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Date inconnue, journal du terrible pirate Homlet

Nous voilà sacrément perdus… Autour de nous, rien à l’horizon, à part cette drôle de mer arc-en-ciel et cet étrange ciel voilé de vert aux constellations inconnues. Ça fait plusieurs jours que nous errons sur cet océan désert. Enfin, je le suppose : le ciel ne change jamais. Seulement, nous avons eu cinq ou six fois ressenti la fatigue du soir. Sommes-nous en enfer ? Sommes-nous vivants ou morts ? Cet imbécile d’intello de Thomas Toes doit jubiler. Je l’imagine bien en train de ricaner un « je vous l’avais bien dit ! » dans mon dos. Ça me met hors de moi ; et le fait qu’il ait eu raison n’arrange pas mon humeur de chien.

En plus, il n’y a plus de rhum. Tout est resté dans les cales de mon bon vieux bâtiment, le Not to be.

Mais qu’entends-je ? Il me semble distinguer les criaillements de ce bon vieux Greg Hair, la vigie. Aurions-nous enfin atteint une terre nouvelle ? Ou un navire inconnu qui pourra nous renseigner sur cette étrange contrée ? Allons voir cela.

***

Ce n’était pas une terre. C’était un… un bateau, si l’on peut qualifier d’embarcation cette chose semblable à une marmite pansue. Le capitaine de ce rafiot ridicule s’est moqué de nous quand nous lui avons demandé quelle était notre position et quelle terre était la plus proche. Mon sang n’a fait qu’un tour et j’ai ordonné à mes braves de ne pas faire de quartier. L’imbécile qui peut se gausser de moi impunément n’est pas encore né ! Et celui-ci ne rira plus jamais de personne. Ou alors, des poissons, si tant est qu’il y ait des poissons au fond de cet océan bariolé.

Quoi qu’il en soit, je n’ai pas regretté d’avoir lancé l’attaque ! Ces drôles n’avaient même pas d’armes… Ils se sont fait massacrer jusqu’au dernier. Par contre, nous avons récupéré de nombreuses marchandises dans la cale de leur chaudron, dont de l’alcool et de la nourriture emballée dans des boîtes d’une matière inconnue, lisse, tantôt blanche, tantôt noire, un peu cassante, avec une drôle de fenêtre souple qui en montre le contenu. Au moins, nous ne mourrons pas de faim. Les autres marchandises étaient pour le moins étranges : d’autres boîtes, très fines, contenant des espèces de disques brillants en argent irisé sur le dessus desquelles sont peintes des illustrations. Nous les avons conservées, au cas où ces choses auraient de la valeur dans ces contrées étrangères.

Au moins, nous avons donc trouvé un moyen de survivre, voire de prospérer. Il nous suffit d’écumer ces mers insensées, de tuer tout ce qui bouge et de piller les cales des navires. Voilà au moins quelque chose qui nous est familier !

Ah, et puisque nous sommes en mer inconnue, nous allons nous créer notre propre calendrier pour nous y retrouver : je l‘appellerai le calendrier du chaudron, puisque les navires d’ici, le nôtre y compris, ressemblent à des marmites ; et à chaque nouveau cycle de sommeil correspondra un nouveau jour. Nous sommes donc au 1er jour de la première année du chaudron.

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