Milena, l’enfant placé au foyer

Je me souviens de ce jour traumatisant à l’âge de mes 10 ans, j’ai pleuré beaucoup qui remonte à vingt ans maintenant

***

Je suis Milena, je suis capricieuse et très réactive, j’ai dix ans. Mes parents et moi sommes en vacances. Aujourd’hui, il faut que je reste sage un grand monsieur va arriver. Par peur, je fuis dans ma chambre entourée de nounours, je me cache sous la couette.

Quelques temps plus tard, j’entends la sonnette retentir, je me dirige vers la fenêtre, je ne vois que le chapeau haut de forme. Je suis curieuse, je descends comme une petite souris, intriguée de l’agitation qui se déroule au salon, j’aperçois le fameux monsieur avec une tasse fumante à la main. Il tourne la tête légèrement vers moi, je me replie derrière le mur. Quand ma mère me surprend, je sursaute.

• Milena, que fais-tu ici ? Cachée, derrière ce mur ? Tiens voici ta sucette. Maintenant viens avec moi. S’il te plait.
• Oui maman, merci pour la sucette.

Je vois le grand monsieur me regarder avec ces yeux ronds, il est ridé, je ne l’aime pas. Mes parents me demandent de m’assoir sur le fauteuil et d’écouter, je le fais et je tape les pieds contre le sol.

• Milena, arrête et tiens-toi correctement, on a une nouvelle à t’apprendre.
• Désolé maman, mais j’ai envie de bouger. C’est quoi la nouvelle ? dis-je en léchant ma sucette et serrant mon nounours contre moi.

Le monsieur prend une grande respiration mes parents s’approchent et se mettent à mes côtés, je lâche mon nounours, l’homme se met à genou à quelques mètres du fauteuil.

• Milena, aujourd’hui, je t’emmène avec moi dans un foyer pour les jeunes enfants !

Je le regarde en ouvrant grand la bouche, une question passe dans mon cerveau :

• Je reverrai mes parents, car, je les aime, je ne veux pas être séparé d’eux.
• Milena, tes parents, tu les reverras mais pas toute de suite, on doit y aller maintenant.
• Mais… Mais… Non, je ne veux pas. Je ne veux pas te suivre ! dis-je en courant et en tapant contre le mur.
• Milena, calme-toi. C’est pour ton bien, on n’a pas le choix, on est triste, nous aussi.
• Vous m’abandonnez ! dis-je en pleurant à chaudes larmes et en lâchant ma sucette violemment au sol.
• Attends Milena.

Trop tard, je pars dehors, énervée, je me souviens de cet arbre où je jouais à cache-cache avec maman quand papa partait. Je boude, j’entends des cris de mon prénom dehors, non ils ne viendront pas.

• Milena, je sais que tu es dans la maison dans l’arbre, je te vois, descends tout de suite. Je t’ai dit que je ne voulais plus que tu y montes
• Laissez-moi ! Partez !
• Non, tu viens, on ne partira pas avant que tu descendes.
• Mais je ne veux pas suivre le monsieur, je ne le connais pas. Naah
• Nous on le connait, il va prendre soin de toi.

À ses mots, je mets un pied sur l’escalier et retombe sur les fesses. Maman se dirige vers moi, je me relève en vitesse et cours vers la sortie de la cour. Mon père intervient :

• Non, ma puce ne va pas dehors, il y a des voitures.

Son père, sa mère ainsi que le monsieur courent vers l’extérieur à ma recherche.

• Monsieur H, je vous l’avais indiqué de fermer le portail. Pourquoi ne l’avez-vous pas fait, maintenant, vous voyez le résultat ?! S’il arrive quoi que ce soit à ma fille, vous serez responsable.
• Mais monsieur Kill, je ne pensais pas que votre fille serait aussi turbulente à l’attente de cette nouvelle, c’est vrai que j’ai garé ma voiture et je me suis précipité vers la porte sans tenir compte du portail, que nous avons parlé au téléphone.
• Bref, on n’en parlera plus tard, il faut la retrouvé.

La nuit est tombée dans la ville, les feux des voitures m’éblouissent le visage, mais je veux allait chez ma copine Lou, elle n’est pas au courant de mon départ et je ne veux pas partir. J’erre dans rue, depuis plus d’une heure à la recherche de ce fameux numéro 12. Que je trouve malheureusement nulle part, quand je tourne dans une rue où je découvre le domicile de ma copine, elle m’a indiqué un chemin privé pour ne pas se faire voir par ses parents. Donc j’utilise la gouttière, zut elle est mouillée, je n’avais pas prévu de salir ma robe, elle est tachée, j’ai bien fait de mettre des basquettes. Je toque au carreau de la chambre de ma copine qui lit sur sa chaise.

• Lou, ouvre-moi c’est Milena, dis-je en chuchotant.

Lou court excitée de me voir et ouvre la fenêtre surprise.

• Milena, mais que fais-tu ici ? On devait jouer ensemble demain et tes parents ?
• Chut, ne crie pas si fort, un monsieur que je ne connais pas veut m’emmener avec lui et il a l’accord de ma mère et mon père. Je suis partie par cette annonce car je te verrai plus.
• Mais pourquoi tu ne me verrais plus, où irais-tu ?

Et à ce moment précis, la porte s’ouvre :

• Milena, tes parents te cherchent, ils ont failli alerter la police pour disparition.
• Je suis désolée dis-je en baissant la tête, mais mes parents veulent m’envoyer dans un foyer loin d’ici. Je me suis enfuie, une larme éclate sur le parquet.

La maman de Lou, en voyant mes larmes, elle m’a serré fort pour que j’arrête de pleurer. Et elle fait une drôle de tête.

• Pourquoi, ils veulent t’envoyer là-bas, tu as fait des bêtises ?
• Non, je ne pense pas, ils ont choisi ce foyer à contrecœur, je les hais, m’exclamais-je en tapant les pieds contre le mur.
• Milena, je parlerai à tes parents reste dans la chambre avec Lou. Je les préviens que tu es ici. Vous restez sage.
• Oui maman, je vais choisir un livre pour le lire toutes deux.
• Bonne idée, répond sa mère en l’embrassant sur sa joue.

La maman laisse les filles discutées ensemble et part discuter avec mes parents. Où la page se tourna définitivement…