi ; du coup, ils nous la passent pendant leurs vacances.

— C'était des mages ?

— Non… (elle se força à ne pas regarder son dos alors qu'il faisait un grand écart au sol pour l'étirer) C'était une famille normale, que j'ai sauvé de la guerre civile avant la Révolution anglaise. Tu as vu le portrait du type blond aux yeux noirs dans le couloir principal ? (Kara hocha de la tête) Il s'agit d'un de mes visages. La famille s'est toujours souvenue que je les avais aidé.

— Mais comment ils ont su que c'était toi ?

— « Quand l'heure va avant la peur, la fleur se meurt et pleure ». Une phrase sans queue ni tête, mais c'était un code pour qu'un jour, ils puissent payer leur dette.

Encore une fois, Kara lui découvrait une nouvelle facette : son ancien petit ami avait connu mille vies avant de la rencontrer. Combien d'histoires avait-il encore dans sa poche ? Elle qui, toute jeune, rêvait d'aventures et d'histoires, se trouvait devant elle l'un des artisans les plus prolifiques de celle de l'humanité. Pour continuer sur la conversation, elle s'assit sur un fauteuil et lança d'une voix posée, les yeux baissés vers sa tasse :

— Qui était ta première conquête ?

La jalousie ou la curiosité ? Peut-être un peu des deux, mais Kara avait envie de savoir. Pour peu qu'il y avait première, il y avait logiquement deuxième, et ainsi de suite… jusqu'à elle. Maintenant que Yannis était redevenu « le Mage », qu'est-ce qui le poussait donc à la reconquérir ?

— Si tu veux cette réponse, il va falloir la gagner.

Elle leva la tête ; Yannis s'était approché et lui avait tendu une épée, qu'elle prit.

Elle partit se changer pour une tenue plus ample, et revint sur le petit terrain devant le patio ; Yannis avait revêtu son gambeson et faisait des moulinets avec son épée, auréolée d'un bleu ciel vibrant. Kara affermit sa prise sur la sienne, et son Aura cardinale s'écoula le long de la lame.

Il n'y avait plus de Yannis ; il y avait un adversaire à vaincre.

Nahash'anuw ganan ! déclara-t-il en plantant son épée dans le sol.

Nahash'anuw yasha, répondit-elle avec le même geste.

Le duel kadashien était le plus rituel des sept contrées impériales, mais également le plus ancien ; contrairement aux autres duels qui avaient posé des règles plus « mourniennes », le kadashien trouvait les siennes dans les textes sacrés ophidiens. Il stipulait que le Grand Serpent choisissait de lui-même celui qui porterait le premier coup… et celui qui le subirait sans broncher.

Les deux formules prononcées virevoltèrent dans l'air, récoltant les kirrosi environnants avant de se percuter violemment. Elles se mélangèrent, se bousculèrent, s'aggripèrent… personne ne pouvait contrôler ce processus, les Onze Formules Sinueuses faisant partie des seuls sortilèges « aléatoires » dans la théorie magique.

Ou peut-être y avait-il vraiment une volonté derrière cet échange d'énergie invisible… Mais à peine se furent-ils rencontrés que celui de Kara annihila celui de son adversaire. Triomphante, elle reprit son épée et bondit sur Yannis, lui assénant un violent coup circulaire sans aucune technique.

Le plat de la lame le toucha au front, il culbuta au sol. Kara se redressa, son épée droite devant ses yeux. Son adversaire se redressa, une marque rouge et profonde sur son front. Son regard portait la même couleur lorsqu'il appela son épée à sa main. Il la leva devant lui, pieds joints, héron fier de son bec pointu. Le fil du métal devint son visage.

Il se fendit vers elle à la vitesse de l'éclair, Kara déviant le coup de justesse ; des étincelles jaillirent. Elle n'eut pas le temps de riposter que le Mage estoqua de nouveau, la forçant à esquiver. Reculer, sautiller, dévier… La Croupe de L'Anvatarapa, qui n'était pas un coup mais une posture qui utilisait les torsions trilatérales des bras pour faire changer l'épée d'angle, lui donner un effet vicieux et imprévisible.

Kara se baissa pour éviter une autre percée, mais là fut son erreur ; Yannis lui envoya son genou dans la face, un bruit de craquement accompagnant la brutalité. Kara fut projetée en arrière, se réceptionna d'une roulade douloureuse en se tenant le nez ; rouge, mais pas de sang. D'un geste sec, elle se le replaça en grimaçant. Elle lança un regard courroucé à l'autre, qui haussa des épaules : pour lui, les règles n'avaient pas vraiment d'importance.

Bien, puisque c'est comme ça… Chez les Milloneriens, faisons comme les Milloneriens ! Kara se concentra et traça le plus vite possible les formules dans l'air ; une projection logique non-linéaire suivie d'une dérivée extérieure, tout cela englobé d'un homéomorphisme appliqué à l'une des Runes Supérieures, celles qui donnaient vie à l'immatériel. Yannis comprit trop tard, et fonça du plus vite qu'il put. Mais trop tard ; le sort était tracé, et Kara souffla sa magie sur la formule scintillante.

Des chaînes dorées jaillirent des écrits flottants et fondirent sur le Mage. Il en évita une salve, mais la seconde l'enserra tel des serpents amoureux. Il mit un genou à terre. Kara fit de même et incanta un autre sortilège, intersectât les plans biconvexes pour paralyser les vecteurs mouvements des particules présentes dans l'air. La température chuta, et Yannis fut englué dans une mélasse invisible.

Kara se redressa, tituba, son regard momentanément brouillé ; l'énergie taxée était bien supérieure à ce qu'elle avait prévu, lancer deux sorts aussi complexes à la suite s'apparentait à vouloir faire passer un dabab [1] dans une tige de roseau dans un…

— Tu as fini ?

Ses yeux se levèrent vers Yannis, qui la regardait d'un air las ; il agita son bras, et un rai de lumière jaillit de son annulaire pour trancher les chaînes. Ensuite, il proféra des paroles inconnues et le sort de Gèlair disparu.

Le mage se releva, épousseta ses épaules et se remit en garde, la posture du Ziz'Aryeh Sous l'Arche Asiarche , la pointe vers le bas et l'autre bras au-dessus de la tête, avec les pieds légèrement écartés pour un buste qui était pivoté à 70°. Une posture semi-défensive, qui ne laissait aucune ouverture sous peine de se faire crever les yeux. Une posture de maître d'armes.

Kara n'avait aucune chance. Elle planta son épée dans le sol, et s'inclina selon le code d'honneur kadashien. Yannis attendit quelques instants, avant de faire de même. L'ambiance était si tendue qu'une flèche aurait pu y être décochée, alors Kara soupira :

— Je regrette le temps où je pouvais te matraquer de coups et de remarques cinglantes.

Yannis haussa les sourcils, avant d'éclater de rire ; la flèche.

— Je m'en souviens comme si c'était hier ! « Tu es tellement ouvert qu'on dirait le sexe de ma… ».

— C'est bon, je sais ce que j'ai dis ! rougit honteusement Kara en se demandant bien dans quelles circonstances elle avait pu dire cela. Elle râla : Ne va pas croire que tu es gagnant ! Ça fait juste 1 partout !

— Hmm, l'idée d'une rivale me plaît, et le brun se frotta le menton, avant de lui minauder : Surtout quand cette rivale vous allèche du regard.

Elle roula des yeux et décida de quitter l'importun pour aller se doucher et manger un morceau. Une fois cela fait, elle rejoint son père qui s'était installé dans le loft et lisait un livre avec une attention qu'elle ne lui avait jamais connu. Assis dans un fauteuil avec des lunettes posées sur le nez, il ressemblait à ce vieil homme dans le jardin d'à-côté, qu'elle remarquait chaque matin en ouvrant les volets.

N'osant pas le déranger, elle attrapa un livre : Vie et opinions de Tristam Shandy, gentilhomme. Un titre ronflant, et les premières pages faillirent achever le reste d'énergie en elle. C'était ennuyeux à en mourir, cette histoire d'un père omniprésent qui tentait d'inculquer sa vision des choses à son fils. Mais…

Au fur et à mesure de l'histoire, ça se compliquait ; des zones d'ombre, des explications alambiquées et des dimensions narratives sans queue ni tête. Elle n'y comprenait rien.

— C'est parce que c'est comme ça que ça fonctionne, une famille.

Elle leva la tête ; son père avait cessé sa lecture, son unique œil vert cyanure reflétant la lumière grise de la vitre.

— Tu veux dire qu'on y comprend rien à rien ? se moqua Kara en agitant son livre.

— Non. Et c'est normal que tu penses comme cela ; tu était, es et resteras longtemps jeune.

Elle se renfrogna ; elle était bien assez grande pour saisir que sa famille l'avait bien plus blessée que le plus mortel de ses ennemis ! Et lui, il… Kara frissonna.

— Tu te dis sûrement que ta famille t'a fait du mal, et que j'en suis la cause principale – elle ouvrit la bouche, mais il l'empêcha de répliquer – Tu es ma fille, Kara. Je te connais, parfois bien mieux que toi même dans certains cas.

— Je ne te crois pas.

Elle en doutait.

— Qu'importe. L'important, c'est de saisir l'ampleur de ce que tu as tenté d'entrevoir (il lui fit un signe de lui passer le livre, ce qu'elle fit) Ton analyse est juste dans le sens où une famille est quelquefois si irrationnelle qu'elle peut saccager jusqu'au tissu même de l'existence d'une personne. D'un autre côté, une famille peut être si soudée qu'elle peut influencer le monde autour d'elle par sa simple action dans le présent. Ce livre que je tiens dans ma main en est un bon exemple : Tristan est autant un spectateur qu'un acteur de sa propre existence, parce qu'il joue non pas dans la scène, ni la regarde : il est dans la salle de spectacle qu'est sa famille. Chacun monte son petit numéro dans l'espoir de se faire remarquer. L'avantage ? Tout le monde les regarde. Le désavantage ?

Son œil vert sembla se ternir. Il continua :

— Ça leur monte à la tête, ils pensent être le héros de l'histoire et vont commencer à imposer leurs choix aux autres. Après une période où un tel être s'élève puis est abattu, la famille se soude pour jouer une pièce tous ensemble. Ce qui y est une bonne chose car cela enrichira l'esprit d'équipe. Mais le mauvais côté ressurgit : les autres « compagnies » ou familles jalousent en regardant le spectacle, et donnent de faux conseils, des rumeurs qui détruisent le corps, qui se dissout de nouveau. Ce cycle se répète, encore et encore. Et dans ce cycle s'accompagne le côté irrationnel de la famille, immortel et inévitable. Chacun est empoisonné, mais c'est ce qui leur donne cette particularité unique.

— C'est assez restrictif comme mode de pensée.

— C'est écrit par un humain.

Pour peu que cette analyse soit vraie, il n'empêchait que son père était un bon exemple de ce qu'il pouvait se passer parmi les familles « irrationnelles ». « Je ne lui en veux pas » avait-elle pensé il y a longtemps, avant de rencontrer la Ferroul Squad ; son père ne l'avait pas fait subir l'Initiation Dénaturée.

Et il avait protégé sa fille de son propre père. Les souvenirs revinrent, vifs rouges. Elle cligna des yeux et changea de sujet :

— Et que lisais-tu ?

L'Enquête sur l'entendement humain, d'un certain David Hume. Il fait la distinction entre l'idée d'une sensation et son impression… Ce qui m'étonne le plus chez lui, c'est comment il est parvenu à théoriser aussi bien le pouvoir des Ybris sans en avoir jamais fait l'expérience.

— Comment ça ?

— Pour expliquer simplement, Hume considère que l'impression est toujours plus forte que l'idée. Ainsi, tu pourrais sentir l'odeur d'un Phtoomp dégorgé (Kara fronça du nez) et je vois que tu l'imagines très bien. Mais l'imaginer est toujours moins fort que le sentir. C'est comme ça que fonctionnent nos pouvoirs : nous avons besoin d'être en « contact direct » avec les émotions pour pouvoir les manipuler au maximum.

— Comme avec ta Nature ?

— Ma Nature, c'est une autre histoire… Non, je te parle de notre pouvoir. Celui de manipuler les émotions des autres en les touchant. Tu n'as jamais tenté de provoquer la colère chez quelqu'un en pensant aux moments les plus heureux et relaxants de ta vie ?

La jeune mournienne sourit, car elle se souvenait de sa première farce à l'aide de son don : quand sa mère était encore en vie, la petite Ybris avait cassé le plus beau vase de la maison. Et, jeune enfant, elle qui n'avait pas encore idée de la portée de sa magie, tenta de calmer sa mère à ce propos lorsqu'elle découvrirait le vase. Cependant, la peur d'être grondée était si forte que son pouvoir avait eut l'effet inverse ! Elle se souvenait malheureusement de la déculottée que son père lui avait fait subir, en voyant sa femme prostrée dans un coin, agitée par des soubresauts.

— Je n'y arriverais pas.

— Précisément. Je pense finalement que nous, les Ybris, sommes incapables de manipuler les émotions ; nous ne faisons qu'imposer notre ressenti à travers notre volonté et notre magie, rien de plus. Mais n'est-il pas plus avantageux de propager la rumeur que nous soyons capables de maîtriser un aspect aussi complexe et profond ?

Elle opina du chef. C'était probablement pour ça que les Ybris n'avaient pas voulu de mariages hors-familiaux : la véritable nature de leur pouvoir aurait pu être révélée, et ils auraient été moins craints.

Du bruit attira son attention, qui semblait venir du jardin. Sûrement Yannis qui s'entraînait encore…

* * *

— Ma sœur.

— Cher frère [2]… Quel plaisir de te voir en aussi bonne santé !

De l'extérieur, Éléanora Ophilian dévisageait Yannis avec un air amusé, lequel lui lançait un regard farouche. De l'intérieur, il s'agissait de deux membres de la Famille, deux rejetons de la Chose qui se toisaient en se remémorant leur rivalité passée pour gagner les faveurs de leur Aîné.

— J'ai un message à t'apporter, dit-elle.

— Je n'ai que faire de tes machinations, siffla-t-il en se remettant à l'entraînement. Et je te conseille de déguerpir ; je ne veux pas que ma couverture soit grillée.

— Oh, quel gentil petit Frère tu fais ! minauda la Sœur. Notre Aîné serait fier de toi…

Il tiqua ; était-elle au courant de son embargo et de la menace de leur supérieur ? Sûrement… Elle savait beaucoup de choses, en particulier quand il s'agissait de sa propre Famille. C'était une profiteuse qui n'avait aucune loyauté mise à part la peur. Il se demandait bien pourquoi l'Enfant l'avait choisi elle.

— Déblatère ce message, qu'on en finisse.

— Quelle impatient ! Serais-tu pris dans un étau ? (il voulait surtout l'étrangler !) Mais je tiens parole. Le message est le suivant : le Ehtpyhäveri [3] a créé.

Il se pétrifia ; la prophétie du Valargus commençait à se réaliser. D'abord la Liqueur, ensuite le Tranchecoeur et maintenant le Calisang ? Le monde commençait à se mettre en marche, et n'allait pas dans leur direction…

— Mais heureusement pour nous, le Porteur de la Liqueur n'a pas atteint l'absolu, et le Tranchecoeur est entre nos mains.

— La prophétie ne doit jamais se réaliser, Soeur (cette dernière opina du chef) C'est notre devoir d'éloigner chaque Porteur de son Fardeau.

— Je me suis déjà occupé d'embrouiller l'esprit d'un humain, dit-elle. Il pense qu'il est le Porteur ; qu'as-tu accompli, de ton côté ?

— Je suis plus influent que toi. Je regagne leur confiance, et petit à petit l'étau se ressere autour du cou de Ludwig. Amis, famille, rivaux… Et lorsqu'il sera seul…

Il donna un coup d'épée dans le vide en pensant au visage de son pire ennemi. Le coup fit mouche, terrassant l'image de celui qui l'avait coupé de sa vraie sœur.

—…je me ferais une joie de l'achever.

* * *

Elle avait toutes les raisons d'être ici. Après tout, c'était écrit par lui. Ugo l'avait aussi su, à l'époque, bien que partiellement ; il savait qu'il y avait quelqu'un qui le lisait à ce moment-là. Mais pas quelqu'un qui l'écrivait.

Elle, si.

C'était effrayant.

— Arrête de te plonger dans le Livre, s'il-te-plaît, lui intima son ami blafard en observant la côte anglaise.

Dans sa main, une coupe dorée incrustée de rubis scintillait malgré le ciel nuageux.

— Je suis obligée, fit la blonde en rangeant un vieux grimoire poussiéreux dans son sac. L'Auteur m'a dit de ne pas intervenir.

— Comment on peut lui faire confiance ? Je suis sûr qu'il ne sait même pas ce qu'il fait.

— C'est bien pour cela que je lui accorde toute ma confiance ; il a la volonté de bien faire, sans pour autant planifier le reste. Mais s'il me dit d'attendre, nous attendons.

Le vampire soupira, et elle lui sourit. Il la regarda de ses yeux rouges fatigués, avant de lui rendre son sourire. Tous deux avaient traversé de rudes épreuves avant de revenir ici. Chez eux, sur la terre des hommes. Même aujourd'hui, des choses restaient les mêmes. On le sentait jusque dans les os de la terre.

Edward et Maty regardaient l'horizon en guettant mon signe. Qui arrivera. Quand ? Maintenant, je n'en étais pas sûr.

___________________________________

[1] Sorte de ver de taille variant entre celle d'un serpent et d'une baleine. Il a une peau liquide et des veines solides, ce qui permet à son corps de se réarranger selon des lois géométriques précises.

[2] Les mots « frère » et « soeur » n'ont aucun sens, car les rejetons de la Chose ne se genrent pas entre eux, car ils peuvent changer de forme physique, mentale et psychique. Afin d'éviter la confusion, j'utiliserais « il » et « elle », car uls prennent des formes masculine et féminines.

[3] Contraction de Ehtoolliskalkki-pyhä-laskimoveri, littéralement Coupe Sacrée Sang en finnois

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