Chapitre 17 - Le Désert des Arbres Murmures (3) - Porteur de Fardeaux

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Oh putain.

Rien ni personne ne peut arrêter un homme déterminé. Et Lucans voulait absolument rentrer chez lui.

Poursuivi par des créatures d'enfer glabres et blanchâtres, beuglant et fourmillant de haine à son égard. Au fond d'un tunnel sans fond, sans lumière, juste à l'aide du toucher et de la chance. Mais bon, il n'y a rien qui puisse arrêter un homme déterminé, ou juste trop lâche pour affronter trois démons aveugles des profondeurs.

Un de ceux-là lui envoya sa longue perche griffue vers ses pieds, et Lucans esquiva. Comment y parvenait-il ? Il n'avait pas le temps d'y réfléchir, trop occupé à tenter de comprendre où se trouverait la prochaine attaque mortelle. Une des créatures monta au plafond, sûrement pour avoir de l'avance sans se faire bousculer par ses congénères ; elle plongea vers Lucans, qui roula-boula sur le côté, emporté par la secousse de l'impact.

Il percuta violemment la paroi du tunnel, le souffle coupé. C'était fini…

— Viens !

Une voix ; une échappatoire ? Pas le temps. Foncer. Il plongea pour éviter une nouvelle attaque, vers la voix. Une main agrippa par le col, et le tira vivement dans un trou dérobé, avant que les monstres puissent déchiqueter le malheureux qu'il était.

Lucans se laissa traîner comme un sac à patates tout le long du chemin, concentrant son énergie à calmer la course de son tambour pectoral. Au bout d'un moment, il finit par distinguer le visage de celui (ou celle, ou celuille, ou bref) qui l'avait sauvé.

Un visage fin et clair, un petit nez entre deux yeux en amande d'une profondeur bien trop charmante et une bouche pleine qui se tordait en moue désapprobatrice. Des cheveux châtains longs et relâchés, qui tombait sur des épaules menues soutenant une robe grise salie par la terre humide et les mauvaises racines.

— Tu es lourd, fit la personne en le lâchant lourdement sur le sol.

— …Ouch ! (Lucans se frotta la tête) Merci de m'avoir sauvé.

— Qu'est-ce que tu fais ici ? répliqua-t-elle sèchement.

— Wowowow ! Calmons-nous et dites-moi qui vous êtes ?

— Tu t'appelles Lucans… (La femme plissa des yeux) Et tu fais partie du cercle de Ludwig ! Dis-moi qu'il va bien !

— Euh… Je n'en sais rien, on s'est quitté il y a longtemps.

N'empêche, il ne savait toujours pas qui était cette personne.

—…Je suis Éléanora Ophilian. Ludwig t'a parlé de moi, conclut-elle avec fermeté.

— Attendez, la Éléanora ? (Lucans se frappa le front) Mais oui, vous voyez dans ma tête ! Dites, à quel chiffre je pense ?

— Trop long, et c'est un nombre, pas un chiffre.

— Zut. Merde ! Je ne m'attendais pas à tomber sur vous.

Elle leva les yeux au ciel, avant de regarder par le trou grâce auquel ils avaient échappé aux monstres. Lucans observa les alentours ; la grotte était couverte de crevasses brillantes. Il s'approcha de l'une d'entre elles, et l'effleura. Un souffle chaud, et une légère ondulation. Lucans passa son œil dans la fente, et vit que la lumière était liquide. Mais cyan !

— Où on est ?

— Près d'un gisement d'iyshkerdos.

Le scientifique frémit ; la gemme en question était connue pour ses propriétés volatiles au contact de la magie altérée, soit par l'utilisation de sortilèges, charmes et autres enchantements, soit par la présence de créatures possédant une connexion avec l'énergie mystique. Bref, rien que le fait qu'Éléanora soit présente était un danger.

— N'aie crainte ; il est trop pur pour être affecté par mon énergie. Et les Autres l'abhorrent.

— Ça fait longtemps…

—…que je suis ici. Oui, depuis cinq ans. Je pressentais que les Dardants allaient passer tôt ou tard à l'action.

— Vous avez tenté de…

—…les arrêter ?

— Stop ! (Lucans agita ses bras) Rentrez pas dans ma tête. S'il vous plaît.

La magicienne soupira, et leva sa main. En observant de plus près, Lucans remarqua la trace caractéristique d'une bague retirée.

— Je ne contrôle pas bien ma Nature. Sans mon anneau enchanté, toutes les pensées volent vers moi.

— Donc s'enfermer dans les souterrains pour combattre les Dardants n'était pas la seule raison.

Elle se mura derrière un silence embêtant, le jeune homme ayant l'habitude de converser avec la personne la plus proche, surtout quand il n'avait ni connexion internet, ni téléphone portable. Bon, peut-être que ne rien dire servait à ne pas se faire repérer par les « Autres », mais vu leurs têtes seulement pourvues de bouches, c'était peu probable.

Soudain, Éléanora se mit à marcher. Lucans se précipita sur ses talons, et les voilà tous deux déambulant dans un tunnel adjacent eu précédent. L'air était moite et des vapeurs s'élevaient du sol. Lucans évita chaque bouche fumante avec précaution, et fut impressionnée de voir la magicienne le faire avec aisance ; elle connaissait le chemin, assurément.

La pente du chemin s'accentua, et ils finirent par devoir « descalader » pour parvenir au lit asséché d'une nappe phréatique. Là, elle le somma de ne pas sortir des bords et ils se faufilèrent entre les stalagmites, jusqu'à déboucher sur un plateau souterrain. Immense. L'endroit ressemblait à un champ d'arbres pétrifiés. Qui foutait sacrément les chocottes.

— C'est quoi, tout ça ?

— Une usine à réponses, enfin j'espère (elle agita la bras vers un arbre). Il y en a toujours quarante-neuf à chaque Désert. Et sur chaque planète, il y a toujours un Désert des Arbres-Murmures.

Lucans vit le regard de la mournienne briller d'une lueur inquiétante. Était-elle folle ? Il ne fallait pas écarter l'éventualité. Lucans s'écarta tandis qu'elle continuait :

— Ils sont la mémoire du monde. Et, liés par leurs semblables, la mémoire du Temps. Ils écoutent, retiennent, et attendent.

— Attendent quoi ?

Elle sourit : rictus rigidifié par une blanche conviction.

— L'appel du Valargus.

Une légende. Encore. Sérieusement, si quelqu'un avait dit au scientifique qu'on allait le balancer d'exposition à longueur, il aurait pu écrire un glossaire ! Mais vu le regard que lui lança la magicienne, Lucans n'était pas en position de lui dire son opinion sur les vieilles légendes.

— Qui c'est, ça ? (il fourra ses mains dans ses aisselles pour se protéger du froid) Un prophète ?

— C'est le Père de tous les prophètes. Et il a quelque chose à te dire…

Sans prévenir, elle prit le bras du scientifique avec une force insoupçonnée et le tira pour plaquer sa main contre un arbre. Un éclair traversa le corps de Lucans, qui hurla, avant de s'effondrer dans l'inconscience des songes.

* * *

— Argh !

Ludwig porta sa main à son visage ; une migraine soudaine l'avait assailli. Quelque chose s'était… brisé ?

— Tout va bien ? s'enquit Laura d'un ton inquiet.

— Je ne sais pas, j'ai crû… (la migraine disparut aussi vite qu'elle était apparue ; il secoua sa tête) Ça doit être le ragoût.

— C'est vrai qu'il avait un arrière-goût étrange…

— Tu viens de résumer avec brio toute la cuisine anglaise, pouffa Ludwig.

N'empêche… Cette migraine soudaine après qu'il eut utilisé sa « force mentale » pour détruire le parasite de Laura… Peut-être était-ce un contrecoup ? Les pouvoirs humains nés de l'Apparition étaient très mystérieux, et certains d'entre eux devenaient parfois mortels à leurs détenteurs. Il espérait seulement que ce ne soit pas son cas…

— Tu es sûr que ça va ? Ton teint est plus pâle que d'habitude…

— Puisque je te dis que c'est le… Aaaargh !

Un lancement qui s'échappa de la base de son crâne pour finir par exploser entre ses deux yeux. Mais là, un effet s'ajouta ; une colère lourde, brutale et grinçante s'imposa à lui, le faisant basculer en arrière, les mains sur les yeux. Ludwig gronda de douleur et s'agita comme un damné. Soudain, une impulsion le poussa à regarder droit vers la porte de sa chambre. Qui s'ouvrit.

Un corps tomba, un poignard dans le crâne. Filsle.

Derrière le corps, il y avait une silhouette encapée dont les traits étaient dissimulés par une capuche. Sans demander de restes, elle s'enfuit tandis que Ludwig se relevait pour la poursuivre, mais elle sauta sur le toit et, au bout de quelques secondes, disparut de son champ de vision.

Le blond tourna son regard vers le sol ; Filsle, le regard vide et le visage blanc, avait une expression horrifiée sur son visage. La dague plantée dans sa tête était incurvée, sûrement pour déchirer la Porte du mage et l'empêcher d'utiliser ses pouvoirs pour échapper à son triste sort. Le tueur savait à qui il avait à faire, et savait ou frapper. Ce n'était pas une agression quelconque, mais quelque chose de prémédité. Une vengeance ? Mais aucun mage n'est contre les Dardants à Oxford ; au mieux, ils sont neutres.

L'hypothèse la plus probable, et la pire, se trouvait dans un acte prémédité, voire un assassinat. Mais qui aurait envie de tuer le chef d'un ordre de fanatiques ? Quelqu'un qui aurait intérêt à les voir tomber…

Non, personne ne serait assez fou ! Personne… Mais il n'eut pas le temps de concrétiser ses hypothèses, lorsqu'un garde débarqua devant leur chambre, l'air ennuyé, avant de baisser des yeux interrogateurs vers Ludwig, puis écarquillés vers le corps de son chef. Il ouvrit la bouche, pétrifié, ne put sortit un mot, avant qu'un cri d'effroi ne s'arrache de sa gorge.

Harag ! Assassin !

Il pointa sa lance d'ophobalérium vers l'ambassadeur, qui leva ses mains en protestant. Mais le garde n'entendit rien, surtout quand Laura se précipita à la rescousse de son ami ; cette dernière action fut le grand final de cette mascarade. Le visage du garde fut déformé par la rage, et il plongea sa lance dans Laura.

— Merde ! (le sang de Ludwig ne fit qu'un tour, il poussa le garde qui tomba à la renverse) Désolé, mais vous vous en prenez au mauvais individu ! (dans le même mouvement, il prit Laura avec lui, qui pressait son flanc teinté de rouge sombre) Et je ne peux pas vous laisser mon amie !

— Ton… amie, hein ? bredouilla Laura tandis qu'ils s'éloignaient le plus vite possible.

— Ne me fais pas répéter. Dépêchons-nous.

Ils se faufilèrent dans les rues mal éclairées, quand ils entendirent des éclats de voix ; les gardes avaient trouvé la scène, et partaient à leur recherche. Laura se mit à haleter, la tâche sur sa chemise s'élargissant à vue d’œil. Ludwig jeta un regard à droite, à gauche, puis assis la jeune fille aux cheveux albâtre derrière une caisse. Là, il déchira son beau costume et l'enroula autour de sa taille pour faire un bandage.

Ssss… Doucement !

— Nous n'avons plus le temps ; plus nous en perdons, plus vite nous nous ferons prendre.

— Comment ça a pu arriver ?

— C'est un coup monté, selon moi (il serra le bandage, espérant que cela suffirait). Quelqu'un veut que le conflit éclate, et a précipité les événements en me faisant porter le chapeau.

— Attends ! Ils vont jeter des sorts pour savoir qui l'a vraiment fait !

Ludwig lui jeta un regard entendu, la faisant grommeler :

— Suis-je bête ; l'assassin a fait en sorte que l'arme et toi soient liées.

— Je ne suis pas un expert en magie, mais si tu soulèves l'hypothèse, c'est qu'elle est vraie… (Des bruits de pas attirèrent son attention. Avec précaution, il sortit sa tête de la petite ruelle dans laquelle ils se trouvaient ; les gardes approchaient) Laura, tu peux… ?

— Et mon répit ? Tu es vraiment sans pitié…

Son doigt glissa lentement sur le sol, et traça des Runes diverses. L'une d'elle lui était familière, une sorte de mélange entre Dissimuler et Dérober. Une fois qu'elles furent alignées, Laura souffla sur son doigt et toucha les écrits, qui s'illuminèrent. Un vague nuage enfla sa main, pour les enrouler tous deux d'une bulle translucide. Ludwig retint sa respiration.

Les gardes passèrent, mais ne les remarquèrent pas. Une fois loin, le blond soupira de soulagement et lança un merci souriant à Laura, qui répondit d'un grognement douloureux. Réussir à lancer des Runes aussi rapidement… Franchement, j'ai de la chance que ce soit une excellente magicienne !

Ils repartirent dès qu'ils furent sûrs que personne n'étaient dans les environs. Déambuler avec une blessée n'avait rien d'aisé, mais Ludwig avait déjà connu ce genre d'expérience. Surtout que Laura était bien plus endurante que d'autres, marchant presque sans l'aide du blond.

Quand ils furent loin de la ville souterraine, Ludwig sortit son téléphone et lança un appel à Saulia. Heureusement, l'appel fut reçu immédiatement :

Ludwig ? Un problème ?

— On ne peut plus ; le chef des Dardants a été assassiné, Laura et moi sont pris pour responsables et cette dernière est blessée.

Saperlotte ! Où vous trouvez-vous ?

— On se dirige actuellement vers l'entrée où…

—…je vous avais amené.

Ludwig reçut une décharge de son appareil, le forçant à le lâcher ; l'appareil grésilla par terre, puis explosa. Biens sûr… il se tourna lentement, pour croiser le regard dur de Jinn. Accompagné de Solis et de gardes de la cité souterraine, il lança à l'ambassadeur :

— Curieux ; vous nous faussez compagnie en même temps que l'assassinat abject de mon chef.

— Jinn, ce n'est pas moi qui…

— Silence, traître d'humain !

Le ton qu'il avait pris, et l'expression de haine intense pétrifier le « traître d'humain » sur place. Pour Ludwig, son ancien camarade mournien était quelqu'un de valeur, de tolérant. Malheureusement, il était aussi profondément loyal et ne supportait pas qu'on lui dérobe sa seule raison d'être.

— Filsle nous avait offert un foyer. Il m'a offert un foyer. Une famille (Jinn inspira, mais son ton se fit plus dur) La mienne m'a abandonné quand elle a su que j'avais été aux côtés de Yannis. Tu sais que, malgré le fait qu'il est un héros, il reste le principal instigateur de l'Apparition, et donc de la destruction de Mourn ? Tous ceux qui avaient pactisé avec lui ont été chassés de Néo-Mourn. Filsle était l'un d'entre eux ; il avait offert l'asile à Synnaï et…

— Jinn, ils s'enfuient ! cria Solis en montrant Ludwig et Laura qui gravissaient le chemin vers le tunnel menant à la surface.

Bien sûr que oui, s'exaspéra intérieurement le blond, en rajustant Laura sur son épaule. Je ne vais pas écouter le récit post-mortem d'un fanatique qui voulait massacrer des milliers d'innocents pour singer une prophétie de malheur ! Même si c'était dur de l'admettre, Jinn était passé à l'ennemi. Sur Mourn, il avait été un instructeur, un « pote » et un frère d'armes. Maintenant, c'était Laura qu'il fallait sauver. Et moi aussi.

— Seuls les coupables fuient ! cria triomphalement Jinn tandis que ses hommes incantaient des sortilèges.

— Vous avez éventré mon amie, un peu qu'on veuille fuir ! répliqua sur la même voix le blond.

Un zap et il se baissa pour éviter le premier éclair, qui pulvérisa un stalagmite malchanceux. Quels barbares ! Tout ce temps perdu pour rien, pensa-t-il avec ironie. Un éclair de magie passa en sifflant près de l'endroit où sa tête se trouvait juste un instant avant. La sueur au front, Ludwig pressa le pas malgré les protestations de Laura. L'entrée du tunnel était tout prêt. Encore un peu…

Jinn atterrit en face d'eux, une épée courbe à la main. Imbibé d'une Aura visible, il était forcément en Déphasage. Ludwig s'arrêta net, et malgré sa peur tenante, fit la moue et râla :

— Sérieusement ? Je sais pas si je dois te supplier ou te féliciter…

— Tu auras tout le loisir de supplier quand tu seras mort.

— Illogique, mais venant d'un mage, ça ne m'étonne pas.

Jinn s'arrêta un instant ; le point faible d'un mage, c'est qu'ils ont leur propre logique mais quand on les confronte à une nouvelle, ils ne peuvent pas s'empêcher d'y réfléchir. Cet instant d'inattention fut suffisant pour permettre à Ludwig de sortir son Glock et dire :

— Les balles sont en fer. Bonne chance.

Il tira dans le bras tenant l'épée. Jinn hurla de douleur, le métal de la balle coupant son flot magique et le Déphasage par la même occasion, le laissant tomber à genoux, la main sur la plaie saignante. Ludwig en profita pour redoubler d'efforts et franchir la ligne qui séparait la grande caverne du tunnel.

Faites que ça marche… Il se tourna immédiatement, pour voir les Dardants approcher, l'air menaçant… Avant de se prendre dans une toile de lumière vibrante. Ils frappaient le filet d'énergie, lançaient des sorts qui rebondissaient, mais rien ne pouvait le traverser. Désormais hors de portée de leurs assauts, Ludwig s'effondra, le souffle court.

— Tu nous le paieras cher ! cria Solis en frappant de plus belle sur le filet.

— J'attendrais la facture.

— Que… (Laura s'était avachie contre le mur, respirant difficilement) Qu'est-ce que ça ?

— Tu n'étais pas au courant ? Les mages ne sont pas tous des Dardants, et certains, bien qu'ayant stipulé préféré ne pas participer au conflit, nous ont prêté certains… (Ludwig sortit de sa poche un talisman, qui luisait aussi intensément que le filet) outils utiles.

— Les ordures, commenta Laura.

Oui, les ordures. Tout comme les gens proclamant qu'ils répugnaient la guerre, mais qui trempaient dans le commerce d'armes pour alimenter les conflits dans d'autre pays. Au moins ici, deux vies avaient été sauvées contre une. Ludwig n'avait pas prévu que quelqu'un assassine Filsle, et ça allait compliquer leurs plans.

— Qu'est-ce que… tu comptes faire ?

— On se débrouillera, répondit le jeune homme en se relevant, puis aida Laura à faire de même. On l'a toujours fait.

* * *

Éléanora vit Lucans s'extirper du contact aimanté de l'Arbre-Murmure. Son visage était suintant de sueur froide, ses yeux exorbités sur une lumière invisible, tranchante et salvatrice. Le goût de la vérité était amer, certes, mais au moins il restait à jamais sur la langue.

— Tu as trouvé ta réponse ? s'enquit-t-elle entre les relents de sa folie.

Lucans se tourna vers elle, et elle la vit ; l'Aura liquide qui bouillonnait de fureur, voulant s'échapper de ce corps injuste qui la soumettait à des lois illogiques.

— Je suis le Porteur de Vérité. Je suis le Porteur du Tranchecoeur.

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