Chapitre 17 :

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Dorian était vraiment déchiré, pourtant ce n’était pas dans ses habitudes. Le pire, c’est qu’il n’arrêtait pas de parler de Vanessa et de chanter des chansons d’amours. Cela craignait vraiment. Et, comme tout les gens bourrés, il essayait d’embrasser tout le monde. Normalement, ce sont les étudiants de médecines qui font des fêtes à tire-larigot et qui boivent à en vomir, pas les futurs professeurs. Je n’avais jamais vu Dorian dans cet état, surtout qu’il se trouvait être une des personnes les plus responsables que je connaisse. Il devait s’être passé quelque chose pour qu’il ait réagis comme cela. Avant d’aller me coucher, j’avais interrogé Mallo qui n’en savait rien. Je croisais donc les doigts pour que Dorian se souvienne du pourquoi il s’était mis dans cet état. Le problème, c’est que lorsque quelqu’un se retrouve bourrer, le plus souvent, il ne se souvient pas de grand-chose. Je ne dormis pas beaucoup. Je crois bien que je pensais et réfléchissais trop. Devais-je revoir Lucas ? Il m’a vraiment faite forte impression. Lui et Nathan se connaissaient car sinon Nathan ne m’aurait jamais dit que Lucas n’était pas fréquentable. Sauf que Lucas, avait sympathisé avec Linda puisqu’il avait été son plan-cul. D’ailleurs, fallait qu’elle me présente sa copine celle-là. Oui, je me souciais un minimum du bonheur de mes amis.

Lorsque je me réveillai le lendemain matin dans mon lit, je regardais autour de moi comme si j’étais Dorian et qu’il y avait eu un risque que je fasse une connerie après la fête. Sauf qu’à contrario, je n’étais pas déchirée puisque je ne buvais pas. Je soupirai et m’extirpai du lit en baillant. Pourquoi n’arrivais-je jamais à faire une bonne nuit de sommeil complète ? Moi et le sommeil, c’est une histoire d’amour qui ne fonctionne pas au début de la nuit car je peine à m’endormir, mais le matin, totalement, elle ne veut plus me laisser partir. J’ai réussi ! Il me semble que les filles ne sont pas rentrées, elles ont du dormir chez Marius et Kristia. Quant à Nathan, je ne savais pas. Je n’avais pas envie de le croiser. Pas après le baisé qui ne signifiait rien pour lui. Qu’en avait-il à faire de moi ? Il disait qu’il me protégeait, mais il refusait de me dire de quoi. Je descendis pour prendre mon petit déjeuner et j’aperçus Dorian boire de l’eau avec de la poudre blanche mélangée à l’intérieur, sûrement du paracétamol en poudre. Sauf que c’était ma possession car je n’avalais pas les cachets. Je n’objectai pas, il devait en avoir besoin vu l’état où il s’était retrouvé. Il releva la tête et m’adressa un petit sourire que je répondis en levant la main. Tout compte fais, j’avais envie d’un café. Je m’en servis dans une tasse et pris place en face de lui, il avait pris un chocolat chaud pour une fois.

— Pourquoi t’es-tu bourré la gueule comme cela, hier ? demandai-je directement.

Je ne voulais pas le brusquer, mais je n’étais pas d’humeur pour y aller en douceur. De toute manière, il savait tout autant que moins que ce geste apparaissait comme étrange venant de lui aux yeux des autres.

— Je… C’est un peu flou… je crois que je me suis énervé parce que Vanessa a dit que bien que Nathan te protège elle tient assez à lui. Je crois qu’elle a dit autre chose… Je, je ne m’en souviens plus. Je suis certain qu’elle a dis que Nathan t’aime. C’est exaspérant de voir à quel point ils sont de mèche !

— Ah… Bah rétablissez-toi bien de cette gueule de bois mon pote. Puis, si tu te souviens de ce qu’elle a dis, appelle-moi !

Il secoua la tête et je trempai mes lèvres dans le café avant de croquer dans un petit gâteau moelleux au chocolat. Rien ne vaut les croissants pour ma part même si ce fut un déjeuner très bon et appétissant. Vanessa n’avait pas eu un état très stable elle aussi, pour dire que Nathan m’aimait… fallait être ivre aussi.

— Lau… T’étais partie où avant qu’on rentre ?

Je sentis mes joues s’enflammer en repensant au baiser de Nathan et à l’escapade avec Lucas dans le café de ses parents. Je ne pouvais pas lui dire pour Nathan, connaissant Dorian, même dans l’état dans lequel il se trouvait il réussirait à me gronder pour cela. Mon ami restait méfiant à lui, pas pour lui, mais pour moi. Je ne pensais pas qu’il s’attachait autant à moi. Un vrai ami. Pour Lucas, je devais lui dire. Je disais tout à Mallo et Dorian. Enfin, presque tout maintenant.

— Je t’expliquerai par téléphone car si Nathan m’entends il va me tuer, murmurai-je alors que Dorian fronçait les sourcils.

— Quel est le rapport avec Nathan, s’intrigua-t-il.

— Je t’expliquerai.

Il ne répondit pas. La discussion fut close et comme convenu je lui expliquerai à lui et à Mallo ce qu’il s’était passé pour moi la veille. Je pris le temps de boire mon café, aussi car il était brûlant et que je ne voulais pas me rebrûler la langue comme avec le chocolat chaud délicieux de Lucas. Puis je savourai les petites parts rectangulaires de gâteaux aux chocolats moelleux. Puis je me levai pour déposer ma tasse dans l’évier, en m’aspergeant au passage la tête d’eau pour me maintenir éveiller. Je sentais que je dormais sur place et cela ne me plaisait pas vraiment. Je remontai dans ma chambre et je sursautai de surprises en voyant Nathan sur mon lit, le regard glacial et transperçant à en faire couper le souffle. Je soufflai et me dirigeai vers mon armoire après avoir marmonné une salutation. Je ne sais pas s’il comprenait que je ne souhaitais pas lui parler pour le moment. Il sauta de mon lit et referma la porte. Je croyais qu’il était parti, mais je compris que non lorsque je sentis sa main m’attraper et me broyer le poignet pour me tourner vers lui, me forçant à le regarder. Il lâcha vite la pression, réalisant qu’il serrait trop fort et je sentis son pouce inscrit de minuscules caresses. Je tentai de le sonder du regard, comme s’il n’y avait pas de barrière entre sa pensée et moi, mais je n’y arrivais pas. Ses yeux bleus plongeaient dans les miens en reflétant une lueur intensément inquiète et furieuse. Je déglutis péniblement et attendis qu’il dit quelque chose. En vérité, je me doutais ce qu’il allait me dire, mais je ne voulais pas que cela soit vrai. Je ne voulais déjà pas entretenir une discussion avec lui. Le temps de réfléchir…

— Pourquoi as-tu fait ça ? Je sais que tu es allée avec Lucas hier soir. Pourquoi ne me fais-tu pas confiance ?

La dernière question me fit bizarre. Il voulait hurler, je le remarquai bien. Mais sa voix ne prit pas ce ton-là, et cela sonnait étrange avec ce qu’il venait de me demander. Sa voix tremblotait légèrement malgré le ton d’assurance et la pointe d’inquiétude qui se reflétait. Il s’inquiétait pour moi. C’était mignon, mais trop tard. Il m’avait abandonnée et il jouait avec moi, et je n’arriverais pas à l’oublier. Je sentis son emprise se défaire de mon poignet et cela me rendit soudain mal comme si je devais m’agripper à son t-shirt pour sentir sa présence à moins de dix centimètres de moi. Je ne le fis pas. Je me contentai que de le regarder droit dans les yeux. Il était réellement sérieux. Cela me rendit un peu mal à l’aise mais j’explosai :

— Tu es parti sans aucune explication, sans rien dire et tu ne me dis toujours rien ! Comment veux-tu avoir ma confiance et que je te crois après ça ! Je ne peux tout simplement pas j’ai des limites ! Tu ne peux pas me dicter ma vie alors que tu es parti comme un voleur. J’en ai marre, depuis que tu es revenu, tout tourne à la même chose. Je veux savoir, tu me dis que tu veux me protéger mais tu ne dis rien en disant que ce n’est pas le moment. Mais je ne peux pas te croire si tu me dis rien. Lucas à l’air sympa.

— Il te manipule, déclara lentement Nathan alors qu’il restait désormais passif comme s’il avait reçu un coup de massue.

— Bah voyons, commentai-je en grognant alors que je croisais les bras contre ma poitrine.

Il s’était collé contre la porte et me contempla la bouche semi-ouverte pendant une fraction de seconde et il repartit vers moi de plus belle et encadra mon visage de ses mains gelés et tout mon corps frémit à cause du froid qui émanait de son corps. Mes mains se posèrent au-dessus de ses coudes et je serrai. Si ses mains étaient froides, pas le reste de son corps. Son souffle aussi trahissait ses mains et je baissai les yeux vers ses lèvres avant de capter son regard brillant.

— Tu ne peux pas comprendre, tu ne sais rien de lui. Il te manipule.

Je ne répliquai rien et il ne me laissa même pas le temps de réaliser que son visage s’approchait du mien qu’il m’embrassa. Les mots d’hier me revinrent à l’esprit. Tu n’as jamais su oublier Laurianne, en tout cas pas éternellement, et certaines choses n’ont pas changé depuis le début. Je ne la comprenais toujours pas, et je me demandais si une partie de la phrase se portait sur lui. Non, pas possible. Il jouait bien, il savait que je n’arriverais pas à ne pas céder à ses baisers. Il jouait encore avec moi, et je répondais sans vraiment que cela me fasse mal. Je ne savais pas que c’était possible. Il se détacha et je le repoussai avec mes mains. Je me sentais vraiment étrange. Je le contemplai et il m’offrit un sourire triste, voyant bien que même s’il avait eut ce qu’il voulait, il m’énervait.

— Arrête ça, c’est toi qui me manipules comme un pantin.

— Je n’oserai pas.

Il semblait vraiment peiné parce ce que je venais de dire.

— Bah voyons. Est-ce que tu pourrais me dire ton secret, pourquoi tu es parti ? Tu ne te rends pas compte à quel point cela peut me rendre folle quand j’y pense comme cela ! Cela m’obsède depuis des années. Des années ! Et tu ne peux pas comprendre et en plus tu continues ce petit jeu. Alors dis-moi.

— Je ne peux pas.

— Tu ne peux pas ou tu ne veux pas ?

À son regard, j’ai immédiatement compris que c’était la deuxième solution, et cela me mise si furax. Je fulminai contre lui. Une bonne baffe n’aurait pas été de refus, mais je ne suis pas une sauvage, et je ne peux pas me permettre de tout extérioriser comme cela.

— C’est lâche de ta part. Je ne te connaissais pas aussi lâche.

Je m’approchai jusqu’à lui et je relevai la tête pour le regarder mais je n’arrivais pas à trouver son regard.

— Pourquoi ne veux-tu pas me le dire ?

Cette fois-ci, c’est lui qui recula et cela me fit mal plus qu’autre chose. Je baissai les yeux. Mon ton avait été trop sec, trop dur, trop antipathique. Nathan n’était pas un salopard, je le savais bien, mais c’était ce que je ressentais sur le moment.

— Parce que je m’en voudrais toujours des raisons pour lesquels je t’ai abandonnée, et aussi de t’avoir abandonnée. Car je t’aimais vraiment. Et… je sais qu’une partie de moi t’aime toujours et je sais que c’est dangereux car je suis constamment en danger avec Vanessa, et être revenu vers toi était la pire erreur après que je étais parti, car je te mets en danger.

— Et pourquoi tu ne me dis rien du pourquoi du comment, arguai-je sans relever ce qu’il avait dis même si cela résonnait dans mon esprit.

— Parce que je ne suis pas prêt, et qu’au fond, j’ai honte. Même si je n’ai rien fait de mal, en tout cas moins mauvais que Vanessa.

Cela me glaça le sang. Pendant une petite fraction de seconde je me suis dite que je pouvais forcer vers Vanessa cette fois, mais je ne préférai rien faire par rapport à elle. Je fixai Nathan qui me fixait lui aussi et je sentis une larme dévaler de ma joue. Cette fois, il baissa la tête pour l’essuyer tristement et son baiser fut encore plus triste que son geste. Pourquoi je me laissai faire comme cela ? Il détruisait toutes mes défenses et cela ne m’énervait même pas comme si au fond je savais que c’était normal car c’était lui et pas une autre personne. Il s’éloigna vers la porte et l’ouvrit en soupirant.

— Tu es trop bornée pour que je puisse t’empêcher de quoi que ce soit. Va voir Lucas si cela te chante, mais ce n’est pas moi qui te manipule, prévint-il. Ne fais juste aucune enquête, ne prends pas part à sa vie et au truc auquel il estime que tu peux te rendre utile parce que cela est mauvais. De toute manière, je te surveillerai de loin, où que tu sois, même si je ne suis pas près de toi, j’aurais quand même un œil sur toi. Je te protégerai toujours.

— Tu n’es pas obligé de faire cela puisque Lucas à l’air tout à fait sympathique, déclarai-je avec froideur.

— Pour le moment il est comme cela. Tu verras par l’avenir. Et je ne fais cela ni par envie, ni par obligation mais par amour. Rentre-toi cela dans le crâne. Tu n’oublies jamais rien, encore moins tes sentiments qui refont surface vite. Mais de mon côté, cela n’a pas changé non plus.

Je restais interdite face à cette révélation. Il n’avait pas le droit ! Pourtant il l’était, et je ne le retiens même pas quand il partit.

Encore une fois, il me laissait dans le flou. J’envisageai une discussion avec Lucas, en espérant qu’il puisse m’éclairer tout cela.

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