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Date inconnue, journal du terrible pirate Homlet

Mon équipage et moi, nous sommes toujours coincés dans cette mer arc-en-ciel et nous commençons franchement à nous en lasser. Oh, attention, nous ne sommes pas malheureux ! Avec tous ces imbéciles incapables de s’armer convenablement, nous avons amassé plus de richesses non identifié et de nourriture qu’il n’en faut pour nous tous. Seulement, voilà : à force de voir ces couleurs pastel écœurantes, certains des gars sont malades. On dirait qu’ils vieillissent de façon accélérée.

Leurs cheveux blanchissent, leur peau se parchemine, leurs veines saillent, ils maigrissent et leurs muscles fondent, malgré l’exercice sain et régulier que constituent les abordages et les concours de boisson.

Je ne tiens pas à ce que nous finissions nos jours ici, sans avoir pu dépenser notre magot en faisant la fête dans un port sympathique. Alors, au prochain bâtiment que nous rencontrons, je ferai un prisonnier. Comme ça, je pourrai en savoir plus sur ces contrées bizarres.

***

Je reprends la plume au sujet de ma résolution de tantôt. Enfin, la plume… À court d’encre, il y a belle lurette que je l’ai remplacée par une de ces drôles d’inventions que nous avons pillées : une sorte de tube métallique avec un trou à une extrémité et un bouton à l’autre. Quand on appuie sur le bouton, une pointe jaillit de l’ouverture et cette pointe contient de l’encre. Pratique, ce bâtonnet ne fait pas de pâtés et ne nécessite pas d’encrier. Quand je rentrerai, je vendrai tout le stock que nous avons amassé à prix d’or. Je serai riche jusqu’à la fin de mes jours, avec ça !

Bref. Je m’écarte du sujet, revenons-en à nos moutons, comme diraient les marins d’eau douce. Suite à un nouvel abordage, nous voilà avec un otage ! Une femme. Une femme qui se dit importante pour nous et qui nous a promis monts et merveilles si nous la gardions en vie. Elle parle bien, mais je l’aurais tuée quand même si je n’avais pas besoin d’un guide en ces mers inconnues.

La prisonnière a été très coopérative, du moins si elle ne nous a pas menti : nous serions dans le domaine du Temps ! Notre siècle est, hélas, bien loin maintenant. Par contre, elle sait comment manœuvrer ce bateau-chaudron qui nous ballotte sur les flots de Cronos. Par ailleurs, elle a promis de nous guider vers une terre de merveilles, dans notre futur et dans son passé. C’est le Pays du Grand Kahn, la Chine. Ce qu’elle en a dit me laisse penser que cet empire exotique renferme plus de merveilles que Marco Polo n’en a découvert en son temps.

Alors, vogue, moussaillon ! En route pour la Chine du XXIème siècle, comme dirait mon otage !

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